L'oeuvre Cinna, ou La clémence d'Auguste de Pierre CORNEILLE
Ecrit par Pierre CORNEILLE
Date : 1640
Citations de "Cinna, ou La clémence d'Auguste"
Utilisé pour le mot | Citation |
HOMME | Et son salut [de Rome] dépend de la perte d'un homme, Si l'on doit le nom d'homme à qui n'a rien d'humain, à ce tigre altéré de tout le sang romain |
HOMME | Je l'avais bien prévu que pour un tel ouvrage Cinna saurait choisir des hommes de courage |
HONNEUR | Et l'exécrable honneur de lui donner un maître [à l'univers] |
HONNEUR | Ensemble nous cherchons l'honneur d'un beau trépas |
HONNEUR | De tous ces meurtriers te dirai-je les noms ? Procule, Glabrion.... Le reste ne vaut pas l'honneur d'être nommé |
HONORER | Honorez moins, seigneur, une âme criminelle |
HONORER | Les deux que j'honorais d'une si haute estime |
HORS | Il peut faire trembler la terre sous ses pas, Mettre un roi hors du trône, et donner ses États.... Mais le coeur d'Émilie est hors de son pouvoir |
HUMAIN, AINE | Si l'on doit le nom d'homme à qui n'a rien d'humain |
HYDRE | Rome a pour ma ruine une hydre trop fertile, Une tête coupée en fait renaître mille |
IDOLÂTRE | Et cette vieille erreur, que Cinna veut abattre, Est une heureuse erreur dont il [le peuple romain] est idolâtre |
IDOLÂTRER | Mais, hélas ! j'idolâtre Émilie |
IL, au singulier, ILS, au pluriel | Il passe pour tyran quiconque s'y fait maître |
ILLUMINER | Une céleste flamme D'un rayon prophétique illumine mon âme |
ILLUSION | Aucune illusion ne doit plus te flatter |
IMAGINAIRE | Et cette liberté qui lui semble si chère, N'est pour Rome, seigneur, qu'un bien imaginaire |
IMAGINER | Mais, ce qu'on ne pourrait jamais s'imaginer, Cinna, tu t'en souviens et veux m'assassiner |
IMMOLER | Votre ambition s'est immolé mon père |
IMPATIENT, ENTE | Impatients désirs d'une illustre vengeance |
IMPÉTUEUX, EUSE | Votre juste douleur est trop impétueuse |
IMPORTER | Et mon trépas importe à votre sûreté |
IMPOSER | Et sur toute chose Observe exactement la loi que je t'impose |
IMPRESSION | Si vous ouvrez votre âme à ces impressions |
IMPUNITÉ | ....Et c'est trop inviter Par son impunité quelque autre à l'imiter |
INCAPABLE | D'un si lâche dessein mon âme est incapable |
INCESSAMMENT | Il me semble surtout incessamment le voir Déposer en nos mains son absolu pouvoir |
INCLINATION | Et l'inclination jamais n'a démenti Ce sang qui t'avait fait du contraire parti |
INCONNU, UE | ....Deux inconnus se sont saisis d'Évandre |
INCONSTANT, ANTE | Je vois ton repentir et tes voeux inconstants |
INCROYABLE | Tout ce que tu me dis, Euphorbe, est incroyable |
INDICE | Si pourtant quelque grâce est due à mon indice |
INDOMPTÉ, ÉE | On portera le joug désormais sans se plaindre ; Et les plus indomptés, renversant leurs projets, Mettront toute leur gloire à mourir vos sujets |
INÉGAL, ALE | Et le peuple, inégal à l'endroit des tyrans, S'il les déteste morts, les adore vivants |
INESTIMABLE | Jamais la liberté ne cesse d'être aimable, Et c'est toujours pour Rome un bien inestimable |
INEXORABLE | J'ajoute à ces tableaux la peinture effroyable De leur concorde impie, affreuse, inexorable |
INFÂME | N'attendez pas de moi d'infâmes repentirs |
INFIDÉLITÉ | Ils violent des droits que tu n'a pas gardés ; Leur trahison est juste, et le ciel l'autorise ; Quitte ta dignité comme tu l'as acquise ; Rends un sang infidèle à l'infidélité [c'est-à-dire à ceux qui te trahissent], Et souffre des ingrats après l'avoir été |
INFINI, IE | Je croirai toutefois mon bonheur infini |
INFLEXIBLE | À mes plus saints désirs la trouvant inflexible |
INGÉNIEUX, EUSE | La tienne en ta faveur est trop ingénieuse |
INGRAT, ATE | Les coeurs les plus ingrats |
INHUMAIN, AINE | Mais voici de retour cette aimable inhumaine |
INSENSIBLE | Et je suis insensible alors qu'il faut trembler |
INSPIRER | Suivez, suivez, seigneur, le ciel qui vous inspire |
INSUFFISANCE | Malgré notre surprise et notre insuffisance, Je vous obéirai, seigneur, sans complaisance |
INTENTION | Vous paraissiez plus ferme en vos intentions |
INTÉRÊT | ....Cinna saurait choisir des hommes de courage, Et ne remettrait pas en de mauvaises mains L'intérêt d'Émilie et celui des Romains |
INTERPRÉTE | Polyclète, Des volontés d'Auguste ordinaire interprète |
INTERROMPRE | Prête, sans me troubler, l'oreille à mes discours ; D'aucun mot, d'aucun cri n'en interromps le cours |
INTIMIDER | Par les peines d'un autre aucun ne s'intimide |
INVIOLABLE | Quoi qu'il ait fait ou fasse, il est inviolable |
INVITER | Qui pardonne aisément invite à l'offenser |
IRRÉSOLU, UE | Ô rigoureux combat d'un coeur irrésolu |
IRRITER | Je veux me faire craindre, et ne fais qu'irriter |
