L'oeuvre Sermons de Jacques-Bénigne BOSSUET

Ecrit par Jacques-Bénigne BOSSUET

Date : 1659-1673

Citations de "Sermons"

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PAIR, AIREÔ homme puissant et superbe, qui pensiez par votre grandeur vous être tiré du pair
PAIXRéconcilions-nous, faisons notre paix avec la vérité, que nous haïssons injustement
PAIX[Les pécheurs] éloignés du séjour de paix et de tranquillité immuable
PANÉGYRIQUELa folle éloquence du siècle, quand elle veut élever quelque valeureux capitaine, dit qu'il a parcouru les provinces moins par ses pas que par ses victoires ; les panégyriques sont pleins de semblables discours
PAPEIl [saint Bernard] regardait dans le pape seul ce qu'il y avait de plus grand dans l'un et l'autre Testament : un Abraham, un Melchisedech, un Moïse, un Aaron, un saint Pierre, en un mot Jésus-Christ même
PARACLETDe là vient qu'il [Jésus] disait à ses saints apôtres : Si je ne m'en retourne à mon Père, l'Esprit paraclet ne descendra pas
PARADEOn fait parade du luxe jusque dans l'église, et on le mène en triomphe aux yeux de Dieu même
PARADELa plupart de leurs belles sentences [des sages du monde] ne sont dites que par parade et par une gravité affectée
PARADISÔ Dieu, que peuvent-elles [les intelligences angéliques] trouver en ce monde, que peut produire cette terre ingrate qui soit capable d'y attirer ces glorieux citoyens du paradis ?
PARAFÉ, ÉE, ou PARAPHÉ, ÉERappelez en votre mémoire vos dangereux commerces, et écoutez Tertullien qui vous dit : Prenez garde que ces lettres que vous avez écrites ne soient produites un jour contre vous, signées et paraphées de la main des anges
PARAFER ou PARAPHEROn paraphe les écritures, de peur qu'on ne puisse en supposer d'autres
PARLANT, ANTETels devraient être les prédicateurs ; il faudrait que tout fût parlant et résonnant en eux
PARMIQuels charmes, quel agrément et quelle douceur trouvent ces esprits bienheureux [les anges] à se mêler parmi nos faiblesses, et à prendre part dans nos prières ?
PAROICette attache est la paroi mitoyenne entre tous les coeurs
PARTAGETrois conditions admirables de cette dette sacrée [la charité fraternelle] qui feront le partage de ce discours
PARTAGEÔ hommes, quels que vous soyez, et quelque sort qui vous soit échu par l'ordre de Dieu dans le grand partage qu'il a fait du monde
PARTAGEL'Église entre en partage de cette gloire [de Marie mère de Dieu]
PARTAGERecherchons.... d'où vient que le Fils de Dieu fait ses plus chères délices d'un coeur virginal.... c'est à cause qu'un coeur virginal se donne à lui sans partage
PARTAGERCes terres et ces seigneuries qu'il [un riche] avait ramassées avec tant de joie, se partageront en mille mains
PARTIALITÉSire, Votre Majesté éteindra dans tous ses États les nouvelles partialités
PARTICULIER, ÈREIl [Jésus-Christ] a conquis par son sang, et rassemblé par sa foi, et policé par son Évangile un peuple particulier, recueilli de tous les autres peuples du monde
PARTIEQue signifie ce commerce [avec le monde] ? il est bien aisé de s'entendre.... c'est y entretenir ses intelligences, c'est y avoir ses parties liées, c'est être de ces intrigues malicieuses, de ces cabales de libertinage
PARTIELa comédie ne serait pas moins bien jouée, quand je serais demeuré derrière le théâtre [quand je ne serais pas né] ; ma partie est bien petite en ce monde
PASLe premier pas que nous devons faire pour nous renouveler en Notre-Seigneur, c'est de détruire en nous le péché, cette rouille invétérée de notre nature
PASPécheur.... veux-tu pas restituer ce bien mal acquis ? veux-tu pas enfin mettre quelques bornes à cette vie débauchée et licencieuse ? veux-tu pas bannir de ton coeur l'envie qui le ronge ?
