L'oeuvre Mithridate de Jean RACINE
Ecrit par Jean RACINE
Date : 1673
Citations de "Mithridate"
Utilisé pour le mot | Citation |
MAÎTRE | Pharnace croit peut-être Commander dans Nymphée et me parler en maître |
MAÎTRESSE | Maîtresse de moi-même, il veut bien qu'une fois Je puisse de mon sort disposer à mon choix |
MALGRÉ | Malgré leur insolence [quelque insolents qu'ils soient], Les mutins n'oseraient soutenir ma présence |
MALHEUREUX, EUSE | Et toi, fatal tissu, malheureux diadème... |
MANQUER | Traître, pour les Romains tes lâches complaisances N'étaient pas à mes yeux d'assez noires offenses ; Il te manquait encor ces perfides amours Pour être le supplice et l'horreur de mes jours |
MARCHER | Voilà nos alliés, marchons de ce côté |
MARCHER | Marchons, et dans son sein renvoyons cette guerre Que sa fureur [de Rome] envoie aux deux bouts de la terre |
MARQUER | Je lui marque le coeur où sa main doit frapper ! |
MATELOT | Les autres [soldats], qui partaient, s'élancent dans les flots, Ou présentent leurs dards aux yeux des matelots |
MÊLER | Suivi d'un gros d'amis fidèles, On l'a vu se mêler au milieu des rebelles |
MÊME | Je le répète encor, c'est un autre moi-même, Un fils victorieux qui me chérit, que j'aime |
MÊME | Cet ennemi de Rome, et cet autre vous-même |
MÉMOIRE | Vous n'en sauriez, seigneur, retracer la mémoire, Ni conter vos malheurs, sans conter votre histoire |
MÉPRIS | Je reconnais toujours vos injustes mépris |
MER | Souveraine des mers qui vous doivent porter |
METTRE | Brûlez le capitole et mettez Rome en cendre |
MEURTRIER, IÈRE | Et périsse le jour et la main meurtrière Qui jadis sur mon front t'attacha [ô diadème] la première ! |
MISÉRABLE | Et ce héros aimable Est aussi malheureux que je suis misérable |
MISÈRE | Peut-être je devrais, plus humble en ma misère.... |
MODESTIE | Et [je] m'emporte au delà de cette modestie Dont jusqu'à ce moment je n'étais point sortie |
MOINDRE | Ma honte en serait moindre ainsi que votre crime |
MOINDRE | Sans m'envoyer du Parthe embrasser les genoux, Sans vous-même implorer des rois moindres que vous |
MON ou MA ou MES | Ma Phoedime, eh ! qui peut concevoir ce miracle ? |
MONTRER | Toutefois épargnez votre tête sacrée ; Vous-même n'allez point de contrée en contrée Montrer aux nations Mithridate détruit |
MORT | Xipharès... à travers mille morts, ardent, victorieux, S'était fait vers son père un chemin glorieux |
MORTEL, ELLE | D'abord il a tenté les atteintes mortelles Des poisons que lui-même a crus les plus fidèles |
MOUVEMENT | Il [Mithridate] feint, il me caresse, il cache son dessein ; Mais moi, qui, dès l'enfance, élevé dans son sein, De tous ses mouvements ai trop d'intelligence, J'ai lu dans ses regards sa prochaine vengeance |
MUET, ETTE | Vous demeurez muette ; et, loin de me parler, Je vois, malgré vos soins, vos pleurs prêts à couler |
MUR | Attaquons dans leurs murs ces conquérants si fiers |
MUTIN, INE | Malgré leur insolence Les mutins n'oseraient soutenir ma présence |
MUTUEL, ELLE | Allons donc assurer cette foi mutuelle |
MYSTÈRE | De ses feux innocents j'ai trahi le mystère |
NAGUÈRE ou NAGUÈRES | Un roi qui naguère, avec quelque apparence, De l'aurore au couchant portait son espérance.... |
NAISSANT, ANTE | Quand vos charmes naissants, inconnus à mon père, N'avaient encor paru qu'aux yeux de votre mère |
NAÎTRE | Sous quel astre ennemi faut-il que je sois née ? |
NE | Je vous entends ici mieux que vous ne pensez |
