L'oeuvre Oraisons funèbres de Jacques-Bénigne BOSSUET

Ecrit par Jacques-Bénigne BOSSUET

Date : 1656-1687

Citations de "Oraisons funèbres"

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JOURLa mort se déclare.... dix jours entiers il la considère avec un visage assuré, tranquille
JOURUn philosophe vous dira en vain que vous devez être rassasiés d'années et de jours, et que vous avez assez vu les saisons se renouveler....
JOURÀ la veille d'un si grand jour [la bataille de Rocroy]
JOURTous les jours elle ramenait quelqu'un des rebelles
JOURQue sera-ce, quand.... trompés par nos plaisirs, par nos jeux, par notre santé.... nous viendrons tout à coup au dernier jour ?
JOURSiècle vainement subtil.... la princesse palatine t'est donnée comme un signe et un prodige ; tu la verras au dernier jour confondre ton impénitence et tes vaines excuses
JOURPendant qu'il [Retz] voulait acquérir ce qu'il devait un jour mépriser
JOURQui pourrait n'être pas ému à ce spectacle [la mort prompte de la reine] ? mais ces émotions d'un jour qu'opèrent-elles ?
JOURJ'ose croire que les jours d'aveuglement [l'hérésie en Angleterre] sont écoulés, et qu'il est temps désormais que la lumière revienne
JOURVers les premiers jours de son règne [de Louis XIV]
JOURAprès cent trente ans de vie, Jacob, amené au roi d'Égypte, lui raconte la courte durée de son laborieux pèlerinage, qui n'égale pas les jours de son père Isaac ni de son aïeul Abraham
JOURNous ravissez-vous Henriette par un effet du même jugement qui abrégea les jours de la reine Marie et son règne si favorable à l'Église ?
JOUREtait-ce là [la Fronde] de ces tempêtes par où le ciel a besoin de se décharger quelquefois ? et le calme profond de nos jours devait-il être précédé par de tels orages ?
JOURNÉELe coucher dessus la dure, la psalmodie de la nuit et le travail de la journée attirent le sommeil....
JOURNÉEJ'ai ouï dire à notre grand prince qu'à la journée de Nordlingue, ce qui l'assurait du succès, c'est qu'il connaissait M. de Turenne, dont l'habileté consommée n'avait besoin d'aucun ordre pour faire tout ce qu'il fallait faire
JOURNÉELa fameuse journée du Raab, où Louis renouvela dans le coeur des infidèles l'ancienne opinion qu'ils ont des armes françaises fatales à leur tyrannie
JOYAUElle abandonne, pour avoir des armes et des munitions, non-seulement ses joyaux, mais encore le soin de sa vie
JUDICIEUX, EUSEDeux fois, en grand politique, ce judicieux favori [Mazarin] sut céder au temps et s'éloigner de la cour
JUDICIEUX, EUSECe qu'une judicieuse prévoyance n'a pu mettre dans l'esprit des hommes
JUGEÔ Seigneur, vous avez fait, comme dit le Sage, l'oeil qui regarde et l'oreille qui entend ; vous donc qui donnez aux juges ces regards benins, ces oreilles attentives, et ce coeur toujours ouvert à la vérité, écoutez-nous pour celui qui écoutait tout le monde
JUGEToutes les vaines excuses dont vous couvrez votre impénitence vous vont être ôtées.... mon discours, dont vous vous croyez peut-être les juges, vous jugera au dernier jour
JUGÉ, ÉECombien de fois s'est-on plaint que les affaires n'avaient ni de règle ni de fin ; que la force des choses jugées n'était presque plus connue... !
JUGEMENTLa compagnie où l'on renversait avec tant de facilité les jugements de toutes les autres, ne respectait pas davantage les siens
JUGEMENTC'est là [dans le tombeau] que les plus grands rois.... viennent subir, sans cour et sans suite, le jugement de tous les peuples et de tous les siècles
JUGEMENTÀ quelle perfection l'âme chrétienne ne peut-elle pas aspirer dans l'auguste et saint ministère de la justice, puisque, selon l'Écriture, l'on y exerce le jugement non des hommes mais du Seigneur même ?
JUGEMENTIl faut que je m'élève au-dessus de l'homme pour faire trembler toute créature sous les jugements de Dieu
JUGEMENTLe roi, dont le jugement est une règle toujours sûre, a estimé la capacité de cette princesse, et l'a mise par son estime au-dessus de tous nos éloges
JUGEMENTSi mon jugement ne me trompe pas, si, rappelant la mémoire des siècles passés, j'en fais un juste rapport à l'état présent
JUGEMENTTout est vain en nous, excepté le sincère aveu que nous faisons devant Dieu de nos vanités, et le jugement arrêté qui nous fait mépriser tout ce que nous sommes
JUGEMENTLes hommes toujours hardis à juger les autres, sans épargner les souverains, car on n'épargne que soi-même dans ses jugements
JUGERUn ministre si zélé pour la justice ne devait pas mourir avec le regret de ne l'avoir pas rendue à tous ceux dont les affaires étaient préparées ; malgré cette fatale faiblesse qu'il commença de sentir, il écouta, il jugea
JUGERQue s'il [Dieu] ne dédaigne pas de juger ce qu'il a créé, et encore ce qu'il a créé capable d'un bon et d'un mauvais choix, qui leur [aux impies] dira ou ce qui lui plaît, ou ce qui l'offense, ou ce qui l'apaise ?
JUGERElle croit, elle qui jugeait la foi impossible
JUGERCeux qui voyaient la reine d'Angleterre attentive à peser toutes ses paroles, jugeaient bien qu'elle était sans cesse sous les yeux de Dieu
JURIDICTIONQui ne sait que l'Église était dans une espèce de servitude ? la juridiction séculière ne laissait presque plus rien à faire à la spirituelle
JUSQUE et JUSQUESC'est ainsi que la puissance divine, justement irritée contre notre orgueil, le pousse jusqu'au néant, et que, pour égaler à jamais les conditions, elle ne fait de nous tous qu'une même cendre
JUSQUE et JUSQUESOn ne voit plus que carnage ; le sang enivre le soldat, jusqu'à ce que ce grand prince.... calma les courages émus
JUSQUE et JUSQUESLes matelots furent alarmés jusqu'à perdre l'esprit
JUSQUE et JUSQUESElle aimait tout dans la vie religieuse, jusqu'à ses austérités et à ses humiliations
JUSTELe juste, sévère à lui-même et persécuteur irréconciliable de ses propres passions, se trouve encore persécuté par les injustes passions des autres, et ne peut pas même obtenir que le monde le laisse en repos dans ce sentier solitaire et rude où il grimpe plutôt qu'il ne marche
JUSTEDieu conserve au juste un plus grand don, il retire le pécheur d'un plus grand mal ; le juste semblera plus avantagé si l'on pèse son mérite, et le pécheur plus chéri si l'on considère son indignité
JUSTICEOù a-t-on pris que la peine et la récompense ne soient que pour les jugements humains, et qu'il n'y ait pas en Dieu une justice infinie dont celle qui reluit en nous ne soit qu'une étincelle ? que s'il est une telle justice, souveraine et par conséquent inévitable, divine et par conséquent infinie, qui nous dira qu'elle n'agisse jamais selon sa nature, et qu'une justice infinie ne s'exerce pas à la fin par un supplice infini et éternel ?
JUSTICENon, non, ne le croyez pas, que la justice habite jamais dans les âmes où l'ambition domine
JUSTICEPar toute l'étendue du royaume chacun peut faire ses plaintes, assuré de la protection du prince ; et la justice ne fut jamais ni si éclairée ni si secourable
JUSTICEIl connaissait les deux visages de la justice : l'un facile dans le premier abord, l'autre sévère et impitoyable quand il faut conclure
JUSTICEOn ne voit dans ses jugements [du juge ambitieux] qu'une justice imparfaite, semblable, je ne craindrai pas de le dire, à la justice de Pilate
JUSTIFIERCes tribunaux de miséricorde [le confessionnal] qui justifient ceux qui s'accusent
JUSTIFIERQuand cette pieuse princesse servait l'Eglise, elle croyait servir l'État, elle croyait assurer au roi des serviteurs, en conservant à Dieu des fidèles ; l'expérience a justifié ses sentiments
JUSTIFIERLe duc [d'Enghien] conçut un dessein où les vieillards expérimentés ne purent atteindre ; mais la victoire le justifia devant Rocroy
LABORIEUX, EUSEDurant le temps de ses études, il se faisait admirer de ses compagnons ; il surpassait de bien loin ceux qui étaient laborieux, par son travail, ceux qui étaient ingénieux, par son esprit
LABORIEUX, EUSEAprès cent trente ans de vie, Jacob, amené au roi d'Égypte, lui raconte la courte durée de son laborieux pèlerinage, qui n'égale pas les jours de son père Isaac ni de son aïeul Abraham
LÂCHEQu'elle nous parut au-dessus de ces lâches chrétiens qui s'imaginent avancer leur mort quand ils préparent leur confession !
