L'oeuvre Iphigénie en Aulide de Jean RACINE

Ecrit par Jean RACINE

Date : 1674

Citations de "Iphigénie en Aulide"

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INDIGNÉ, ÉEEt les dieux contre moi dès longtemps indignés
INDIGNEMENTPar des soldats peut-être indignement traînée
INDUSTRIEUlysse, en apparence, approuvant mes discours, De ce premier torrent laissa passer le cours ; Mais bientôt, rappelant sa cruelle industrie, Il me représenta l'honneur et la patrie
INFAILLIBLECalchas, par tous les Grecs consulté chaque jour, Leur a prédit des vents l'infaillible retour
INFORMER.... Déjà la renommée Par d'éclatants récits m'en avait informée
INFORTUNÉ, ÉEJe suis et je serai la seule infortunée
INGÉNIEUX, EUSENon, non, tous ces détours sont trop ingénieux
INHUMAIN, AINELe ciel s'est fait sans doute une joie inhumaine De rassembler sur moi tous les traits de sa haine
INJUREOn t'aime et tu murmures ! Souffrirai-je à la fois ta gloire et tes injures ?
INJURIEUX, EUSEMais c'est pousser trop loin ses droits injurieux
INJUSTE....D'où vient que d'un soin si cruel L'injuste Agamemnon m'écarte de l'autel ?
INJUSTICEMais il faut des amants excuser l'injustice
INOUÏ, ïEAh ! sentence ! ah, rigueur inouïe !
INSTRUIREVous me donnez des noms qui doivent me surprendre, Madame : on ne m'a pas instruite à les entendre
INSULTERQuoi ! madame ! un barbare osera m'insulter !
INSULTERCe même Agamemnon à qui vous insultez
INSULTERVoudrait-il insulter à la crainte publique ?
INTERDIT, ITEJe ne m'étonne plus qu'interdit et distrait, Votre père ait paru nous revoir à regret
INTÉRESSÉ, ÉEÀ l'honneur d'un époux vous-même intéressée
INTÉRESSÉ, ÉENe délibérons plus.... Ma gloire intéressée emporte la balance
INTÉRÊTEt que m'a fait, à moi, cette Troie où je cours ? Au pied de ses remparts quel intérêt m'appelle ?
INTÉRÊTQui doit prendre à vos jours plus d'intérêt que moi ?
INTERROGERMais vous qui me parlez d'une voix menaçante, Oubliez-vous ici qui vous interrogez ?
INTERROGERDes victimes vous-même interrogez le flanc
INTRÉPIDEUne mère m'attend, une mère intrépide Qui défendra son sang contre un père homicide
INUTILEVoudrais-je, de la terre inutile fardeau.... ?
IRRITÉ, ÉEJe sais jusqu'où s'emporte un amant irrité
JALOUX, OUSEEt mon père est jaloux de son autorité
JEElle me fuit ! veillé-je et n'est-ce point un songe ?
JOIEEt ma joie à vos yeux n'ose-t-elle éclater ?
JOIELe ciel s'est fait sans doute une joie inhumaine à rassembler sur moi tous les traits de sa haine
JOINDREDe l'amour qui vous joint vous avez d'autres noeuds
JOINDREMe sera-t-il permis de me joindre à vos voeux ?
JOUGHeureux qui, satisfait de son humble fortune, Libre du joug superbe où je suis attaché, Vit dans l'état obscur où les dieux l'ont caché !
JOURQuel important besoin Vous a fait devancer l'aurore de si loin ? à peine un faible jour vous éclaire et me guide
JOURJe reçus et je vois le jour que je respire, Sans que père ni mère ait daigné me sourire
JOURAh ! Madame ! Sous quel astre cruel avez-vous mis au jour Le malheureux objet d'une si tendre amour ?
JOURQui doit prendre à ses jours plus d'intérêt que moi ?
JUGERUn bruit assez étrange est venu jusqu'à moi, Seigneur ; je l'ai jugé trop peu digne de foi
JUGERJ'entrevois vos mépris, et juge à vos discours Combien j'achèterais vos superbes secours
JUSQUE et JUSQUESUn bruit assez étrange est venu jusqu'à moi
JUSQUE et JUSQUESDans les champs phrygiens les effets feront foi Qui la chérit [la patrie] le plus ou d'Ulysse ou de moi ; Jusque-là je vous laisse étaler votre zèle
LAISSEREurybate, il suffit, vous pouvez nous laisser ; Le reste me regarde, et je vais y penser
LAISSEREt, toujours de la gloire évitant le sentier, Ne laisser aucun nom et mourir tout entier
LAISSERAuprès de votre époux, ma fille, je vous laisse
LAISSEREn quel funeste état ces mots m'ont-ils laissée !
LAISSEREt, laissant faire au sort, courons où la valeur Nous promet un destin aussi grand que le leur [des dieux]
LANCERTermine, juste ciel, ma vie et mon effroi, Et lance ici des traits qui n'accablent que moi
LARMEPérisse le Troyen auteur de nos alarmes. - Sa perte à ses vainqueurs coûtera bien des larmes
LAURIERAssez d'autres viendront, à mes ordres soumis, Se couvrir des lauriers qui vous furent promis
LÉGER, ÈREDès qu'un léger sommeil suspendait mes ennuis
LENTEURElle était à l'autel, et peut-être en son coeur Du fatal sacrifice accusait la lenteur
LEVERDéjà pour la saisir Calchas lève le bras
LIBERTÉMettre en liberté ma tristesse et leur joie
LIBREHeureux qui, satisfait de son humble fortune, Libre du joug superbe où je suis attaché, Vit dans l'état obscur où les dieux l'ont caché !
LIEUUn bienfait reproché tint toujours lieu d'offense
LION, ONNECe héros [Achille] si terrible au reste des humains.... Suça même le sang des lions et des ours
LIREJe lis dans vos regards la douleur qui vous presse
LIREVous lisez de trop loin dans les secrets des cieux
LITLes Parques à ma mère, il est vrai, l'ont prédit, Lorsqu'un époux mortel fut reçu dans son lit
LOIEt vous, rentrez, ma fille, et du moins à mes lois Obéissez encor pour la dernière fois
LOINQuel important besoin Vous a fait devancer l'aurore de si loin ?