IRRITER | Ta fortune est bien haut, tu peux ce que tu veux : Mais tu ferais pitié même à ceux qu'elle irrite.... |
ISSUE | L'issue en est douteuse et le péril certain |
JAMAIS | Jamais contre un tyran entreprise conçue Ne permit d'espérer une si belle issue |
JANUS | Les portes de Janus par vos mains sont fermées |
JETER | Cessez, vaines frayeurs, cessez, lâches tendresses, De jeter dans mon coeur vos indignes faiblesses ! |
JOUG | Si le joug qui l'accable [Rome] est brisé par nos mains |
JUGEMENT | Mais que mon jugement au besoin m'abandonne ! |
JUSTE | Leur trahison est juste, et le ciel l'autorise |
JUSTE | Mais une juste peur tient son âme effrayée |
JUSTICE | Dis-lui que je me fais justice, Que je n'ignore point ce que j'ai mérité |
JUSTIFIER | Viens mourir avec moi pour te justifier |
LÀ | Là, par un long récit de toutes les misères Que durant notre enfance ont enduré nos pères, Renouvelant leur haine avec leur souvenir, Je redouble en leurs coeurs l'ardeur de le punir |
LÂCHETÉ | Puisque ta lâcheté n'ose me mériter |
LAIT | Cette haine des rois que depuis cinq cents ans Avec le premier lait sucent tous ses enfants [de Rome] |
LARGEMENT | Dans le champ du public largement il moissonne |
LASSER | Auguste s'est lassé d'être si rigoureux |
LÉGER, ÈRE | Et [Brutus] n'eût jamais souffert qu'un intérêt léger.... l'eût remise en question [la liberté de Rome] |
LIBERTÉ | La liberté jamais ne cesse d'être aimable |
LIBERTÉ | La perte de nos biens et de nos libertés |
LIEN | Ma cour fut ta prison, mes faveurs tes liens |
LIER | Ah ! plutôt.... mais hélas ! j'idolâtre Émilie ; Un serment exécrable à sa haine me lie |
LIEU | D'une main odieuse ils [les bienfaits] tiennent lieu d'offenses |
LIGUE | Combien pour le répandre [le sang] a-t-il [Octave] formé de brigues ! Combien de fois changé de partis et de ligues ! |
LIGUER | Contre votre tyran j'ai ligué ses amis |
LIRE | Pensez-vous avoir lu jusqu'au fond de son âme ? |
LOI | Une haine plus forte à tous deux fit la loi |
LOISIR | Tu pourras me répondre, après, tout à loisir |
MAGNANIME | Tu me braves, Cinna, tu fais le magnanime |
MAIN | Mais ma main aussitôt contre mon sein tournée |
MAIN | Leur haine enracinée au milieu de ton sein T'avait mis contre moi les armes à la main |
MAIN | C'est de ma main qu'il prend et l'encens et la coupe, Et je veux pour signal que cette même main Lui donne, au lieu d'encens d'un poignard dans le sein |
MAIN | Le ciel entre nos mains a mis le sort de Rome |
MAIN | Cependant par mes mains je vois qu'il me l'enlève |
MAIN | Les bienfaits ne sont pas toujours ce que tu penses ; D'une main odieuse ils tiennent lieu d'offenses |
MAIN | Si j'ai bien entendu tantôt la politique, Son salut [de Rome] désormais dépend d'un souverain Qui, pour tout conserver, tienne tout en sa main |
MAIN | Je suis ce que j'étais et je puis davantage ; Et des mêmes présents qu'il verse dans mes mains, J'achète contre lui les esprits des Romains |
MAIN-FORTE | La moitié de tes gens doit occuper la porte ; L'autre moitié te suivre et te prêter main-forte |
MAINTENANT | Tu te tais maintenant, et gardes le silence |
MAÎTRE | Je suis maître de moi comme de l'univers |
MAÎTRESSE | Ils semblent, comme moi, servir une maîtresse |
MANDER | Seigneur, César vous mande, et Maxime avec vous |
MÂNES | Aux mânes paternels je dois ce sacrifice |
MANQUE | Et dans un tel dessein le manque de bonheur Met en péril ta vie et non pas ton honneur |
MANQUER | Grâces aux dieux, Cinna, ma frayeur était vaine ; Aucun de tes amis ne t'a manqué de foi |
MARQUE | N'imprimez pas, seigneur, cette honteuse marque à ces rares vertus qui vous ont fait monarque |
MASSACRÉ, ÉE | Que par sa propre main [d'Octave] mon père massacré |
MAUDIT, ITE | Et le sang répandu de mille conjurés Rend mes jours plus maudits et non plus assurés |
MAUVAIS, AISE | Ai-je de bons avis ou de mauvais soupçons ? |
MAUVAIS, AISE | Cinna... ne remettrait pas en de mauvaises mains L'intérêt d'Émilie et celui des Romains |
MÉCHANT, ANTE | Et que, juste une fois, il [Auguste] s'est privé d'appui, Perdant, pour régner seul, deux méchants [Lépide et Antoine] comme lui |
MÉLANCOLIE | Et laisse-moi de grâce, attendant Émilie, Donner un libre cours à ma mélancolie |
MÉMOIRE | Ô siècles, ô mémoire, Conservez à jamais ma dernière victoire ! |
MENER | Envieux l'un de l'autre, ils mènent tout par brigues, Que leur ambition tourne en sanglantes ligues |
MENER | Mais quelle occasion mène Évandre vers nous ? |
MÉPRISER | Qui méprise la vie est maître de la sienne [d'Auguste] |
METTRE | Où les meilleurs soldats et les chefs les plus braves Mettaient toute leur gloire à devenir esclaves |
MEURTRIER, IÈRE | De tous ces meurtriers te dirai-je les noms ? |
