L'oeuvre Satires de Abbé Mathurin RÉGNIER

Ecrit par Abbé Mathurin RÉGNIER

Date : 1608 à 1613

Citations de "Satires"

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Utilisé pour le motCitation
SUBORNERSuborner par discours une femme coquette
SUCRERSotte et fâcheuse humeur de la plupart des hommes, Qui, suivant ce qu'ils sont, jugent ce que nous sommes, Et, sucrant d'un souris un discours ruineux, Accusent un chacun des maux qui sont en eux
SUERMais ce traître [l'honneur].... Nous fait suer le sang sous un pesant devoir
SUFFISAMMENTQui plus suffisamment entrant sur le devis....
SUFFISANT, ANTEHomme fort entendu et suffisant de tête
SUFFISANT, ANTEMoi-même en mes discours qui fais le suffisant
SUFFISANT, ANTEJe me déchargerai d'un faix que je dédaigne, Suffisant de crever un mulet de Sardaigne
SUIVANT, ANTEL'autre était des suivants de madame Lippée
SURSAUTEt la peur d'un prévôt ne m'éveille en sursaut
SYNDÉRÈSESait que c'est qu'hypostase avecque syndérèse
TAFFETASVoyez ce taffetas ; la mode en est nouvelle ; C'est oeuvre de la Chine
TAILLEQui d'estoc et de taille étrillent les auteurs
TAILLERAussi selon le corps on doit tailler la robe
TAILLERQue chacun taille, rogne et glose sur mes vers
TALONNERTalonne un président, suis-le comme un valet
TALONNERMonte un cheval de bois.... Talonne le genet
TANCEREt bien que, jeune enfant, mon père me tançât, Et de verges souvent mes chansons menaçât
TANTIl n'est bon courtisan, tant frisé peut-il être....
TAPIR (SE)Enfin, me tapissant au recoin d'une porte....
TÂTERJe sonde ma portée et me tâte le pouls
TÂTONNERJe me veux r'habiller, je cherche, je tâtonne
TÂTONS (À)Nous vivons à tâtons, et dans ce monde ici Souvent avec travail on poursuit du souci
TAUXEt mettre à même taux le noble et le faquin
TEINTURED'aussi bonne teinture Que jamais on en vit sortir des Gobelins
TÉMÉRAIREMENTSont témérairement et juges et témoins
TÉMOIGNAGETon fils [le fils de Henri IV] Nous rend de sa valeur un si grand témoignage....
TÉMOINJuste postérité, à témoin je t'appelle
TEMPÉRATUREChaque âge a ses façons, et change de nature, De sept ans en sept ans, notre température
TEMPÊTERJe cours à mon logis, je heurte, je tempête
TEMPSComme l'âme se meut un temps en sa prison
TEMPSC'est entre les dévots un étrange commerce, Un trafic par lequel, au joli temps qui court, Toute affaire fâcheuse est facile à la cour
TEMPSLe mulet prend le temps
TENIREt, puisque je vous tiens, vous souperez ici
TENIRPour être bon poëte, il faut tenir des fous
TENU, NUEJe ne suis pas tenu de croire aux yeux d'autrui
TESTON[Si j'étais médecin] J'aurais un beau teston pour juger d'une urine
TÊTEMorguant les accidents, fait tête à la fortune
TIC TAC[Ils] S'en vinrent du parler à tic tac
TIERCELETMuse, et sans varier, dis-nous quelques sornettes De tes enfants bâtards, tiercelets de poëtes
TINELLe sommelier en hâte est sorti de la cave ; Déjà monsieur le maître et son monde se lave ; Trêve avecque l'honneur, je m'en vais tout courant Décider au tinel un autre différend
TIRASSEREt les linceuls trop courts pour les pieds [il] tirassait
TIRERIls ont tiré cet art du nombre des vertus
TIRERLe mulet prend le temps, et du grand coup qu'il tire Lui enfonce la tête
TIRERTire le bien du mal, lorsqu'il s'en peut tirer
TISONJe trouve des tisons du feu de la Saint-Jean
TITREQui, les places d'autrui par armes usurpant, Le titre disputaient au premier occupant
TITREL'honneur qui sous faux titre habite avecque nous
TOILETTEQu'elle ait, comme un piquier, le corselet au dos, Et tout ce qui de jour la fait voir si doucette, La nuit comme en dépôt soit dessus la toilette