LOINLa rive au loin gémit, blanchissante d'écume
LOISIRVous pouvez à loisir faire des voeux pour elle [la Grèce]
LONGTEMPSIphigénie encor n'y sera pas longtemps
LONGTEMPSLes dieux depuis longtemps me sont cruels et sourds
MAGNANIMEAh ! seigneur, qu'éloigné du malheur qui m'opprime, Votre coeur aisément se montre magnanime !
MAINMais, seigneur, notre gloire est dans nos propres mains
MAINMais de nos faibles mains que pouvez-vous attendre ?
MAÎTREIl n'était point à Sparte entre tous ces amants Dont le père d'Hélène a reçu les serments ; Lui seul de tous les Grecs, maître de sa parole, S'il part contre Ilion, c'est pour moi qu'il y vole
MAÎTREMais Calchas est ici.... Le ciel souvent lui parle ; instruit par un tel maître, Il sait tout ce qui fut et tout ce qui doit être
MAÎTRESSEDéjà de tout le camp la discorde maîtresse Avait sur tous les yeux mis son bandeau fatal
MANIEQuelle étrange manie Vous peut faire envier le sort d'Iphigénie ?
MARCHERQue faites-vous, madame, et d'où vient que ces lieux N'offrent point avec vous votre fille à mes yeux ?... Ne peut-elle à l'autel marcher que sur vos pas ?
MARCHERDans un camp où tout vous est soumis.... Où je vois sous vos lois marcher la Grèce entière
MARQUERQuels présages affreux nous marquent son courroux [du ciel] ?
MARQUERPeut-être assez d'honneurs environnaient ma vie, Pour ne pas souhaiter qu'elle me fût ravie, Ni qu'en me l'arrachant, un sévère destin Si près de ma naissance en eût marqué la fin
MELes dieux depuis longtemps me sont cruels et sourds
MEIl faut que le cruel qui m'a pu mépriser Apprenne de quel nom il osait abuser !
MÉCONNAÎTREFier de son nouveau rang, m'ose-t-il méconnaître ?
MÉCONNAÎTRELes dieux, à vos désirs toujours si complaisants, Vous font-ils méconnaître et haïr leurs présents ?
MÉGÈREÔ monstre que Mégère en ses flancs a porté !
MÉLANGETandis que vous vivez, le sort, qui toujours change, Ne vous a pas promis un bonheur sans mélange
MÉMOIREJe puis choisir, dit-on, ou beaucoup d'ans sans gloire, Ou peu de jours suivis d'une longue mémoire
MENAÇANT, ANTEMais vous, qui me parlez d'une voix menaçante, Oubliez-vous ici qui vous interrogez ?
MENACEMoi ! je m'arrêterais à de vaines menaces !
MENACERJ'entends de toutes parts menacer ma patrie ; Je vois marcher contre elle une armée en furie
MENACERD'un sinistre avenir je menaçai ses jours
MENACERLes dieux.... Le bras déjà levé menaçaient mes refus
MENACERSongez-vous aux malheurs qui nous menacent tous ?
MENACERLe fatal sacrifice est encor suspendu ; On se menace, on court, l'air gémit, le fer brille
MERQuoi ! pour noyer les Grecs et leurs mille vaisseaux, Mer, tu n'ouvriras pas des abîmes nouveaux ?
MÉRITEEt loin de repousser le coup qu'on vous prépare, Vous voulez vous en faire un mérite barbare
MÉRITERVous méritiez, ma fille, un père plus heureux
MERVEILLEUSEMENTEuripide sait merveilleusement exciter la passion
MEURTRIER, IÈREPour défendre vos jours de leurs lois meurtrières [des dieux], Mon amour n'avait pas attendu vos prières
MIENCet Achille, l'auteur de tes maux et des miens
MILLEQuoi ! pour noyer les Grecs et leur mille vaisseaux....
MIRACLEAchille, à qui le ciel promet tant de miracles
MISÈREJ'ai tantôt, sans respect, affligé sa misère
MOIMoi, je m'arrêterais à de vaines menaces !
MOIEt moi qui l'amenai triomphante, adorée, Je m'en retournerai seule et désespérée
MOINSSeigneur, honorez moins une faible conquête
MOINSAchille nous menace, Achille nous méprise ; Mais ma fille en est-elle à mes lois moins soumise ?
MOINSEt les plus malheureux osent pleurer le moins
MOINSJe veux moins de valeur et plus d'obéissance
MOISSONSongez, seigneur, songez à ces moissons de gloire Qu'à vos vaillantes mains présente la victoire
MOISSONNÉ, ÉEVotre vie, ailleurs et longue et fortunée, Devant Troie en sa fleur doit être moissonnée
MOITIÉLaissez à Ménélas racheter d'un tel prix La coupable moitié dont il est trop épris
MOMENTEt que le doux moment de ma félicité Soit le moment heureux de votre liberté
MOMENTSurpris, n'en doutez pas, de mon retardement, Lui-même il nous viendra chercher dans un moment
MONTRERIl faut montrer ici ton zèle et ta prudence
MONTRERAh ! seigneur, qu'éloigné du malheur qui m'opprime Votre coeur aisément se montre magnanime !
MORTEL, ELLELes Parques à ma mère, il est vrai, l'ont prédit, Lorsqu'un époux mortel fut reçu dans son lit....
MORTEL, ELLEHélas ! il me semblait qu'une flamme si belle M'élevait au-dessus du sort d'une mortelle
MORTEL, ELLEC'est peu de vouloir, sous un couteau mortel, Me montrer votre coeur fumant sur un autel
MORTEL, ELLEJamais jour n'a paru si mortel à la Grèce
MOURIRNe laisser aucun nom et mourir tout entier
MOURIRSi ma fille une fois met le pied dans l'Aulide, Elle est morte : Calchas, qui l'attend en ces lieux, Fera taire nos pleurs....
MOURIRDu coup qui vous attend vous mourrez moins que moi
MUGISSEMENTLes vents agitent l'air d'heureux frémissements, Et la mer leur répond par des mugissements
MURMUREDu sang qui se révolte est-ce quelque murmure ?
