L'oeuvre Julie, ou la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques ROUSSEAU

Ecrit par Jean-Jacques ROUSSEAU

Date : 1761

Citations de "Julie, ou la Nouvelle Héloïse"

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Utilisé pour le motCitation
RENTRERTon seul regard la ferait rentrer en terre
RENVOYERLaissez-le au bout du monde, puisque aussi bien je l'y veux renvoyer
REPAÎTREL'amour ne se repaît point de galanterie
RÉPARERÀ l'âge où je suis on ne répare plus les pertes que mon coeur a faites
RÉPITPrenant les deux lieues qui me restaient à faire pour un répit, je me réjouis de ce qui m'eût désolé dans un autre temps
REPLIUn voile de sagesse et d'honnêteté fait tant de replis autour de son coeur, qu'il n'est plus possible à l'oeil humain d'y pénétrer
RÉPLIQUEJ'ai vu dans le billet de Laure un argument auquel votre coeur n'a point de réplique
REPOUSSANT, ANTEEn tout pays les gens chargés de beaucoup d'affaires sont toujours repoussants et sans commisération
REPRÉSENTANT, ANTEJe vous ai regardé, m'a-t-il dit, comme son représentant, et n'ai pu trop m'humilier devant ce qu'elle aime
REPRÉSENTATIONPour peu qu'on les fréquente assidûment [les Parisiennes], pour peu qu'on les détache de cette éternelle représentation qui leur plaît si fort, on les voit bientôt comme elles sont, et c'est alors que toute l'aversion qu'elles ont d'abord inspirée se change en estime et en amitié
REPRÉSENTERAfin que tu saches que je te les représente [les dames françaises], non peut-être comme elles sont, mais comme je les vois
RÉPRIMANDEOn craint moins les graves réprimandes de M. de Volmar que les reproches touchants de Julie
RÉPRIMANT, ANTEJe ne te vois plus comme autrefois réprimante et sévère
RÉSERVELa vente des vins et des blés qui restent donne un fonds qu'on laisse en réserve pour les dépenses extraordinaires
RÉSISTANCEJe vois qu'en combattant vos peines, vous souffrez à la fois du mal et de la résistance
RÉSISTERL'âme résiste bien plus aisément aux vives douleurs qu'à la tristesse prolongée
RÉSOUDREJe crois que je n'aurai jamais besoin de conseil sur des doutes que la seule honnêteté peut résoudre
RESPIRERSais-tu jusqu'à quel point ton amant qui ne respire que pour toi, peut te faire aimer la vie ?
RESPONSABLENous avons pris une si grande habitude de le gouverner [Saint-Preux], que nous sommes un peu responsables de lui à notre propre conscience
RESTERReste, ah ! reste ; ne reviens jamais ; tu viendrais trop tard ; je ne dois plus te voir ; comment soutiendrais-je ta vue ?
RESTERComme s'ils allaient se délasser d'avoir resté assis au salon
RÉSURRECTIONJe compris à la réponse du pasteur et à quelques signes d'intelligence, qu'un des points ci-devant contestés entre eux était la résurrection des corps
RETENIRIl voulut s'en aller, elle le retint : Vous êtes de mes amis, lui dit-elle, et l'un de ceux que je vois avec plus de plaisir
RETENIRCroyez-moi, les épanchements de l'amitié se retiennent devant un témoin quel qu'il soit
RETIRÉ, ÉEJe pense que le signe le plus assuré du vrai contentement d'esprit est la vie retirée et domestique
RETOURSi tu daignes m'écouter, que d'amour, que de respects ne dois-tu pas attendre de celle qui te devra son retour à la vie ?
RETOURNERIl ne me reste que six mois à retourner la salade avec les doigts [au XVIIIe siècle les jeunes dames retournaient la salade avec leurs doigts]
RETOURNERJe vous défends de retourner sans mon ordre
RÉTRACTERJe viens, monsieur, rétracter hautement les discours injurieux que l'ivresse m'a fait tenir en votre présence
RETRAITEIl faut une âme saine pour sentir les charmes de la retraite
RÉTROACTIF, IVENul engagement ne peut avoir un effet rétroactif
RÉUNIRQu'on est heureux de pouvoir bien faire en servant ce qu'on aime, et réunir ainsi dans le même soin les charmes de l'amour et de la vertu !