NOBLE | Je songe avec respect de combien je suis née Au-dessous des grandeurs d'un si noble hyménée |
NOBLE | À l'aspect de ce front dont la noble fureur Tant de fois dans leurs rangs répandit la terreur |
NOIR, OIRE | Tout mon sang doit laver une tache si noire |
NOIR, OIRE | Jamais hymen formé sous le plus noir auspice, De l'hymen que je crains n'égala le supplice |
NOM | Et j'ose me flatter qu'entre les noms fameux Qu'une pareille haine a signalés contre eux [les Romains], Nul ne leur a plus fait acheter la victoire |
NOM | C'est là [en Italie] qu'en arrivant, plus qu'en tout le chemin, Vous trouverez partout l'horreur du nom romain |
NOM | Phoedime, au nom des dieux, fais ce que je désire |
NOM | Reine longtemps de nom, mais en effet captive |
NOURRIR | Je nourrissais encore un malheureux amour |
NOUS | Ma gloire loin d'ici vous et moi nous appelle |
NU, NUE | Mes soldats presque nus, dans l'ombre intimidés |
NUL, NULLE | Nul ne leur a plus fait [aux Romains] acheter la victoire |
OBÉISSANCE | Vous seul, seigneur, vous seul, vous m'avez arrachée à cette obéissance où j'étais attachée |
OBÉISSANCE | Je n'ai point oublié quelle reconnaissance, Seigneur, m'a dû ranger sous votre obéissance |
OCCUPER | Et tandis que l'Asie occupera Pharnace |
OCCUPER | Tandis que tout s'occupe à me persécuter |
OEIL | Verrez-vous d'un même oeil le crime et l'innocence ? |
OEIL | Apprenez que, suivi d'un nom si glorieux, Partout de l'univers j'attacherai les yeux |
OEIL | Je n'eus devant les yeux que mon père offensé |
OFFRIR | Xipharès ne s'offrait alors à ma mémoire Que tout plein de vertus, que tout brillant de gloire |
OMBRE | Mes soldats presque nus, dans l'ombre intimidés |
OMBRE | Dans l'ombre du secret ce feu s'allait éteindre |
OMBRE | Du reste, ou mon crédit n'est plus qu'une ombre vaine.... |
ON | Et vous, à m'obéir, prince, qu'on se prépare |
OPPRIMER | Malgré le faix des ans et du sort qui m'opprime |
ORAGE | Et, tandis que la guerre occupait son courage, [le roi] M'envoya dans ces lieux éloignés de l'orage |
ORDINAIRE | Mais ce n'est point, madame, un amant ordinaire |
ORDONNER | Et qu'il se garde bien D'ordonner de son sort sans être instruit du mien |
ORIENT | .... L'Orient accablé Ne peut plus soutenir leur effort redoublé [des Romains] |
OU | Moi seul je leur résiste [aux Romains] : ou lassés, ou soumis, Ma funeste amitié pèse à tous mes amis |
OUBLI | Quoi !... Nous mettrons notre honneur et son sang en oubli ! Il est mort ; savons-nous s'il est enseveli ? |
OUTRAGE | Mes ans se sont accrus ; mes honneurs sont détruits ; Et mon front dépouillé d'un si noble avantage Du temps qui l'a flétri laisse voir tout l'outrage |
OUVRIR | Hélas ! ce fut encor dans ce temps odieux Qu'aux offres des Romains ma mère ouvrit les yeux |
PAIX | À peine je suis libre et goûte quelque paix |
PÂLIR | Que nos tyrans communs en pâlissent d'effroi |
PARENT | Sans parents, sans amis, désolée et craintive, Reine longtemps de nom, mais en effet captive |
PARER | Je me tiens trop heureux D'avoir paré le coup qui vous perdait tous deux |
PARER | Hé bien ! sans me parer d'une innocence vaine |
PARESSE | Vous avez vu l'Espagne et surtout les Gaulois Par des ambassadeurs accuser ma paresse |
PARLER | Que parlez-vous de Rome et de son alliance ? Pourquoi tout ce discours et cette défiance ? |
PARLER | Venez, fuyez l'aspect de ce climat sauvage Qui ne parle à vos yeux que d'un triste esclavage |
PARTAGE | Et content des États marqués pour mon partage |