LAISSERElle est morte cette grande reine, et par sa mort elle a laissé un regret éternel à tous ceux qui ont eu l'honneur de la servir ou de la connaître
LAISSEROn ne leur [aux peuples] laisse plus rien à ménager, quand on leur permet de se rendre maîtres de leur religion
LAISSERNe laissons pas de publier le miracle de nos jours [le coup porté à l'hérésie par la révocation de l'édit de Nantes]
LAISSERIl laissa le duc d'Enghien reprendre ses esprits
LAISSERLaissons-lui [à l'Ecclésiaste] égaler le fol et le sage, et même, je ne craindrai pas de le dire hautement en cette chaire, laissons-lui confondre l'homme avec la bête
LAISSERCes émotions d'un jour qu'opèrent-elles ? un dernier endurcissement, parce qu'à force d'être touché inutilement, on ne se laisse plus toucher d'aucun objet
LAISSERSi son histoire [de Charles 1er] trouve des lecteurs dont le jugement ne se laisse pas maîtriser aux événements ni à la fortune
LAMENTATIONJérémie lui-même, qui seul semble être capable d'égaler les lamentations aux calamités, ne suffirait pas à de tels regrets
LANGUEURLa reine, qui se trouva grosse, et qui ne put par tout son crédit faire abandonner ces deux siéges qu'on vit enfin si mal réussir, tomba en langueur, et tout l'État languit avec elle
LANGUIRNous ne pouvons rien, faibles orateurs, pour la gloire des âmes extraordinaires ; le sage a raison de dire que leurs seules actions les peuvent louer ; toute autre louange languit auprès des grands noms
LE, LA, LESIl ne faut pas se flatter, les plus expérimentés dans les affaires font des fautes capitales ; mais que nous nous pardonnons aisément nos fautes quand la fortune nous les pardonne ! et que nous nous croyons bientôt les plus éclairés et les plus habiles quand nous sommes les plus élevés et les plus heureux !
LEÇONNon content de lui enseigner la guerre, comme il a fait jusqu'à la fin par ses discours, le prince le mène aux leçons vivantes et à la pratique
LEÇONCelui qui règne dans les cieux et de qui relèvent tous les empires.... est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et de terribles leçons
LEÇONElle étudiait ses défauts, elle aimait qu'on lui en fît des leçons
LEÇONLa reine a également entendu deux leçons si opposées, c'est-à-dire qu'elle a usé chrétiennement de la bonne et de la mauvaise fortune
LÉGER, ÈREElle ne connut plus d'autres ennemis que ses péchés ; aucun ne lui sembla léger
LÉGER, ÈRELe coucher dessus la dure, la psalmodie de la nuit et le travail de la journée attirent le sommeil à ce corps si tendre, sommeil léger qui n'appesantit pas l'esprit, et qui n'interrompt presque point ses actions
LÉGÈREMENTPour sortir du monde plus légèrement, il [le chrétien] s'est déjà déchargé lui-même d'une partie de son corps, comme d'un empêchement importun à l'ame
LENTEURîle [où se fit le mariage de Louis XIV] éternellement mémorable par les conférences de deux grands ministres, où l'on vit se développer toutes les adresses et tous les secrets d'une politique si différente, où l'un se donnait du poids par sa lenteur, et l'autre prenait l'ascendant par sa pénétration
LEVAINSi jamais l'Angleterre revient à soi [quitte le protestantisme], si ce levain précieux [ce qu'il y reste de catholicisme] vient un jour à sanctifier toute cette masse
LEVERLe moment du prince n'était pas encore venu [de faire le Tellier chancelier] ; et le tranquille ministre, qui connaissait les dangereuses jalousies des cours et les sages tempéraments des conseils des rois, sut encore lever les yeux vers la divine Providence, dont les décrets éternels règlent tous ces mouvements
LEVERLes rebelles s'étaient saisis des arsenaux et des magasins.... il était encore plus aisé au roi de lever des soldats que de les armer
LEVERQui n'admire ce bel astre [le soleil] ? qui n'est ravi de l'éclat de son midi et de la superbe parure de son lever et de son coucher ?
LIBÉRAL, ALEToutes les personnes qui l'ont fréquentée savent qu'on peut dire sans flatterie, qu'elle était naturellement libérale, même dans son extrême vieillesse, quoique cet âge ordinairement soit souillé des ordures de l'avarice
LIBÉRALITÉQue dirai-je de sa libéralité ? elle donnait non-seulement avec joie, mais avec une hauteur d'âme qui marquait tout ensemble et le mépris du don et l'estime de la personne
LIBERTÉL'asile [un monastère] qu'elle avait choisi pour défendre sa liberté devint un piége innocent pour la captiver
LIBERTÉQuand une fois on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l'appât de la liberté, elle suit en aveugle, pourvu qu'elle en entende seulement le nom
LIBERTÉVous verrez dans une seule vie toutes les extrémités des choses humaines, la majesté violée par des attentats jusqu'alors inconnus, l'usurpation et la tyrannie sous le nom de liberté....
LIBERTÉÉtaient-ce [les troubles de la Fronde] les derniers efforts d'une liberté remuante qui allait céder la place à l'autorité légitime ?
LIBERTÉLes jaloux de la France n'auront pas éternellement à lui reprocher les libertés de l'Église toujours employées contre elle-même ?
LIBERTÉDéçue par la liberté dont elle a fait un mauvais usage, l'âme songe à se contraindre de toutes parts
LIBRETu céderas.... Alger, riche des dépouilles de la chrétienté ; tu rends déjà tes esclaves ; Louis a brisé les fers dont tu accablais ses sujets, qui sont nés pour être libres sous son glorieux empire
LIBRELes heures qu'il avait libres furent remplies de bonnes lectures
LIENPrincesse, le digne lien des deux plus grands rois du monde, pourquoi leur avez-vous été si tôt ravie ?
LION, ONNES'il y eut jamais une conjoncture où il fallut montrer de la prévoyance et un courage intrépide, ce fut lorsqu'il s'agit d'assurer la garde des trois illustres captifs [le prince de Condé et les deux autres princes].... mais où garder des lions toujours prêts à rompre leurs chaînes ?
LITTout à coup, on voit arriver le moment fatal où la terre n'a plus rien pour elle que des pleurs : que peuvent tant de fidèles domestiques empressés autour de son lit ?
LIVRÉ, ÉELivré au péché, captif sous ses lois
LIVRERLes Écossais, à qui il [Charles 1er] se donne, le livrent aux parlementaires anglais
LOIMaintenant ces âmes pieuses [le Tellier et Lamoignon], touchées sur la terre du même désir de faire régner les lois, contemplent ensemble à découvert les lois éternelles d'où les nôtres sont dérivées
LOITant que nous sommes détenus dans cette demeure mortelle, nous vivons assujettis aux changements, parce que, si vous me permettez de parler ainsi, c'est la loi du pays que nous habitons
LOICelui qui règne dans les cieux.... est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois
LOINLes sociniens ont été plus loin que les luthériens
LOINLe regret d'avoir été poussé si loin par ses malheurs
LOINQuel général porta plus loin la prévoyance ?
LOINLouis, qui entend de si loin les gémissements des chrétiens affligés
LOINL'âme, délivrée de la captivité des sens.... est enfin revenue à elle-même ; elle est revenue de bien loin....
LOINQui prévoyait de plus loin ?
LOINAnne avertie de loin par un mal aussi cruel qu'irrémédiable
LOINLoin de nous les héros sans humanité !
LOINLoin de trembler devant les autels, on y méprise Jésus-Christ présent
LONG, ONGUEVous qui, éblouis de l'éclat du monde, admirez le tranquille cours d'une si longue et si belle vie
LONG, ONGUEUne longue et paisible jouissance d'une des plus nobles couronnes de l'univers
LONG, ONGUECe ne sont pas les années, c'est une longue préparation qui vous donnera de l'assurance [au moment de la mort]
LONG, ONGUEJe ne vous raconterai pas la suite trop fortunée de ses entreprises [de Cromwell].... ni cette longue tranquillité qui a étonné l'univers
LONG, ONGUEIl serait superflu de parler au long de la glorieuse naissance de cette princesse
LUMIÈRECes hautes montagnes dont la cime, au-dessus des nues et des tempêtes, trouve la sérénité dans sa hauteur, et ne perd aucun rayon de la lumière qui l'environne
LUMIÈRELa vénérable mère Françoise de la Châtre, abbesse de Faremoustier, que nous pouvons appeler la restauratrice de la règle de Saint-Benoît et la lumière de la vie monastique
LUSTREParlerai-je de sa prudence si avisée dans la conduite de sa maison [un couvent] ? chacun sait que sa sagesse et son économie en a beaucoup relevé le lustre
MACHINATIONIl perçait dans tous les secrets, démêlait toutes les intrigues, découvrait les entreprises les plus cachées et les plus sourdes machinations
MACHINENe verrons-nous dans notre mort qu'une vapeur qui s'exhale, que des esprits qui s'épuisent.... qu'une machine qui se dissout et qui se met en pièces ?