MURMUREROrgueilleuse rivale, on t'aime et tu murmures ! Souffrirai-je à la fois ta gloire et tes injures ?
MUTUEL, ELLEJe plains mille vertus, une amour mutuelle
NAGERLe bûcher, par mes soins détruit et renversé, Dans le sang des bourreaux nagera dispersé
NAISSANCEVoilà ce qui m'amène, et non l'impatience D'apprendre à qui je dois une triste naissance
NAÎTREMontrez en expirant de qui vous êtes née
NIJe ne connais Priam, Hélène ni Pâris : Je voulais votre fille, et ne pars qu'à ce prix
NOBLESSELe ciel a sur son front imprimé sa noblesse
NOCHERJe vois déjà la rame et la barque fatale, J'entends le vieux nocher sur la rive infernale
NOEUDEt je romps tous les noeuds qui m'attachent à vous
NOIR, OIRESous un nom emprunté sa noire destinée Et ses propres fureurs ici l'ont amenée
NOIR, OIREÔ Ciel, le puis-je croire Qu'on ose des fureurs avouer la plus noire ?
NOMNe laisser aucun nom, et mourir tout entier
NOMAvez-vous pu penser qu'au sang d'Agamemnon Achille préférât une fille sans nom ?
NOMFille d'Agamemnon, c'est moi qui la première, Seigneur, vous appelai de ce doux nom de père
NOMVous me donnez des noms qui doivent me surprendre, Madame ; on ne m'a pas instruite à les entendre
NOUSSongez-vous quel serment vous et moi nous engage ?
NUAGEDejà de traits en l'air s'élevait un nuage
NUELe soldat, étonné, dit que dans une nue Jusque sur le bûcher Diane est descendue
NUITEt ce vainqueur, suivant de près sa renommée, Hier avec la nuit arriva dans l'armée
NUITLes vents nous auraient-ils exaucés cette nuit ?
OBÉIRVous avez entendu ce que je vous demande, Madame : je le veux et je vous le commande, Obéissez
OBÉIRQuand vous commanderez, vous serez obéi
OBÉISSANCEJe veux moins de valeur et plus d'obéissance
OBÉISSANT, ANTEJe saurai, s'il le faut, victime obéissante, Tendre au fer de Calchas une tête innocente
OBSCUR, UREHeureux qui, satisfait de son humble fortune,... Vit dans l'état obscur où les dieux l'ont caché !
OBSCUR, UREVoudrais-je, de la terre inutile fardeau.... Attendre chez mon père une obscure vieillesse ?
OBSCURITÉ....Elle s'est quelque temps égarée Dans ces bois qui du camp semblent cacher l'entrée ; à peine nous avons, dans leur obscurité, Retrouvé le chemin que nous avions quitté
OBTENIRPour obtenir les vents que le ciel vous dénie, Sacrifiez Iphigénie
ODIEUX, EUSEDe festons odieux ma fille couronnée Tend la gorge aux couteaux par son père apprêtés
OEIL....Ma fille, vous pleurez, Et baissez devant moi vos yeux mal assurés
OEILElle vous plaint, vous voit avec des yeux de soeur
OEILMa fille, je vous vois toujours des mêmes yeux
OEIL....Ou j'aime à me flatter ; Ou sur eux quelque orage est tout prêt d'éclater ; J'ai des yeux ; leur bonheur n'est pas encor tranquille
OEILLe triste Agamemnon Semble craindre à mes yeux de prononcer son nom
OFFENSÉ, ÉESauvons, encore un coup, notre gloire offensée
OFFENSERVous qui, vous offensant de mes justes terreurs, Avez dans tout le camp répandu vos fureurs
OFFRANDEDe toute autre victime [qu'Iphigénie] il [le dieu] refuse l'offrande
OFFRIRIphigénie en vain s'offre à me protéger
OISIF, IVETransporté d'une ardeur qui ne peut être oisive, Je rejoindrai bientôt les Grecs sur cette rive
ONQuoi ! Madame !.... Le soin de son repos [d'Agamemnon livrant Iphigénie à la mort] est le seul qui vous presse ! On me ferme la bouche, on l'excuse, on le plaint [Achille à Iphigénie] !
OPPOSERAchille, à qui tout cède, Achille à cet orage Voudrait lui-même en vain opposer son courage
OPPRESSÉ, ÉEIl entendra gémir une mère oppressée...
OPPRIMÉ, ÉEOui, je la défendrai contre toute l'armée ; Lâches, vous trahissez votre reine opprimée
OPPRIMERSeigneur, de mes efforts je connais l'impuissance ; Je cède, et laisse aux dieux opprimer l'innocence
OPPRIMERLoin de la secourir, mon amitié l'opprime
ORACLEUn oracle toujours se plaît à se cacher ; Toujours avec un sens il en présente un autre
ORACLEL'honneur parle, il suffit : ce sont là nos oracles
ORAGEOu j'aime à me flatter, Ou sur eux quelque orage est tout prêt d'éclater
ORDONNEREt qui présentera ma fille à son époux ? Quelle autre ordonnera cette pompe sacrée ?
ORDONNERMa gloire, mon amour vous ordonnent de vivre
OREILLEOui, c'est Agamemnon, c'est ton roi qui t'éveille ; Viens, reconnais la voix qui frappe ton oreille
ORGUEILDois-je au superbe Achille accorder la victoire ? Son téméraire orgueil, que je vais redoubler, Croira que je lui cède
ORGUEILElle fait tout l'orgueil d'une superbe mère
OULequel des deux fut le plus intrépide, de César ou d'Alexandre ? Dans les champs phrygiens les effets feront foi Qui la chérit le plus ou d'Ulysse ou de moi
Heureux qui satisfait de son humble fortune, Libre du joug superbe où je suis attaché, Vit dans l'état obscur où les dieux l'ont caché !
OUBLIERAgamemnon : Oubliez-vous ici qui vous interrogez ? - Achille : Oubliez-vous qui j'aime et qui vous outragez ?
OUIOui, c'est Agamemnon, c'est ton roi qui t'éveille
OUÏRJe condamnai les dieux, et, sans plus rien ouïr, Fis voeu, sur leurs autels, de leur désobéir
OURS[Achille].... Qui, si l'on nous fait un fidèle discours, Suça même le sang des lions et des ours
OUTRAGEROubliez-vous qui j'aime et qui vous outragez ?