PARTAGER | D'ailleurs mille desseins partagent mes esprits |
PARTI | Malheureux Xipharès, quel parti dois-tu prendre ? |
PARTIR | Mon malheur est parti d'une si belle cause ? |
PARTOUT | Que les Romains, pressés de l'un à l'autre bout, Doutent où vous serez et vous trouvent partout |
PASSER | Je reconnais toujours vos injustes mépris ; Ils ont même passé sur mon malheureux fils |
PASSER | Va voir ce qui se passe et reviens me le dire |
PAYER | Mon père paya cher ce dangereux honneur |
PEINE | Pharnace entrait à peine, Qu'il courut de ses feux entretenir la reine |
PENCHANT | Ah ! si d'un autre amour le penchant invincible Dès lors à mes bontés vous rendait insensible |
PENCHANT | Quel que soit vers vous le penchant qui m'attire |
PÉNÉTRER | Vous savez mon secret, j'ai pénétré le vôtre |
PÉNÉTRER | Et de là pénétrant jusqu'au pied du Caucase.... |
PÉNIBLE | Pensez-vous que ces coeurs, tremblants de leurs défaite, Fatigués d'une longue et pénible retraite.... |
PENSÉE | Dans le temps que votre âme empressée Forme d'un doux hymen l'agréable pensée |
PENSÉE | Monime, qu'en tes mains mon père avait laissée, Avec tous ses attraits revint en ma pensée |
PENSER | Le péril est pressant plus que vous ne pensez |
PERDU, UE | Seigneur, tout est perdu ; les rebelles, Pharnace, Les Romains sont en foule autour de cette place |
PESER | Ma funeste amitié pèse à tous mes amis |
PEU | J'ai honte de me voir si peu digne de vous |
PIRATE | Errant de mers en mers, et moins roi que pirate, Conservant pour tous biens le nom de Mithridate |
PIRE | Pensez-vous que ces coeurs tremblants de leur défaite Cherchent avidement sous un ciel étranger La mort et le travail pire que le danger ? |
PLACE | Et, marquant à mon bras la place de son coeur, Semblait d'un coup plus sûr implorer la faveur |
PLACE | Pompée a saisi l'avantage D'une nuit qui laissait peu de place au courage |
PLACE | Ne croyez point pourtant que, semblable à Pharnace, Je vous serve aujourd'hui pour me mettre en sa place |
PLACE | Elle trahit mon père, et remit aux Romains La place et les trésors confiés à ses soins |
PLEUR | Regarde en quel état tu veux que je me montre ; Vois ce visage en pleurs |
PLUS | Nul ne leur a plus fait acheter la victoire [aux Romains] |
PLUS | Non, non, plus de pardon, plus d'amour pour l'ingrate |
POIDS | Après deux ans d'ennui, dont tu sais tout le poids |
PORTE | Tes plus grands ennemis, Rome, sont à tes portes |
PORTER | Pour vous porter au trône où vous n'osiez prétendre |
POSSESSEUR | Ne croyez point pourtant qu'éloigné de l'Asie J'en laisse les Romains tranquilles possesseurs |
POURSUIVRE | Je suis un malheureux que le destin poursuit |
POUSSÉ, ÉE | Voilà par quels malheurs poussé dans le Bosphore.... |
POUSSIÈRE | Enfin, las et couvert de sang et de poussière, Il s'était fait de morts une noble barrière |
POUVOIR | Dans leur sang odieux [des Romains] j'ai pu tremper mes mains |
POUVOIR | J'ai vengé l'univers autant que je l'ai pu |
PRÉDIRE | Annibal l'a prédit, croyons-en ce grand homme : Jamais on ne vaincra les Romains que dans Rome |
PRÉOCCUPÉ, ÉE | Quoi ! pour un fils ingrat toujours préoccupée.... |
PRÉPARER | Vous qui, gardant au coeur d'infidèles amours.... M'avez des trahisons préparé la plus noire ! |
PRÉSENCE | Malgré leur insolence, Les mutins n'oseraient soutenir ma présence |
PRÉSENT, ENTE | Et hâtant son voyage, Lui-même ordonne tout, présent sur le rivage |