MILIEU | Faites périr Euphorbe au milieu des tourments |
MIROIR | L'un m'invite à le suivre, et l'autre me fait peur ; Mais l'exemple souvent n'est qu'un miroir trompeur |
MOINDRE | Si l'effet a manqué, ma gloire n'est pas moindre |
MOINS | Rends-toi digne du moins de ce que tu demandes |
MOISSONNER | Dans le champ du public largement ils moissonnent |
MOITIÉ | En faveur de Cinna je fais ce que je puis, Et tâche à garantir de ce malheur extrême La plus belle moitié qui reste de lui-même |
MONARCHIE | ....De quelque façon que votre cour vous nomme, On hait la monarchie |
MONARCHIQUE | Affranchir ton pays d'un pouvoir monarchique ? |
MONARCHIQUE | Les Macédoniens aiment le monarchique |
MONTÉ, ÉE | Et, monté sur le faîte, il aspire à descendre |
MORTEL, ELLE | Ah ! cesse de courir à ce mortel danger ; Te perdre en me vengeant ce n'est pas me venger |
MOTEUR, TRICE | Puisse le grand moteur des belles destinées, Pour prolonger vos jours, retrancher nos années ! |
MOU, MOLLE | Qui le souffre a le coeur lâche, mol, abattu |
MOURIR | La crainte de sa mort me fait déjà mourir |
MOURIR | Ma haine va mourir que j'ai crue immortelle ; Elle est morte, et ce coeur devient sujet fidèle |
MUTINER | Cinna seul dans sa rage s'obstine, Et contre vos bontés d'autant plus se mutine |
MUTUEL, ELLE | Leur flamme est mutuelle ; Il adore Émilie, il est adoré d'elle |
NAISSANCE | Au milieu de leur camp tu reçus la naissance |
NAISSANCE | Impatients désirs d'une illustre vengeance Dont la mort de mon père a formé la naissance |
NAÎTRE | Ces flammes dans nos coeurs sans votre ordre étaient nées |
NARRATION | Le compte que Cinna lui rend de la conspiration justifie ce que j'ai dit ailleurs que, pour faire souffrir une narration ornée, il faut que celui qui la fait et celui qui l'écoute aient l'esprit assez tranquille et s'y plaisent assez pour lui prêter toute la patience qui lui est nécessaire |
NATURE | Chaque peuple a le sien [gouvernement] conforme à sa nature |
NOIR, OIRE | Et l'eau grosse et rapide et la nuit assez noire M'ont dérobé la fin de la tragique histoire |
NOIR, OIRE | Mais je ne trouve pas de couleurs assez noires Pour en représenter les tragiques histoires |
NOIRCIR | Mais que, sans se noircir, il [Auguste] ne puisse quitter Le fardeau que sa main est lasse de porter |
NOM | Si l'on doit le nom d'homme à qui n'a rien d'humain, à ce tigre altéré de tout le sang romain |
NOMMER | Le reste ne vaut pas l'honneur d'être nommé |
NON | Considérez le prix que vous avez coûté, Non pas qu'elle vous croie avoir trop acheté |
NOYÉ, ÉE | Rome entière noyée au sang de ses enfants |
Ô | Ô Romains ! ô vengeance ! ô pouvoir absolu ! Ô rigoureux combat d'un coeur irrésolu ! |
Ô | Mais je dépens de vous, ô serment téméraire ! Ô haine d'Émilie ! ô souvenir d'un père ! |
OBJET | Puis-je d'un tel chagrin savoir quel est l'objet ? |
OBSCURCIR | La splendeur de leurs noms en est-elle obscurcie ? |
OBSERVER | Prends un siége, Cinna, prends, et sur toute chose Observe exactement la loi que je t'impose |
OBSTINÉ, ÉE | Oui, seigneur, dans son mal Rome est trop obstinée |
OBSTINER | Cinna seul dans sa rage s'obstine |
OBTENIR | Je ne vous quitte point, Seigneur, que mon amour n'ait obtenu ce point |
OCCASION | Prenons l'occasion, tandis qu'elle est propice |
OCCASION | Mais quelle occasion mène Évandre vers nous ? |
OCCUPER | La moitié de tes gens doit occuper la porte |
OEUVRE | Et faisons publier par toute l'Italie : La liberté de Rome est l'oeuvre d'Émilie |
OFFENSER | Des deux côtés j'offense et ma gloire et les dieux |
OFFRE | Et l'offre de mon bras suivit celle du coeur |
ON | On garde sans remords ce qu'on acquiert sans crimes |
ONDE | Cet empire absolu sur la terre et sur l'onde |
ONDE | Il peut faire trembler la terre sous ses pas.... De ses proscriptions rougir la terre et l'onde |
ONZIÈME | On a fait contre vous dix entreprises vaines ; Peut-être que l'onzième est prête d'éclater |
OPPOSER | Mon esprit en désordre à soi-même s'oppose |
ORDRE | Et l'ordre du destin qui gêne nos pensées N'est pas toujours écrit dans les choses passées |
OREILLE | Prête, sans me troubler, l'oreille à mes discours |
ORGUEIL | Il abaisse à nos pieds l'orgueil des diadèmes |
OSER | S'il [le peuple] eût puni Sylla, César eût moins osé |
OÙ | Il [l'esprit] se ramène en soi, n'ayant plus où se prendre |
OÙ | Ah ! tu sais me frapper par où je suis sensible |
OÙ | Quelquefois l'un se brise où l'autre s'est sauvé ; Et par où l'un périt, un autre est conservé |
OUBLI | Assez d'autres sans vous n'ont pas mis en oubli Par quelles cruautés son trône est établi |
OUÏR | Oyez ce que les dieux vous font savoir par moi |
