L'oeuvre Satires de Abbé Mathurin RÉGNIER
Ecrit par Abbé Mathurin RÉGNIER
Date : 1608 à 1613
Citations de "Satires"
Utilisé pour le mot | Citation |
DENT | Que l'usure ait trouvé.... Tant elle a bonnes dents, que mordre dessus moi |
DENT | Je m'arrête contraint ; d'une façon confuse, Grondant entre mes dents, je marmotte une excuse |
DENT | Et le ciel qui des dents me rit à la pareille |
DENT | Et là malgré mes dents rongeant et rêvassant |
DENT | Qu'elle m'ait déconfit et mis dessus les dents |
DÉPAREILLÉ, ÉE | Des gants dépareillés, un manchon tout pelé |
DÉPARTIR | ....Bien qu'elle ne m'ait sa faveur départie |
DÉPENDRE | Et n'avoir de crédit qu'au prix qu'on peut dépendre |
DÉPENDRE | Bien qu'il m'eût à l'abord doucement fait entendre Qu'il était mon valet, à vendre et à dépendre [despendre] |
DÉPENS | Ayant à mes dépens appris cette sentence : Qui gai fait une erreur, la boit à repentance |
DÉPÊTRER | Moi pour m'en dépêtrer, je lui dis tout exprès : Je vous baise les mains.... |
DÉPITER | Contre sa fureur ma raison se dépite |
DÉPITER | Je semble dépiter.... l'infortune |
DÉPLAIRE | N'en déplaise aux arrêts de notre parlement |
DÉPÔT | Au compas du devoir il règle son courage, Et ne laisse en dépôt pourtant son avantage |
DÉPOUILLÉ, ÉE | Comme si notre jeu fût au roi dépouillé |
DÉPOURVU, UE | De toute élection mon âme est dépourvue, Et nul objet certain ne limite ma vue |
DÉRACINER | Chacun se doit connaître et, par un exercice, Cultivant sa vertu, déraciner son vice |
DÉSENGOURDIR | Que leur corps se dénoue et se désengourdisse.... |
DÉSHABITÉ, ÉE | Ayez dessein aux dieux ; pour de moindres beautés Ils ont laissé jadis les cieux déshabités |
DESSEIN | Toutes basses amours sont pour vous trop petites ; Ayez dessein aux dieux |
DESSUS | En vain dessus Parnasse Apollon on appelle |
DÉTERRER | Contraire à ces rêveurs dont la muse insolente, Censurant les plus vieux, arrogamment se vante De réformer les vers, non les tiens seulement, Mais veulent déterrer les Grecs du monument [rejeter les modèles grecs] |
DÉTRESSE | Et confite en détresse, Imite avec ses pleurs la sainte pécheresse |
DÉTRUIRE | Le pauvre tu détruis, la veuve et l'orphelin |
DÉVALER | Ouvrez de par le roi ; au diable ! un qui dévale ! |
DEVANT | Avecques un bon jour amis comme devant |
DEVANT | Trébuchant par le cul s'en va devant derrière |
DEVANT | Alors que le roi passe, il gagne le devant |
DEVANT | Il se porte au-devant, lui parle, le cajole |
DEVERS | L'autre se relevant devers nous vint se rendre |
DÉVÊTU, UE | Et le prudent sera de raison dévêtu, S'il se montre trop chaud à suivre la vertu |
DÉVIDER | .... Qui dévidât mieux un cas de conscience |
DEVINAILLE | Il faut en devinaille être maître Gonin |
DEVIS | Qui plus suffisamment entrant sur le devis |
DEVOIR | Vous devriez était de deux syllabes : Mais vous devriez, ma fille, en l'âge où je vous voy.... |
DÉVOTION | Et qui, jeune, n'a pas grande dévotion |
DÉVOYÉ, ÉE | Erreur.... Que ces clercs dévoyés forment en leur cervelle |
DEXTREMENT | Manier dextrement les desseins de nos princes |
DIABLE | Ou, comme Michel-Ange, eût-il le diable au corps |
DIABLE | Monsieur n'est pas ici, que diable ! à si bonne heure |
DIANTRE | Mais quand il faut payer, au diantre le teston |
DIFFÉRENCE | Les bons esprits.... Qui savent, avisés, avecque différence, Séparer le vrai bien du fond de l'apparence |
DILAYER | [Le vieillard] imbécile, douteur, qui voudrait et qui n'ose, Dilayant, qui toujours a l'oeil sur l'avenir |
DIRE | Notre mélancolique en savait bien que dire |
DIRE | Font que mourir et vivre à leur dire n'est qu'un |
DIRE | Et chacun en son dire [à l'entendre] a droit en sa requête |
DISANT | Et c'est aux mieux disants une témérité De parler où le ciel discourt par tes oracles, Et ne se taire pas où parlent tes miracles |
DISCOUREUR, EUSE | Mais de ces discoureurs il ne s'en trouve point, Ou pour le moins bien peu, qui connaissent ce point |
DISCOURIR | .... Ta bonté discourt au bien de tes sujets |
DISCOURIR | Je te veux discourir comme je trouve étrange Le chemin.... |
DISCOURIR | Philosophes rêveurs, discourez hautement ; Sans bouger de la terre, allez au firmament |
DISCOURIR | Selon l'intérêt tout le monde discourt |
DISCOURIR | Et c'est aux mieux disants une témérité De parler où le ciel discourt par tes oracles, Et ne le faire pas où parlent tes miracles |
DISCOURIR | Le discourir, les longs discours .... Mais, ami, laissons le discourir |
DISCOURS | [Ils] Dressent cent fois le jour en discours une armée |
DISCOURS | Ils attifent leurs mots, enjolivent leur phrase, Affectent leur discours tout si relevé d'art, Et peignent leurs défauts de couleur et de fard |
DISCOURS | Mais pour nous, moins hardis à croire nos raisons, Qui réglons nos esprits par les comparaisons D'une chose avec l'autre.... Qui criblons le discours.... |