PRÉSENT, ENTE | Et cet aveu honteux où vous m'avez forcée Demeurera toujours présent à ma pensée |
PRÉSENTER | Les uns [soldats] avec transport embrassent le rivage ; Les autres, qui partaient, s'élancent dans les flots, Ou présentent leurs dards aux yeux des matelots |
PRESQUE | N'offenserez-vous point un roi qui vous adore, Qui presque.... votre époux.... |
PRESSÉ, ÉE | Pressé de son devoir, Arbate loin du bord l'est allé recevoir [le roi] |
PRESSER | Pour savoir mon secret tu me pressais toi-même |
PRÉTENDRE | Gardez-vous de prétendre Que de tant d'ennemis vous puissiez vous défendre |
PRÉTENDRE | Demain, sans différer, je prétends que l'aurore Découvre mes vaisseaux déjà loin du Bosphore |
PRIVER | Quoi ! ne vaut-il pas mieux, puisqu'il faut m'en priver, La céder [Monime] à ce fils que je veux conserver ? |
PRIX | Pour prix d'avoir si bien secondé vos souhaits |
PRIX | Me préserve le ciel de soupçonner jamais Que d'un prix si cruel vous payez mes bienfaits ! |
PROCHAIN, AINE | J'ai lu dans ses regards sa prochaine vengeance |
PROJET | ....Mais, pour être approuvés, De semblables projets veulent être achevés |
PROLONGER | Je cherche à prolonger le péril que je fuis |
PROMETTRE | Quel fruit te promets-tu de ta coupable audace ? |
PUISSANCE | Attestez, s'il le faut, les puissances célestes Contre un sang malheureux né pour vous tourmenter |
PUISSANT, ANTE | Voilà cet intérêt si puissant sur votre âme |
PUNIR | Je t'ai même puni de l'avoir arraché [un secret] |
QUEL, QUELLE | Quel devins-je au récit du crime de ma mère ! |
QUELQUE... QUE | Princes, quelques raisons que vous me puissiez dire, Votre devoir ici n'a point dû vous conduire |
QUERELLE | Ce roi [Mithridate] qui.... Vengeait de tous les rois la querelle commune |
QUI | L'amour avidement croit tout ce qui le flatte |
QUITTER | Ne perdez point le temps que vous laisse leur fuite à rendre à mon tombeau des soins dont je vous quitte |
RALLUMER | Et la triste Italie, encor toute fumante Des feux qu'a rallumés sa liberté mourante |
RANGER | Un bruit injurieux Le rangeait [Xipharès] du parti d'un camp séditieux |
RANGER | De quelle noble ardeur pensez-vous qu'ils se rangent Sous les drapeaux d'un roi longtemps victorieux ? |
RAPPELER | Madame, enfin le ciel près de vous me rappelle |
RAPPORT | On nous faisait, Arbate, un fidèle rapport, Rome en effet triomphe, et Mithridate est mort |
RAREMENT | Rarement l'amitié désarme sa colère |
RASSEMBLER | Mais enfin je commence, après tant de traverses, Madame, à rassembler vos excuses diverses |
RASSURÉ, ÉE | Rassurés par Pharnace.... Ils [les Romains] reprennent courage, ils attaquent le roi |
REBUT | M'en irai-je moi seul, rebut de la fortune, Essuyer l'inconstance au Parthe si commune ? |
RECEVOIR | Quoi ! vous êtes ici quand Mithridate arrive, Quand pour le recevoir chacun court sur la rive ? Que faites-vous, madame ? |
RECHERCHER | Le Parthe vous recherche et vous demande un gendre |
RECONNAÎTRE | Le Pont vous reconnaît dès longtemps pour sa reine |
RECUEILLI, IE | Recueilli dans leur port, accru de leurs soldats, Nous verrons notre camp grossir à chaque pas |
RECULER | Sans reculer plus loin l'effet de ma parole, Je vous rends dans trois mois au pied du Capitole |
REDIRE | Obéissez ; c'est trop vous le faire redire |
RÉDUIRE | En êtes-vous réduit à cette extrémité ? |
REGARD | Dans leur sang odieux j'ai pu tremper mes mains ; Et mes derniers regards ont vu fuir les Romains |
REGARD | J'ai lu dans ses regards sa prochaine vengeance |