RÉVOLUTIONJe lui opposai le danger de te causer une révolution
RIDEAULe fond [à l'opéra] est un grand rideau peint grossièrement, et presque toujours percé ou déchiré, ce qui représente des gouffres dans la terre ou des trous dans le ciel, selon la perspective ; chaque personne qui passe derrière le théâtre et touche le rideau, produit, en l'ébranlant, une sorte de tremblement de terre assez plaisant à voir
RIREIl n'y a pas le mot pour rire au crime
RISQUEC'est un excellent moyen de bien voir les conséquences des choses, que de sentir vivement tous les risques qu'elles nous font courir
ROIDEUR ou RAIDEURUn vain entêtement de noblesse et cette raideur de caractère que rien n'amollit, ont fait vos malheurs et les siens
RONDEJ'ai appris avec une extrême édification que, soupant hier chez M. de Vueilleranes, tu laissas faire la ronde à six bouteilles, après le repas, sans y toucher
RONRONFigurez-vous [à l'opéra] un charivari sans fin d'instruments sans mélodie, un ronron traînant et perpétuel de basses ; chose la plus lugubre, la plus assommante que j'aie entendue
ROUGE[Sur le théâtre] on voit Cornélie en pleurs avec deux doigts de rouge
ROULERPour Julie, je remarquai que les larmes lui roulaient aussi dans les yeux, mais qu'elle n'osait pleurer de peur de nous alarmer davantage
SACRIFICEIl est doux pour un véritable amant de faire des sacrifices qui lui sont tous comptés
SAILLIEParlant sans suite et par saillies
SALADEIl ne me reste que six mois à retourner la salade avec les doigts
SALUTATIONC'est un adoucissement à la dureté du refus, une sorte de salutation qu'on leur rend [aux pauvres]
SANGOn a presque regret d'être homme quand on songe aux malheureux dont il faut manger le sang
SATISFACTIONIl a ajouté qu'une demi-satisfaction était indigne d'un homme de courage, qu'il la fallait complète ou nulle, de peur qu'on ne s'avilît sans rien réparer
SATURNALESDepuis le moment qu'on prend le métier de vendangeur jusqu'à celui qu'on le quitte, on ne mêle plus la vie citadine à la vie rustique ; ces saturnales sont bien plus agréables et plus sages que celles des Romains
SAUVEGARDESe dérobe-t-il aux occasions dangereuses ?... fait-il d'une humble défiance de lui-même la sauvegarde de sa vertu ?
SAVOURERSi je l'eusse pu savourer à mon gré, ce baiser....
SCANDALISÉ, ÉEIl m'a paru surpris, presque scandalisé, que deux amies telles que nous n'habitassent pas ensemble
SCEAUMets le sceau de ta prudence au mystère de tes amours
SCÈNELa scène même, qui depuis Molière est bien plus un lieu où se débitent de jolies conversations que la représentation de la vie civile
SCÈNEJe suis rentrée, de peur de donner une scène à toute la maison
SCRUPULEUSEMENTScrupuleusement attachée au culte public, je n'en savais rien tirer pour la pratique de ma vie
SÈCHARDUn sèchard qui nous poussait de biais vers la rive opposée
SÉCHERESSEJe sais qu'il règne toujours entre hommes une sécheresse qu'une femme sait mieux adoucir
SÉCURITÉÔ la douce et charmante sécurité que celle qui vient du sentiment d'une union parfaite !
SÉDUCTIONLa plus dangereuse de vos séductions est de n'en point employer
SEMBLERIl me semblait d'être le premier qui eût pénétré dans ce désert
SÉMILLANT, ANTEIls [les enfants] sont vifs, étourdis, sémillants, comme il convient à leur âge, jamais importuns ni criards
SENSIl ne faut rien accorder aux sens, quand on veut leur refuser quelque chose
SENSUEL, ELLEHomme sensuel ne sauras-tu jamais aimer ?