MACHINEPour renverser tant de remparts [les vices, les péchés] et vaincre tant de résistance, et vos mouvements affectés, et vos paroles arrangées, et vos figures artificielles sont des machines trop faibles
MADAMEElle connaissait si bien la beauté des ouvrages de l'esprit, que l'on croyait avoir atteint la perfection, quand on avait su plaire à Madame
MAGASINLes rebelles s'étaient saisis des arsenaux et des magasins
MAGISTRATSous ces yeux redoutables [de Dieu], notre sage magistrat écoutait également le riche et le pauvre, d'autant plus pur et d'autant plus ferme dans l'administration de la justice que, sans porter ses regards sur les hautes places dont tout le monde le jugeait digne, il mettait son élévation comme son étude à se rendre parfait dans son état
MAGISTRATUREOn y vit tout l'esprit et les maximes d'un juge qui, attaché à la règle, ne porte pas dans le tribunal ses propres pensées, ni des adoucissements ou des rigueurs arbitraires, et qui veut que les lois gouvernent, et non pas les hommes ; telle est l'idée qu'il avait de la magistrature
MAGNANIMECharles 1er, roi d'Angleterre, était juste, modéré, magnanime
MAGNANIMITÉOn ne peut assez louer la magnanimité de cette princesse : la fortune ne pouvait rien sur elle
MAGNIFICENCECes deux rois [de France et d'Espagne] avec leur cour, d'une grandeur, d'une politesse et d'une magnificence aussi bien que d'une conduite si différente
MAGNIFICENCEElle eut une magnificence royale ; et l'on eût dit qu'elle perdait ce qu'elle ne donnait pas
MAGNIFICENCEJetez les yeux de toutes parts : voilà tout ce qu'a pu faire la magnificence et la piété pour honorer un héros
MAGNIFICENCECette chapelle royale qu'elle fit bâtir avec tant de magnificence
MAGNIFIQUESoit qu'il embellît cette magnifique maison
MAGNIFIQUEN'attendez pas [du prince mourant], messieurs, de ces magnifiques paroles qui ne servent qu'à faire connaître, sinon un orgueil caché, du moins les efforts d'une âme agitée
MAGNIFIQUEÀ la vue d'un si grand objet [le crucifix apporté à la mourante], n'attendez pas de cette princesse des discours étudiés et magnifiques : une sainte simplicité fait ici toute la grandeur
MAINNous savons que ce prince magnanime [Charles II] eût pu hâter ses affaires, en se servant de la main de ceux qui s'offraient à détruire la tyrannie par un seul coup [tuer Cromwell]
MAINLa princesse leur échappait parmi des embrassements si tendres, et la mort plus puissante nous l'enlevait entre ces royales mains
MAINTantôt la bouche collée sur ces mains victorieuses et maintenant défaillantes
MAINLes ours même déchirés de ses mains [de David]
MAINCe vainqueur enflé de ses titres tombera lui-même à son tour entre les mains de la mort
MAINIl ne connaissait plus le sommeil, et la froide main de la mort pouvait seule lui clore les yeux
MAINMonseigneur, ce n'est plus seulement par cette vaillante main et par ce grand coeur que vous acquerrez de la gloire
MAINAssurée par l'exemple de Moïse que les mains élevées à Dieu enfoncent plus de bataillons que celles qui frappent
MAINIl était juste que ce précieux dépôt [les princes prisonniers] restât entre les mains du roi
MAINJe suis le Seigneur, dit-il par la bouche de Jérémie, c'est moi qui ai fait la terre avec les hommes et les animaux, et je la mets entre les mains de qui il me plaît
MAINDéjà le roi de Perse est entre ses mains ; à sa vue il s'est animé
MAINIls abjuraient leurs erreurs entre les mains de ses aumôniers
MAINSes aumônes, si bien cachées dans le sein du pauvre, ont prié pour lui ; sa main droite les cachait à sa main gauche
MAINUn coup imprévu et qui tenait du miracle délivra la princesse des mains des rebelles
MAINNos alliés ont ressenti dans le plus grand éloignement combien la main de Louis était secourable
MAINUn homme de bien, à chaque heure, à chaque moment, a toujours ses affaires faites ; il a toujours son âme en ses mains, prêt à la rendre au premier signal
MAINLaissez-le croître ce roi chéri du ciel [Louis XIV]... et seul, sous la main de Dieu qui sera continuellement à son secours, on le verra l'assuré rempart de ses États
MAINDonnez à Dieu vos affections ; nulle force ne vous ravira ce que vous aurez déposé en ses mains divines
MAINVenez maintenant, pécheurs.... venez voir d'où la main de Dieu a retiré la princesse Anne ; venez voir où la main de Dieu l'a élevée
MAINElle se soumit plus que jamais à cette main souveraine qui tient du plus haut des cieux les rênes de tous les empires
MAINTENANT[Alexandre] tourmenté par son ambition durant sa vie, et tourmenté maintenant dans les enfers
MAINTENANTNe plaignons plus les disgrâces qui font maintenant ses félicités
MAINTENANTMaintenant qu'elle a préféré la croix au trône et qu'elle a mis ses malheurs au nombre des plus grandes grâces, elle recevra les consolations....
MAIREElle avait gagné un maire de Londres dont le crédit était fort grand
MAISONMa maison est brûlée, et on dit : je suis perdu
MAISONTu céderas, ou tu tomberas sous ce vainqueur, Alger riche des dépouilles de la chrétienté.... tes maisons ne sont plus qu'un amas de pierres
MAISONMalgré les nécessités de sa maison épuisée
MAISONConsidérez ce que peut dans les maisons la prudence tempérée d'une femme sage pour les soutenir
MAISONC'est par la suite de ces conseils que Dieu a fait naître les deux puissantes maisons d'où la reine devait sortir, celle de France et celle d'Autriche
MAISONLa maison de France, la plus grande, sans comparaison, de tout l'univers, et à qui les plus puissantes maisons peuvent bien céder sans envie, puisqu'elles tâchent de tirer leur gloire de cette source
MAÎTREServez donc ce roi immortel et si plein de miséricorde [Dieu].... et commencez à compter le temps de vos utiles services du jour que vous vous serez donnés à un maître si bienfaisant
MAÎTREOn ne leur laisse [aux peuples] plus rien à ménager quand on leur permet de se rendre maîtres de leur religion
MAÎTREDe quels yeux le regardions-nous [Louis XIV], lorsqu'aux dépens d'une santé si chère.... et que, maître de sa douleur comme de tout le reste des choses, nous le voyions tous les jours... ?
MAÎTREDe quelle importance, de quel éclat, de quelle réputation au dedans et au dehors d'être le maître du sort du prince de Condé !
MAÎTREIl ne disait, maître de lui-même, que ce qu'il voulait
MAÎTREJamais un si digne maître n'avait expliqué par de si doctes leçons les commentaires de César
MAÎTRELes mauvais succès sont les seuls maîtres qui peuvent nous reprendre utilement, et nous arracher cet aven d'avoir failli qui coûte tant à notre orgueil
MAÎTREL'autre [Condé], comme un homme inspiré, dès la première bataille s'égale aux maîtres les plus consommés
MAÎTRESSEFille, femme, mère, maîtresse, reine, telle que nos voeux l'auraient pu faire
MAÎTRESSEPendant que le parlement d'Angleterre songe à congédier l'armée, cette armée, toute indépendante, réforme à sa mode le parlement, qui eût gardé quelques mesures, et se rend maîtresse de tout
MAÎTRESSELa rébellion longtemps retenue, à la fin tout à fait maîtresse
MAÎTRESSELe valeureux comte de Fontaines, qu'on voyait [à Rocroy] porté dans sa chaise, et, malgré ses infirmités, montrer qu'une âme guerrière est maîtresse du corps qu'elle anime
MAÎTRESSECe qu'une judicieuse prévoyance n'a pu mettre dans l'esprit des hommes, une maîtresse plus impérieuse, je veux dire l'expérience, les a forcés de le croire
MAÎTRISERLa postérité le mettra [Charles 1er] au rang des grands princes, si son histoire trouve des lecteurs dont le jugement ne se laisse pas maîtrise" aux événements ni à la fortune
MAJESTÉIl [Dieu] leur [aux rois] fait voir en leur retirant sa puissance que toute leur majesté est empruntée
MAJESTÉLes rois, non plus que le soleil, n'ont pas reçu en vain l'éclat qui les environne ; il est nécessaire au genre humain ; et ils doivent, pour le repos autant que pour la décoration de l'univers, soutenir une majesté qui n'est qu'un rayon de celle de Dieu
MAJESTÉIl [Condé] apprit à l'Espagne, trop dédaigneuse, quelle était cette majesté que la mauvaise fortune ne pouvait ravir à de si grands princes [les Stuarts détrônés]
MAJESTÉElle voudrait disparaître tout entière devant la majesté du roi des rois
MAJESTÉCelui qui règne dans les cieux, à qui seul appartient la gloire, la majesté, l'indépendance
MAJESTÉAinsi puisse être rendue la majesté à vos tribunaux !
MAJESTÉLes prêtres de l'Oratoire.... y donnèrent [dans la chapelle royale] par leur piété, aux autels leur véritable décoration, et au service divin sa majesté naturelle
MAJESTÉLa majesté des rois d'Angleterre serait demeurée plus inviolable, si, contente de ses droits sacrés, elle n'avait point voulu attirer à soi les droits et l'autorité de l'Église
MAJESTUEUX, EUSECombien il [Charles 1er] était intrépide à la tête des armées, combien auguste et majestueux au milieu de sa cour
MAJESTUEUX, EUSEComme un fleuve majestueux et bienfaisant, qui porte paisiblement dans les villes l'abondance qu'il a répandue dans les campagnes en les arrosant
MAJESTUEUX, EUSEAccourez, peuples, venez contempler dans la première place du monde la rare et majestueuse beauté d'une vertu toujours constante
MAJEUR, EUREQuand on considère de plus près l'histoire de ce grand royaume [l'Angleterre] et particulièrement les derniers règnes, où l'on voit non-seulement les rois majeurs, mais encore les pupilles et les reines mêmes si absolues et si redoutées
MAL, ALENi les maux qui l'ont surprise, ni ceux qu'elle a prévus n'ont abattu son courage
MAL, ALEReconnaissez ici le monde ; reconnaissez ses maux toujours plus réels que ses biens
MAL, ALEDieu conserve au juste un plus grand don ; il retire le pécheur d'un plus grand mal
MAL, ALEToujours assis, comme son mal le demandait
MAL, ALEEt celle [la maladie] que nous appelons la dernière, qu'est-ce autre chose, à le bien entendre, qu'un redoublement et comme le dernier accès du mal que nous apportons au monde en naissant ?