REGARDER | Ne me regardez point vaincu, persécuté ; Revoyez-moi vainqueur et partout redouté |
RÈGLE | Votre exemple n'est pas une règle pour moi |
REJETER | Marchons, et dans son sein rejetons cette guerre Que sa fureur [de Rome] envoie aux deux bouts de la terre |
REMONTER | Un roi longtemps victorieux Qui voit jusqu'à Cyrus remonter ses aïeux |
REMPLIR | Embrasez par nos mains le couchant et l'aurore ; Remplissez l'univers sans sortir du Bosphore |
REMPLIR | Nul ne leur a plus fait acheter la victoire [aux Romains], Ni de jours malheureux plus rempli leur histoire |
RENAÎTRE | [C'est] L'ennemi des Romains, l'héritier et l'appui D'un empire et d'un nom qui vont renaître en lui |
RENCONTRE | Croyez-moi, montrez-vous ; venez à sa rencontre |
RENDRE | Sans reculer plus loin l'effet de ma parole, Je vous rends dans trois mois au pied du Capitole |
RENDRE | Elle trahit mon père, et rendit aux Romains La place et les trésors confiés en ses mains |
RENVERSER | Déjà plus d'une fois.... Le Bosphore m'a vu.... chassant les Romains de l'Asie étonnée, Renverser en un jour l'ouvrage d'une année |
RENVOYER | Les cris que les rochers renvoyaient plus affreux |
REPENTIR (SE) | ....Des fureurs dont mon coeur outragé Ne se repentirait qu'après s'être vengé |
RÉPONDRE | Je ne vous répondrai qu'en vous obéissant |
RÉPONDRE | Et vous êtes perdu si vous me répondez |
REPOSER | Allez, et laissez-moi reposer un moment |
REPRENDRE | Ils reprennent courage, ils attaquent le roi, Qu'un reste de soldats défendait avec moi |
RÉSERVER | Cachez-leur [aux Romains] pour un temps vos noms et votre vie ; Allez, réservez-vous.... |
RÉSOLU, UE | Contente et résolue à l'hymen de mon père |
RESPIRER | Seigneur, vous pouvez tout : ceux par qui je respire [mes parents] Vous ont cédé sur moi leur souverain empire |
RESSOUVENIR | Quel ressouvenir Tout à coup vous arrête et vous fait revenir ? |
RETOUR | Sans espoir de retour Je nourrissais encore un malheureux amour |
RETOUR | Amant avec transport, ma s jaloux sans retour |
RETRAITE | Pensez-vous que ces coeurs, tremblants de leur défaite, Fatigués d'une longue et pénible retraite... ? |
RETRAITE | La guerre, les périls sont vos seules retraites |
RÉVEILLER | Et la honte en leurs coeurs réveillant leur audace |
RÉVÉLER | Seigneur, tous vos soldats refusent de partir.... Pharnace leur révèle Que vous cherchez à Rome une guerre nouvelle |
REVENIR | Mithridate revient ; ah ! fortune cruelle ! |
REVENIR | Monime, qu'en tes mains mon père avait laissée, Avec tous ses attraits revint en ma pensée |
REVENIR | Et toujours Xipharès revient vous traverser |
REVOLER | Je sais.... Que je verrai mon âme, en secret déchirée, Revoler vers le bien dont elle est séparée |
RÉVOLTER | C'est lui [le destin] qui m'a ravi l'amitié de mon père, Qui le fit mon rival, qui révolta ma mère |
RÉVOLTER | Contre un si juste choix qui peut vous révolter ? |
RIGOUREUX, EUSE | Un rigoureux devoir me condamne au silence |
RIVE | Et des rives du Pont aux rives du Bosphore Tout reconnut mon père |
ROCHER | Les cris que les rochers renvoyaient plus affreux |
SACRÉ, ÉE | Toutefois épargnez votre tête sacrée |
SACRIFIER | Tous deux d'intelligence à nous sacrifier, Loin de moi, par mon ordre, il courait m'oublier |
SAISIR | Qu'on le saisisse, Oui, lui-même, Pharnace, allez ; et de ce pas Qu'enfermé dans la tour on ne le quitte pas |
SAISIR | Je suis vaincu ; Pompée a saisi l'avantage D'une nuit qui laissait peu de place au courage |
