L'oeuvre Correspondance de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE

Ecrit par François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE

Citations de "Correspondance"

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VIEQuand je vous aurai répété que la vie est un enfant qu'il faut bercer jusqu'à ce qu'il s'endorme, j'aurai dit tout ce que je sais
VIERarement le dernier âge de la vie est-il bien agréable ; on a toujours espéré assez vainement de jouir de la vie, et à la fin tout ce qu'on peut faire, c'est de la supporter
VIELa satire ment sur les gens de lettres pendant leur vie, et l'éloge ment après leur mort
VIEJe vous envoie le Mondain ; c'était à vous de le faire : j'y décris une petite vie assez jolie ; mais que celle qu'on mène avec vous est au-dessus !
VIEVous ne sauriez imaginer combien la vie que j'y fais [en Espagne] est différente de la mienne passée
VIESi j'étais à Paris, j'y mourrais bien vite de la vie qu'on y mène
VIEIl faudrait que je fusse mort pour être indifférent ; il est vrai que je ne suis guère en vie, et qu'on peut même, dans sa quatre-vingt-troisième année, n'être pas fort exact à écrire, quand on est accablé de maladies comme je le suis
VIEVous êtes en vie ; mais comment ? vous n'en saurez jamais rien
VIEIL ou VIEUX, VIEILLEUn vieux poëte, un vieil amant, un vieux chanteur et un vieux cheval ne valent rien
VIEIL ou VIEUX, VIEILLEJe ferai avec les lettres ce que l'on fait avec une vieille maîtresse, pour laquelle on change son amour en amitié
VIEILLARDJe suis si vieux que je ne peux plus jouer les vieillards ; c'est un grand dommage ; car je vous avoue modestement que je jouais Lusignan beaucoup mieux que Sarrazin
VIEILLARDJe n'ai point cette raideur d'esprit des vieillards, je suis flexible comme une anguille, et vif comme un lézard, et travaillant toujours comme un écureuil : dès qu'on me fait apercevoir d'une sottise, j'en mets vite une autre à la place
VIEILLESSEJe n'avais point d'idée du bonheur réservé à la vieillesse dans la retraite
VIEILLESSEJe ne sais rien de si ridicule qu'un médecin qui ne meurt pas de vieillesse
VIEILLI, IEIl nous a paru en assez mauvaise santé et un peu vieilli
VIEILLIROn a encore, en vieillissant, un grand plaisir qui n'est pas à négliger, c'est de compter les impertinents et les impertinentes qu'on a vus mourir, les ministres qu'on a vu renvoyer, et la foule de ridicules qui ont passé devant les yeux
VIEILLIRLe coeur ne vieillit pas, je le sais bien ; mais il est dur aux immortels de se trouver logés dans des ruines
VIF, VIVEIl est cruel pour un homme aussi vif que je le suis, de lire neuf volumes entiers [la Clarisse de Richardson] dans lesquels on ne trouve rien du tout
VIF, VIVESi M. l'abbé Terrai vous a rogné un peu les ongles, il me les a coupés jusqu'au vif
VIGNEIl est venu des adeptes immédiatement après votre départ ; ils cultiveront la vigne du Seigneur d'un côté, tandis que vous la provignerez de l'autre
VIGNEAdieu, monsieur ; faites provigner la vigne tant que vous pourrez ; il me semble qu'on nous fait manger à présent des raisins un peu amers
VIGOUREUX, EUSEMme de Bernières, mon ancienne amie, outrée du libelle [de l'abbé Desfontaines], m'écrit, il y a huit jours, une lettre pleine de cette amitié vigoureuse dont votre coeur est si capable
VIGUEURIl faut que ceux qui ont encore la vigueur du bel âge aient pitié de ceux qui l'on perdue
VIL, ILEVous citez Dion Cassius, vil Grec, vil écrivain, vil flatteur, vil ennemi de Cicéron
VILAIN, AINEJ'en demande pardon aux successeurs des Desfontaines, aux petits beaux esprits, aux cuistres.... ils ne savent pas, les vilains, que ni ma croix, ni ma clé, ni ma pension ne me touchent
VILAIN, AINEQui est étonné à présent et confondu ? c'est mon vilain [un libraire qui retenait un manuscrit du roi de Prusse, et auquel Voltaire rendit inutile ce manuscrit]
VILLACEJe soupçonne que vous êtes actuellement dans cette grande villace de Paris
VILLEPrêtez-moi tout deux votre style, Et je ferai des vers galants Que l'on chantera par la ville
VINEn attendant que vous veniez faire votre entrée dans votre nouvelle ville qu'il est si difficile de fonder.... avant que je vous présente le vin de ville, le plus détestable vin qu'on ait jamais bu
VINAIGRIERLe P. Mabillon n'a jamais tant fait de recherches que vous daignez m'en envoyer ; il y a surtout un Corneille, vinaigrier dans le XIIIe siècle, qui est un point d'érudition assez rare ; n'est-ce point ce vinaigrier-là qui a fait Suréna et Pulchérie ?