MALADIEMarie-Thérèse aussitôt emportée que frappée par la maladie
MALADIELe repos et la nourriture ne sont-ils pas de faibles remèdes de la continuelle maladie qui nous travaille ? et celle que nous appelons la dernière, qu'est-ce autre chose, à le bien entendre, qu'un redoublement et comme le dernier accès du mal que nous apportons en naissant ?
MALADIEL'ardeur de leurs disputes insensées [des protestants anglais] est devenue la plus dangereuse de leurs maladies
MALÉDICTIONCes terribles malédictions que Jésus-Christ a prononcées dans son Évangile : Malheur à vous qui riez...
MALHEURLa France le vit alors accompli par ces derniers traits et avec ce je ne sais quoi d'achevé que les malheurs ajoutent aux grandes vertus
MALHEURMaintenant qu'elle a préféré la croix au trône, et qu'elle a mis ses malheurs au nombre des plus grandes grâces
MALHEURSi aujourd'hui je me vois contraint de retracer l'image de nos malheurs [les troubles de la Fronde]
MALHEUREUSEMENTIl est arrivé malheureusement que.... Plusieurs de ses domestiques avaient été malheureusement nourris dans l'erreur que la France tolérait alors
MALHEUREUX, EUSEMalheureux homme que je suis, qui me délivrera de ce corps mortel ?
MALHEUREUX, EUSECombien de fois a-t-elle remercié Dieu de deux grandes grâces : l'une, de l'avoir faite chrétienne.... l'autre, de l'avoir faite reine malheureuse !
MALHEUREUX, EUSEQue peut-on imaginer de plus malheureux que de ne pouvoir conserver la foi, sans s'exposer au supplice ?
MALHEUREUX, EUSESouvent il se disait en son coeur que le plus malheureux effet de cette faiblesse de l'âge était de se cacher à ses propres yeux
MALHEUREUX, EUSEQue de pauvres, que de malheureux, que de familles ruinées pour la cause de la foi ont subsisté pendant tout le cours de sa vie par l'immense profusion de ses aumônes !
MALICENous voyons que les premiers hommes, lorsque le monde plus innocent était encore dans son enfance, remplissaient des neuf cents ans par leur vie, et que, lorsque la malice s'est accrue, la vie en même temps s'est diminuée
MALICIEUX, EUSEArrêter le progrès d'une procédure malicieuse
MALIGNITÉSoutenir le ministre éloigné [Mazarin] contre sa mauvaise fortune, contre la malignité de ses ennemis
MALIGNITÉQue s'il [l'esprit d'indocilité des hérésies] s'est montré tout entier à l'Angleterre, et si sa malignité s'y est déclarée sans réserve, les rois en ont souffert, mais aussi les rois en ont été cause
MALIGNITÉIl [Jésus-Christ] trouve pour nous tant de tentations et une telle malignité dans tous les plaisirs, qu'il vient troubler les plus innocents dans ses élus
MANDERMandez-moi ce qu'il faut pour la nourriture et les ustensiles de ces pauvres femmes
MANDERIl mande à ses agents dans la conférence qu'il n'est pas juste que la paix de la chrétienté soit retardée davantage à sa considération
MANIÈRENous pouvons regarder le temps de deux manières différentes
MANIÈREQue je méprise ces philosophes qui, mesurant les conseils de Dieu à leurs pensées, ne le font auteur que d'un certain ordre général, d'où le reste se développe comme il peut ! comme s'il avait, à notre manière, des vues générales et confuses....
MANIÈRESon discours se répandait à la manière d'un torrent
MANIFESTELorsque son âme épurée de tous les sentiments de la terre et pleine du ciel où elle touchait, a vu la lumière toute manifeste
MANIFESTEAinsi [dans sa conversion] elle passa tout à coup d'une profonde obscurité à une lumière manifeste
MANIFESTEMENTCette présence immuable de l'éternité, toujours fixe, toujours permanente, enfermant en l'infinité de son étendue toutes les différences des temps, il s'ensuit manifestement que le temps peut être en quelque sorte dans l'éternité
MANNENe vous étonnez pas, chrétiens, si je ne fais plus, faible orateur, que de répéter les paroles de la princesse palatine ; c'est que j'y ressens la manne cachée et le goût des Écritures divines que ses peines et ses sentiments lui faisaient entendre
MANQUERQui eût pu seulement penser que les années eussent dû manquer à une jeunesse qui semblait si vive ?
MANQUERQue manquait-il au bonheur de notre princesse ? Dieu qu'elle avait connu, et tout avec lui
MANQUERToutes les fois que, regardant cette grande place qu'elle [la duchesse d'Orléans] remplissait si bien, vous sentirez qu'elle y manque, songez que cette gloire que vous admiriez faisait son péril en cette vie
MANQUERIl [Alexandre] vit dans la bouche de tous les hommes.... les éloges ne lui manquent pas, mais c'est lui qui manque aux éloges.... tourmenté maintenant dans les enfers....
MANQUERIl manque un sens aux incrédules, comme à l'aveugle
MANQUERDieu n'avait laissé aucune ressource au roi d'Angleterre ; tout lui manque, tout lui est contraire
MANQUERLes forces lui manquent [au duc d'Enghien], il tombe à ses pieds [de son père, Condé mourant]
MANQUERQuand vous songerez à vos devoirs, ne manquez pas de considérer à quoi vous obligent les immortelles actions de Louis le Grand et l'incomparable piété de Marie-Thérèse
MANQUERQu'on ne s'y trompe pas : le saint-siége ne peut jamais oublier la France, ni la France manquer au saint-siége
MANQUERIl ne faut point manquer à de telles grâces, ni les recevoir avec mollesse
MANQUERQuel est cet aveuglement dans une âme chrétienne, d'être incapable de manquer aux hommes, et de ne craindre pas de manquer à Dieu ?
MARAISDon Francisco de Mellos l'attend de pied ferme [Condé à Rocroy] ; et, sans pouvoir reculer, les deux généraux et les deux armées semblent avoir voulu se renfermer dans des bois et dans des marais pour décider leur querelle, comme deux braves en champ clos
MARCHEC'est en vain qu'à travers des bois, avec sa cavalerie toute fraîche, Bek précipite sa marche pour tomber sur nos soldats épuisés
MARCHEQue de campements, que de belles marches, que de hardiesse, que de précautions, que de périls, que de ressources !
MARCHERJ'ai vu les filles de Sion la tête levée, marchant d'un pas affecté, avec des contenances étudiées
MARCHERL'intérêt et l'injustice, toujours mêlés trop avant dans les grandes affaires du monde, font qu'on marche parmi des écueils
MARCHERJe marcherai devant toi dans les combats ; à ton approche je mettrai les rois en fuite
MARCHERElle marche comme un général à la tête d'une armée royale
MARCHERJe ne marche point dans de vastes pensées
MARCHERÀ l'instant le parti est pris [dans une affaire militaire] : il commande et il agit tout ensemble, et tout marche en concours et en sûreté
MARILe roi son mari lui a donné jusqu'à la mort ce bel éloge, qu'il n'y avait que le seul point de la religion où leurs coeurs fussent désunis
MARIAGEJe n'ai pas besoin de vous dire que c'est Dieu qui donne les grandes naissances, les grands mariages, les enfants, la postérité
MARIERLe duc son père avait fondé dans ses terres de quoi marier tous les ans soixante filles
MARIERSous prétexte de conduire en Hollande la princesse royale, sa fille aînée, qui avait été mariée à Guillaume, prince d'Orange
MARIERIls mangeaient, ils buvaient, ils se mariaient ; c'étaient des occupations innocentes ; que sera-ce, quand en contentant nos impudiques désirs....
MARQUEOn la fit abbesse [la princesse Bénédicte encore enfant], sans que dans un âge si tendre elle sût ce qu'elle faisait ; et la marque d'une si grave dignité fut comme un jouet entre ses mains
MARQUEElle étudiait ses défauts, elle aimait qu'on lui en fît des leçons sincères ; marque assurée d'une âme forte que ses fautes ne dominent pas
MARQUEEt vous, prince, qui l'avez tant honorée pendant qu'elle était au monde.... et qui lui donnez les dernières marques de piété avec tant de magnificence et tant de zèle
MARQUÉ, ÉEQuand je considère quatre-vingt-dix ans si soigneusement ménagés, quand je regarde des années si pleines et si bien marquées par les bonnes oeuvres
MARQUÉ, ÉERéservez-vous, dans les temps marqués par votre prédestination éternelle, de secrets retours à l'État et à la maison d'Angleterre ?