SANG | Dans leur sang odieux [des Romains] j'ai pu tremper mes mains |
SANGLANT, ANTE | Ce héros dans mes bras est tombé tout sanglant |
SANGLANT, ANTE | Quand je n'en aurais pas la nouvelle sanglante |
SANS | Et sans plus me charger du soin de votre gloire |
SAUVAGE | Venez, fuyez l'aspect de ce climat sauvage |
SCÈNE | On ne peut prendre trop de précaution pour ne rien mettre sur le théâtre qui ne soit très nécessaire ; et les plus belles scènes sont en danger d'ennuyer du moment qu'on les peut séparer de l'action et qu'elles l'interrompent au lieu de la conduire vers sa fin |
SECONDER | Jusqu'ici les effets secondent sa promesse |
SECOURIR | Les dieux m'ont secourue, et mon coeur affermi N'a rien dit, ou du moins n'a parlé qu'à demi |
SECRET, ÈTE | J'ai craint, j'ai soupçonné quelques ordres secrets |
SECRET | Vous avez mon secret, j'ai pénétré le vôtre |
SÉDITIEUX, EUSE | Les plus séditieux sont déjà loin du bord |
SÉDUIRE | Cédons-la ; vains efforts qui ne font que m'instruire Des faiblesses d'un coeur qui cherche à se séduire |
SEIN | Vous vous êtes servi de ma funeste main Pour mettre à votre fils un poignard dans le sein |
SEIN | Et lorsque, m'arrachant du doux sein de la Grèce, Dans ce climat barbare on traîna ta maîtresse |
SEMBLABLE | Et, pour être approuvés, De semblables projets veulent être achevés |
SEMÉ, ÉE | De sa mort en ces lieux la nouvelle semée |
SENTIMENT | Puis-je, laissant la feinte et les déguisements, Vous découvrir ici mes secrets sentiments ? |
SENTIR | Ce n'est point au bout de l'univers Que Rome fait sentir tout le poids de ses fers |
SEOIR | Perfide, il vous sied bien de tenir ce discours ! |
SÉPARER | Ne vous figurez pas que de cette contrée Par d'éternels remparts Rome soit séparée |
SEUL, EULE | Votre seule bonté n'est point ce qui me nuit |
SIGNALER | Entre les noms fameux Qu'une pareille haine a signalés contre eux [les Romains] |
SILENCE | Cet amour s'est longtemps accru dans le silence |
SOIGNEUX, EUSE | Que Pharnace m'offense, il offre à ma colère Un rival dès longtemps soigneux de me déplaire |
SOLDAT | Implacable ennemi de Rome et du repos, Comptez-vous vos soldats pour autant de héros ? |
SONGE | Je vous rappelle un songe effacé de votre âme |
SORT | Les dieux me sont témoins qu'à vous plaire bornée, Mon âme à tout son sort s'était abandonnée |
SOULEVER | Il soulevait encor sa main appesantie |
SOUTENIR | Dans ce dessein vous-même il faut me soutenir |
SOUTENIR | Allez, et, soutenant l'honneur de vos aïeux, Dans cet embrassement recevez mes adieux |
SOUTENIR | Quels assauts, quels combats j'ai tantôt soutenus ! |
SOUTENIR | Vaincus plus d'une fois aux yeux de la patrie, Soutiendront-ils ailleurs un vainqueur en furie ? |
SOUTENIR | Les mutins n'oseraient soutenir ma présence |
SOUVENIR | En vain vous en pourriez perdre le souvenir |
SUBIR | Ainsi, prêt à subir un joug qui vous opprime, Vous n'allez à l'autel que comme une victime |
SUFFIRE | Tant de Romains sans vie, en cent lieux dispersés, Suffisent à ma cendre et l'honorent assez |
SUFFIRE | Qu'il te suffise donc, pour me justifier, Que je vis, que j'aimai la reine le premier |
SUITE | Et voit-on ses discours démentis par la suite ? |
SUIVRE | Les dieux, qui m'inspiraient et que j'ai mal suivis, M'ont fait taire trois fois par de secrets avis |
SUPERFLU, UE | N'attirez point sur vous des périls superflus |
SUPPLIANT, ANTE | Si, contre notre usage, Il faut d'un suppliant emprunter le visage.... |