OUTRAGERCroyez qu'il faut aimer autant que je vous aime, Pour avoir pu souffrir tous les noms odieux Dont votre amour le vient d'outrager à mes yeux
OUVERT, ERTEVos yeux seuls et les miens sont ouverts dans l'Aulide
OUVRAGEQuand la Grèce déjà, vous donnant son suffrage, Vous reconnaît l'auteur de ce fameux ouvrage [la guerre de Troie]
OUVRIRIl ouvre un oeil mourant qu'il referme soudain
OUVRIRQuoi ! pour noyer les Grecs et leurs mille vaisseaux, Mer, tu n'ouvriras pas des abîmes nouveaux !
OUVRIRDaignez m'ouvrir vos bras pour la dernière fois
OUVRIRSi je n'ai pas vécu la compagne d'Achille, J'espère que du moins un heureux avenir à vos faits immortels joindra mon souvenir, Et qu'un jour mon trépas, source de votre gloire, Ouvrira le récit d'une si belle histoire
PÂLIRLe plus affreux péril n'a rien dont je pâlisse
PALPITANT, ANTEUn prêtre, environné d'une foule cruelle.... Dans son coeur palpitant [d'Iphigénie] consultera les dieux
PARSurtout si vous m'aimez, par cet amour de mère, Ne reprochez jamais mon trépas à mon père
PARDONNERPerfide, cet affront se peut-il pardonner ?
PARÉ, ÉEIra-t-elle, des dieux implorant la justice, Embrasser leurs autels parés pour son supplice ?
PARERSes rois [de la Grèce], à vous ouïr, m'ont paré d'un vain titre
PARFUMÉ, ÉEJe verrai les chemins encor tout parfumés Des fleurs dont sous ses pas on les avait semés !
PARJUREEst-ce ainsi qu'au parjure on ajoute l'outrage ?
PARLERL'honneur parle, il suffit ; ce sont là nos oracles
PAROLEIl faut des actions et non pas des paroles
PARTJ'entends de toutes parts menacer ma patrie
PARTAGERMais, quoique seul pour elle, Achille furieux Épouvantait l'armée et partageait les dieux
PASVotre douleur redouble et croît à chaque pas
PASEt dès le premier pas se laissant effrayer
PASSAGEJe demeurai sans voix, et n'en repris l'usage Que par mille sanglots qui se firent passage
PASSERMais, avant que de passer plus loin, J'ai voulu vous parler un moment sans témoin
PASSERUlysse, en apparence approuvant mes discours, De ce premier torrent laissa passer le cours
PEINEÀ peine son sang coule et fait rougir la terre, Les dieux font sur l'autel entendre le tonnerre
PEINEJe vous donne un conseil qu'à peine je reçois
PÉNÉTRERTon père.... Ne me permit jamais de pénétrer plus loin [d'en apprendre davantage]
PENSÉEJe leur écris qu'Achille a changé de pensée
PÈREJe reçus et je vois le jour que je respire, Sans que père ni mère ait daigné me sourire
PÈREN'osez-vous sans rougir être père un moment ?
PÉRIRPérisse le Troyen auteur de nos alarmes !
PERSÉVÉRERGrands dieux ! si votre haine Persévère à vouloir l'arracher de mes mains, Que peuvent devant vous tous les faibles humains ?
PIÉTÉJe plains mille vertus, une amour mutuelle, Sa piété pour moi, ma tendresse pour elle
PLAIREVotre fille me plut, je prétendis lui plaire, Elle est de mes serments seule dépositaire
PLAISIRC'est moi qui, si longtemps le plaisir de vos yeux, Vous ai fait de ce nom [de père] remercier les dieux
PLEIN, EINE[Calchas] Terrible et plein du dieu qui l'agitait sans doute
PLEIN, EINECharmé de mon pouvoir et plein de ma grandeur
PLEUREREt les plus malheureux osent pleurer le moins
PLONGERDans quel trouble nouveau cette fuite me plonge !
POILEntre les deux partis Calchas s'est avancé, L'oeil farouche, l'air sombre et le poil hérissé
POINTEAvec quelle insolence ils ont de toutes parts Fait briller à nos yeux la pointe de leurs dards !
PORTLe vent qui nous flattait nous laissa dans le port
POUPEVoyez de vos vaisseaux les poupes couronnées
POURPeut-être assez d'honneurs environnaient ma vie Pour ne pas souhaiter qu'elle me fût ravie
POURQUOIAgamemnon : Pourquoi le demander, puisque vous le savez ? - Achille : Pourquoi je le demande ? ô ciel, le puis-je croire, Qu'on ose des fureurs avouer la plus noire ?
POURSUIVREIl veut voler à Troie et poursuivre sa route
POUSSERTroie en a vu la flamme [de Lesbos conquise], et jusque dans ses ports Les vents en ont poussé les débris et les morts
POUVOIRVos yeux me reverront dans Oreste mon frère ; Puisse-t-il être, hélas ! moins funeste à sa mère !
PRÉCIEUX, EUSETandis que, pour fléchir l'inclémence des dieux, Il faut du sang peut-être et du plus précieux
PRÉCIPITÉ, ÉEToutefois vos transports sont trop précipités
PRÉCIPITERLoin de ces lieux cruels précipitez vos pas
PRÉDICTIONÀ ses prédictions si l'effet est contraire, Pensez-vous que Calchas continue à se taire ?
PRÉDIT, ITEPour qui.... Vais-je y chercher [à Troie] la mort tant prédite à leur fils ?
PRÉMICESDéjà coulait le sang, prémices du carnage
PRÉPARÉ, ÉEEt quoique le bûcher soit déjà préparé, Le nom de la victime est encore ignoré
PRÉPARERGrands dieux ! à son malheur dois-je la préparer ?
PRÉSAGERLe triste Agamemnon... Pour détourner ses yeux des meurtres qu'il présage....
PRÉSENTEREt qui présentera ma fille à son époux ?