OUVRAGE | Je l'avais bien prévu que, pour un tel ouvrage [la conspiration contre Auguste], Cinna saurait choisir des hommes de courage |
OUVRIR | Quoi ! Cinna ! ... quoi ! Maxime ! ... à qui j'ouvrais mon coeur |
OUVRIR | Si vous ouvrez votre âme à ces impressions |
PÂLIR | Vous eussiez vu leurs yeux s'enflammer de fureur, Et, dans un même instant, par un effet contraire, Leur front pâlir d'horreur et rougir de colère |
PAR | Je l'attaquai par là, par là je pris son âme |
PARDONNER | Qui pardonne aisément invite à l'offenser |
PARENT | Romains contre Romains, parents contre parents Combattaient seulement pour le choix des tyrans |
PARLER | Quand vous lui parlerez, parlez au nom de tous |
PAROLE | Qu'il te souvienne De garder ta parole, et je tiendrai la mienne |
PART | Eh bien ! prends-en ta part, et me laisse la mienne |
PART | Voyez-la de ma part, tâchez de la gagner |
PARTI | Il se met du parti de ceux qu'il fait régner |
PARTIR | Périsse mon amour, périsse mon espoir, Plutôt que de ma main parte un crime si noir ! |
PARTISAN | Et tout ce que la gloire a de vrais partisans Le hait [Auguste] trop puissamment pour aimer ses présents |
PAS | Va marcher sur leurs pas où l'honneur te convie |
PASSÉ, ÉE | Et l'ordre du destin qui gêne nos pensées N'est pas toujours écrit dans les choses passées |
PAYS | L'intérêt du pays n'est point ce qui l'engage |
PEINDRE | Je les peins dans le meurtre à l'envi triomphants |
PEINE | Voilà, mes chers amis, ce qui me met en peine |
PEINE | Toutes les dignités que tu m'as demandées, Je te les ai sur l'heure et sans peine accordées |
PEINTURE | J'ajoute à ces tableaux la peinture effroyable De leur concorde impie, affreuse, inexorable [des triumvirs] |
PENCHER | Le respect qui pourrait m'empêcher De combattre un avis où vous semblez pencher |
PENSÉE | Et la seule pensée [de conspirer] est un crime d'État |
PENSER | Pardonnez-moi, grands dieux, si je me suis trompée, Quand j'ai pensé chérir un neveu de Pompée |
PERDRE | Je n'ai point perdu temps, et, voyant leur colère [des conjurés contre Auguste] Au point de ne rien craindre, en état de tout faire, J'ajoute en peu de mots.... |
PERDRE | D'un si lâche dessein mon âme est incapable, Il perd trop d'innocents pour punir un coupable |
PERDU, UE | Un tas d'hommes perdus de dettes et de crimes |
PÉRIL | Le manque de bonheur Met en péril ta vie, et non pas ton honneur |
PÉRIR | Je conserve le sang qu'elle veut voir périr |
PÉRIR | Périsse mon amour, périsse mon espoir, Plutôt que de ma main parte un crime si noir ! |
PERSONNAGE | Vous dirai-je les noms de ces grands personnages ? |
PERSONNE | Mais souvent il [l'empereur] m'appelle auprès de sa personne |
PERTE | La perte de nos biens et de nos libertés |
PESANT, ANTE | Ne considérez point cette grandeur suprême, Odieuse aux Romains et pesante à moi-même |
PEU | Si je t'abandonnais à ton peu de mérite |
PEU | S'il faut percer le flanc d'un prince magnanime, Qui du peu que je suis fait une telle estime.... |
PEUPLE | Chaque peuple a le sien [gouvernement] conforme à sa nature, Qu'on ne saurait changer sans lui faire une injure |
PEUT-ÊTRE | Peut-être qu'il prétend, après la mort d'Octave, Au lieu d'affranchir Rome, en faire son esclave |
PILLAGE | Sous vous l'État n'est plus en pillage aux armées |
PITIÉ | Mais tu ferais pitié même à ceux qu'elle [ta fortune] irrite, Si je t'abandonnais à ton peu de mérite |
PLACE | Les uns assassinés dans les places publiques |
PLACE | Une si haute place |
PLEIN, EINE | Cette faveur si pleine et si mal reconnue |
PLUS | Et fut contre un tyran d'autant plus animé, Qu'il en reçut de biens et qu'il s'en dit aimé |
POIGNARD | Et je veux pour signal que cette même main Lui donne, au lieu d'encens, d'un poignard dans le sein |
POINT | Je ne vous quitte point, Seigneur, que mon amour n'ait obtenu ce point |
POINT | Voilà, belle Émilie, à quel point nous en sommes |
POINT | Je n'ai point perdu temps, et, voyant leur colère Au point de ne rien craindre, en état de tout faire.... |
POLITIQUE | Si j'ai bien entendu tantôt ta politique |
POMPEUSEMENT | Les grands, pour s'affermir achetant les suffrages, Tiennent pompeusement leurs maîtres à leurs gages |
POPULAIRE | Le pire des états c'est l'état populaire |
PORT | Après un long orage il faut trouver un port ; Et je n'en vois que deux : le repos ou la mort |
PORTE | Les portes de Janus par vos mains sont fermées |
PORTER | Ô portera le joug désormais sans se plaindre |
POSSÉDÉ, ÉE | L'âme, de son dessein jusque-là possédée.... |
POSSÉDER | Possédez-les [les grandeurs], seigneur, sans qu'elles vous possèdent |
POSSESSION | Dans sa possession [de l'empire] j'ai trouvé pour tous charmes D'effroyables soucis, d'éternelles alarmes |
POURQUOI | Euphorbe est arrêté sans qu'on sache pourquoi |