SUPPLICE | Il te manquait encor ces perfides amours Pour être le supplice et l'horreur de mes jours |
SUR | Seigneur, vous pouvez tout : ceux par qui je respire Vous ont cédé sur moi leur souverain empire |
SURCROÎT | Et voyant pour surcroît de douleur et de haine Parmi ses étendards porter l'aigle romaine |
SURPASSER | Et, si ce grand dessein surpasse ma valeur, Du moins ce désespoir convient à mon malheur |
TACHE | Tout mon sang doit laver une tache si noire |
TAIRE | Les dieux, qui m'inspiraient, et que j'ai mal suivis, M'ont fait taire trois fois par de secrets avis |
TÉMOIN | Maheureux diadème, Instrument et témoin de toutes mes douleurs |
TEMPS | S'il en est temps encor, cours et sauve la reine |
TENDRESSE | Tu sais combien de fois ses jalouses tendresses [de Mithridate] Ont pris soin d'assurer la mort de ses maîtresses |
TENDRESSE | Vous savez sa coutume, et sous quelles tendresses Sa haine sait cacher ses trompeuses adresses |
TENIR | Et malgré nos malheurs je me tiens trop heureux D'avoir paré le coup qui vous perdait tous deux |
TENTER | D'abord il a tenté les atteintes mortelles Des poisons que lui-même a crus les plus fidèles |
TENTER | Pourquoi tenter si loin des courses inutiles ? |
TERREUR | Le Parthe, des Romains comme moi la terreur |
TIRER | Feignons ; et de son coeur, d'un vain espoir flatté, Par un mensonge adroit tirons la vérité |
TISON | Tison de la discorde et fatale furie, Que le démon de Rome a formée et nourrie |
TISSU | Et toi, fatal tissu, malheureux diadème.... |
TOMBEAU | Ne perdez point le temps que vous laisse leur fuite [des Romains] à rendre à mon tombeau des soins dont je vous quitte |
TOMBEAU | Et Rome, unique objet d'un désespoir si beau, Du fils de Mithridate est le digne tombeau |
TOMBER | Je verrai sans regret tomber entre ses mains Tout ce que lui promet l'amitié des Romains |
TORRENT | Ils savent que, sur eux prêt à se déborder, Ce torrent [Rome], s'il m'entraîne, ira tout inonder |
TOUCHER | Le roi touche à son heure dernière |
TOURMENTER | Cessez de tourmenter une âme infortunée |
TOURMENTER | Vous cherchez, prince, à vous tourmenter |
TRAHIR | Mais, en obéissant, ne nous trahissons pas |
TRAHISON | Perfide ! il vous sied bien de tenir ce discours, Vous, qui, gardant au coeur d'infidèles amours, Quand je vous élevais au comble de la gloire, M'avez des trahisons préparé la plus noire |
TRAÎNER | Ce coeur.... Traîne partout l'amour qui l'attache à Monime |
TRAÎTRE, ESSE | Heureux ! si je pouvais avant que m'immoler Percer le traître coeur qui m'a pu déceler ! |
TRANQUILLE | J'en laisse [de l'Asie] les Romains tranquilles possesseurs |
TRANSPORT | Quels aveugles transports Vous font tenter sur vous de criminels efforts ? |
TRAVAIL | Pensez-vous que ces coeurs, tremblants de leur défaite.... Cherchent avidement sous un ciel étranger La mort et le travail pire que le danger ? |
TRAVERS | À travers ma colère Je veux bien distinguer Xipharès de son frère |
TREMBLER | Je tremble à vous nommer l'ennemi qui m'opprime |
TREMPER | Bandeau, que mille fois j'ai trempé de mes pleurs |
TREMPER | Dans leur sang odieux [des Romains] j'ai pu tremper mes mains |
TRÉSOR | Des biens des nations ravisseurs altérés, Le bruit de nos trésors les a tous attirés [les Romains] |
TRIOMPHE | Et vous, heureux Romains, quel triomphe pour vous, Si vous saviez ma honte, et qu'un avis fidèle De mes lâches combats vous portât la nouvelle ! |
TRIOMPHER | Rome en effet triomphe, et Mithridate est mort |