VINGTVous savez que, dans la société, on dit du bien et du mal du même individu vingt fois par jour
VINGTIl est fort égal de mourir sur un échafaud ou sur une paillasse, pourvu que ce soit à quatre-vingt-dix ans
VINGTMonseigneur [Choiseul] a un nouveau royaume.... à gouverner, et force petits menus soins qui prennent vingt-quatre heures au moins dans la journée
VINGTIÈMEM. Damilaville, premier commis du vingtième, quai Saint-Bernard, à Paris
VIOLENCEUn style clair, noble, simple, éloigné de l'affectation, de la violence qui caractérise aujourd'hui l'esprit du siècle
VIOLENCEDes violences dans le pouvoir, qui enfantent d'autres violences dans le peuple
VIOLENT, ENTECelui [style] de Rousseau [Jean-Baptiste] me paraît inégal, recherché, plus violent que vif, et teint, si j'ose m'exprimer ainsi, de la bile qui le dévore
VIOLONOn ne danse guère que dans la paix ; il est vrai que vous avez fait payer les violons à quelques puissances voisines ; mais c'est pour le bien commun et pour le vôtre
VIOLONToutes nos langues modernes sont sèches, pauvres et sans harmonie, en comparaison de celles qu'ont parlées nos premiers maîtres, les Grecs et les Romains ; nous ne sommes que des violons de village
VIOLONQuand le cardinal Mazarin fit venir chez nous l'opéra, nous n'avions que vingt-quatre violons discordants qui jouaient des sarabandes espagnoles
VIPÈREOn prétend qu'on a vu une lettre de vous à l'impératrice de Russie, dans laquelle vous disiez : La France ressemble à une vipère, tout en est bon hors la tête
VIREMENTN'est-ce pas un objet de commerce que la confiscation ? car il se trouve qu'un fermier du domaine gagne tout d'un coup la subsistance d'une pauvre famille ; et, par un virement de parties, le bien d'un innocent passe dans la poche d'un commis
VIRTUOSEC'est une virtuose que cette Mme Isaac [la veuve du marquis d'Argens] ; elle sait du grec et du latin, et écrit dans sa langue d'une manière qui n'est pas ordinaire
VIRTUOSEN'ont-ils pas bien ri tous deux [M. et Mme d'Argental] du propos de la virtuose Clairon ?
VISAGEVous avez bien raison, M. de Thibouville a le visage trop rond pour un conspirateur ; vous savez que César croyait que les visages longs et maigres étaient de vraies faces de conjurés
VISAGETout ressemble à Janus ; tout, avec le temps, a un double visage
VIS-À-VISIl n'est question que de deux ou trois mots d'amitié et quelques nouvelles.... il ne faut pour cela que se mettre un demi-quart d'heure vis-à-vis son écritoire
VIS-À-VISJ'ai placé cette estampe [le portrait de Turgot] vis-à-vis celle de Jean Causeur ; ce n'est pas que Jean Causeur vaille M. Turgot, mais c'est qu'on l'a gravé à l'âge de cent trente ans
VISERJe vise à l'hydropisie ; je n'en avais pas l'air ; mais vous savez qu'il n'y a rien de plus sec qu'un hydropique
VISIÈREJ'ai lu très aisément la lettre dont vous m'avez honoré ; mais c'est que le plaisir rend la visière plus nette
VISITEAu reste vient chez moi qui veut ; je ne prie personne.... les visites me feraient perdre mon temps ; je n'en rends aucunes, Dieu merci
VITEIl n'y a d'autre secret pour échapper à cette harpie [l'envie], que de ne jamais faire d'autre ouvrage que son épitaphe, de ne bâtir que son tombeau, et de se mettre dedans au plus vite
VIVANT, ANTEJe n'ai pas de peine à croire que ce notaire [devant qui on avait déclaré le servage de 80 personnes] était un étranger, un mal vivant et un ivrogne
VIVATJe dis pour lui [Malesherbes] vivat avant de mourir ; c'est tout ce que je puis faire
VIVIFIERJe bâtis des maisons, je vivifie un désert
VIVREJ'ai vécu, c'est-à-dire, souffert trop longtemps
VIVREIl me semble que je vous avais conseillé de vivre, uniquement pour faire enrager ceux qui vous payent des rentes viagères
VIVRELa plupart des hommes meurent sans avoir vécu ; vous vivez beaucoup, puisque vous pensez beaucoup
VIVRECes malheureux [les gredins du Parnasse] cherchent à penser pour vivre, et moi je n'ai vécu que pour penser
VIVRELa basse littérature cherche toujours à tout empoisonner ; elle ne vit que de ce métier
VIVREIl faut bien que je vive, disait l'abbé Desfontaines à un ministre d'Etat ; le ministre eut beau lui dire qu'il n'en voyait pas la nécessité ; Desfontaines vécut