PRÉSENTEREt présentant la foudre à mon esprit confus, Le bras déjà levé, [les dieux] menaçaient mes refus
PRÉSENTERÀ mon perfide époux je cours me présenter ; Il ne soutiendra point la fureur qui m'anime
PRESSANT, ANTEN'est-ce pas vous enfin de qui la voix pressante Nous a tous appelés aux campagnes du Xanthe ?
PRESSÉ, ÉEJ'écrivis en Argos, ....Que ce guerrier, pressé de partir avec nous, Voulait revoir ma fille, et partir son époux
PRÊT, ÊTECalchas est prêt, madame, et l'autel est paré
PRIERUne mère pour vous croit devoir me prier
PRISONNIER, IÈRELorsque, dans son vaisseau [d'Achille], prisonnière timide, Vous voyiez devant vous ce vainqueur homicide
PRIVERD'un spectacle si doux ne privez point mes yeux
PRIVILÉGEPour comble de malheur, les dieux, toutes les nuits, Vengeant de leurs autels le sanglant privilége, Me venaient reprocher ma pitié sacrilége
PRIXJe voulais votre fille et ne pars qu'à ce prix
PROCHAIN, AINEFurieuse, elle vole, et sur l'autel prochain....
PROCHAIN, AINEEt qui de ma faveur se voudrait honorer, Si mon hymen prochain ne peut vous assurer ?
PROGRÈSEst-ce donc là, madame, Tout le progrès qu'Achille avait fait dans votre âme ?
PROLONGEREt cette guerre, Arcas, selon toute apparence, Aurait dû plus longtemps prolonger son absence [d'Achille]
PROMESSEOn ne m'abuse point par des promesses vaines
PROMIS, ISEIl me représenta l'honneur et la patrie, Et l'empire d'Asie à la Grèce promis
PROMPT, OMPTEIphigénie en vain s'offre à me protéger, Et me tend une main prompte à me soulager
PRONONCERGardez-vous de réduire un peuple furieux, Seigneur, à prononcer entre vous et les dieux
PROPOSERQuelques prix glorieux qui me soient proposés, Quels lauriers me plairont de son sang arrosés ?
PROTÉGERLe ciel protége Troie ; et par trop de présages Son courroux nous défend d'en chercher les passages
PROUVERQu'ils viennent donc sur moi prouver leur zèle impie
PRUDENCEJuste ciel ! c'est ainsi qu'assurant ta vengeance, Tu romps tous les ressorts de ma vaine prudence
PUBLIERLes dieux vont s'apaiser : du moins Calchas publie Qu'avec eux, dans une heure, il nous réconcilie
PUDEURMoi-même, je l'avoue avec quelque pudeur.... Ce nom de roi des rois et de chef de la Grèce Chatouillait de mon coeur l'orgueilleuse faiblesse
PUR, UREC'est le pur sang du dieu qui lance le tonnerre
PUR, UREPourquoi, moi-même enfin me déchirant le flanc, Payer sa folle amour [de Ménélas] du plus pur de mon sang ?
QUANDEt depuis quand, seigneur, tenez-vous ce langage ?
QUEVos conseils sur mon coeur n'ont eu que trop d'empire
QUERELLERVous, qui, de l'Asie embrassant la conquête, Querellez tous les jours le ciel qui vous arrête
QUIFille d'Agamemnon, c'est mol qui, la première, Seigneur, vous appelai de ce doux nom de père
QUIJe ne vois plus que vous qui la puisse défendre
RACEAdieu, prince, vivez, digne race des dieux
RACHETERLaissez à Ménélas racheter d'un tel prix La coupable moitié, dont il est trop épris
RAMEVoyez tout l'Hellespont blanchissant sous nos rames
RAMEIl fallut s'arrêter, et la rame inutile Fatigua vainement une mer immobile
RASSEMBLERLe ciel s'est fait sans doute une joie inhumaine à rassembler sur moi tous les traits de sa haine
RECÉLERQuoi ! lorsque, les chassant du port qui les recèle [les Grecs], L'Aulide aura vomi leur flotte criminelle
RECEVOIRRemise dès l'enfance en des bras étrangers, Je reçus et je vois le jour que je respire, Sans que père ni mère ait daigné me sourire
RECEVOIRNon, je ne reçois point vos funestes adieux
RECEVOIRLes Parques à ma mère, il est vrai, l'ont prédit, Lorsqu'un époux mortel fut reçu dans son lit
RECHERCHERAchille, à qui le ciel promet tant de miracles, Recherche votre fille, et d'un hymen si beau Veut dans Troie embrasée allumer le flambeau
RECULEREt toi, soleil.... Toi qui n'osas du père éclairer le festin, Recule, ils t'ont appris ce funeste chemin
REDIREOn dit, et sans horreur je ne puis le redire, Qu'aujourd'hui par votre ordre, Iphigénie expire
RÉDUIREGardez-vous de réduire un peuple furieux, Seigneur, à prononcer entre vous et les dieux
REGARDTous vos regards sur moi ne tombent qu'avec peine
REGARDMoi qui, de mes parents toujours abandonnée, Étrangère partout, n'ai pas même, en naissant, Peut-être reçu d'eux un regard caressant
REGARDERL'outrage me regarde ; et, quoi qu'on entreprenne, Je réponds d'une vie où j'attache la mienne
REGRETJe ne m'étonne plus qu'interdit et distrait Votre père ait paru nous revoir à regret
REJAILLIREt pourquoi me cacher ? et par quelle injustice Faut-il que sur mon front sa honte [d'Hélène] rejaillisse ?
REJAILLIR....Ou plutôt sans pâlir Considérez l'honneur qui doit en rejaillir
RELEVEREt vous ne comparez votre exil et ma gloire, Que pour mieux relever votre injuste victoire
REMERCIERVenez remercier un père qui vous aime
REMETTREOù le sort de l'Asie en vos mains est remis
REMPLIRRemplissez les autels d'offrandes et de sang
RENCONTRERJe frémissais, Doris, et d'un vainqueur sauvage Craignais de rencontrer l'effroyable visage
RENDREMoi-même je vous rends le serment qui vous lie
RENDREOù sont-ils ces combats que vous avez rendus ?