PASSEREt, le monarque du monde [l'homme] étant surmonté par ce superbe vainqueur [Satan], tout le monde passa sous ses lois
PASSERD'où vient cette inclination naturelle, si contraire à notre première institution, sinon de la contagion du premier péché, par laquelle la source des hommes étant infectée, la corruption nous est passée en nature ?
PASSERQu'est-ce à dire, mes frères ? quels sont ces fleuves de Babylone ? saint Augustin nous l'expliquera : les fleuves de Babylone, dit-il, c'est tout ce qu'on aime et qui passe
PASSERIls [les démons] voient qu'étant leurs inférieurs par nature, nous les passons par la grâce
PASSERElle [la sagesse divine] a fait les fleurs des champs, qui se passent du matin au soir
PATIENCEConsidérons que le silence de patience dans les afflictions, les souffrances et les contradictions est une des choses les plus difficiles à pratiquer de la morale chrétienne
PATIENCEAttendez en paix et avec patience, que Dieu vous manifeste sa volonté par mon ministère
PÂTIRAvez-vous de la peine à pâtir dans vos traverses, envisagez Jésus-Christ
PAUVREIl est venu dans le monde une certaine bienséance imaginaire.... qui nous fait de nouvelles nécessités.... de là, messieurs, il est arrivé, le croirez-vous, si je vous le dis ? de là, dis-je, il est arrivé, qu'on peut être pauvre sans manquer de rien
PAUVRETÉEncore qu'ils [les riches] voient tous les jours non tant des pauvres et des misérables, que la misère elle-même et la pauvreté en personne, pleurante et gémissante à leur porte
PAYERJérusalem, qui n'as payé mes bienfaits que d'ingratitude
PECCAVIEt ne me dites pas : je ne sens point cette peine [la douleur de la rechute], je me confesse toujours avec la même facilité, je dis mon peccavi de la même manière
PÉCHÉDès que nous sommes si malheureux que d'être tout à fait d'accord avec nos péchés
PÉCHÉLe péché est un mouvement de la volonté de l'homme contre les ordres suprêmes de la sainte volonté de Dieu
PÉCHERQuiconque pèche en un seul article, viole l'autorité de tous les autres
PÉLAGIEN, GIENNELes pélagiens, ne comprenant point cette vérité [que la nature est corrompue], ne pouvaient souffrir que l'on leur parlât de ce péché d'origine avec lequel nous naissons, et disaient que cela allait à l'outrage de la nature, qui est l'oeuvre des mains de Dieu
PENCHANTLe jour décline, le soleil est sur son penchant
PENDRELe Fils de Dieu a été pendu à la croix
PÉNITENCELa pénitence n'est autre chose qu'une sainte indignation contre soi-même
PÉNITENCEÔ pénitence impénitente ! ô pénitence toute criminelle et toute infectée de l'amour du monde !
PÉNITENCELe sacrement de la pénitence est un échange mystérieux qui se fait, par la bonté de Dieu, de la peine éternelle en une temporelle
PÉNITENT, ENTEUn pénitent est un homme pensif et attentif à son âme
PENSERNous savons qu'elle [la reine régente] a toujours imité Dieu, dont elle porte sur le front le caractère ; elle a toujours pensé des pensées de paix
PENSERDes enfants qui se pensent libres, lorsqu'échappés de la maison paternelle, ils courent sans savoir où ils vont
PÉPINIÈREL'habitude vicieuse ne s'éteint pas, encore que le péché cesse ; elle demeure dans nos coeurs comme une pépinière de nouveaux péchés
PERCERUn cri qui perce les oreilles
PERDRENe nous perdons pas, chrétiens, dans ces hautes spéculations
PERDREQuel esprit ne se perdrait dans la contemplation de tant de merveilles ?
PERDU, UEQui ne sait que Madeleine la pénitente a été sa fidèle et sa bien-aimée [de Jésus].... qu'il laisse tout le troupeau dans le désert pour courir après sa brebis perdue
PERDU, UEIl [l'amour] nous sollicitera de nous jeter à corps perdu sur cet aimable mort [Jésus], et de nous envelopper avec lui dans son drap mortuaire
PERFECTIONNERDemandons à Dieu humblement quel est ce dessein, quel est ce mystère : pourquoi a-t-il ordonné que la force [vertu] se perfectionne dans l'infirmité [le péché] ?