VIVREJe vis dans une retraite profonde auprès de la dame la plus estimable du siècle présent, et avec les livres du siècle passé
VOCABULAIRELa France manque d'un bon vocabulaire ; l'Espagne et l'Italie en ont ; tous les mots y sont marqués avec leurs étymologies, leurs significations propres et figurées, avec des exemples tirés des meilleurs auteurs dans les différents styles
VOGUENotre langue a autant de vogue qu'en avait autrefois la langue grecque
VOGUERAdieu, madame ; faisons tous deux comme nous pourrons ; vogue la galère
VOIEComme on calfate des vaisseaux qui ont des voies d'eau
VOIESi vous ne trouvez pas une voie, vous qui habitez la superbe ville de Paris, comment voulez-vous que j'en trouve, moi qui suis chez les antipodes, dans un désert entouré de précipices ?
VOIECelui qui m'a offensé par faiblesse retrouvera toujours une voie pour rentrer dans mon coeur ; un coquin n'en trouvera jamais
VOIENous l'avons bien servi [l'abbé de Prades], le marquis d'Argens et moi, en préparant les voies ; c'est, je crois, la seule fois que j'ai été habile
VOILIERQuand ils [les Anglais] daignent les prendre [nos vaisseaux, dans la guerre de Sept ans], ils se plaignent que nous ne leur donnons que de mauvais voiliers
VOIRJ'y ai fait tant de corrections [au Triumvirat].... voyez-vous, je cherche par un travail assidu à mériter vos bontés
VOIRLa fade galanterie n'a certainement rien à voir dans cette pièce
VOIRIELouis XIV avait eu bien de la peine à empêcher que celui [Molière] qui était supérieur à Plaute et à Térence ne fût jeté à la voirie
VOITUREVoyez si cette vie [de malade] est compatible avec le séjour d'une ville où il faut promener, la moitié du temps, son corps dans une voiture, et où l'âme est toujours hors de chez elle
VOIXUne très belle voix que Dieu nous a envoyée dans nos déserts, nous a chanté des morceaux d'Iphigénie et d'Orphée, qui nous ont fait un extrême plaisir
VOIXJ'ai répondu que cette place [à l'Académie française] devait vous être destinée, et que je me ferais un honneur de vous céder le peu de suffrages sur lesquels j'aurais pu compter, si votre mérite ne vous assurait de toutes les voix
VOLSi Descartes ne s'était pas écarté, dans ses inventions, de son guide, la géométrie, si Malebranche avait su s'arrêter dans son vol....
VOLJ'ai une tragédie qui me presse ; Lefranc m'a volé mon sujet et toutes mes situations ; il s'est hâté de bâtir sur mon fonds, et est allé proposer son vol aux comédiens ; c'est voler sur l'autel
VOLANT, ANTEUne cargaison de petites pièces comiques, d'opéras, de feuilles volantes m'est venue ; ah ! mon ami, quelle barbarie ! quelle misère ! la nature est épuisée
VOLÉEJ'ai lu dans une gazette suisse que vous avez été présenté au roi danois avec une volée de philosophes, tels que les Saurin, les Diderot, les Helvetius, les Duclos, les Marmontel, et que les Ribaudier n'en étaient pas
VOLÉEUne centaine d'êtres pensants de la première volée sont venus dans nos cantons
VOLERIl [un protégé du duc de Richelieu] vole d'objet en objet, sans s'arrêter à aucun
VOLERQuelqu'un a dit que la gloire réside au haut d'une montagne ; les aigles y volent, et les reptiles s'y traînent
VOLERJe vous supplierai de me renvoyer votre dernière copie [de Tancrède] avec la première.... car il faut confronter ; quand il n'y aurait qu'un vers heureux à se voler à soi-même, il ne faut rien négliger
VOLERJe volais un moment à mes douleurs, pour tâcher d'être plaisant dans ce moment-là
VOLETERIl faudrait un peu de cette liberté anglaise qui nous manque.... nous sommes de jolis oiseaux à qui on a rogné les ailes ; nous voletons, mais nous ne volons pas
VOLEUR, EUSEEn vérité, en lisant l'histoire des York, des Lancastre et de bien d'autres, on croit lire l'histoire des voleurs de grands chemins
VOLUMEBignon, Je suis plus fâché que vous de donner l'histoire de Pierre le Grand volume à volume, comme le Paysan parvenu ; mais ce n'est pas ma faute
VOLUMEJe voudrais bien épargner à vos bontés ces volumes d'écriture, et vous consulter de vive voix
VOMIRUne épître au comte d'Ayen qui est à faire vomir
VOTREAdieu, Tithon et l'Aurore ; avez-vous gagné vos soixante-neuf ans au métier de Tithon ?