MARQUÉ, ÉEVoyez, chrétiens comme les temps sont marqués [dans une prophétie], comme les générations sont comptées
MARQUERQue ces deux principaux moments de la grâce ont été bien marqués par les merveilles que Dieu a faites pour le salut éternel de Henriette d'Angleterre !
MARQUERJe n'entreprends pas, chrétiens, de vous dire la destinée des hérésies de ces derniers siècles, ni de marquer le terme fatal dans lequel Dieu a résolu de borner leur cours
MARQUERLorsqu'il [le roi] y fit lire [à la cour] la dernière lettre que lui écrivit ce grand homme, et qu'on y vit, dans les trois temps que marquait le prince....
MARQUERIl [le roi] marquait pour la santé de ce prince [Condé] une inquiétude qu'il n'avait pas pour la sienne
MARQUERComme nous changeons deux fois d'état... il a plu à la divine bonté de se marquer elle-même au commencement de ces deux états [de la grâce] par une impression illustre et particulière
MARTEAUOù sont ces âmes guerrières, ces marteaux d'armes tant vantés et ces arcs qu'on ne vit jamais tendus en vain ?
MATELOTJe tremble au seul récit de la tempête furieuse dont sa flotte fut battue durant dix jours ; les matelots furent alarmés jusqu'à perdre l'esprit, et quelques-uns d'entre eux se précipitèrent dans les ondes
MATERNEL, ELLEEncore que la grand'chambre du parlement de Paris et les autres compagnies souveraines aient vu les Bourgoing, les Leclerc, les Friche, ses parents paternels et maternels, rendre la justice aux peuples avec une intégrité exemplaire
MATIÈRESelon le précepte de Jésus-Christ, son oraison fut perpétuelle, pour être égale au besoin ; la lecture de l'Évangile et des livres saints en fournissait la matière
MATIÈREMais pourquoi m'étendre sur une matière où je puis tout dire en un mot ?
MATIÈREMais pour s'expliquer sur cette matière, il faudrait un langage que le monde n'entendrait pas
MATINJe m'étais levée dès le matin pour être devant le jour aux portes du Seigneur
MATINLe matin elle fleurissait... ; le soir nous la vîmes séchée
MATINMadame cependant a passé du matin au soir, ainsi que l'herbe des champs
MATINÉELa matinée se passait dans ce cruel exercice [les terreurs avant la communion]
MAUDIRE[David] ne sachant de laquelle de ces deux choses il avait le plus à se plaindre, ou de ce que Siba le nourrissait, ou de ce que Semeï avait l'insolence de le maudire
MAUVAIS, AISEElle a usé chrétiennement de la bonne et de la mauvaise fortune
MAXIMELes sujets ont cessé de révérer les maximes de la religion quand ils les ont vues céder aux passions et aux intérêts des princes
MAXIMESiècle vainement subtil, où l'on veut pécher avec raison, où la faiblesse veut s'autoriser par des maximes, où tant d'âmes insensées cherchent leur repos dans le naufrage de la foi
MAXIMEAussi avait-il pour maxime, écoutez, c'est la maxime qui fait les grands hommes : que, dans les grandes actions, il faut uniquement songer à bien faire, et laisser venir la gloire après la vertu
MÉCONNAÎTREElle [l'âme] dit : je suis une vapeur, je suis un air délié ou un feu subtil.... Ô âme.... en te cherchant, tu t'es perdue ; maintenant tu te méconnais en ce triste et malheureux état
MÉCONNAÎTREVoilà qu'elle [l'âme] commence déjà à se méconnaître ; transportée de son orgueil, elle dit....
MÉDECINElle appelle les prêtres plutôt que les médecins
MÉDECINFaites pénitence, tandis que le médecin n'est pas encore à vos côtés, vous donnant des jours et des heures qui ne sont pas en sa puissance, et toujours prêt à philosopher admirablement de la maladie après la mort
MÉDECINEn remerciant ses médecins : voilà, dit-il, maintenant mes vrais médecins ; il montrait les ecclésiastiques dont il écoutait les avis
MÉDIATEUR, TRICEAprès que notre grand roi, plus jaloux de sa parole et du salut de ses alliés que de ses propres intérêts, eut déclaré la guerre aux Anglais, ne fut-elle pas encore une sage et heureuse médiatrice ?
MÉDIATEUR, TRICECes deux grands rois [Louis XIV et Charles II] se connaissent ; c'est l'effet des soins de Madame ; ainsi leurs nobles inclinations concilieront leurs esprits, et la vertu sera entre eux une immortelle médiatrice
MÉDIOCREDans les fortunes médiocres, l'ambition encore tremblante se tient si cachée qu'à peine se connaît-elle elle-même
MÉDISANCETant qu'il n'était point nécessaire de parler, la sage princesse gardait le silence ; la vanité et les médisances qui soutiennent tout le commerce du monde lui faisaient craindre tous les entretiens
MÉDISANCECombien elle avait d'aversion pour les discours empoisonnés de la médisance !
MÉDITATIONNi les divertissements, ni les fatigues des voyages, ni aucune occupation ne lui faisait perdre ces heures particulières qu'elle destinait à la méditation et à la prière
MÉDITERMéditons donc aujourd'hui, à la vue de cet autel et de ce tombeau, la première et la dernière parole de l'Ecclésiaste, l'une qui montre le néant de l'homme, l'autre qui établit sa grandeur
MÉDITERJe ne m'étonne donc plus s'il prêchait si saintement au peuple fidèle le mystère de Jésus-Christ qu'il avait si bien médité
MÉDITERPendant qu'il [un conquérant] rassemble de nouvelles forces et médite de nouveaux carnages....
MÉDITERÉcoutez à ce propos le profond raisonnement, non d'un philosophe qui dispute dans une école, ou d'un religieux qui médite dans un cloître....
MEILLEUR, EURENe vous étonnez pas si le même Ecclésiaste méprise tout en nous, jusqu'à la sagesse, et ne trouve rien de meilleur que de goûter en repos le fruit de son travail
MEILLEUR, EUREÔ reine admirable et digne d'une meilleure fortune !
MÉLANGEComme il [Cromwell] eut aperçu que dans ce mélange infini de sectes....
MÉLANGEDans le feu, dans le choc, dans l'ébranlement, on voit naître tout à coup je ne sais quoi de si net, de si posé, de si vif, de si ardent, de si doux, de si agréable pour les siens, de si hautain et de si menaçant pour les ennemis, qu'on ne sait d'où lui peut venir ce mélange de qualités si contraires
MÉLANGELa cour veut toujours unir les plaisirs avec les affaires ; par un mélange étonnant, il n'y a rien de plus sérieux ni ensemble de plus enjoué
MÊLÉ, ÉEDe même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l'Océan avec les rivières les plus inconnues
MÊLÉ, ÉEJe me levai, poursuit-elle, avec précipitation ; mes actions étaient mêlées d'une joie et d'une activité extraordinaire
MÊLÉ, ÉELes sectes infinies des anabaptistes sont sorties de cette source [le désir d'innover] ; et leurs opinions mêlées au calvinisme....
MÊLERMaintenant que l'Espagne et la France mêlent leurs larmes
MÊLERVoyons donc ce dernier combat [la mort de la princesse] ; mais encore affermissons-nous ; ne mêlons point de faiblesse à une action si forte
MÊLERIls mêlent Jésus-Christ avec Bélial, ils cousent l'étoffe vieille avec la neuve, contre l'ordonnance expresse de l'Évangile, des lambeaux de mondanité avec la pourpre royale
MÊLERVous diriez qu'il y a en lui un autre homme à qui sa grande âme abandonne de moindres ouvrages où elle ne daigne se mêler
MÊLERNous ne pouvons un moment arrêter nos yeux sur la gloire de cette princesse, sans que la mort ne s'y mêle aussitôt pour tout offusquer de son ombre
MÊLERLes politiques ne se mêlent plus de deviner ses desseins [de Louis XIV] ; quand il marche, tout se croit également menacé
MEMBREDes yeux si délicats firent leurs délices de ces visages ridés, de ces membres courbés sous les ans
MEMBREElle se tourmente comme dans un songe.... on veut parler, la voix ne se suit pas, on sent ses membres engourdis
MEMBREÔ membres tendres et délicats, si souvent couchés sur la dure !
MEMBRECes habitants désolés [de la Hongrie et de l'Autriche ravagées par les Turcs], ne sont-ce pas des chrétiens et des catholiques, nos frères, nos propres membres, enfants de la même Église ?
MÉMOIREC'est la dernière parole qu'il laissa gravée dans leur mémoire
MÉMOIRERappelez en votre mémoire, avec quelle circonspection elle ménageait le prochain
MÉMOIRELes excès sacriléges [la révolution anglaise] dont nous abhorrons la mémoire
MÉMOIREVous avez prétendu que je consacrasse la mémoire de ses vertus, et que je vous proposasse, comme en un tableau, le modèle de sa sainte vie
MÉMOIREIl [Louis XIV] assemble dans un temple si célèbre [Notre-Dame de Paris] ce que son royaume a de plus auguste, pour y rendre des devoirs publics à la mémoire de ce prince
MÉMOIREChrétiens, que la mémoire d'une grande reine, fille, femme, mère de rois si puissants et souveraine de trois royaumes, appelle de tous côtés à cette triste cérémonie
MÉMOIREPour ne voir pas votre nom terni, votre mémoire abolie
MÉMOIREL'histoire de l'Église garde chèrement la mémoire de cette reine
MÉMOIRELouis XIII, de glorieuse et triomphante mémoire
MÉMORABLEÎle pacifique [île des Faisans] où se doivent terminer les différends de deux grands empires à qui tu sers de limites [Espagne et France], île éternellement mémorable par les conférences de deux grands ministres....