POUVOIR | Et je puis dans son sein enfoncer un poignard ! |
POUVOIR | Essayez sur Cinna ce que peut la clémence |
POUVOIR | Mais le coeur d'Émilie est hors de son pouvoir |
PRÉCÉDER | Sylla m'a précédé dans ce pouvoir suprême |
PRÉCIPITER | Mes jours avec les siens [d'Auguste, que je tuerai] se vont précipiter |
PRÉCIPITER | C'eût été se faire arrêter lui-même, et se précipiter dans un obstacle invincible au dessein qu'il voulait exécuter |
PRENDRE | Que la vengeance est douce à l'esprit d'une femme ! Je l'attaquai par là, par là je pris son âme |
PRENDRE | De Maxime et de toi j'ai pris les seuls avis |
PRENDRE | Prenons l'occasion, tandis qu'elle est propice |
PRÉSENT, ENTE | Je sens au fond du coeur mille remords cuisants Qui rendent à mes yeux tous ses bienfaits présents |
PRÉSENT, ENTE | L'auditeur aime à s'abandonner à l'action présente, et à n'être point obligé, pour l'intelligence de ce qu'il voit, de réfléchir sur ce qu'il a déjà vu |
PRESSANT, ANTE | Sous ce pressant remords il a trop succombé, Et s'est à mes bontés lui-même dérobé |
PRESSANT, ANTE | Et je satisferai des devoirs si pressants Par une haine obscure et des voeux impuissants ? |
PRESSER | Un tas d'hommes perdus de dettes et de crimes, Que pressent de mes lois les ordres légitimes |
PRESSER | Je vous en donne avis, de peur d'une surprise ; Il presse fort |
PRÊT, ÊTE | On a fait contre vous dix entreprises vaines ; Peut-être que l'onzième est prête d'éclater |
PRÉTENDRE | Tu prétends un peu trop ; mais, quoi que tu prétendes, Rends-toi digne du moins de ce que tu demandes |
PRÊTER | La moitié de tes gens doit occuper la porte, L'autre moitié te suivre et te prêter main-forte |
PRÉVALOIR | Si l'amour du pays doit ici prévaloir |
PRISON | Ma cour fut ta prison, mes faveurs tes liens |
PROCHAIN, AINE | Reçois le consulat pour la prochaine année |
PRODIGUE | Le pardon qu'il lui donna fut la source de nouveaux bienfaits dont il lui fut prodigue |
PROFUSION | Je suis tombé pour toi dans la profusion |
PROPHÉTIQUE | Une céleste flamme D'un rayon prophétique illumine mon âme |
PROPICE | Prenons l'occasion, tandis qu'elle est propice |
PROPOS | Dans sa possession [de l'empire] j'ai trouvé pour tous charmes.... Mille ennemis secrets, la mort à tous propos |
PROPRE | Et nous parlons peut-être avec trop d'imprudence Dans un lieu si mal propre à notre confidence |
PROSCRIPTION | Le ravage des champs, le pillage des villes, Et les proscriptions, et les guerres civiles |
PROSCRIRE | Punissons l'assassin, proscrivons les complices |
PROSCRIT, ITE | Vous dirai-je les noms de ces grands personnages, De ces fameux proscrits, ces demi-dieux mortels, Qu'on a sacrifiés jusque sur les autels ? |
PUBLIC, IQUE | Quoi ! sur l'illusion d'une terreur panique Trahir vos intérêts et la cause publique ! |
PUBLIER | Et faisons publier par toute l'Italie : La liberté de Rome est l'oeuvre d'Émilie |
PUISSANT, ANTE | Je sens naître en mon coeur un repentir puissant |
PUISSANT, ANTE | Et de quelque façon que l'on me considère, Abondante en richesse, ou puissante en crédit.... |
QUE | De la façon enfin qu'avec toi j'ai vécu, Les vainqueurs sont jaloux du bonheur du vaincu |
QUI | N'accuse point mon sort, c'est toi seul qui l'as fait |
QUI | Il passe pour tyran quiconque s'y fait maître [à Rome], Qui le sert, pour esclave, et qui l'aime, pour traître |
QUICONQUE | Il passe pour tyran, quiconque s'y fait maître [à Rome] |
QUITTE | Octave aura donc vu ses fureurs assouvies.... Rempli les champs d'horreur, comblé Rome de morts, Et sera quitte après pour l'effet d'un remords ! |
QUITTER | Et vous serez fameux chez la postérité, Moins pour l'avoir conquis [l'empire] que pour l'avoir quitté |
QUOI | Quoi ! mes plus chers amis ! quoi ! Cinna ! quoi ! Maxime ! Les deux que j'honorais d'une si haute estime ! |
RAFFERMIR | Adieu, raffermissez ce généreux courage |
RAISON | La raison règle enfin l'ardeur qui les emporte |
RAMENER | Et, comme notre esprit jusqu'au dernier soupir Toujours vers quelque objet pousse quelque désir, Il se ramène en soi n'ayant plus où se prendre, Et, monté sur le faîte, il aspire à descendre |
RANG | Et dans les plus bas rangs les noms les plus abjects Ont voulu s'ennoblir par de si hauts projets |
RANG | Je t'ai préféré même à ceux dont les parents Ont jadis dans mon camp tenu les premiers rangs |
RANG | Et l'on doit mettre au rang des plus cuisants malheurs La mort d'un ennemi qui coûte tant de pleurs |
RAPIDE | Et l'eau grosse et rapide et la nuit assez noire |
RAPPELÉ, ÉE | Souffrez que ma vertu dans mon coeur rappelée Vous consacre une foi lâchement violée |
RAPPELER | Rappelez, rappelez cette vertu sublime |