SENTENCEIl parle peu et d'un grand sens, mais sans affecter ni précision, ni sentences
SENTIMENTTendres amis, époux fidèles, sans brûler de ce feu dévorant qui consume l'âme, vous vous aimez d'un sentiment pur et doux qui la nourrit, que la sagesse autorise, que la raison dirige
SÉPARERLe sort pourra bien nous séparer, mais non pas nous désunir
SÉRIEUX, EUSEIl est sérieux sans donner envie de l'être ; au contraire, son abord serein semble m'inviter à l'enjouement
SERMENTC'est un second crime de tenir un serment criminel
SERVICEJ'allai chercher du service chez un prince étranger
SERVILECette fierté d'âme qui dédaigne les serviles bienséances, et sied si bien à la vertu
SEUL, EULEJe suis convaincu qu'il n'est pas bon que l'homme soit seul
SEXEEt puis, avec cet air de supériorité masculine qui n'abandonne point nos humbles adorateurs, tu me reproches d'avoir été de mon sexe une fois en ma vie, comme si jamais une femme devait cesser d'en être
SIJ'en ai deux autres [lettres] que, quoi que tu puisses croire, je ne changerais sûrement pas contre celles-là, quand tous les si du monde y seraient
SICes conjectures ne sont pas si conjectures que tu penses
SIFFLASSONJe m'amusais à rappeler de temps en temps des sifflassons
SIGNELettré, lâche, hypocrite et charlatan, parlant beaucoup sans rien dire, plein d'esprit sans aucun génie, abondant en signes et stérile en idées
SIMPLICITÉCette simplicité naïve qui dit le sentiment avant la pensée, et fait si bien valoir ce qu'elle dit
SINGERESSEJe craignis de lui voir cette politesse maniérée, ces façons singeresses qu'on ne manque jamais de contracter à Paris
SOBREJ'ai toujours remarqué que les gens faux sont sobres, et la grande réserve de la table annonce assez souvent des moeurs feintes et des âmes doubles
SOLIDITÉC'est en vain, dit M. de Wolmar, qu'on prétend donner aux choses humaines une solidité qui n'est pas dans leur nature
SONGEJe sais bien qu'un songe n'amène pas un événement ; mais j'ai toujours peur que l'événement n'arrive à sa suite
SOPHISMEL'amitié, le devoir y peuvent enchaîner [à la vie] un infortuné ; des prétextes et des sophismes ne l'y retiendront point
SORTABLEÀ qui donc faudra-t-il ouvrir votre maison ? - à des gens sortables qui puissent réparer l'honneur d'une fille
SORTIREn lui voyant sortir d'un tiroir les originaux mêmes de toutes les lettres
SOULAGERLa mémoire des malheureux qu'on a soulagés donne un plaisir qui renaît sans cesse
SOUPIRHélas ! combien de fois la pauvre Chaillot m'a-t-elle prédit que le premier soupir de ton coeur ferait le destin de ta vie !
SPADASSINVous sacrifiez mon honneur à un faux point d'honneur ; vous diffamez votre maîtresse pour gagner tout au plus la réputation d'un bon spadassin
SPHÈREQu'apprend-on dans la petite sphère de deux ou trois amants ou amis toujours occupés d'eux seuls ?
STATIONTous les délais sont dangereux, lui ai-je dit ; hâtez-vous d'arriver à la première station, d'où vous pourrez lui écrire à votre aise
SUBORNEUR, EUSESachez qu'entre deux personnes du même âge, il n'y a d'autre suborneur que l'amour
SUBSISTANCEComme aucun homme ne peut tirer sa subsistance absolument de lui-même, et qu'on ne saurait l'en tirer de plus près que par son travail
SUBSTITUTIONIl semblerait que la vie est une sorte de substitution qui doit passer de race en race
SUCCÉDERNos idées sont trop vives pour se succéder ; elles se présentent toutes ensemble ; elles se nuisent mutuellement
SUCCESSIONL'être pour qui les temps n'ont point de succession [Dieu]
SUCCESSIVEMENTTu m'as vue successivement fille, amie, amante, épouse et mère
SUCCOMBERJamais femme ne succombe qu'elle n'ait voulu succomber
SUFFIREQuand on se suffit l'un à l'autre, s'avise-t-on de songer à un tiers ?
SUPÉRIEUREMENTQui a la réputation de manier supérieurement les armes
SUPPLICATIONÔ Dieu ! suis-je assez humiliée ? je t'écris à genoux ; je baigne mon papier de mes pleurs ; j'élève à toi mes timides supplications
SURFAIRESi vous avez fait tout cela pour deux mille écus, vous avez bien économisé. - Vous ne surfaites que de deux mille écus ; car il ne m'en a rien coûté
SURGIRJ'ai surgi dans une seconde île déserte plus inconnue, plus charmante que la première
SURINTENDANTEJ'en suis la surintendante [d'un jardin]
SURMONTERUn sentiment plus doux s'insinua peu à peu dans mon âme, l'attendrissement surmonta le désespoir ; je me mis à verser des torrents de larmes
SURNATUREL, ELLELes yeux de celle qui le prononça [un discours] brillaient d'un feu surnaturel
SURVENANT, ANTEJ'assiste à des soupers privés où la porte est fermée à tout survenant
SURVIVREEst-il une mort plus cruelle que de survivre à l'honneur ?