TOMBERJe tombai par malheur de la poêle en la braise
TONOn doit... Et se donner le ton autant qu'on a d'haleine
TONIl semble... Que Phébus à leur ton accorde sa vielle
TONDREIl faut tondre sur tout
TOQUETSes mules d'un côté, de l'autre son toquet
TORCHE, LORGNES'en vinrent du parler à tic tac, torche, lorgne
TORS, ORSESa bouche est grosse et torse et semble....
TORTIl en faut discourir de tort et de travers
TORTEIl semble que ses reins et son épaule torte Fassent guerre à sa tête
TORTILLÉ, ÉECependant elle met sur la table les draps, Qu'en bouchons tortillés elle avait sous les bras
TORTU, UEC'est un exemple en ce siècle tortu D'amour, de charité, d'honneur et de vertu
TORTURETandis que ses discours me donnent la torture
TOUCHEMettant leur jugement sur la pierre de touche
TOUCHÉ, ÉESelon que du sujet touché diversement Les vers à mon discours s'offrent facilement
TOUROn me fit au jardin faire cinq ou six tours
TOUREn humeur de nous faire un assez mauvais tour
TOURMENTQu'elle soit le tourment et le plaisir des coeurs
TOURNÉ, ÉEMais à d'autres revers ma fortune est tournée
TOUSSERSans oser ni cracher ni toussir ni s'asseoir
TRAFIQUEREt sans peur du larron trafique le marchand
TRANCHERMais je ne m'aperçois que, tranchant du prud'homme, Mon temps en cent caquets sottement je consomme
TRANSFORMERLa vertu se profane, Se déguise, se masque et devient courtisane, Se transforme aux humeurs....
TRANSI, IEQu'elles ont à leur suite une troupe béante De langoureux transis....
TRAVAILLERÊtes-vous travaillé de la lycanthropie ?
TRAVERSTout exprès je disais quelque mot de travers
TRAVERSERDieu sait si ce propos me traversa l'esprit
TREMPÉ, ÉEPour ceux qui n'ont l'esprit si fort, ni si trempé
TRÉPASSÉ, ÉEComme un sire qui plaint ses parents trépassés
TRESSAILLIRVoyant un président, le coeur ne me tressaut, Et la peur d'un prévôt ne m'éveille en sursaut
TRÉTEAUHeurtant table et tréteaux [il] versa tout sur mes chausses
TRIACLEURTous ces beaux suffisants dont la cour est semée, Ne sont que triacleurs et vendeurs de fumée
TRIERQuel esprit.... Sait trier le savoir d'avecque l'ignorance ?
TRIPAILLEOù la tripaille est frite en cent sortes de mets
TRIPOTAGEIl semblait que le diable eût fait ce tripotage
TROGNEEt que son plus beau jeu ne gît rien qu'en sa trogne
TROPHÉE.... d'une laide femme ils ont l'âme échauffée, Dressent à la laideur d'eux-mêmes un trophée, Pensant avoir trouvé la fève du gâteau
TROUSSEREt troussant mon paquet, de sauver ma personne
TROUSSERC'est pourquoi j'eus grand peur qu'on me troussât en malle
TUER[Des vers] Que, pour tuer le temps, je m'efforce d'écrire
UN, UNEVoilà l'un des péchés où mon âme est encline
UN, UNEJ'allais doublant le pas comme un qui fend le vent
UN, UNEJe vois, sans me troubler, l'une et l'autre fortune
URINEJ'aurais un beau teston pour juger d'une urine
USAGEEn tout indifférent, tout est à son usage
USURENotre affection Ajoute avec usure à la perfection
VACANT, ANTEN'est un siége vacant au premier qui l'occupe
VACILLERMoi qui n'aime à débattre en ces fadaises-là, Un temps, sans lui parler, ma langue vacilla
VAILLANTISEDieu sait combien alors il me dit de sottises, Parlant de ses hauts faits et de ses vaillantises
VAIN, AINEIls les mettent [les vers de certains poëtes] au rang des plus vaines sornettes
VALETBien qu'il m'eût fait entendre Qu'il était mon valet à vendre et à dépendre
VALETQue les valets de pied sont fort sujets aux crottes
VALOIRPour lors bien m'en valut
VAPEURL'âme bizarrement de vapeurs occupée
VEAUEt s'il lui plaît encor qu'on me relie en veau
VEAUCe malheur est venu de quelques jeunes veaux Qui mettent à l'encan l'honneur....