RAVAGE | Le ravage des champs, le pillage des villes |
RAYON | La tienne [ton âme], encor servile avec la liberté, N'a pu prendre un rayon de générosité |
RÉBELLION | Et mon devoir confus, languissant, étonné, Cède aux rébellions de mon coeur mutiné |
REBUT | Elle [Rome] a le coeur trop bon pour se voir avec joie Le rebut du tyran dont elle fut la proie |
RECONNAÎTRE | On ne les sent aussi [les remords] que quand le coup approche, Et l'on ne reconnaît de semblables forfaits Que quand la main s'apprête à venir aux effets |
RECONNU, UE | Cette faveur si pleine et si mal reconnue, Par un mortel reproche à tous moments me tue |
REDOUBLER | Tu trahis mes bienfaits, je les veux redoubler |
REDOUBLER | Suivez, suivez, seigneur, le ciel qui vous inspire : Votre gloire redouble à mépriser l'empire |
REGARDER | Quand je regarde Auguste au milieu de sa gloire |
REGARDER | Chacun de vous, dans l'avis qu'il me donne, Regarde seulement l'État et ma personne |
RÈGLE | Votre avis est ma règle, et par ce seul moyen Je [Auguste] veux être empereur, ou simple citoyen |
RÉGLER | La raison règle enfin l'ardeur qui les emporte |
REJOINDRE | Ô mânes de mon père !.... N'ayant pu vous venger, je vous irai rejoindre |
REMETTRE | De la main de César Brute l'eût acceptée [la liberté], Et n'eût jamais souffert qu'un intérêt léger De vengeance ou d'amour l'eût remise en danger |
REMETTRE | Remets dans ton esprit, après tant de carnages, De tes proscriptions les sanglantes images |
REMETTRE | C'est une lâcheté que de remettre à d'autres Les intérêts publics qui s'attachent aux nôtres |
REMORDS | Un vertueux remords n'a point touché mon âme : Pour perdre mon rival, j'ai découvert sa trame |
RENAÎTRE | Avec la liberté Rome s'en va renaître |
RENCONTRER | En ce noble dessein nos coeurs se rencontrèrent |
RENDRE | Et par cette nouvelle il m'a rendu la vie |
RENONCER | On ne renonce point aux grandeurs légitimes, On garde sans remords ce qu'on acquiert sans crimes |
RENOUVELER | Renouvelant leur haine avec leur souvenir |
RENOUVELER | À peine ai-je achevé que chacun renouvelle, Par un noble serment, le voeu d'être fidèle |
RENTRER | La faute de Cassie et ses terreurs paniques Ont fait rentrer l'État sous des lois tyranniques |
RENTRER | Reprends auprès de moi ta place accoutumée, Rentre dans ton crédit et dans ta renommée |
RENTRER | Rentre en toi-même, Octave, et cesse de te plaindre ; Quoi ! tu veux qu'on t'épargne, et n'as rien épargné ! |
RENVERSER | L'ordre mal concerté, l'occasion mal prise Peuvent sur son auteur renverser l'entreprise |
REPENTIR | Il n'est crime envers moi qu'un repentir n'efface |
REPENTIR | N'attendez point de moi d'infâmes repentirs, D'inutiles regrets ni de honteux soupirs |
REPLONGER | Vous la replongerez [Rome], en quittant cet empire, Dans les maux dont à peine encore elle respire |
RÉPONDRE | Songez que c'est pour moi que vous gouvernerez, Et que je répondrai de ce que vous ferez |
REPRENDRE | Ciel..., Reprenez le pouvoir que vous m'avez commis, Si, donnant des sujets, il ôte des amis |
REPRÉSENTER | Mais je ne trouve point de couleurs assez noires Pour en représenter les tragiques histoires [du triumvirat] |
REPROCHER | Vous reprochez à ma triste mémoire, Que par sa propre main [d'Auguste] mon père massacré Du trône où je le vois fait le premier degré |
RÉSERVE | J'obéis sans réserve à tous vos sentiments |
RÉSISTER | Donc votre aïeul Pompée au ciel a résisté Quand il a combattu pour notre liberté |
RÉSOUDRE | Vous qui me tenez lieu d'Agrippe et de Mécène, Pour résoudre ce point avec eux débattu, Prenez sur mon esprit le pouvoir qu'ils ont eu |
RESPIRER | Durant quelques moments souffrez que je respire |
RESPIRER | Vous la replongerez [Rome], en quittant cet empire, Dans les maux dont à peine encore elle respire |
RESTE | Les Macédoniens aiment le monarchique, Et le reste des Grecs la liberté publique |
RESTITUER | Je te restituai d'abord ton patrimoine |
RETENIR | Cinna, par vos conseils je retiendrai l'empire ; Mais je le retiendrai pour vous en faire part |
RETIRER | Et pour te faire choir, je n'aurais aujourd'hui Qu'à retirer la main qui seule est ton appui |
REVENIR | Mon trouble se dissipe, et ma raison revient |
REVERS | Ce coeur si généreux rend si peu de combat, Et du premier revers la fortune l'abat ! |
ROI | Pour être plus qu'un roi, tu te crois quelque chose ! |
ROMAIN, AINE | Un coeur vraiment romain |
ROMAIN, AINE | Regarde le malheur de Brute et de Cassie.... Ne les compte-t-on plus pour les derniers Romains ? |
ROMPRE | Le ciel rompt le succès que je m'étais promis |
ROMPRE | Je crois que Brute même, à tel point qu'on le prise, Voulut plus d'une fois rompre son entreprise |