SURVIVREL'amour qui nous unissait survéquit à l'espérance
TABATIÈREÀ table, je lui ai demandé souvent sa tabatière qu'il n'appelle pas sa boîte
TACHEMon imagination me refusait opiniâtrément des taches sur ce charmant visage
TAILLEMenues plutôt que bien faites, elles [les Parisiennes] n'ont pas la taille fine ; aussi s'attachent-elles volontiers aux modes qui la déguisent
TANTJe ne me suis pas moqué de vous alors ; mais je m'en moque tant plus aujourd'hui
TARDIF, IVEJe fixai à cet instant la tardive époque de mon retour à mes devoirs
TARIRLa conversation des amis ne tarit jamais, disent-ils
TASCes tas de désoeuvrés qu'on appelle bonne compagnie
TÂTERTout est plein de ces poltrons adroits qui cherchent, comme on dit, à tâter leur homme, c'est-à-dire à découvrir quelqu'un qui soit encore plus poltron qu'eux, et aux dépens duquel ils puissent se faire valoir
TEINTECet amour prit la teinte de son âme noire
TEMPÉRANCES'il faut de la tempérance dans la sagesse, il en faut aussi dans les précautions qu'elle inspire
TENDREHé bien donc, dit Julie, qu'on lui tende un petit lit dans ma chambre
TENIRTout est occasion de chute à qui ne tient plus à rien
TENTATIONL'homme est plus libre d'éviter les tentations que de les vaincre
TERREINJe ne vois dans ces terreins si vastes et si richement ornés [jardins] que la vanité du propriétaire et de l'artiste, qui, toujours empressés d'étaler l'un sa richesse et l'autre son talent, préparent à grands frais de l'ennui à quiconque voudra jouir de leur ouvrage
TERRE-PLEINAu delà de ce bassin était un terre-plein
TÊTEAccoutumé tout comme les paysans à courir tête nue au soleil, au froid, à s'essouffler, à se mettre en sueur
TÊTEInterromps ou préviens les trop longs tête-à-tête
THÉÂTRELe seul Molière peignait les moeurs des Français du siècle dernier à leurs propres yeux ; le tableau a changé, mais il n'est plus revenu de peintre
TIÈDEVous pouvez juger si, se sentant prête à les quitter [ses enfants], ses caresses furent tièdes et modérées
TIENOui, tendre et généreux amant, ta Julie sera toujours tienne
TILLER ou TEILLEROn veille une heure ou deux en teillant du chanvre
TIMIDITÉNon de cette aimable timidité qui vient de la crainte de déplaire, mais de l'embarras d'un sot qui ne sait que dire, et du malaise d'un libertin qui ne se sent pas à sa place auprès d'une honnête fille
TIOU-TIOUJe m'amusais à rappeler de temps en temps des tiou-tiou....
TIRERAllons tirer des grives, c'est assez pousser d'arguments
TITRES'il osait profaner ce qu'il doit honorer à tant de titres
TOILETTEElle était éblouissante en sortant de sa toilette ; je trouvai qu'elle ne savait pas moins effacer la plus brillante parure qu'orner la plus simple
TOMBERLes livres qui tombent à Paris sont la fortune des libraires de province
TONEt de ce ton qui devait aller chercher l'âme
TONNERRE[à l'Opéra] le tonnerre est une lourde charrette qu'on promène sur le cintre, et qui n'est pas le moins touchant instrument de cette agréable musique
TORDRESe roulant par la chambre en se tordant les mains et mordant les pieds des chaises
TOUCHERC'est l'union des coeurs qui fait leur véritable félicité ; leur attraction ne connaît point la loi des distances, et les nôtres se toucheraient aux deux bouts du monde
TOUCHERToutes les parties de moi-même se rassemblèrent sous ce toucher délicieux
TOUFFEJe rencontrais de temps en temps des touffes obscures, impénétrables aux rayons du soleil comme dans la plus épaisse forêt ; ces touffes étaient formées des arbres du bois le plus flexible....