MÉMORABLEAprès la mémorable action de l'île de Ré et durant ce fameux siége de la Rochelle [par Richelieu]
MÉMORIALL'eucharistie, nom composé de biens et de grâces, qui nous montre dans cet adorable sacrement une source de miséricorde, un miracle d'amour, un mémorial et un abrégé de toutes les grâces, et le Verbe même tout changé en grâce et en douceur pour les fidèles
MENACEQuelle santé nous couvrait la mort que la reine portait dans le sein ! de combien près la menace a-t-elle été suivie du coup !
MENACELes vaisseaux des rebelles, qui la poursuivaient de si près, qu'elle entendait presque leurs cris et leurs menaces insolentes
MENACELa terrible menace du ciel irrité, lorsqu'il sembla si longtemps vouloir frapper ce Dauphin même, notre plus chère espérance
MENACÉ, ÉEQuand il [Louis XIV] marche, tout se croit également menacé
MENACEREt, après que tous les partis furent abattus, il [le cardinal de Retz] sembla encore se soutenir seul, et seul encore menacer le favori victorieux [Mazarin] de ses tristes et intrépides regards
MENACERUn conquérant qui menaçait tout le Nord de la servitude
MENACERAinsi tomba tout à coup la fureur des vents et des flots à la voix de Jésus-Christ, qui les menaçait
MENACERQuoique, sans menacer et sans avertir, elle [la mort] se fasse sentir tout entière dès le premier coup, elle trouve la princesse prête
MENACERLa ville royale [Paris] s'émeut, et Rome même menace
MENACERDieu même.... tant irrité contre nous, nous menace en sa colère d'abréger nos jours
MENACERPour garantir le public et sa propre conscience des maux dont les menaçait l'infirmité de son âge
MÉNAGÉ, ÉEIl n'est rien de plus dangereux qu'une longue vie, quand elle n'est remplie que de vaines entreprises, comme aussi il n'est rien de plus précieux quand elle est utilement ménagée pour l'éternité
MÉNAGÉ, ÉEOsera-t-elle [l'âme pénitente] toucher à ce corps si tendre, si chéri, si ménagé ?
MÉNAGÉ, ÉELes soldats, ménagés et exposés quand il faut, marchent avec confiance sous ses étendards [de Louis XIV]
MÉNAGERAussi capable de ménager ses troupes, que de les pousser dans les hasards
MÉNAGERUn homme qui, pour ne pas irriter la haine publique déclarée contre le ministère, sût se conserver de la créance dans tous les partis et ménager les restes de l'autorité
MÉNAGERPar le travail on charmait l'ennui, on ménageait le temps....
MÉNAGERJules Mazarin.... s'était donné à la France, et, propre par son génie et par ses correspondances à ménager les esprits de sa nation....
MÉNAGERRappelez en votre mémoire, avec quelle circonspection elle ménageait le prochain, et combien elle avait d'aversion pour les discours empoisonnés de la médisance
MENÉ, ÉEL'âme.... menée de captivité en captivité, captive d'elle-même, captive de son corps....
MENERLe roi est mené de captivité en captivité, et la reine remue en vain la France, la Hollande, la Pologne même et les puissances du Nord les plus éloignées
MENERC'eût été un soutien sensible à une âme comme la sienne d'accomplir de grands ouvrages pour le service de Dieu ; mais elle est menée par une autre voie, par celle qui crucifie davantage....
MENERVoilà celui qui nous menait dans les hasards
MÉPRISQuelle erreur à une chrétienne, et encore à une chrétienne pénitente, d'orner ce qui n'est digne que de son mépris !
MÉPRISQui vit jamais paraître en cette princesse le moindre sentiment d'orgueil ou le moindre air de mépris ?
MÉPRISCe sont deux sortes d'amours.... l'un est l'amour de soi-même poussé jusqu'au mépris de Dieu.... l'autre c'est l'amour de Dieu poussé jusqu'au mépris de soi-même
MÉPRISERNe vous étonnez pas si le même Ecclésiaste méprise tout en nous, jusqu'à la sagesse, et ne trouve rien de meilleur que de goûter en repos le fruit de son travail
MÉPRISERLes chrétiens ne connaissent plus la sainte frayeur dont on était saisi autrefois à la vue du sacrifice.... loin de trembler devant les autels, on y méprise Jésus-Christ présent
MÉPRISERLaissons-lui donc mépriser tous les états de cette vie, puisqu'enfin, de quelque côté qu'on s'y tourne, on voit toujours la mort en face, qui couvre de ténèbres tous nos plus beaux jours
MÉPRISERIl ne faut pas permettre à l'homme de se mépriser tout entier, de peur que, croyant avec les impies que notre vie n'est qu'un jeu où règne le hasard, il ne marche sans règle et sans conduite au gré de ses aveugles désirs
MERAvant lui [Louis XIV], la France, presque sans vaisseaux, tenait en vain aux deux mers
MERElle se met en mer au mois de février, malgré l'hiver et les tempêtes
MERLouis est le rempart de la religion ; c'est à la religion qu'il fait servir ses armes redoutées par mer et par terre
MERÔ voyage bien différent de celui qu'elle avait fait sur la même mer, lorsque, venant prendre possession du sceptre de la Grande-Bretagne, elle voyait, pour ainsi dire, les ondes se courber sous elle, et soumettre toutes leurs vagues à la dominatrice des mers !
MÈREVous avez perdu ces heureux moments où vous jouissiez des tendresses d'une mère qui n'eut jamais d'égale ; mais il vous reste ce qu'il y a de plus précieux, l'espérance de la rejoindre dans le séjour de l'éternité
MÈREElle pouvait dire avec le prophète : mon père et ma mère m'ont abandonnée ; mais le Seigneur m'a reçue en sa protection
MÈREFemme et mère très chérie et très honorée, elle a réconcilié avec la France le roi son mari et le roi son fils
MÈREL'Église ne fait que gémir.... mère affligée, elle a souvent à se plaindre de ses enfants qui l'oppriment ; on ne cesse d'entreprendre sur ses droits sacrés
MÈREQue dirai-je des saintes prières des agonisants, où, dans les efforts que fait l'Église, on entend ses voeux les plus empressés et comme les derniers cris par où cette sainte mère achève de nous enfanter à la vie céleste ?
MÉRITEQue si son rang la distinguait, j'ai eu raison de vous dire qu'elle était encore plus distinguée par son mérite
MÉRITEQu'un père si éclairé vous ait témoigné cette confiance jusqu'au dernier soupir.... c'est le plus beau témoignage que votre vertu pouvait remporter ; et, malgré tout votre mérite, Votre Altesse n'aura de moi aujourd'hui que cette louange
MÉRITEUne princesse dont le mérite passe la naissance, encore que sortie d'un père et de tant d'aïeux souverains....
MÉRITEAffable à tous avec dignité, elle savait estimer les uns, sans fâcher les autres ; et, quoique le mérite fût distingué, la faiblesse ne se sentait pas dédaignée
MÉRITERSongeons que ce sacrifice [la messe].... serait inutile à la reine, si elle n'avait mérité par sa bonne vie que l'effet en pût passer jusqu'à elle
MÉRITERPendant que tant de naissance, tant de biens, tant de grâces qui l'accompagnaient lui attiraient les regards de toute l'Europe, le prince Édouard de Bavière.... la mérita
MÉRITERSa justice, sa prudence, la facilité qu'il apportait aux affaires, lui méritaient la vénération et l'amour de tous les peuples
MÉRITERCe que le prince fit ensuite mériterait d'être raconté à toute la terre
MERVEILLEQuelle partie du monde habitable n'a pas ouï les victoires du prince de Condé et les merveilles de sa vie ?
MERVEILLELa cour ne le retint guère, quoiqu'il en fût la merveille
MERVEILLEQuelle merveille de la grâce ! malgré une vocation si peu régulière, la jeune abbesse devint un modèle de vertu
MERVEILLEUX, EUSEC'était le temps où elle devait être livrée à elle-même, pour mieux sentir dans la suite la merveilleuse victoire de la grâce
MESSAGER, ÈREAlors triste messager d'un événement si funeste [la mort d'un fils de Louis XIV]
MESURABLEÔ Dieu, dit le roi prophète, vous avez fait mes jours mesurables, et ma substance n'est rien devant vous
MESURESi le temps comparé au temps, la mesure à la mesure, le terme au terme se réduit à rien, que sera-ce si l'on compare le temps à l'éternité, où il n'y a ni mesure ni terme ?
MESUREQue l'amour, qui semble aussi le vouloir troubler [le projet de mariage entre Louis XIV et Marie-Thérèse], cède lui-même.... il y a des mesures prises dans le ciel qu'il ne peut rompre
MESURESoit que la conversion de ces âmes autrefois si favorisées surpasse toute la mesure des dons ordinaires, et demande, pour ainsi parler, le dernier effort de la puissance divine
MESUREPendant que le parlement d'Angleterre songe à congédier l'armée, cette armée toute indépendante réforme elle-même à sa mode le parlement, qui eût gardé quelques mesures
MESUREJe vis une affliction sans mesure
MESURÉ, ÉESous un chef qui connaît et les soldats et les chefs comme ses bras et ses mains, tout est également vif et mesuré
MESURERAussitôt qu'on cesse pour nous de compter les heures, et de mesurer notre vie par les jours et par les années
MESURERQue je méprise ces philosophes qui, mesurant les conseils de Dieu à leurs pensées, ne le font auteur que d'un certain ordre général !