TRISTE | Et la triste Italie, encor toute fumante Des feux qu'a rallumés sa liberté mourante |
TRISTE | Et le tombeau, seigneur, est moins triste pour moi Que le lit d'un époux qui m'a fait cet outrage |
TROMPÉ, ÉE | Tandis que l'ennemi, par ma fuite trompé |
TROMPÉ, ÉE | Aussitôt dans son sein il plonge son épée ; Mais la mort fuit encor sa grande âme trompée |
TROMPEUR, EUSE | Vous savez sa coutume, et sous quelles tendresses Sa haine [de Mithridate] sait cacher ses trompeuses adresses |
TROUVER | Que les Romains, pressés de l'un à l'autre bout, Doutent où vous [Mithridate] serez, et vous trouvent partout |
TROUVER | C'est là qu'en arrivant [en Italie], plus qu'en tout le chemin, Vous trouverez partout l'horreur du nom romain |
TYRANNIE | Tous n'attendent qu'un chef contre la tyrannie [des Romains] |
TYRANNISER | Faut-il que désormais, renonçant à vous plaire, Je ne prétende plus qu'à vous tyranniser ? |
UN, UNE | Comme ce dessein [de Mithridate, marcher sur Rome] m'a fourni une des scènes qui ont le plus réussi dans ma tragédie |
UN, UNE | L'un et l'autre à la reine ont-ils osé prétendre ? |
UN, UNE | Ils [les Romains] y courent [en Asie] en foule ; et, jaloux l'un de l'autre, Désertent leur pays pour inonder le nôtre |
UNIR | Unissons nos douleurs, Et par tout l'univers cherchons-lui des vengeurs |
UNIVERS | J'ai vengé l'univers autant que je l'ai pu |
USAGE | Du moins, s'il faut céder, si, contre notre usage, Il faut d'un suppliant emprunter le visage |
VAINCRE | Annibal l'a prédit, croyons-en ce grand homme : Jamais on ne vaincra les Romains que dans Rome |
VAISSEAU | Quelques vaisseaux légers sont venus nous l'apprendre |
VENDRE | Il te tarde déjà qu'échappé de mes mains, Tu ne coures me perdre et me vendre aux Romains |
VENGEANCE | J'ai lu dans ses regards [de Mithridate] sa prochaine vengeance |
VENGER | J'ai vengé l'univers autant que je l'ai pu |
VENIN | J'ai su, par une longue et pénible industrie, Des plus mortels venins prévenir la furie |
VENIR | Seigneur, je viens à vous ; car enfin aujourd'hui, Si vous m'abandonnez, quel sera mon appui ? |
VERTU | D'abord il a tenté les atteintes mortelles Des poisons que lui-même a crus les plus fidèles ; Il les a trouvés tous sans force et sans vertu |
VIDE | Que dis-je ? en quel état croyez-vous la surprendre [Rome] ? Vide de légions qui la puissent défendre |
VIE | Mais vous savez trop bien l'histoire de ma vie, Pour croire.... |
VIOLENT, ENTE | Vous dépendez ici d'une main violente Que le sang le plus cher rarement épouvante |
VISAGE | Du moins, s'il faut céder, si, contre notre usage, Il faut d'un suppliant emprunter le visage |
VIVANT, ANTE | Ce fils victorieux que vous favorisez, Cette vivante image en qui vous vous plaisez |
VIVRE | C'en est fait, madame, et j'ai vécu |
VOISIN, INE | Tout vaincu que je suis et voisin du naufrage, Je médite un dessein digne de mon courage |
VOIX | Il m'a dit d'une voix qu'il poussait avec peine : S'il en est temps encor, cours et sauve la reine |
VOULOIR | Cependant, quand je veux oublier cet outrage, Et cacher à mon coeur cette funeste image, Vous osez à mes yeux rappeler le passé ! |
VOULOIR | Et pour être approuvés De semblables projets veulent être achevés |
VUE | Quoi ! de quelque côté que je tourne la vue, La foi de tous les coeurs est pour moi disparue ! |
Y | Ici! vous y pourriez rencontrer votre perte |
Y | Mon trône vous est dû : loin de m'en repentir, Je vous y place même avant que de partir |