DISERT, ERTE | ....un panégyrique [du roi Henri IV], Où, mollement disert, sous un sujet si grand Dès le premier essai mon courage se rend |
DISPOS | Lors, dispos du talon, je vais comme un chat maigre |
DISPOSER | Croyant en leur esprit que de tout je dispose [c'est la Fortune qui parle] |
DISTILLER | De ta couronne .... Le miel abondamment et la manne distille |
DIVIN, INE | Tant, selon leurs discours, leurs oeuvres sont divines |
DOCILE | On dit que le grand peintre, ayant fait un ouvrage, Des jugements d'autrui tirait cet avantage, Que, selon qu'il jugeait qu'ils étaient vrais ou faux, Docile à son profit, réformait ses défauts |
DONNER | Dieu te doint pour guerdon de tes oeuvres si saintes.... |
DORER | De vouloir sottement que mon discours se dore Aux dépens d'un sujet.... |
DOUBLE | Or, comme il plut au ciel, en trois doubles plié |
DOUBLE | Que tout se pervertisse, il ne m'en chaut d'un double |
DOUBLER | J'allais doublant le pas comme un qui fend le vent |
DOUCET, ETTE | Et tout ce qui de jour la fait voir si doucette |
DOUCET, ETTE | À tout ce qu'on disait, doucet, je m'accordais |
DOUCET, ETTE | Et faisant le doucet de parole et de geste |
DOUTER | Moi qui.... Pour mourir, d'aucun mal ne me fusse douté |
DOUTEUX, EUSE | [Le vieillard] Imbécile, douteux, qui voudrait et qui n'ose |
DOUVE | Six douves de poinçon servaient d'ais et de barre |
DOUX, DOUCE | Une satire, où d'un oeil doux-amer, Tout le monde s'y voit |
DOUX, DOUCE | Monsieur, n'est-il pas temps ? Et moi de filer doux |
DOUZAINE | L'on te fera la moue, et, pour fruit de ta peine, Ce n'est, ce dira-t-on, qu'un poëte à la douzaine |
DRAPEAU | Ils semblaient.... Crier en se moquant : Vieux langes, vieux drapeaux |
DRAPEAU | J'ignore [il s'agit de vieilles qui portent la marque de vilaines maladies] dessous quels drapeaux elles ont combattu.... |
DRAPER | Que nous puissions draper comme ils font nos écrits |
DRESSER | Moins honteux d'être chu que de s'être dressé |
DROGUER | Plus on drogue ce mal, et tant plus il s'empire |
DROIT, DROITE | Que notre âme s'envole en paradis tout droit |
DRU, DRUE | Allant.... Plus dru qu'une navette au travers d'un métier |
DUCAT | L'avare n'a plaisir qu'en ses doubles ducats |
DUR, DURE | La terre nue, J'ai bu chaud, mangé froid et couché sur la dure |
DURANT | Dans le temps que.... Durant que l'oreille il me flatte |
EAU | Qu'ils montrent de leur eau, qu'ils entrent en carrière |
ÉBAT | L'enfant.... Avecques ses pareils se plaît en ses ébats |
ÉCHAPPATOIRE | Honorable défaite ! heureuse échappatoire ! Encores derechef me la fallut-il boire |
ÉCHAUFFÉ, ÉE | ....d'une laide femme ils ont l'âme échauffée |
ÉCHEC | Et n'était, quel qu'il fût, morceau dedans le plat Qui des yeux ou des mains n'eût un échec et mat |
ÉCHECS | Les fous sont aux échecs les plus proches des rois |
ÉCHINE | L'échine j'allongeais comme un âne rétif |
ÉCHIQUIER | En forme d'échiquier les plats rangés sur table |
ÉCLAIR | Mais comme un jour d'hiver où le soleil reluit, Ma joie en moins d'un rien comme un éclair s'enfuit |
ÉCLATER | Éclater de satin, de perles, de rubis |
ÉCLATER | En ce beau saut m'éclatant comme un fou |
ÉCOLE | .... Les loups de son temps n'allaient point à l'école |
ÉCOT | Que j'en paye l'écot, rempli jusqu'à la gorge |
ÉCUELLE | Il faut, perdant le jour, esprit, sens et vigueur, Mourir comme Enguerrand ou comme Jacques Coeur, Et descendre là-bas où, sans choix de personnes, Les écuelles de bois s'égalent aux couronnes |
ÉDIT | On m'a dit Que contre les clinquants le roi fait un édit |
EFFET | Tu.... As adoré l'honneur d'effet et de parole |
EFFRONTÉ, ÉE, | Ce n'est pas que je croie en ces temps effrontés.... |
ÉGAYER | Ces vers où je m'ébats pour égayer ma force |
ÉGLISE | L'avarice et le luxe entre les gens d'Église |
ÉLECTION | De toute élection mon âme est dépourvue |
ELLÉBORE | Il n'est point d'ellébore assez en Anticyre.... |
EMBOURBÉ, ÉE | Je me sentis plus tôt au mortier embourbé |
EMBROUILLER | Selon la saison Qui règne en notre humeur, les brouillards nous embrouillent |
ÉMIER | Émiant, quant à moi, du pain entre mes doigts |
EMMIELLER | Ô Muse, je t'invoque : emmielle-moi le bec |
EMPÊCHÉ, ÉE | Me rendant moins content, me rend plus empêché |
EMPLUMÉ, ÉE | Relevés, emplumés, braves comme un Saint-George |
EMPOIGNER | Qui pour une rondache empoigne un escabeau |
EMPOISONNER | Et ce qui plus encor m'empoisonne de rage |
ÉMU, UE | J'étais à son exemple ému d'en faire autant |
EN | Et leur dit en leur nez qu'ils n'ont rien fait qui vaille |
ENCAN | Ce malheur est venu de quelques jeunes veaux Qui mettent à l'encan l'honneur.... |
ENCASTELÉ, ÉE | En dansant tout ainsi qu'un barbe encastelé |