RENTREREt vous, rentrez, ma fille ; et du moins à mes lois Obéissez encor pour la dernière fois
RENTRERHélas ! je me consume en impuissants efforts, Et rentre au trouble affreux dont à peine je sors
RENVERSÉ, ÉELe bûcher par mes mains détruit et renversé
RENVOYERLe seul Agamemnon refusant la victoire.... Ne commande les Grecs que pour les renvoyer
RÉPANDRELe sang de ces héros dont tu me fais descendre, Sans tes profanes mains saura bien se répandre
RÉPANDREQue peut-être, approchant ces amants trop heureux, Quelqu'un de mes malheurs se répandrait sur eux
RÉPARERQue ne puis-je aussi bien, par d'utiles secours, Réparer promptement mes injustes discours !
REPENTIRMais, puisque désormais son lâche repentir Dément le sang des dieux dont on le fait sortir, Ma fille, c'est à nous de montrer qui nous sommes
REPOUSSEREt loin de repousser le coup qu'on vous prépare, Vous voulez vous en faire un mérite barbare
REPRENDREJ'allais, en reprenant et mon nom et mon rang, Des plus grands rois en moi reconnaître le sang
REPRENDREMa vie est votre bien ; vous voulez le reprendre
REPRÉSENTERIl [Ulysse] me représenta l'honneur et la patrie, Tout ce peuple, ces rois à mes ordres soumis....
REPROCHEJe sentis le reproche expirer dans ma bouche
REPROCHERLes dieux toutes les nuits.... Me venaient reprocher ma pitié sacrilége
RÉSISTANCEQuels flots de sang pour elle avez-vous répandus ? Quel débris parle ici de votre résistance ?
RESPECTJ'ai tantôt, sans respect, affligé sa misère
RESSENTIRIl ressent mes douleurs beaucoup plus que moi-même
RESSENTIRJe reconnais l'erreur qui nous avait séduits, Et ressens votre joie autant que je le puis
RESSENTIRVous voyez en quels lieux vous l'avez amenée [votre fille] ; Tout y ressent la guerre et non pas l'hyménée
RESSORTJuste ciel, c'est ainsi qu'assurant ta vengeance, Tu romps tous les ressorts de ma vaine prudence
RESTERVous ne démentez point une race funeste.... Bourreau de votre fille, il ne vous reste enfin Que d'en faire à sa mère un horrible festin
RETENIRRendez grâce au seul noeud qui retient ma colère ; D'Iphigénie encor je respecte le père
RETENU, UEIl faut être extrêmement circonspect et très retenu à prononcer sur les ouvrages de ces grands hommes
RETIRERSavez-vous quel serpent inhumain Iphigénie avait retiré dans son sein ?
RETIRERSeigneur, qu'osez-vous dire ? - Qu'il faut, prince, qu'il faut que chacun se retire
RETOMBERDût tout cet appareil retomber sur ma tête, Il faut parler
RETOURCalchas, par tous les Grecs consulté chaque jour, Leur a prédit des vents l'infaillible retour
RETOURNÉ, ÉEVoyez de vos vaisseaux les poupes couronnées Dans cette même Aulide avec vous retournées
RETOURNERIl me faut sans honneur retourner sur mes pas
RETOURNERJe m'en retournerai seule et désespérée
RÉVEILLERCeux mêmes dont ma gloire aigrit l'ambition, Réveilleront leur brigue et leur prétention
RÉVOLTERQui ? moi, que contre un père osant me révolter, Je mérite la mort que j'irais éviter ?
RÉVOLTERDu sang qui se révolte est-ce quelque murmure ?
RICHEVous possédez des Grecs la plus riche contrée
RIGUEURJe prévois la rigueur d'un long éloignement
RIVAGEJ'aurais trop de regret si quelque autre guerrier Au rivage troyen descendait le premier
RIVAL, ALEIl sait que, le premier, lui donnant mon suffrage, Je le fis nommer chef de vingt rois ses rivaux
RIVELa rive au loin gémit blanchissante d'écume
ROICe nom de roi des rois et de chef de la Grèce Chatouillait de mon coeur l'orgueilleuse faiblesse
ROUGIRÀ peine son sang coule et fait rougir la terre....
ROUGIRN'osez-vous sans rougir être père un moment ?
ROUTED'Argos, dans un moment, vous reprenez la route
SACRÉ, ÉEFurieuse elle vole, et sur l'autel prochain Prend le sacré couteau, le plonge dans son sein
SACRIFICEVous armez contre Troie une puissance vaine, Si, dans un sacrifice auguste et solennel, Une fille du sang d'Hélène De Diane en ces lieux n'ensanglante l'autel
SACRIFICEMais le roi, qui le hait [Achille], veut que je le haïsse ; Il ordonne à mon coeur ce cruel sacrifice
SACRIFIERPour obtenir les vents que le ciel vous dénie, Sacrifiez Iphigénie
SACRIFIERCruel ! c'est à ces dieux [l'orgueil et l'ambition] que vous sacrifiez
SACRILÉGELes dieux toutes les nuits Me venaient reprocher ma pitié sacrilége
SAINT, AINTEMa fille.... ce nom seul, dont les droits sont si saints
SAISI, IEVous m'en voyez moi-même, en cet heureux moment, Saisi d'horreur, de joie et de ravissement
SANGJe n'ai pu conserver Que la fierté d'un sang que je ne puis prouver
SANGPourquoi, moi-même enfin me déchirant le flanc, Payer sa folle amour [de Ménélas] du plus pur de mon sang ?
SANG...De ce soupir que faut-il que j'augure ? Du sang qui se révolte est-ce quelque murmure ?
SANGLANT, ANTECet Achille ....Dont la sanglante main m'enleva prisonnière
SANGLANT, ANTELes dieux.... Vengeant de leurs autels le sanglant privilége
SANGUINAIREPerfides ! contentez votre soif sanguinaire
SANSLa négation n'est pas même admise après sans que suivi de ni, aucun, personne, rien, jamais : Je reçus et je vois le jour que je respire Sans que père ni mère ait daigné me sourire
SATISFAIT, AITEHeureux qui, satisfait de son humble fortune....
SAUVERTout est perdu, seigneur, si vous ne nous sauvez
SCELLERPuis-je ne point chérir l'heureuse occasion D'aller du sang troyen sceller notre union ?