PERSÉCUTANT, ANTEAh ! te trouverons-nous toujours partout, ô vérité persécutante ?
PERSONNAGEQue faites-vous, grand homme d'affaires, homme qui êtes de tous les secrets, et sans lequel cette grande comédie du monde manquerait d'un personnage nécessaire ?
PERSONNEIl [Dieu] ne veut pas que personne périsse
PERSONNELLEMENTChrétiens, quiconque sent en lui-même que c'est son vice qu'on attaque, doit croire que c'est à lui personnellement que s'adresse tout le discours [du prédicateur]
PERTEÔ homme, ne te trompe pas.... les pertes et les ruines entrent par trop d'endroits dans la fortune des hommes pour pouvoir être arrêtées de toutes parts
PESERPesons davantage sur cette parole
PESTILENT, ENTEIl [Satan] ressemble à une vapeur pestilente qui se coule au milieu de l'air par une contagion insensible et imperceptible à nos sens
PETIT, ITENotre orgueil aveugle, nous remplissant de nous-mêmes, nous érige en de petits dieux ; eh bien ! ô superbe, ô petit dieu, voici le grand Dieu vivant qui s'abaisse pour te confondre
PEUT-ÊTREJe regarde ma postérité et mon nom. - Mais peut-être que ta postérité n'en jouira pas. - Mais peut-être aussi qu'elle en jouira. - Et tant de sueur, et tant de travaux, et tant de crimes, et tant d'injustices, sans pouvoir arracher de la fortune, à laquelle tu te dévoues, qu'un misérable peut-être !
PHILOSOPHIEEt comment puis-je me fier à toi, ô pauvre philosophie ? que vois-je dans tes écoles, que des contentions inutiles qui ne seront jamais terminées ? on y forme des doutes, mais on n'y prononce point de décisions
PIÈCEIl n'y a personne qui ne voie que l'homme est un composé de pièces très inégales, qui ont leur fort et leur faible
PIÈCELes Juifs se faisaient de la croix une pièce de raillerie
PIÈCEÔ âme, console-toi : si ce divin architecte.... laisse tomber pièce à pièce ce vieux bâtiment de ton corps....
PIEDRendez compte de votre dépense, qui vous sera allouée dans ce jugement [de Dieu], non sur le pied de vos convoitises.... mais sur les règles de la modestie
PIERRENotre âme est un trésor caché, c'est un or très fin dans de la boue ; c'est une pierre précieuse parmi les ordures
PIERRERIESCeux qui ne se connaissent pas en pierreries sont trompés par le moindre éclat
PIERREUX, EUSEIl y a des terres sèches et pierreuses où la parole tombe inutilement ; mais il y a des champs fertiles où elle fructifie au centuple
PIEUSEMENTL'apôtre saint Paul a prononcé que tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ souffriront persécution
PIEUX, EUSELes trois pieuses Maries étant accourues dès le grand matin pour chercher leur bon maître [Jésus] dans ce lit de mort
PINACLEIl [Satan] transporte le Fils de Dieu sur le pinacle du temple
PIQUERIls [les Juifs] m'ont, dit-il [Jéhovah], piqué de jalousie, en adorant ceux qui n'étaient pas dieux
PIRELes pires des ennemis, disait sagement cet ancien [Quinte-Curce], ce sont les flatteurs, et j'ajoute avec assurance que les pires de tous les flatteurs ce sont les plaisirs
PISTERevenons à notre sujet, et continuons à suivre la piste de l'aversion que nous avons pour la vérité et pour ses règles immuables
PLACEIl fallait à la justice divine un nombre infini de victimes ; elle voulait voir onze cent mille hommes couchés sur la place, dans le siége d'une seule ville [de Jérusalem par Titus]
PLACEÀ qui veut fortement les choses, nul obstacle n'est invincible ; un génie appliqué perce tout, se fait faire place, arrive enfin à son but
PLAINDREComme ceux qui courent le même péril se plaignent les uns les autres par une expérience sensible de leurs communes disgrâces