TOUJOURSAdieu, mon aimable ami, adieu pour toujours : ainsi l'ordonne l'inflexible devoir
TOURMENTERCe n'est point le présent que je crains, c'est le passé qui me tourmente
TOURNERJe ne tourne point sans répugnance les yeux sur le passé ; il m'humilie jusqu'au découragement
TOURNESOLUn frêle tournesol croît et meurt avant un chêne
TRAÎNANT, ANTEQuoiqu'il ait un accent traînant très sensible
TRAÎNERDans quelque lieu que je vive et que je meure ; en quelque asile obscur que je traîne ma honte et mon désespoir, Claire, souviens-toi de ton amie
TRAITC'est à qui fera les meilleurs contes, à qui dira les meilleurs traits
TRANSPLANTERCe serait abuser de la complaisance de mon père de le transplanter si souvent
TRANSPORTUne fièvre qui lui a enfin donné le transport
TREMBLERIl tremblait comme la feuille ; en passant dans l'antichambre les forces lui manquèrent
TRÉPIGNEMENTQuand par hasard il se trouve quelque air un peu sautillant [à l'Opéra], c'est un trépignement universel [parmi les spectateurs]
TRESSETu n'avais pour toute coiffure qu'une longue tresse de tes cheveux, roulée autour de la tête et rattachée avec une aiguille d'or, à la manière des villageoises de Berne
TRIPLERSonge aux ménagements qu'exige l'incertitude de ton état actuel ; oh ! si bientôt tu pouvais tripler mon être ! si bientôt un gage adoré... !
TROUBLERComme une eau pure et calme commence à se troubler aux approches de l'orage
TULa première chose que je lui reproche [à un portrait], est de te ressembler et de n'être pas toi, d'avoir ta figure et d'être insensible
TYRANVoilà bien, reprit-elle, le propos d'un tyran qui ne croit jouir de sa liberté qu'autant qu'il trouble celle des autres
UNIFORMEAvant que d'avoir pris les uniformes préjugés du monde, nous avons des manières uniformes de sentir et de voir
UNIRLa vertu qui nous sépara sur la terre, nous unira dans le séjour éternel
UNISSONIl y a un certain unisson d'âmes qui s'aperçoit au premier instant, et nous fûmes familiers au bout de huit jours, mais pour toute la vie
VACILLERSi l'ivresse de quelque passion m'eût fait vaciller encore, j'aurais fait autant de chutes que de faux pas
VALOIRChacun des deux est présentement ce qu'il faut à l'autre ; il m'éclaire, et je l'anime ; nous en valons mieux réunis
VENDANGELa marche de ceux qui portent la vendange au pressoir
VENIRJe pressens votre objection ; j'y vais venir à l'instant
VENU, UENul n'est si bien venu à demander des grâces pour lui-même que pour un autre ; ainsi celui qui désire en obtenir tâche d'engager un autre à parler pour lui
VERDOYANT, ANTELe gazon, verdoyant, épais, mais court et serré
VÉRITÉTu n'ignores pas qu'aux yeux du public la vérité soupçonnée est bien près de l'évidence
VERSERAimable et généreuse amie.... j'ose encore verser ma honte et mes peines dans votre coeur compatissant
VERTUIl n'est pas si facile qu'on pense de renoncer à la vertu : elle tourmente longtemps ceux qui l'abandonnent
VIDEÀ peine eus-je perdu mon mari que tu remplis le vide qu'il avait laissé dans mon coeur ; de son vivant, il en partageait avec toi les affections
VIEQuand une fois l'ennui de vivre l'emporte sur l'horreur de mourir, alors la vie est évidemment un grand mal
VIEILLIRFi ! cela vieillit une jeune veuve
VIOLENT, ENTEOn supporte un état violent, quand il passe ; six mois, un an ne sont rien, on envisage un terme et l'on prend courage ; mais quand cet état doit durer toujours, qui est-ce qui le supporte ?
VISAGEEnfin ma vaine terreur s'en est allée avec ton mauvais visage
VIVIFIERSon coeur vivifie tous ceux qui l'entourent, et leur donne, pour ainsi dire, un nouvel être
VIVREPlus on vit, plus on aime à vivre, même sans jouir de rien
VIVREAh ! si l'on peut vivre mille ans en un quart d'heure, à quoi bon compter tristement tous les jours qu'on aura vécu ?
VOCATIONOn ne travaille que pour jouir ; cette alternative de peine et de jouissance est notre véritable vocation
VOILEUn voile sombre de tristesse et de consternation a couvert son visage
VOILÉ, ÉELa tristesse voilée d'un doux sourire n'en est que plus amère à mon coeur
VOILERIl n'y a que le délire de la passion qui puisse me voiler l'horreur de ma situation
VOIRNe vaudrait-il pas mieux cent fois se voir un seul instant et puis mourir ?
VOLÊtre d'un vol...., avoir une portée d'esprit.... L'intérêt que je prends à lui [M. d'Orbe] ne m'empêche pas de voir qu'il n'est pas du vol des deux autres [Saint-Preux et milord Édouard]

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