MESUREREn tant qu'il [le temps] se mesure en lui-même par heures, par jours, par mois, par années
MESURERTout ce qui se mesure, finit ; et tout ce qui est né pour finir, n'est pas tout à fait sorti du néant où il est sitôt replongé
MIENAu lieu de déplorer la mort des autres, grand prince, je veux apprendre de vous à rendre la mienne sainte
MILICELes rebelles s'étaient saisis des arsenaux et des magasins ; et, malgré la défection de tant de sujets, malgré l'infâme désertion de la milice même, il était encore plus aisé au roi de lever des soldats que de les armer
MILIEUCombien il [Charles 1er] était intrépide à la tête de ses armées, combien auguste et majestueux au milieu de son palais et de sa cour
MILIEUSongeons qu'il [Louis XIV] n'établit partout la religion au dehors que parce qu'il la fait régner au dedans et au milieu de son coeur
MILIEUElle croissait au milieu des bénédictions de tous les peuples
MILIEUNous vîmes dans cette princesse, au milieu des alarmes d'une mère, la foi d'une chrétienne
MILIEUEn exposant au milieu des plus grands hasards de la guerre une vie aussi précieuse et aussi nécessaire que la vôtre
MILIEUDieu menace les peuples qui altèrent la religion qu'il a établie, de se retirer du milieu d'eux et par là de les livrer aux guerres civiles
MILITAIREL'ordre et la discipline militaire s'augmentaient avec les armées
MILITAIREPuisque, pour notre malheur, ce qu'il y a de plus fatal à la vie humaine, c'est-à-dire l'art militaire, est en même temps ce qu'elle a de plus ingénieux et de plus habile
MILLIEROn le trouva [le comte des Fontaines] parmi ces milliers de morts [à Rocroy] dont l'Espagne sent encore la perte
MILLIONUn million qu'elle retira du duché de Réthelois servit à multiplier ses bonnes oeuvres
MINISTÈREIl [un magistrat ambitieux] change en une souplesse de cour le rigide et inexorable ministère de la justice
MINISTÈRELe grand cardinal de Richelieu achevait son glorieux ministère, et finissait tout ensemble une vie pleine de merveilles
MINISTREVoici ce qu'elle écrit au ministre de ses charités
MINISTREUn théologien enseigné de Dieu, un prédicateur apostolique, ministre, non de la lettre, mais de l'esprit de l'Évangile
MINISTREÎle éternellement mémorable par les conférences de deux grands ministres
MINISTREDe tous les ministres, le cardinal Mazarin, plus nécessaire et plus important, fut le seul dont le crédit se soutint
MINISTRELes sages ministres des cours étrangères, qui le trouvent [Louis XIV] aussi convaincant dans ses discours que redoutable par ses armes
MINORITÉDieu lui avait donné cette indomptable valeur pour le salut de la France, durant la minorité d'un roi de quatre ans
MIRACULEUSEMENTUn trône indignement renversé et miraculeusement rétabli
MIRACULEUX, EUSEÉtait-ce [la Fronde] comme un travail de la France prête à enfanter le règne miraculeux de Louis ?
MIRERLe moindre rayon de beauté que l'âme y aperçoit [dans le corps] suffit pour l'arrêter ; elle se mire pour ainsi parler, et se considère dans ce corps
MISÉRABLEIl n'y a rien de plus éclatant [que la gloire], ni qui fasse plus de bruit parmi les hommes, et tout ensemble il n'y a rien de plus misérable ni de plus pauvre
MISÈREContrainte de paraître au monde, et d'étaler, pour ainsi dire, à la France même et au Louvre où elle était née avec tant de gloire, toute l'étendue de sa misère
MISÈREÊtre promptement délivré des misères de cette vie
MISÈREToutes les extrémités des choses humaines la félicité sans bornes, aussi bien que les misères
MISÉRICORDEQue restait-il à une âme.... déchue de toutes les grâces ?... il restait la souveraine misère et la souveraine miséricorde
MODEUn Dieu qu'on fait à sa mode, aussi patient, aussi insensible que nos passions le demandent, n'incommode pas
MODEPendant que le parlement d'Angleterre songe à congédier l'armée, cette armée toute indépendante réforme elle-même à sa mode le parlement.... et se rend maîtresse de tout
MODÈLEQue je consacrasse la mémoire de ses vertus, et que je vous proposasse, comme en un tableau, le modèle de sa sainte vie
MODÈLELa reine pleine de foi [lors de la maladie du Dauphin] ne se propose pas un moindre modèle que Marie : Dieu lui rend aussi son fils unique....
MODÉRATIONLa modération que le monde affecte n'étouffe pas les mouvements de la vanité ; elle ne sert qu'à les cacher
MODÉRATIONNotre ministre a fait voir à toute la terre que sa modération durant quarante ans était le fruit d'une sagesse consommée
MODÉRÉ, ÉECharles 1er, roi d'Angleterre, était juste, modéré, magnanime
MODÉRÉ, ÉESon esprit modéré ne se perdait pas dans ces vastes pensées
MODÉRÉ, ÉEAdorez donc, Ô grand roi, celui qui vous fait régner, qui vous fait vaincre, et qui vous donne dans la victoire, malgré la fierté qu'elle inspire, des sentiments si modérés
MODÉRERLa règle que donne saint Augustin est de modérer l'usage de la communion quand elle tourne en dégoût
MODESTEAvec ses amis aussi modestes que lui
MODESTERenfermé, à l'exemple de ses pères, dans les modestes emplois de la robe
MOELLEN'en est-ce pas assez pour être pénétré de crainte jusque dans la moelle des os ?
MOEURSVous ne l'avez pas [la foi].... c'est pourquoi tout tombe en ruine dans vos moeurs
MOEURSIl était prêtre par son zèle, par la gravité de ses moeurs, par l'innocence de sa vie
MOIIl est véritable que, pour pouvoir dire : je veux être content de moi-même et me suffire à moi-même, il faut aussi pouvoir dire : je me suis fait moi-même, ou plutôt, je suis de moi-même
MOINDRELa reine pleine de foi ne se propose pas un moindre modèle que Marie
MOINDREQui vit jamais paraître en cette princesse ou le moindre sentiment d'orgueil, ou le moindre air de mépris ?
MOINDREVoyez comme elle frappe cette poitrine innocente, comme elle se reproche les moindres péchés....
MOINDREElle savait de quel poids est non-seulement la moindre parole, mais le silence même des princes, et combien la médisance...
MOINEDes évêques [anglicans] qui ont anéanti eux-mêmes l'autorité de leur chaire... en condamnant ouvertement leurs prédécesseurs jusqu'à la source même de leur sacre, c'est-à-dire jusqu'au pape saint Grégoire et au saint moine Augustin son disciple et le premier apôtre de la nation anglaise
MOISSONSi cette vie est le champ fécond dans lequel nous devons semer pour la glorieuse immortalité, ne devons-nous pas désirer que ce champ soit ample et spacieux, afin que la moisson soit plus abondante ?
MOLLESSEIl ne faut point manquer à de telles grâces [l'action de Dieu sur l'âme], ni les recevoir avec mollesse
MOMENTSi l'on avait à traiter quelque grande affaire avec ce prince, on eût pu choisir de ces moments où tout était en feu autour de lui
MOMENTQuand je vois, dans une vie si réglée, tant d'heures et tant de moments comptés et alloués pour l'éternité
MOMENTVous avez perdu ces heureux moments où vous jouissiez des tendresses d'une mère...
MOMENTQuelle santé nous couvrait la mort que la reine portait dans son sein ?.... tout d'un coup on voit arriver le moment fatal où la terre n'a plus rien pour elle que des pleurs
MOMENTTout à coup on se trouve plongé dans l'abîme, sans avoir pu remarquer le fatal moment d'un insensible déclin
MOMENTQuelle dureté est semblable à la nôtre, si un accident si étrange [la mort de la duchesse d'Orléans]..., ne fait que nous étourdir pour quelques moments ?
MOMENTSi la reine en eût été crue... on eût marché droit à Londres... et cette campagne eût fini la guerre ; mais le moment fut manqué
MOMENTLe prince saura profiter de tous les moments
MOMENTDepuis ce malheureux moment tout alla en décadence
MOMENTHélas ! nous ne pouvons un moment arrêter les yeux sur la gloire de cette princesse, sans que la mort...
MOMENTQuand ils verront que dans un moment leur gloire passera à leur nom, leurs titres à leurs tombeaux, leurs biens à des ingrats
MOMENTIl paraît en un moment comme un éclair dans les pays les plus éloignés
MOMENTÀ ce moment, il [le prince mourant] étend ses soins jusqu'aux moindres de ses domestiques
MOMENTOn l'éveille à chaque moment ; car il tenait pour maxime qu'un habile capitaine peut bien être vaincu, mais qu'il ne lui est pas permis d'être surpris
MOMENTAu moment que j'ouvre la bouche pour célébrer la gloire immortelle de Louis de Bourbon, prince de Condé, je me sens également confondu....