ENCHÈRE | Doncques, sans mettre enchère aux sottises du monde, Je dirai librement, pour finir en deux mots, Que la plupart des gens sont habillés en sots |
ENCLIN, INE | Voilà l'un des péchés où mon âme est encline |
ENCLOS, OSE | En vain me retirant enclos en une étude |
ENCONTRE (À L') | Ne se pouvant tenir encontre tant de maux |
ENCORNER | Et, cornus du bon père [ivres du vin du bon père Bacchus], encorner le lapithe |
ENCOURIR (S') | Et dans la galerie, encor que tu lui parles, Il te laisse au roi Jean et s'encourt au roi Charles |
ENDÉMENÉ, ÉE | Lorsque trop curieuse et trop endémenée |
ENDORMIR | Des mots Dont tous les courtisans endorment les plus sots |
ENFANCE | Gouvernait doucement le monde en son enfance |
ENFOURNER | Pour bien faire du pain, il faut bien enfourner |
ENFUMÉ, ÉE | Son teint jaune, enfumé, de couleur de malade |
ENGAGER | Que l'autre le dépouille et ses meubles engage |
ENGEANCE | La peur, la trahison, le meurtre, la vengeance, L'horrible désespoir et toute cette engeance De maux qu'on voit régner.... |
ENGENDRER | Puis souvent la colère engendre de bons vers |
ENGIN | La porte en était basse, et semblait un guichet Qui n'avait pour serrure autre engin qu'un crochet |
ENIVRER | Sotte présomption, vous m'enivrez sans boire |
ENJOLIVER | Ils attifent leurs mots, enjolivent leur phrase |
ENRHUMÉ, ÉE | Il n'est point enrhumé pour dormir sur la terre |
ENSEIGNER | Afin que.... aux dépens d'autrui Sage je m'enseignasse |
ENSORCELER | Tant l'aveugle appétit ensorcelle les hommes |
ENTACHÉ, ÉE | De tous ces vices-là dont ton coeur entaché S'est vu par mes écrits si librement touché |
ENTER | L'amant juge sa dame un chef-d'oeuvre ici-bas, Encore qu'elle n'ait sur soi rien qui soit d'elle.... Qu'elle ente en son palais ses dents tous les matins |
ENTERRER | À qui la peur de perdre enterre le talent |
ENTRANT, ANTE | Sois entrant, effronté, et sans cesse importune ; En ce temps l'impudence élève la fortune |
ENTRAVES | Tous les hommes vivants sont ici-bas esclaves ; Mais, suivant ce qu'ils sont, ils diffèrent d'entraves : Les uns les portent d'or et les autres de fer |
ENTRECHAT | [Il] Fit comme un entrechat avec un escabeau, Trébuchant.... |
ENTRÉE | L'une.... Semblait faire l'entrée en quelque tragédie |
ENTREGENT | Vous êtes honnête homme et savez l'entregent |
ENTRER | Pourvu qu'ils fassent faire Que ce beau savoir entre en l'esprit du vulgaire |
ENVIE | L'envie, le mépris, le discord inconstant |
ÉPAIS, AISSE | On verroit Les poëtes plus espois que mouches en vendanges |
ÉPÉE | Et l'autre un chevalier de la petite épée |
ÉPÉE | J'ai si grand peur de ces hommes d'épée |
ÉPERLAN | Or entre tous ceux-là qui se mirent à table, Il ne s'en trouva point qui ne fût remarquable, Et qui, sans éplucher, n'avalât l'éperlan |
ÉPERONNER | Que la peur tout ensemble éperonne et retarde |
ÉPINEUX, EUSE | À qui ne reste rien.... Qu'un regret épineux d'avoir jadis été |
ÉPLUCHER | Et qui, sans éplucher, n'avalât l'éperlan |
ÉPLUCHER | Qui sût d'un choix prudent toute chose éplucher |
ÉPLUCHER | Et jusqu'au fond du sac épluchons notre vie |
ÉPOINÇONNER | Jadis un loup, dit-il, que la faim époinçonne |
ÉPOUSÉE | Doux comme une épousée, à la joue il me baise |
ÉPOUSÉE | Reluire de joyaux ainsi qu'une épousée |
ERGO | [Il] Lui barbouillait l'esprit d'un ergo sophistique |
ESCARBOUILLER | Le museau vermoulu, le nez escarbouillé |
ESCLAVE | Tous les hommes vivants sont ici-bas esclaves ; Mais, suivant ce qu'ils sont, ils diffèrent d'entraves |
ESCRIME | La fameuse Macette, à la cour si connue, Qui... A soutenu le prix en escrime d'amour |
ESCRIMER | Car chacun s'escrimait et des pieds et des mains |
ESPRIT | Qu'à la cour je m'engage, Je n'en ai pas l'esprit ainsi que le courage |
ESQUIVER | J'esquive doucement, et m'en vais à grands pas |
ESSAI | Où buvant et mangeant je fis mon coup d'essai |
ESSOR | Leur esprit prend l'essor où leur langue les guide |
ESTIMER | Si quelqu'un les regarde.... Estime, mon ami, que c'est un grand miracle |
ESTOC | La pique dans le poing et l'estoc sur le flanc |
ESTRIVER | Avecque tes voisins jour et nuit estriver |
ET | Il va comme un banquier en carrosse et en housse |
ÉTABLE | Parmi ces gens, un gros valet d'étable |
ÉTALER | Et d'abord leur étale Tout ce que la faveur départ aux favoris |
ÉTAT | J'en fais autant d'état comme de chènevottes |
ÉTAT | Il n'est point de sottise Dont par raison d'État leur esprit ne s'avise |
ÉTHÉRÉ, ÉE | Elle n'a d'autre objet que la voûte éthérée |
ÉTINCELANT, ANTE | Tes vers étincelants et de lumière et d'art |
ÉTIQUE | Avec son nez étique et sa mourante mine |
ÉTOILE | S'il pensait y trouver une étoile de graisse |
ÉTOURDI, IE | Plus étourdi de peur que n'est un hanneton |
ÉTOURNEAU | Comme après les raisins courent les étourneaux |
ÊTRE | ... |