VEILLEOù j'étais résolu, faisant autant que trois, De boire et de manger comme aux veilles des Rois
VEILLEREn vain par le veiller on acquiert du savoir
VENDREDebout dans un parquet, à tort et à travers je vendrais mon caquet
VENELLEJ'enfile la venelle ; et, tout léger d'effroi, Je cours un fort long temps sans voir derrière moi
VENGERVenge cette querelle, et justement sépare Du cygne d'Apollon la corneille barbare
VENIRL'homme trahit sa foi, d'où vinrent les notaires
VENTPourvu.... Qu'on parle baragouin, et qu'on suive le vent
VENT[ Ce qui fait au poëte] Porter la tête basse et l'esprit dans le vent
VENU, UEQui donnera le plus, qu'il soit le mieux venu
VER-COQUINEt de mon ver-coquin je ne me puis défendre
VERDELET, ETTECes autres, verdelets, aux perroquets ressemblent
VÉROLEDes fièvres, de la peste et de l'orde vérole
VÉROLÉ, ÉE....Plus désolé Que si j'étais marane, ou ladre ou vérolé
VERRATComme un verrat enveloppé de fange
VERROUEt voyant que le chien n'aboyait point la nuit, Que les verrous graissés ne faisaient aucun bruit
VERT, ERTE[Poëtes qui ne s'occupent qu'à] Épier si des vers la rime est brève ou longue, Ou bien si la voyelle à l'autre s'unissant Ne rend point à l'oreille un vers trop languissant, Et laissent sur le vert le noble de l'ouvrage
VERT, ERTEEt [je] suis parmi ces gens comme un homme sans vert
VERVELaisser aller la plume où la verve l'emporte
VERVEC'est alors que la verve insolemment m'outrage
VIANDECar c'est une viande en esprit consommée, Légère à l'estomac ainsi que la fumée
VIANDEEt bien que nos dîneurs mangeassent en sergents, La viande pourtant ne priait pas les gens
VICEMais craignant d'encourir vers toi le même vice [l'indiscrétion] Que je blâme en autrui....
VICELe vice autorisé, Le vice qui, pompeux, tout mérite repousse, Et va, comme un banquier, en carrosse et en housse
VICIEUX, EUSEJe croirai qu'il n'est rien au monde qui guérisse Un homme vicieux, comme son propre vice
VIDE[Il] alléguait Simonide, Qui dit, pour être sain, qu'il faut mâcher à vide
VIEIL ou VIEUX, VIEILLEPères des siècles vieux, exemples de la vie
VIELLEQui rudes n'aimeront la lyre de la Muse, Non plus qu'une vielle ou qu'une cornemuse
VIERGEDu sel, du pain bénit.... pliés en du parchemin vierge
VIF, VIVEEt, sans piquer au vif, me mettre à la satire
VIGUEUR[Les vertus en la jeunesse] Qu'on doit laisser mûrir sans beaucoup de rigueur, Afin que tout à l'aise elles prennent vigueur
VILAIN, AINERiche vilain vaut mieux que pauvre gentilhomme
VILLEQu'on ne m'attende point, je vais dîner en ville
VILLEBelleau ne parle pas comme on parle à la ville
VISAGEQue je fais, en riant, bon visage aux ennuis
VISIÈREQue les gens de savoir ont la visière tendre !
VIVREMa fille, c'est ainsi que l'on vit à Paris
VIVREJe pense, quant à moi, que cet homme fut ivre, Qui changea le premier l'usage de son vivre, Et, rangeant sous ses lois les hommes écartés, Bâtit premièrement et villes et cités
VOEUJe fis voeu cette nuit de ne me coucher point
VOICIComme il continuait cette vieille chanson, Voici venir quelqu'un d'assez pauvre façon
VOIREEt, comme les Normands, sans lui répondre voire
VOLLe vol de mon dessein ne s'étend point si haut
VOLONTÉ...S'approche, plus savante, en volonté de lire
VOLUMEAprès mille discours dignes d'un grand volume
VÔTRE (LE) ou VÔTRE (LA)Et quand la faim les poind, se prenant sur le vôtre
VUEEt le mal qui, caché, nous ôte l'embonpoint, Qui nous tue à vue d'oeil, et que l'on ne voit point
ZÉNITHIl semble en leurs discours hautains et généreux.... Qu'ils ont seuls ici-bas trouvé la pie au nid, Et que des hauts esprits le leur est le zénith

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