ROMPRE | C'est un ordre des dieux qui jamais ne se rompt, De nous vendre un peu cher les grands biens qu'ils nous font |
ROUGIR | Songe aux fleuves de sang où ton bras s'est baigné, De combien ont rougi les champs de Macédoine, Combien en a versé la défaite d'Antoine |
ROUGIR | Et dans un même instant par un effet contraire Leur front pâlir d'horreur et rougir de colère |
SAIGNER | Le coup dont on les tue [les princes] est longtemps à saigner |
SALAIRE | Le fils tout dégouttant du meurtre de son père, Et, sa tête à la main, demandant son salaire |
SANG | Seigneur, je suis Romain et du sang de Pompée |
SANGLANT, ANTE | Envieux l'un de l'autre, ils mènent tout par brigues, Que leur ambition tourne en sanglantes ligues |
SANGLOT | Le coeur gros de soupirs, les sanglots à la bouche |
SAVOIR | Que même de son maître on dit je ne sais quoi |
SÉDUIRE | Si j'ai séduit Cinna, j'en séduirai bien d'autres |
SEIN | Les uns assassinés dans les places publiques, Les autres dans le sein de leurs dieux domestiques |
SEMBLANT | D'un faux semblant mon esprit abusé |
SENSIBLE | Ah ! tu sais me frapper par où je suis sensible |
SENSIBLE | Rome avec une joie et sensible et profonde |
SENTIR | Avant que de frapper, elle [son entreprise] lui fit sentir [à Brutus, meurtrier de César] Plus d'un remords en l'âme et plus d'un repentir |
SEOIR | Sieds-toi, je n'ai pas dit encor ce que je veux |
SÉPARER | Ensemble nous cherchons l'honneur d'un beau trépas : Vous vouliez nous unir, ne nous séparez pas |
SEULEMENT | Sur ce point seulement contente mon désir |
SIÈCLE | Je suis maître de moi comme de l'univers ; Je le suis, je veux l'être ; ô siècles ! ô mémoire ! Conservez à jamais ma dernière victoire |
SIÉGE | Prends un siége, Cinna, prends, et sur toute chose Observe exactement la loi que je t'impose |
SIGNAL | Tu veux m'assassiner, demain, au Capitole, Pendant le sacrifice, et ta main pour signal Me doit, au lieu d'encens, donner le coup fatal |
SIMPLE | Votre avis est ma règle, et par ce seul moyen Je veux être empereur, ou simple citoyen |
SOIN | C'est lui [l'amour] qui, sous tes lois me tenant asservie, M'a fait en ta faveur prendre soin de ma vie |
SOUFFERT, ERTE | Mais quand j'aurai vengé Rome des maux soufferts |
SOUHAITER | J'ai souhaité l'empire, et j'y suis parvenu ; Mais, en le souhaitant, je ne l'ai pas connu |
SOUILLER | Ne crains point de succès qui souille ta mémoire |
SOUPIR | Mon coeur est sans soupirs, mes yeux n'ont point de larmes |
SOUVENIR | Qu'il te souvienne De garder ta parole, et je tiendrai la mienne |
SOUVERAIN, AINE, | Ces petits souverains [les consuls] qu'il [le peuple] fait pour une année |
SOUVERAIN, AINE, | Les Parthes, les Persans veulent des souverains |
SPLENDEUR | Regarde le malheur de Brute et de Cassie : La splendeur de leurs noms en est-elle obscurcie ? |
STUPIDE | Je demeure stupide, Non que votre colère ou la mort m'intimide.... |
SU, UE | Mais que deviendras-tu si l'entreprise est sue ? |
SUBIR | S'il faut subir le coup d'un destin rigoureux |
SUBSISTER | Un tas d'hommes perdus de dettes et de crimes, Que pressent de mes lois les ordres légitimes, Et qui, désespérant de les plus éviter, Si tout n'est renversé, ne sauraient subsister |
SUCER | Cette haine des rois que depuis cinq cents ans Avec le premier lait sucent tous ses enfants [de Rome] |
SUITE | Là, presque pour sa suite il [Auguste] n'a que notre troupe |
SUIVRE | Et l'offre de mon bras suivit celle du coeur |
SUJET | Maxime : Vous me semblez pensif. - Cinna : Ce n'est pas sans sujet |
SUR | Prends un siége, Cinna, prends, et, sur toute chose, Observe exactement la loi que je t'impose |
SÛRETÉ | Vous devez un exemple à la postérité, Et mon trépas importe à votre sûreté |
SURPLUS | Vous savez le surplus, Et je vous en ferais des récits superflus |
SURPRENDRE | Ma perte m'a surprise, et ne m'a point troublée |
SUS-ORBITAIRE | Quoi ! vous suis-je suspect de quelque perfidie ? |
TABLEAU | Je leur fais des tableaux de ces tristes batailles Où Rome par ses mains déchirait ses entrailles |
TAIRE | On parle d'eaux, de Tibre et l'on se tait du reste |
TANT | Vous pourriez m'opposer tant et de tels obstacles, Que pour les surmonter il faudrait des miracles |
TARD | Il est tard, après tout, de m'en vouloir dédire ; Aujourd'hui l'on s'assemble, aujourd'hui l'on conspire |
TAS | Un tas d'hommes perdus de dettes et de crimes, Que pressent de mes lois les ordres légitimes |
TEL, ELLE | Je crois que Brute même, à tel point qu'on le prise, Voulut plus d'une fois rompre son entreprise |
TEMPS | Je n'ai point perdu temps, et, voyant leur colère Au point de ne rien craindre, en état de tout faire, J'ajoute en peu de mots.... |
TENIR | Vous qui me tenez lieu d'Agrippe et de Mécène |