ÉTRILLER | Même, s'il est besoin, étrille le mulet |
ÉTRILLER | Qui se trouvera pris, je vous pri', qu'on l'étrille |
ÉTRILLER | Qui d'estoc et de taille étrillent les auteurs |
ÉVÊCHÉ | Un autre, ambitieux pour les vers qu'il compose, Quelque bon bénéfice en l'esprit se propose, Et.... Méditant un sonnet, médite un évêché |
ÉVEROLE | Expert, il en savait crever ses éveroles |
ÉVIDENCE | Toujours le fond du sac ne vient en évidence |
EXCUSE | Quand nous pouvons couvrir d'excuses nos défauts |
EXCUSER | Le monsieur sur la vue excuse ce défaut |
EXTRAVAGANT, ANTE | Les fifres, les tambours, le canon et le fer, Concert extravagant des musiques d'enfer |
EXTRÊME | Mais quand la passion en nous est si extrême |
FABLE | La science... Sert au peuple de fable, aux plus grands de risée |
FABLE | Non plus que si nos peines Étaient fables du peuple inutiles et vaines |
FABRIQUER | Et fabriquons nos jours ou fâcheux ou plaisants |
FACILE | Desportes n'est pas net, Dubellay trop facile |
FACILE | Comte....Soigneux de ma fortune et facile à mes vers |
FAÇON | Voici venir quelqu'un d'assez pauvre façon |
FAÇONNER | De même les esprits débonnaires et doux Se façonnent, prudents, par l'exemple des fous |
FACTION | Il me dit.... Qu'il avait tant servi, tant fait la faction |
FADAISE | Moi qui n'aime à débattre en ces fadaises-là |
FAIRE | Et faisant des mourants et de l'âme saisie |
FAIRE | Selon le temps qu'il fait l'homme doit naviguer |
FAIT, AITE | Dieu, comme êtes-vous fait ! |
FAIT | Mais puisque tout le monde est aveugle en son fait |
FAIT | Un homme qui fût homme et de fait et de mine |
FAIX | Succombant sous le faix que j'ai dessus le coeur |
FALLACE | Elle lui mit au sein la ruse et la fallace |
FAMEUX, EUSE | La fameuse Macette, à la cour si connue |
FANFARON, ONNE | Quand un jeune frisé, relevé de moustache.... Ce fanfaron chez elle [une dame] eut de moi connaissance |
FANGEUX, EUSE | De près me voyant Fangeux comme un pourceau.... |
FANTAISIE | [Ceux] à qui l'amour lascif règle la fantaisie |
FANTASIER | On me fait fantasier le cerveau de souci |
FANTASTIQUE | Il [Ronsard] avait le cerveau fantastique et rétif |
FARD | Les bons esprits.... Qui savent, avisés, avecque différence, Séparer le vrai bien du fard de l'apparence |
FAUSSER | Lorsque, par impuissance ou par mépris, la nuit On fausse compagnie.... |
FAUTEUR, TRICE | Vous êtes hérétique Ou pour le moins fauteur |
FAVORI, ITE | Rapin, le favori d'Apollon et des Muses |
FÉE | De peur, comme l'on dit, de courroucer les fées |
FEINDRE | Et puis je ne saurais me forcer ni me feindre |
FÉMININ, INE | Voyant les défauts du féminin ouvrage [de la femme] |
FENDANT | N'étant passe-volant, soldat ni capitaine Depuis les plus chétifs jusques aux plus fendants |
FENDRE | La mer du levant Où le vieux Louchali fendit si bien le vent |
FÉRIR | Ainsi sans coup férir je sors de la bataille |
FERMER | Tout chemin d'acquérir se ferme à la vieillesse |
FESSIER | Le nez sur les carreaux, et le fessier au vent |
FÊTE | Elle qui ne m'a vu qu'en mes habits de fête |
FÉTU | Qu'ensemble l'on confond le vice et la vertu, Et qu'on l'estime moins qu'on n'estime un fétu |
FEU | En elles la santé n'avait ni feu ni lieu |
FÈVE | Pensant avoir trouvé la fève du gâteau |
FICTION | Et comme la jeunesse est vive et sans repos, Sans peur, sans fiction, et libre en ses propos |
FIGUE | Faisaient par leur savoir.... La figue sur le nez au pédant d'Alexandre [Aristote] |
FIGUE | La fraude fit alors la figue au premier âge |
FIL | En tissant le fil de vos faits plus qu'humains |
FILER | Monsieur, n'est-il pas temps ? et moi, de filer doux |
FINEMENT | Un autre refrogné, rêveur mélancolique, Parle si finement que l'on ne l'entend pas |
FLAMBER | Quand, au flamber du feu, trois vieilles rechignées Vinrent à pas comptés.... |
FLANC | Se repose la nuit sur l'un et l'autre flanc |
FLATTER | Puis, me flattant l'épaule, il me fit librement L'honneur que d'approuver mon petit jugement |
FLEUR | ....Sans fleurs de bien dire ou d'autre art plus profond, Nous tombâmes d'accord |
FLEURER | Il fleurait bien plus fort, mais non pas mieux que roses |
FLEURET | Ainsi qu'en ces combats De fleurets on s'exerce |
FLEURET | Court le faquin, la bague, escrime des fleurets |
FLEURETTE | Encore tous ces maux ne seraient que fleurettes Sans ce maudit honneur.... |
FLOTTER | En ces songes profonds où flottait mon esprit |
FLUX | Se laissant emporter aux flux de ses discours |
FOLÂTREMENT | Voyant une beauté folâtrement accorte |
FOLIE | Qui fait une folie, il doit la faire entière |
FONCTION | Et son corps a, tout sain, libres ses fonctions |
FONDRE | Les dames cependant se fondent en délices |
FORCE | Mais il me fut bien force.... Que ma discrétion expiât mon péché |
FORCENÉ, ÉE | ....Le dépit dont l'âme est forcenée |