SECONDERQuoi ! madame, est-ce ainsi que vous me secondez ?
SECOURSJ'entrevois vos mépris, et juge à vos discours Combien j'achèterais vos superbes secours
SECRETTout dépend du secret et de la diligence
SECRÈTEMENTThésée avec Hélène uni secrètement
SEIGNEURAchille à Agamemnon : Un bruit assez étrange est venu jusqu'à moi ; Seigneur, je l'ai jugé trop peu digne de foi....
SEINUn prêtre.... Portera sur ma fille une main criminelle, Déchirera son sein, et, d'un oeil curieux, Dans son coeur palpitant consultera les dieux !
SEINSavez-vous quel serpent inhumain Iphigénie avait retiré dans son sein ?
SELONEt cette guerre, Arcas, selon toute apparence, Aurait dû plus longtemps prolonger son absence [d'Achille]
SEMBLERMa pitié semblerait un effet de ma peur
SEMBLEREh quoi ! te semble-t-il que la triste Éryphile Doive être de leur joie un témoin si tranquille ?
SEMERJe verrai les chemins encor tout parfumés Des fleurs dont sous ses pas on les avait semés
SENSUn oracle toujours se plaît à se cacher ; Toujours avec un sens il en présente un autre
SENTENCEL'armée à haute voix se déclare contre elle, Et prononce à Calchas sa sentence mortelle
SENTIEREt toujours de la gloire évitant le sentier....
SENTIMENTEt vous-même, étouffant tout sentiment humain....
SERMENTN'est-ce pas vous enfin de qui la voix pressante Nous a tous appelés aux campagnes du Xanthe, Et qui de ville en ville attestiez les serments Que d'Hélène autrefois firent tous les amants ?
SERMENTMoi-même je vous rends le serment qui vous lie
SERPENTSavez-vous quel serpent inhumain Iphigénie avait retiré dans son sein ?
SERVIRL'orgueil de voir vingt rois vous servir et vous craindre
SEUL, EULEJe suis, et je serai la seule infortunée
SÉVÈRELa piété sévère exige son offrande [le sacrifice d'Iphigénie]
SIGNALDéjà de tout le camp la discorde maîtresse Avait sur tous les yeux mis son bandeau fatal, Et donné du combat le funeste signal
SILENCEPrêt d'imposer silence à ce bruit imposteur
SILENCEDes victimes vous-même interrogez le flanc ; Du silence des vents demandez-leur la cause
SINISTREJe vis moi-même alors le fruit de leurs amours : D'un sinistre avenir je menaçai ses jours
SOEURElle vous plaint, vous voit avec des yeux de soeur
SOIFPerfides, contentez votre soif sanguinaire
SOIND'où vient que d'un soin si cruel L'injuste Agamemnon m'écarte de l'autel ?
SOINEn vérité, j'ai trop d'obligation à Euripide pour ne pas prendre quelque soin de sa mémoire, et pour laisser échapper l'occasion de le réconcilier avec ces messieurs
SOIND'un soin cruel ma joie est ici combattue
SOLEILEt toi, soleil, et toi qui dans cette contrée Reconnais le vrai fils et l'héritier d'Atrée, Toi qui n'osas du père éclairer le festin, Recule, ils t'ont appris ce funeste chemin
SOMMEILDans un lâche sommeil crois-tu qu'enseveli, Achille aura pour elle impunément pâli ?
SONGEVeillé-je ? ou n'est-ce point un songe ?
SORTIRMourrai-je tant de fois sans sortir de la vie ?
SORTIRThésée avec Hélène uni secrètement Fit succéder l'hymen à son enlèvement ; Une fille en sortit, que sa mère a celée
SOURD, SOURDELes dieux depuis longtemps me sont cruels et sourds
SOURIREJe reçus et je vois le jour que je respire, Sans que père ni mère ait daigné me sourire
SOUSSous quel astre cruel avez-vous mis au jour Le malheureux objet d'une si tendre amour ?
SOUSCRIREQuoi ! l'horreur de souscrire à cet ordre inhumain N'a pas, en le traçant, arrêté votre main ?
SOUTENIRIl ne soutiendra point la fureur qui m'anime
SOUVENIRJ'espère que du moins un heureux avenir à vos faits immortels joindra mon souvenir
SOUVERAIN, AINE,Ma fille ignore encor mes ordres souverains
SPECTACLED'un spectacle si doux ne privez pas mes yeux
STÉRILECe champ si glorieux où vous aspirez tous, Si mon sang ne l'arrose, est stérile pour vous
SUCERCe héros [Achille] ... si l'on nous fait un fidèle discours, Suça même le sang des lions et des ours
SUFFIREL'honneur parle, il suffit, ce sont là nos oracles
SUITEPatrocle et quelques chefs qui marchent à ma suite
SUJETD'autres me demandaient le sujet qui l'amène
SUPERBEJe vois Iphigénie entre les bras d'un père ; Elle fait tout l'orgueil d'une superbe mère
SUPERBEJ'entrevois vos mépris, et juge à vos discours Combien j'achèterais vos superbes secours
SUPPRIMEROn supprime des dieux la sentence mortelle ; Et, quoique le bûcher soit déjà préparé, Le nom de la victime est encore ignoré
SÛRETÉJe vous sacrifiais mon rang, ma sûreté
SURPRENDREJ'ai surpris ses soupirs qu'il me voulait cacher
SURPRENDREQue faut-il que je croie D'un bruit qui me surprend et me comble de joie ?