TENIR | Mais une juste peur tient son âme effrayée |
TENIR | Je t'ai préféré même à ceux dont les parents Ont jadis dans mon camp tenu les premiers rangs |
TENIR | Et reconnaissez-vous au front de vos amis Qu'ils soient prêts à tenir ce qu'ils vous ont promis ? |
TENIR | Rome a reçu des rois ses murs et sa naissance ; Elle tient des consuls sa gloire et sa puissance |
TÊTE | Antoine sur sa tête attira notre haine En se déshonorant par l'amour d'une reine |
TÊTE | Le fils tout dégouttant du meurtre de son père, Et, sa tête à la main, demandant son salaire |
TIEN | Mais n'appréhende pas qu'un autre ainsi m'obtienne ; Vis pour ton cher tyran, tandis que je meurs tienne |
TIGRE et TIGRESSE | Si l'on doit le nom d'homme à qui n'a rien d'humain, à ce tigre altéré de tout le sang romain |
TIRER | Émilie : La mienne [gloire] se flétrit, si César te veut croire. - Cinna : Et la mienne se perd, si vous tirez à vous Toute celle qui suit de si généreux coups |
TIRER | Je voulais avoir lieu d'abuser Émilie, Effrayer son esprit, la tirer d'Italie |
TIRER | Cinna vient, et je veux en tirer quelque chose |
TOUCHER | Un vertueux remords n'a point touché mon âme |
TOUCHER | Et ceux que vos rigueurs ne font qu'effaroucher, Peut-être à vos bontés se laisseront toucher |
TOUJOURS | Mais quoi ! toujours du sang, et toujours des supplices ! |
TOUT, TOUTE | Sont-ils morts tous entiers avec leurs grands desseins ? |
TRAHIR | Commençons un combat qui montre par l'issue Qui l'aura mieux de nous ou donnée ou reçue [la vie] : Tu trahis mes bienfaits, je les veux redoubler |
TRAHIR | S'il est pour me trahir des esprits assez bas, Ma vertu pour le moins ne me trahira pas |
TRAITER | Traitez-moi comme ami, non comme souverain |
TRAÎTRE, ESSE | Moi, seigneur ! moi, que j'eusse une âme si traîtresse |
TRAVAIL | Dis-moi ce que tu vaux, Conte-moi tes vertus, tes glorieux travaux |
TRIOMPHER | Je triomphe aujourd'hui du plus juste courroux De qui le souvenir puisse aller jusqu'à vous [postérité] |
TRIPLE | Une triple offense |
TRIUMVIRAT | J'ajoute à ces tableaux la peinture effroyable De leur concorde impie.... Et, pour tout dire enfin, de leur triumvirat |
TRÔNE | Et les proscriptions et les guerres civiles Sont les degrés sanglants dont Auguste a fait choix Pour monter sur le trône et nous donner des lois |
TROUBLE | Point de plaisir sans trouble, et jamais de repos |
TROUBLÉ, ÉE | Auguste est fort troublé, l'on ignore la cause |
TROUBLER | Prête, sans me troubler, l'oreille à mes discours, D'aucun mot, d'aucun cri n'en interromps le cours |
TROUVER | Seigneur, que vous dirais-je, après que nos offenses, Au lieu de châtiment, trouvent des récompenses ? |
TUMULTE | Mais quand le peuple est maître, on n'agit qu'en tumulte |
TUTEUR, TRICE | .... toi-même, des tiens devenu le bourreau, Au sein de ton tuteur [Cicéron] enfonças le couteau |
UNIR | Oui, je vous unirai, couple ingrat et perfide.... Oui, je vous unirai, puisque vous le voulez |
UNIR | Seigneur, pour sauver Rome, il faut qu'elle s'unisse En la main d'un bon chef à qui tout obéisse |
USURPATEUR, TRICE | Vos armes l'ont conquise [Rome], et tous les conquérants, Pour être usurpateurs, ne sont pas des tyrans |
VAIN, AINE | Grâces aux dieux, Cinna, ma frayeur était vaine ; Aucun de tes amis ne t'a manqué de foi |
VAINCRE | Apprends sur mon exemple à vaincre ta colère |
VAISSEAU | Nous avons pour partir un vaisseau sur la rive |
VALOIR | Le reste [des conjurés] ne vaut pas l'honneur d'être nommé |
VALOIR | La vie est peu de chose, et le peu qui t'en reste Ne vaut pas l'acheter par un prix si funeste |
VENDRE | Les honneurs sont vendus aux plus ambitieux ; L'autorité, livrée aux plus séditieux |
VENGEUR, GERESSE | Lui mort [Auguste], nous n'avons point de vengeur ni de maître |
VENIR | Ma faveur fait ta gloire, et ton pouvoir en vient |
VERS | Je deviens sacrilége, ou je suis parricide, Et vers l'un ou vers l'autre il faut être perfide |
VERTUEUX, EUSE | Un vertueux remords n'a point touché mon âme |
VICTIME | Demain au Capitole il fait un sacrifice ; Qu'il en soit la victime ! |
VIE | La vie est peu de chose, et le peu qui t'en reste Ne vaut pas l'acheter par un prix si funeste |
VIEIL ou VIEUX, VIEILLE | Et cette vieille erreur que Cinna veut abattre.... |
VIOLENTER | Rien n'y est violenté [dans cette pièce] par les incommodités de la représentation |
VOEU | Chacun tremble sous toi, chacun t'offre des voeux |
VOEU | Si tant de gens de coeur font des voeux pour ta mort.... |
VOIR | L'autre [Jules César], tout débonnaire, au milieu du sénat, A vu trancher ses jours par un assassinat |
VOIR | Tu vois le jour, Cinna ; mais ceux dont tu le tiens.... |
Y | Rien n'y contredit [dans cette tragédie] l'histoire |