FORCÈNERIE | Comme donc je me plains de ma forcènerie |
FORME | Votre argument, dit-il, n'est pas en forme |
FORT, ORTE | Un loup.... Sortant hors de son fort rencontre une lionne |
FORT, ORTE | L'on ne pria les saints qu'au fort de la tempête |
FOU | Elle [la fortune] avance un chacun sans raison et sans choix ; Les fous sont aux échecs les plus proches des rois |
FOUET | Ou il vous prend Macrobe et lui donne le fouet |
FOUGUE | Aussi je m'émerveille, au feu que tu [le poëte Bertaut] recèles, Qu'un esprit si rassis ait des fougues si belles |
FOURCHE | À peine à ces propos eut-il fermé la bouche, Qu'il entre à l'étourdie un sot fait à la fourche |
FOURMILLER | Enfin comme en caquet ce vieux sexe [les femmes] fourmille |
FOURNITURE | Rien n'est parti [partagé] si bien.... Que le sens, car chacun en a sa fourniture |
FRAIS | Donc à si peu de frais la vertu se profane |
FRAISÉ, ÉE | L'homme ne se plaît pas d'être toujours fraisé |
FRANC, FRANCHE | Voilà le vrai chemin, franc de crainte et d'envie |
FRANCHISE | Conservez-vous l'esprit, gardez votre franchise |
FRAPPER | L'horloge du palais vint à frapper onze heures |
FRAYÉ, ÉE | Or c'est un grand chemin jadis assez frayé |
FRÉMIR | Nous fait frémir le coeur, nous tire de nous-mêmes |
FRICASSÉE | Entra serviette au bras, et fricassée en main |
FRISÉ, ÉE | Quand un jeune frisé, relevé de moustache, Me vint prendre et me dit.... |
FRISER | Se parfume, se frise, et de façons nouvelles Veut avoir par le fard du nom entre les belles |
FRISSONNER | Mon âme cependant de colère frissonne |
FRIT, TE | Où la tripaille est frite en cent sortes de mets |
FROC | L'on se couvre d'un froc pour tromper le jaloux |
FROC | Il n'est moine si saint qui n'en quittât le froc |
FROISSER | Pour froisser mon attente, en ce bord étranger |
FROISSER | Et que tout se froissât d'une étrange tempête |
FROMENT | Ou bien lorsque Cérès de froment se couronne |
FROTTER | Quand on se frotte avec les courtisans |
FUMÉE | Tous ces beaux suffisants Ne sont que triacleurs et vendeurs de fumée |
FUMEUX, EUSE | Le pédant tout fumeux de vin et de doctrine |
FURETER | Étant là, je furette aux recoins plus cachés |
FUREUR | Je sens au second vers que la muse me dicte, Que contre sa fureur ma raison se dépite |
FUTÉ, ÉE | Ils accusent les grands, le ciel et la fortune, Qui, futés de leurs vers, en sont si rebattus.... |
GALAMMENT | Le valet.... L'avoit galantement payé d'une cassade |
GALE | Qu'on me fouettât pour voir si j'avais point la gale |
GALE | C'est un limier boiteux de gales damassé |
GALÈRE | Je crois prendre en galère une rame à la main |
GALEUX, EUSE | Et rendit.... Tant de galants pelés, tant de femmes galeuses |
GALOCHE | Quand un jeune frisé, relevé de moustache, De galoche, de botte... |
GARANT, ANTE | Mais n'étant point garant des sottises d'autrui |
GARANT, ANTE | Sans prendre ni Phébus, ni la muse à garant |
GARANTIE | Vous me promettez de vous bien conduire ; mais quelle garantie en ai-je ? Homère et non pas moi t'en doit la garantie |
GARDE | Laissez la mine à part, prenez garde à la somme |
GARDE | Si mon compère Pierre est de garde aujourd'hui |
GARDER | Ma fille, Dieu vous garde et vous veuille bénir ! |
GARDE-ROBE | Un garde-robe gras servait de pavillon |
GARDON | Ne faites, s'il se peut, jamais présent ni don, Si ce n'est d'un chabot pour avoir un gardon |
GARGUILLE | Au reste, n'épargnez ni Gautier ni Garguille |
GARNI, IE | Et ma chambre garnie auprès de Saint-Eustache |
GAULE | Et tenant une gaule, Ainsi qu'à leurs chevaux nous en flattent l'épaule |
GELER | Il nous gèle le sang, l'âme et le jugement |
GÊNE | Que de vivre à la gêne avec un indiscret |
GÉNÉREUX, EUSE | Il semble en leurs discours hautains et généreux.... |
GENET | Talonne le genet, et le dresse aux passades |
GENT, ENTE | Ces femmes.... Qui gentes en habits et sades en façons |
GERMAIN, AINE | Du bon temps.... Que le vrai du propos [des dires, des paroles] était cousin germain |
GERMER | Voyez germer à l'oeil les semences du monde |
GÉSIR | Et que son plus grand jeu ne gît rien qu'en sa troigne |
GÉSIR | Et toute leur beauté ne gît qu'en l'ornement |
GIBET | Lors bien peu s'en fallut, sans plus longtemps attendre, Que de rage au gibet je ne m'allasse pendre |
GILLE | ....Le guet vient : la quenaille fait gille |
GÎTE | Loin du monde elle fait sa demeure et son gîte |
GLANER | Lire Homère, Aristote, et, disciple nouveau, Glaner ce que les Grecs ont de riche et de beau |
GLOBE | En son globe il a vu la matière première |
GLOSER | Sans gloser les humeurs de dame Frédégonde |
GLOSER | Car chacun taille, rogne et glose sur mes vers |
GONIN | Il faut en devinaille [pour deviner] être maître gonin |
GORGE | Et Dieu sait cependant s'ils mentent par la gorge |