SUSPENDREDès qu'un léger sommeil suspendait mes ennuis
SUSPENDU, UELe fatal sacrifice est encor suspendu
TAIREUn prodige étonnant fit taire ce transport
TANDISTandis que vous vivrez, le sort, qui toujours change, Ne vous a point promis un bonheur sans mélange
TÉMÉRAIRESon téméraire orgueil [d'Achille], que je vais redoubler, Croira que je lui cède, et qu'il m'a fait trembler
TEMPSEt juge s'il est temps, ami, que je repose
TENDRENous sommes seuls encor ; hâtez-vous de répandre Des pleurs que vous arrache un intérêt si tendre
TENDREJe saurai, s'il le faut, victime obéissante, Tendre au fer de Calchas une tête innocente
TENIRLa reine, qui dans Sparte avait connu ta foi, T'a placé dans le rang que tu tiens près de moi
TENIRJe ne m'en défends point : mes pleurs, belle Ériphile, Ne tiendraient pas longtemps contre les soins d'Achille
TENTEQu'ils viennent vous chercher sous les tentes d'Achille
TERRIBLEEntre les deux partis Calchas s'est avancé.... Terrible et plein du dieu qui l'agitait sans doute
TITRESes rois [de la Grèce], à vous ouïr, m'ont paré d'un vain titre
TOMBERUne mère à vos pieds peut tomber sans rougir
TOMBERTous vos regards sur moi ne tombent qu'avec peine
TONNERREC'est le pur sang du dieu qui lance le tonnerre
TORRENTMais qui peut dans sa course arrêter ce torrent [Achille] ?
TORRENTUlysse, en apparence, approuvant mes discours, De ce premier torrent laissa passer le cours
TOURMENTERPourquoi nous tourmenter de leurs ordres suprêmes [des dieux] ?
TOURNERQuelle joie !... Si leur haine, de Troie oubliant la querelle, Tournait contre eux le fer qu'ils aiguisent contre elle !
TOURNERCe miracle inouï me fit tourner les yeux Vers la divinité qu'on adore en ces lieux
TOURNERDéjà dans les vaisseaux la voile se déploie ; Déjà sur sa parole [de Calchas] ils [les vaisseaux] se tournent vers Troie
TOUT, TOUTEMais tout dort, et l'armée, et les vents, et Neptune
TOUT, TOUTEAccusez et Calchas et le camp tout entier, Ulysse, Ménélas, et vous tout le premier
TRACEMoi, je m'arrêterais à de vaines menaces ? Et je fuirais l'honneur qui m'attend sur vos traces ?
TRACÉ, ÉE.... Quels malheurs dans ce billet tracés Vous arrachent, seigneur, les pleurs que vous versez ?
TRAHIRAh ! malheureux Arcas, ta m'as trahi
TRAITDéjà de traits en l'air s'élevait un nuage
TRANQUILLEJ'ai des yeux ; leur bonheur n'est pas encor tranquille
TRANSPORTÉ, ÉETransporté d'une ardeur qui ne peut être oisive
TREMBLERTout.... Doit marcher, doit fléchir, doit trembler sous vos lois
TRÉPASMa fille qui s'approche et court à son trépas
TRIOMPHEVoilà donc le triomphe où j'étais amenée !
TRIOMPHEEt ce triomphe heureux qui s'en va devenir L'éternel entretien des siècles à venir
TRIOMPHERAchille va combattre et triomphe en courant
TROMPERIls [les dieux] ont trompé les soins d'un père infortuné Qui protégeait en vain ce qu'ils ont condamné
TROUBLERCette Hélène qui trouble et l'Europe et l'Asie
TUVoudrais-je t'affliger, toi que j'aime tant ? Que répondras-tu à cela, toi qui.... Et toi, soleil, et toi qui dans cette contrée Reconnais l'héritier et le vrai fils d'Atrée
USAGEJe demeurai sans voix, et n'en repris l'usage Que par mille sanglots qui se firent passage
VAILLANT, ANTESongez, seigneur, songez à ces moissons de gloire Qu'à vos vaillantes mains présente la victoire
VAIN, AINEDe la Grèce déjà vous vous rendez l'arbitre : Ses rois, à vous ouïr, m'ont paré d'un vain titre
VEILLERElle me fuit ! veillé-je ? ou n'est-ce point un songe ?
VEINETant qu'un reste de sang coulera dans mes veines
VENGERSeul, d'un honteux affront votre frère blessé A-t-il droit de venger son amour offensé ?
VENIRVenez, venez, ma fille, on n'attend plus que vous ; Venez remercier un père qui vous aime, Et qui veut à l'autel vous conduire lui-même
VENIREt ce triomphe heureux qui s'en va devenir L'éternel entretien des siècles à venir
VENIRUn bruit assez étrange est venu jusqu'à moi
VENTAvez-vous dans les airs entendu quelque bruit ? Les vents nous auraient-ils exaucés cette nuit ?
VICTIMEJe saurai, s'il le faut, victime obéissante, Tendre au fer de Calchas une tête innocente
VIDEAllez ; et dans ses murs [de Troie], vides de citoyens, Faites pleurer ma mort aux veuves des Troyens
VIEDans les cruelles mains par qui je fus ravie Je demeurai longtemps sans lumière et sans vie
VIEILLIRDe quel front, immolant tout l'État à ma fille, Roi sans gloire, j'irais vieillir dans ma famille
VIVRESi je n'ai pas vécu la compagne d'Achille
VOEUJe condamnai les dieux, et, sans plus rien ouïr, Fis voeu, sur leurs autels, de leur désobéir
VOILEDéjà dans les vaisseaux la voile se déploie
VOIRJe reçus et je vois le jour que je respire, Sans que père ni mère ait daigné me sourire
VOIRJe vois ce que jamais je n'ai voulu penser
VOIXViens, reconnais la voix qui frappe ton oreille
VOIXN'est-ce pas vous enfin de qui la voix pressante Nous a tous appelés aux campagnes du Xanthe ?
VOLERSeigneur, vous entendez : quelque prix qu'il en coûte, Il veut voler à Troie et poursuivre sa route
VOLERMon coeur pour le chercher volait loin devant moi
VOLEREt si quelque insolent lui volait sa conquête [Hélène]
VOLERC'est un titre qu'en vain il prétend me voler
VOMIRQuoi ! lorsque, les chassant du port qui les recèle, L'Aulide aura vomi leur flotte criminelle....
VOTREVotre Oreste au berceau va-t-il finir sa vie ?
VÔTRE (LE) ou VÔTRE (LA)Mon coeur se met sans peine en la place du vôtre
VOULOIRJe veux moins de valeur et plus d'obéissance
VRAI, AIEMa fille, il est trop vrai, j'ignore pour quel crime La colère des dieux demande une victime
ZÈLEMais surtout ne va point, par un zèle indiscret, Découvrir à ses yeux mon funeste secret

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