MONARCHIEÉtudier les conseils de la divine Providence et les fatales révolutions des monarchies
MONARCHIEL'unité catholique, qui a fait fleurir durant tant de siècles l'Église et la monarchie d'Angleterre autant que les plus saintes Églises et les plus illustres monarchies du monde
MONARQUEGrande reine, je satisfais à vos plus tendres désirs, quand je célèbre ce monarque [Charles 1er]
MONASTÈREEt durant douze ans qu'elle fut dans ce monastère [de Faremoutiers], on lui voyait tant de modestie et tant de sagesse, qu'on ne savait à quoi elle était le plus propre, ou à commander, ou à obéir
MONASTIQUELa vénérable mère Françoise de la Châtre.... abbesse de Faremoutiers, que nous pouvons appeler la restauratrice de la règle de Saint-Benoît et la lumière de la vie monastique
MONDEEntendez, Ô grands de la terre ; instruisez-vous, arbitres du monde
MONDEIl [Alexandre] a souhaité de faire du bruit dans le monde durant sa vie et après sa mort
MONDEElle sut se prêter au monde avec toute la dignité que demandait sa grandeur
MONDEJe veux confondre le monde par ceux que le monde même révère le plus, par ceux qui le connaissent le mieux, et ne lui veux donner pour le convaincre que des docteurs assis sur le trône
MONDEDans ces déplorables erreurs, la princesse palatine avait les vertus que le monde admire, et qui font qu'une âme séduite s'admire elle-même
MONDEIl faut que le monde vous désabuse du monde ; ses appas ont assez d'illusions, ses faveurs assez d'inconstance, ses rebuts assez d'amertume
MONDEReconnaissez ici le monde, reconnaissez ses maux toujours plus réels que ses biens
MONDEL'un [amour] est l'amour de soi-même poussé jusqu'au mépris de Dieu, c'est ce qui fait la vie ancienne et la vie du monde ; l'autre....
MONSTRUEUX, EUSEComme il [Cromwell] eut aperçu que, dans ce mélange infini de sectes, le plaisir de dogmatiser était le charme qui possédait les esprits, il sut si bien les concilier par là, qu'il fit un corps redoutable de cet assemblage monstrueux
MONTAGNEQuelque avantage que prenne un ennemi habile autant que hardi, et dans quelque affreuse montagne qu'il se retranche
MONTAGNECes hautes montagnes, dont la cime, au-dessus des nues et des tempêtes, trouve la sérénité dans sa hauteur et ne perd aucun rayon de la lumière qui l'environne
MONTRERÇ'a été dans notre siècle un grand spectacle de voir dans le même temps et dans les mêmes campagnes ces deux hommes [Condé et Turenne].... comme si Dieu, dont souvent, selon l'Écriture, la sagesse se joue dans l'univers, eût voulu nous les montrer en toutes les formes, et nous montrer ensemble tout ce qu'il peut faire des hommes
MONTRERPendant que la magnanime et intrépide régente était obligée à montrer le roi enfant aux provinces
MONTREREn remerciant ses médecins : voilà, dit-il [Condé mourant], mes vrais médecins ; il montrait les ecclésiastiques dont il écoutait les avis
MONTRERIl fallait montrer partout, et à l'Allemagne comme à la France, le défenseur intrépide que Dieu nous donnait
MONTRERPar les soins d'un si grand roi, la France n'est plus qu'une forteresse qui montre de tous côtés un front redoutable
MONTRERIl faut bien que je me fasse à moi cette violence [de parler des outrages faits à la majesté royale], puisque je ne puis montrer qu'à ce prix la constance de la reine
MONTRERMontrons dans un prince admiré de tout l'univers que ce qui fait les héros....
MONTRERQue s'il [l'esprit d'indocilité et d'hérésie] s'est montré tout entier à l'Angleterre, et si sa malignité s'y est déclarée sans réserve
MONTRERLa reine se montre le ferme soutien de l'État
MONUMENTEt vous, ne viendrez-vous pas à ce triste monument, vous, dis-je, qu'il a bien voulu mettre au rang de ses amis ? tous ensemble.... environnez ce tombeau
MONUMENTQui pourrait assez exprimer le zèle dont elle brûlait pour le rétablissement de cette foi [catholicisme] dans le royaume d'Angleterre, où l'on en conserve encore tant de précieux monuments ?
MONUMENTIl dit en scellant la révocation du fameux édit de Nantes, qu'après ce triomphe de la foi et un si beau monument de la piété du roi, il ne se souciait plus....
MOQUEUR, EUSEPeu s'en faut qu'elle ne s'emporte jusqu'à la dérision, qui est le dernier excès et comme le triomphe de l'orgueil, et qu'elle ne se trouve parmi ces moqueurs dont le jugement est si proche, selon la parole du sage
MORT, MORTEIl [le comte de Fontaines] fut trouvé parmi ces milliers de morts dont l'Espagne sent encore la perte
MORT, MORTEAttendons-nous que Dieu ressuscite des morts pour nous instruire ? il n'est point nécessaire que les morts reviennent ni que quelqu'un sorte du tombeau ; ce qui entre aujourd'hui dans le tombeau doit suffire pour nous convertir
MORTQuel est notre aveuglement, si, toujours avançant vers notre fin, et plutôt mourants que vivants, nous attendons les derniers soupirs, pour prendre des sentiments que la seule pensée de la mort devrait nous inspirer à tous les moments de la vie !
MORTAu lieu de déplorer la mort des autres, grand prince, dorénavant je veux apprendre de vous à rendre la mienne sainte
MORTLa mort se déclare ; on ne tente plus de remèdes contre ses funestes attaques
MORTAu lieu de l'histoire d'une belle vie, nous sommes réduits à faire l'histoire d'une admirable mais triste mort
MORTEt dans les tourments inouïs de sa dernière maladie.... elle n'a eu à se repentir que d'avoir une seule fois souhaité une mort plus douce
MORTSi j'allais (ah ! plutôt la mort), si j'allais vous enseigner quelque erreur, je verrais tout mon auditoire se révolter contre moi
MORTGens du monde, vous ne pensez pas à ces horribles profanations [de la messe] ; à la mort, vous y penserez avec confusion et saisissement
MORTUn tel homme voyant approcher la mort.... lui montre lui-même l'endroit où elle doit frapper : Ô mort, lui dit-il d'un visage ferme, tu ne me feras aucun mal.... achève donc, Ô mort favorable, et rends-moi bientôt à mon maître
MORTSans menacer, sans avertir, la mort se fait sentir tout entière dès le premier coup
MORTIl s'affaiblissait, ce grand prince, mais la mort cachait ses approches
MORTLa grandeur et la gloire ! pourrons-nous encore entendre ces noms dans ce triomphe de la mort ?
MORTElle se trouve toute vive et tout entière entre les bras de la mort, sans l'avoir presque envisagée
MORTLa voilà, malgré ce grand coeur, cette princesse si admirée et si chérie ! la voilà telle que la mort nous l'a faite !
MORTJe veux, dans un seul malheur, déplorer toutes les calamités du genre humain, et, dans une seule mort, faire voir la mort et le néant de toutes les grandeurs humaines
MORTEL, ELLELa mort ne l'a point changé, si ce n'est qu'une immortelle beauté a pris la place d'une beauté changeante et mortelle
MORTEL, ELLETout est vain en l'homme, si nous regardons le cours de sa vie mortelle ; mais tout est précieux si nous contemplons le terme où elle aboutit
MORTEL, ELLEPourquoi m'es-tu donné, ô corps mortel, fardeau accablant....
MORTEL, ELLESurtout, mortels, désabusez-vous de la pensée dont vous vous flattez, qu'après une longue vie la mort vous sera plus douce et plus facile
MORTEL, ELLEÔ vanité, ô néant, ô mortels ignorants de leurs destinées
MORTEL, ELLEEt vous vous attachez à ce corps, et vous bâtissez sur ces ruines, et vous contractez avec ce mortel une amitié immortelle !
MORTEL, ELLEChrétien, tu sais trop la distinction des péchés véniels d'avec les mortels
MORTEL, ELLELa gloire, qu'y a-t-il pour les chrétiens de plus pernicieux ou de plus mortel ?
MORTEL, ELLEVous croyez donc que les déplaisirs et les plus mortelles douleurs ne se cachent pas sous la pourpre ?
MORTIFICATIONL'âme délivrée par ses réflexions de la captivité des sens, et détachée de son corps par la mortification
MORTIFIÉ, ÉEUn chrétien n'est jamais vivant sur la terre, parce qu'il y est toujours mortifié, et que la mortification est un essai, un apprentissage, un commencement de la mort
MORTIFIERPlût à Dieu que, touché d'un si saint exemple, je mortifie mes membres mortels !
MORTUAIREEt ce coeur qui n'a jamais vécu que pour lui, se réveille, tout poudre qu'il est, et devient sensible, même sous ce drap mortuaire, au nom d'un époux si cher
MOTSaint Grégoire de Nazianze a dit ce beau mot du grand saint Basile : Il était prêtre, dit-il, avant même que d'être prêtre
MOURANT, ANTEIl était aussi vivant par l'esprit que mourant par le corps
MOURANT, ANTEQuel est notre aveuglement, si, toujours avançant vers notre fin et plutôt mourants que vivants....

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