GOULET | Un baril défoncé, deux bouteilles sur cul, Qui disaient, sans goulet : nous avons trop vécu |
GOURMANDER | Morguent la destinée et gourmandent la mort, Contre qui rien ne dure et rien n'est assez fort |
GOURMETTE | D'où naquirent les lois, les bourgs et les cités Pour servir de gourmette à leurs méchancetés |
GOÛT | Et le gain a bon goût de quelque endroit qu'il vienne |
GOÛT | Or m'ayant mis en goût des hommes et du monde |
GRÂCE | Si quelqu'une est difforme, elle aura bonne grâce |
GRÂCE | C'est que la pauvreté comme moi les affole, Et que, la grâce à Dieu, Phébus et son troupeau, Nous n'eûmes sur le dos jamais un bon manteau |
GRAIN | Mais, pour ce qu'étant là, je n'étais dans le grain |
GRAISSER | Un limier boiteux.... Qu'on avait d'huile chaude et de soufre graissé |
GRAND, ANDE | Des hommes, tout ainsi je ne puis reconnaître Les grands, mais bien ceux-là qui méritent de l'être, Et de qui le mérite, indomptable en vertu, Force les accidents et n'est point abattu |
GRATTER | N'y pouvant rien gagner, je me gratte la tête |
GRATTER | De qui l'esprit rogneux de soi-même se gratte |
GRAVÉ, ÉE | Dont les faits.... Dans les coeurs des Flamands sont encore gravés |
GRÈGUE | Dont le rabat est sale et la chausse rompue, Ses grègues aux genoux, au coude son pourpoint |
GREVÉ, ÉE | D'un fardeau si pesant ayant l'âme grevée |
GRÈVE | Et pour ses factions il n'ira point en Grève |
GRIMACER | Qui, bâillant, grimaçaient d'une façon bizarre |
GRIMACER | Qui par les carrefours vont leurs vers grimaçant |
GRIMOIRE | Et que c'est, mon ami, un grimoire et des mots, Dont tous les courtisans endorment les plus sots |
GRIMPER | Comme une chèvre en grimpant un rocher |
GRISON, ONNE | Les amours m'ont rendu grison avant le temps |
GRISON, ONNE | Qu'heureux est le folâtre à la tête grisonne ! |
GROGNER | Et la muse en grognant lui défend sa fontaine |
GRONDER | Grondant entre mes dents, je barbote une excuse |
GRONDER | Grondant quelques paroles |
GRUE | Faire sur l'un des pieds en la salle la grue |
GUENUCHE | ... une lanterne vive [lanterne magique] Où des oisons bridés, guenuches, éléphants, Chiens, chats, lièvres, renards et mainte étrange bête Courent l'une après l'autre.... |
GUERDON | Dieu te doint pour guerdon de tes oeuvres si saintes.... |
GUÉRITE | Qui leur fit à la tin enfiler la guérite |
GUERRE | Dont l'air intempéré fait guerre aux animaux |
GUET | [Il] A l'oeil toujours au guet pour des tours de souplesse |
GUET | Ils contrefont le guet et de voix magistrale : Ouvrez de par le roi ! tout de bon le guet vint |
GUEUSER | Puis les gueux en gueusant trouvent maintes délices, Un repos qui s'égaye en quelque oisiveté |
GUICHET | La porte en était basse et semblait un guichet |
GUIDER | Effrontés, ignorants, n'ayant rien de solide, Leur esprit prend l'essor où leur langue les guide |
GUIGNON | C'est, malheureuse, toi qui me portes guignon |
GUISE | Il forme une vertu comme il plaît à sa guise |
HABILLÉ, ÉE | ....la plupart des gens sont habillés en sots |
HABILLER | Quant Saint-Marc s'habilla des enseignes de Thrace |
HAINEUX, EUSE | Et si tout au rebours nos haineux nous en piquent |
HALEINE | On doit selon sa force entreprendre la peine, Et se donner de ton autant qu'on a d'haleine |
HALEINE | Moi qui n'ai ni l'esprit, ni l'haleine assez forte, Pour te suivre de près |
HALENER | Or moi, qui suis tout flamme et de nuit et de jour, Qui n'halène que feu, ne respire qu'amour |
HAMEÇON | Ces femmes.... Parmi leur point coupé tendent leurs hameçons |
HANNETON | Plus étourdi de peur que n'est un hanneton |
HANTER | Il hante en mauvais lieux : gardez-vous de cela ; Non, si j'étais de vous, je le planterais là |
HARGNEUX, EUSE | Il arrive, il reprend, hargneux en ses façons |
HARMONIE | Les hommes Furent par l'harmonie en troupes amassés |
HARO | Le bon Jean crie au meurtre, et le docteur, haro |
HASARDÉMENT | Un homme par la main hasardément me prit |
HAUTAIN, AINE | Et ce hautain désir qui te fait mépriser Plaisirs, trésors, grandeurs pour t'immortaliser |
HAUTAIN, AINE | [Le jeune homme] Hautain, audacieux, conseiller de soi-même, Et d'un coeur obstiné se heurte à ce qu'il aime |
HEUR | Ils tiennent à grand heur de ce que tes ancêtres... |
HEURT | La porte.... Et, s'ouvrant à mon heurt, je tombai sur le ventre |
HEURTER | [Un valet] Heurtant table et tréteaux, verse tout [un plat] sur mes chausses |
HEURTER | Et je ne tremble point quand on heurte à la porte |
HISTORIER | ....Sans historier le tout par le menu |
HOCHER | Qui ne font que s'en rire et que hocher la tête |
HONNEUR | ....Ma muse imparfaite eut en honneur la tienne |
HONNEUR | Ha ! que ne suis-je roi pour cent ou six vingts ans ? Par un édit public qui fût irrévocable, Je bannirais l'honneur, ce monstre abominable, Qui nous trouble l'esprit et nous charme si bien Que sans lui les humains ici ne voient rien, Qui trahit la nature, et qui rend imparfaites Toutes choses qu'au goût les délices ont faites |