VÔTRE (LE) ou VÔTRE (LA)On ne lit plus Descartes ; mais on lira son éloge, qui est en même temps le vôtre
VÔTRE (LE) ou VÔTRE (LA)Madame Scaliger [Mme d'Argental], vous avez sans doute taillé et rogné [dans l'Écossaise] ; vous avez fait des vôtres
VOULOIRQue le public veuille ou non veuille De tous les charmes qu'il accueille....
VOULOIRJ'ai soupçonné que, dans toute cette affaire, il y avait eu quelque malin vouloir ; et vous pouvez en général me mander si je me trompe
VOULU, UEMoi, je n'ai rien qu'un talent mal voulu, Honni des sots, et qu'on prend pour satire
VOUSIls vous créent un monde aussi aisément que l'abbé de l'Attaignant fait une chanson
VOUSC'est un petit cheval qui, au moindre coup d'éperon, vous court au grand galop
VRAI, AIEL'anecdote qu'on vous a contée de Mérope et de Lanoue, est comme bien d'autres anecdotes : il n'y a pas un mot de vrai
VRAI, AIEUne mademoiselle Camille, grande, bien faite, belle voix, l'air noble, le geste vrai, va se présenter pour les rôles de reines
VRAIMENTVraiment notre victoire des Calas est bien plus grande qu'on ne vous l'a dit
VUEOh ! madame, si vous pouviez jouir de nos belles vues ! il n'y a rien de pareil en Europe
VUETavernier disait que la vue de Lausanne sur le lac de Genève ressemble à celle de Constantinople
VUEJe sais bien que Despréaux avait en vue Héraclius dans ces vers : Et qui, débrouillant mal une pénible intrigue, D'un divertissement nous fait une fatigue
VUEVotre lettre sur la langue et sur la musique est bien précieuse ; elle est pleine de vues fines et d'idées ingénieuses
VUECe n'est pas à moi, qui ne suis point sur les lieux, à savoir précisément dans quel point de vue on doit présenter des objets au public
VUEIls voient le sujet sous un point de vue, et l'auteur l'a envisagé sous un autre
VUEJe juge à vue de pays que notre nation a été toujours légère, quelquefois très cruelle, qu'elle n'a jamais su se gouverner par elle-même, et qu'elle n'est pas trop digne d'être libre
WHIGSouvent, pour empêcher une pièce nouvelle de paraître, pour la faire tomber.... on emploie plus d'intrigues que les whigs n'en ont tramé contre les torys
YJ'ai empêché, autant que je l'ai pu, que le petit Avis entrât en France ; mais plusieurs voyageurs y en ont apporté des exemplaires
YLes Guyon, les Gauchat, les Chaumeix en seront peut-être fâchés ; mais je ne peux qu'y faire
YOn se fait un plaisir de vivre avec les comédiens, et on ne veut pas y [avec eux] être enterré
YOù il n'y a rien, le roi y perd ses droits, et la nature aussi
ZÈLECe zèle tendre qui donne l'âme à tout, et qui répand dans les coeurs le plus divin des sentiments, l'envie de rendre service
ZEND-AVESTAPuisqu'on a parlé de l'Alcoran, on aurait dû parler du Zend-Avesta dont nous avons l'extrait dans le Sadder
ZÉNITHJe suis fâché que mon étoile n'établisse pas son zénith directement sur le canal de la mer Noire
ZÉRORien n'est plus propre à me consoler des misères de cette vie, que de songer continuellement que tout est zéro
ZIBELINEOn a beau faire tirer le canon des sept tours pour de prétendues victoires ; la vérité perce à travers la fumée du canon, et vient effrayer Moustapha sur ses tapis de zibeline
ZIZANIEIl y a quelque apparence qu'une certaine personne, qui avait voulu desservir M. de Valori à la cour de Berlin, a semé encore ce petit grain de zizanie

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