HONORABLEMENT | Mais puisqu'il est ainsi que le sort nous emporte, Qui voudrait se bander contre une loi si forte ? Suivons donc sa conduite en cet aveuglement ; qui pèche avec le ciel pèche honorablement |
HONTE | Et que c'est honte au roi de ne leur donner rien |
HÔPITAL | La terre Qui fut, avant le temps que survinrent ces maux, Un hôpital commun à tous les animaux, Quand le mari de Rhée, au siècle d'innocence, Gouvernait doucement le monde en son enfance |
HORLOGE | L'horloge du palais vint à frapper onze heures |
HÔTEL | Que la noblesse coure en poste à l'Hôtel-Dieu |
HOUSSE | Le vice qui, pompeux, tout mérite repousse Et va, comme un banquier, en carrosse et en housse |
HUIS | Or comme à coups de pied l'huis s'était presque ouvert |
HUMAINEMENT | À la table s'asseoir, manger humainement |
HUMEUR | En humeur de nous faire un assez mauvais tour |
HUMEUR | Ce n'est point une humeur de médire Qui m'ait fait rechercher cette façon d'écrire |
HUMEUR | ....Je suis Enclin à des humeurs qu'éviter je ne puis |
HYPOCONDRE | Des biens que l'hypocondre en ses vapeurs promet |
ICI | Et prie Dieu qu'il nous garde en ce bas monde ici |
IL, au singulier, ILS, au pluriel | Et qui, jeune, n'a pas grande dévotion, Il faut que pour le monde à le feindre il s'exerce |
IMAGINER | D'un doux imaginer si doucement blessée |
IMPATRONISER | L'un avecque prudence au ciel s'impatronise |
IMPORTUN, UNE | ....Qu'il [Dieu] nous garde, en ce bas monde ici, De faim, d'un importun, de froid et de souci |
IMPOURVU, UE | Soit qu'une autre modeste à l'impourvu m'avise |
INCONGRUITÉ | ....Monsieur le sot, je vous ferai bien taire ; Quoi ? comment ? est-ce ainsi qu'on frappe Despautère [nom d'un grammairien] ? Quelle incongruité !... |
INDISCRÉTION | L'indiscrétion est un si fâcheux vice |
INDOMPTABLE | Et de qui le mérite indomptable en vertu |
INÉGAL, ALE | Que Virgile est passable.... Que Pline est inégal.... |
INFORMER | Informons de nos faits sans haine et sans envie |
INGRÉDIENT | Elle forme son goût de cent ingrédients |
INNOCENCE | En amour, l'innocence est un savant mystère, Pourvu que ce ne soit une innocence austère |
INNOCENT, ENTE | Et d'un oeil innocent il couvrait sa pensée |
INSTRUIRE | Voyant.... Un avocat instruire en l'une et l'autre cause |
INTELLECT | Tout, suivant l'intellect, change d'ordre et de rang ; Les Mores aujourd'hui peignent le diable blanc |
INTELLIGENCE | [Il disait] Quant à lui, qu'il était homme d'intelligence |
INTELLIGENCE | [Macette].... A des cas réservés grandes intelligences |
INTEMPÉRÉ, ÉE | ....Tant de maux Dont [par lesquels] l'air intempéré fait guerre aux animaux |
INVENTION | Ils [les poëtes trop châtiés] rampent bassement, faibles d'inventions |
ITEM | Or, en premier item, sous mes pieds je rencontre.... |
IVROGNE | Un jeune médecin vit moins qu'un vieux ivrogne |
JARRETIÈRE | Sa ceinture honorable, ainsi que ses jartières |
JEAN | Ou me baillant d'un : Jean, Jeanne vous remercie |
JETER | Me jeter du pont Neuf à bas dans la rivière |
JEUNE | Il faudra que je change, et, malgré que j'en aie, Plus soigneux devenu, plus froid et plus rassis, Que mes jeunes pensers cèdent aux vieux soucis |
JEUNESSE | Les critiques du temps m'appellent débauché, Que je suis jour et nuit aux plaisirs attaché, Que j'y perds mon esprit, mon âme et ma jeunesse |
JEUNESSE | Il [le vieillard] parle de son temps, difficile et sévère ; Censurant la jeunesse, use des droits de père ; Il corrige, il reprend.... |
JOINT, OINTE | Joint que ta vertu passe Tous les rois qui seront |
JOLI, IE | [Il dit] Que Pline est inégal, Térence un peu joli |
JOUG | Il faut que mon humeur fasse joug à ta loi |
JOUR | Bien, bien, je m'en irai sitôt qu'il sera jour |
JOUR | Parler de leurs aïeux au jour de Cérisolles |
JOUR | En ce temps du jourd'hui l'on n'est que trop savant |
JUGEMENT | Cependant leur savoir ne s'étend seulement Qu'à regratter un mot, douteux au jugement |
JUSTICIÉ, ÉE | L'un sera justicié, l'autre aura récompense |
LABEUR | Moi qui n'ai ni l'esprit ni l'haleine assez forte Pour te suivre de près et te servir d'escorte, Je me contenterai, sans me précipiter, D'admirer ton labeur, ne pouvant l'imiter |
LACS | Dieu sait quels lacs d'amour, quels chiffres, quelles fleurs... |
LADRE | Plus désolé Que si j'étais maran [espèce de lépreux] ou ladre.... |
LANGUARD, ARDE | L'autre fut un languard, révélant les secrets |
LANGUE | Ainsi les actions aux langues sont sujettes |
LANGUIR | Je suis de ces gens-là qui languissent pour vous |
LANGUISSANT, ANTE | Épier si des vers la rime est brève ou longue, Ou bien si la voyelle, à l'autre s'unissant, Ne rend point à l'oreille un vers trop languissant |
LANTERNE | Connaissez les humeurs qu'il [le ciel] verse dessus nous, Ce qui se fait dessus, ce qui se fait dessous ; Portez une lanterne aux cachots de nature |
LANTERNE | ....Lanterne vive Où des oisons bridés, guenuches, éléphants, Chiens, chats, lièvres, renards et mainte étrange bête Courent l'une après l'autre.... |
LAS, LASSE | Ce rogneux las d'aller [un chien galeux] se frottait à mes bas |
LATIN, INE | Si les gens de latin des sots sont dénigrés |
LATIN, INE | Revêche à mes raisons, il se rend plus mutin ; Et ma philosophie y perd tout son latin |
LAURIER | Par vice ou par vertu acquérons des lauriers |
LAVER | Le sommelier en hâte est sorti de la cave ; Déjà monsieur le maître et son monde se lave |
LEÇON | Et bien que de l'honneur ils fassent des leçons |
LÉGENDE | Il poursuit nonobstant d'une fureur plus grande, Et ne cessa jamais qu'il n'eût fait sa légende |
LÉGER, ÈRE | Moi-même qui ne crois de léger aux merveilles |
LESSIVE | [Draps de lit] Blanchis en un civet, non dans une lessive |
LIBRE | Et comme la jeunesse est vive et sans repos, Sans peur, sans fiction et libre en ses propos |
LICE | Je faillis à me pendre, oyant que cette lice Effrontément ainsi me présentait la lice |
LICENCE | Alors qu'une oeuvre brille, et d'art et de science, La verve quelquefois s'égare en la licence |
LIE | Avant qu'aller si vite, au moins je le supplie Savoir que le bon vin ne peut être sans lie |
LIEU | Les avertissements n'ont ni force ni lieu |
LIÈVRE | Me bailla gentiment le lièvre par l'oreille |
LIGNE | Ils veulent qu'on les croie en droite ligne issus Des sept sages de Grèce |
LIMBES | Voyant.... Un médecin remplir les limbes d'avortons |
LIMER | De la prose Que l'art lime et relime |
LIMER | Mais tant plus je me lime et plus je me rabote |
LIMESTRE | Combien, pour avoir mis leur honneur en séquestre, Ont-elles en velours échangé leur limestre ! |
LINCEUL | Et les linceuls [draps] trop courts par les pieds tirassoit |
LINGE | Un mouchoir et des gants... Lui pendaient au côté, qui semblaient, en lambeaux, Crier, en se moquant : vieux linges, vieux drapeaux ! |
LIPPÉE | L'un était des suivants de madame Lippée [un parasite] |
LIVRE | Et disent pour bonjour : Monsieur, je fais des livres |
LIVRE | Que l'autre parle livre et fasse des merveilles |
LIVRER | Vendez ces doux regards, ces attraits, ces appas ; Vous-même vendez-vous, mais ne vous livrez pas |
LONG, ONGUE | Épier si des vers la rime est brève ou longue |
LONG, ONGUE | Cependant de son long, sans pouls et sans haleine.... |
LONGTEMPS | Un longtemps, sans parler, je regorgeais d'ennui |
LORGNER | Voyant.... Que les yeux de travers s'offensent que je lorgne |
LOS | Qui leurs vers à ton los ne peuvent égaler |
LOUCHER | Ou bien, tâtant le pouls, le ventre et la poitrine, J'aurais un beau teston pour juger d'une urine, Et, me prenant au nez, loucher dans un bassin Des ragoûts qu'un malade offre à son médecin |
LOURDAUD, AUDE | Pour rendre par étude un lourdaud plus adroit |
LOUVE | Sachant bien que fortune est ainsi qu'une louve, Qui sans choix s'abandonne au plus laid qu'elle trouve |
LOYER | Les lois.... Confondent le loyer avec le châtiment |
LUMIÈRE | Et grondant se fâcha qu'on était sans lumière |
LUMIÈRE | Un chacun d'eux pense être une lumière en France |
LUNE | [Il] Élève ses desseins jusqu'au ciel de la lune |
LUTH | Sur le luth de David on chantera leurs vers |
LYCANTHROPIE | Êtes-vous travaillé de la lycanthropie ? |
MÂCHER | ....Simonide, Qui dit, pour être sain, qu'il faut mâcher à vide |
MAGISTRAL, ALE | Ils contrefont le guet, et de voix magistrale.... |
MAGNIFICAT | Et, pour savoir gloser sur le magnificat, Trancher en leurs discours de l'esprit délicat |
MAIGRE | Lors, dispos du talon, je vais comme un chat maigre |
MAIGRE | Qui fait en rechignant assez maigre visage |
MAIN | Faire la belle main, mordre un bout de ses gants |
MAIN | Prenez à toutes mains, ma fille, et vous souvienne.... |
MAIN | ...un chacun parlait le coeur dedans la main |
MAIS | Souvent nous imputons nos fautes au malheur Qui n'en peut mais |
MAISON | Je ne suis point adroit, je n'ai point d'éloquence Pour.... Suborner par discours une femme coquette... Débaucher une fille, et par vives raisons Lui montrer comme amour fait les bonnes maisons |
MAÎTRE | Cependant, sans délai, messieurs frappent en maître |
MAÎTRE | Bien que maîtres passés en l'art de bien parler |
MAÎTRISER | La voyant aimer Dieu et la chair maîtriser |
MAJORDOME | D'un nez de majordome et qui morgue la faim |
MALAISÉMENT | Un grand contentement malaisément se cèle |
MAL-APPRIS, ISE | Et la honte que j'ai d'être si mal-appris |
MALEFORTUNE | Si ce n'est ce matin que de malefortune Je fus en cette église |
MALLE | C'est pourquoi j'eus grand peur qu'on me troussât en malle |