PLAIRECeux, dit-il [le concile d'Elvire], qui retomberont dans leurs premiers crimes après le remède de la pénitence, il nous a plu qu'on ne leur permît pas de se jouer encore une fois de la communion
PLAIREIl faudrait être aveugle pour ne pas voir qu'il y a une puissance occulte et terrible qui se plaît de renverser les desseins des hommes
PLAISIRElles [les grandes fortunes] ne prennent pas plaisir qu'on remarque leur défaut
PLÂTRERElle [une femme mondaine] se plâtre, elle se farde, elle se déguise, elle se donne de fausses couleurs
PLAUSIBLECeux qui s'étaient endormis dans leurs péchés à l'abri de leurs excuses vainement plausibles
PLEIGEJoignons-nous ensemble, mes frères, et faisons quelque chose à la décharge de ce pleige innocent et charitable [Jésus se chargeant des péchés du monde]
PLEURDans ces gouffres [de l'enfer], des feux dévorants, des grincements de dents, un pleur éternel, un feu qui ne s'éteint pas, un ver qui ne meurt pas
PLEUVOIRLui [Dieu] qui fait luire son soleil sur les bons et sur les mauvais, et qui pleut sur les justes et sur les injustes
PLOMBIl faut attendre les occasions, qui ne marchent qu'à pas de plomb
PLUMEIl faut passer la plume sur l'écriture que nous avons faite, ou bien déchirer le papier
PLUMEPie II, qui avait autrefois prêté sa plume à ce concile [de Bâle]
POINTCes grands astres ne nous semblent qu'un petit point, tant nous les mettons loin de nous !
POINTELa pointe du plaisir s'émousse par la souffrance
POLICELa police céleste avec laquelle Dieu régit les hommes l'oblige à leur faire connaître qu'il déteste infiniment le péché
POLITIQUEIl n'appartenait qu'au Sauveur et à la politique du ciel de nous bâtir une ville qui fût véritablement la ville des pauvres
PORTEQuand ce divin Esprit frappe à la porte du coeur, pour s'y faire entendre en qualité de docteur et de maître
PORTÉENous voyons les nourrices et les mères s'abaisser pour se mettre à la portée de leurs petits enfants
PORTERSachez que je vous porte toutes dans mon sein et dans mes entrailles ; vous m'êtes toutes présentes à l'esprit jour et nuit
PORTERLe péché en général porte séparation d'avec Dieu, et attache très intime avec la créature
PORTERIl ne faut pas trouver étrange, si, Jésus leur prêchant [aux Juifs] ce qu'il avait appris au sein de son père, ils se portent à la dernière fureur et se résolvent de le mettre à mort
POSITIF, IVELes lois que nous appelons positives sont faites ou pour confirmer, ou pour expliquer, ou enfin pour perfectionner les lumières de la nature
POSSÉDEROn [dans les cloîtres] est sensible aux moindres commodités qui manquent ; on ne veut rien posséder, mais on veut tout avoir
POTLe moindre déchet leur est de conséquence [aux pauvres] ; dans un triste ménage, un pot cassé est une perte considérable
POUSSÉ, ÉEN'irrite pas l'ardeur inconsidérée de ceux qui, poussés d'un zèle indiscret, voudraient arracher ces mauvaises herbes [l'ivraie mêlée au blé]
POUSSERCette recrue continuelle du genre humain, je veux dire les enfants qui naissent, à mesure qu'ils croissent et qu'ils s'avancent, semblent nous pousser de l'épaule, et nous dire : retirez-vous, c'est maintenant notre tour
POUSSERIl faut pousser ce désir avec toute la pureté de la nouveauté chrétienne
POUSSERAutant que ce grand arbre s'était poussé en haut, autant semblait-il avoir jeté en bas de fortes et profondes racines
PRATIQUEPour mettre en pratique ce commandement [faire du bien à ses ennemis]
PRÉCIPITÉ, ÉEJe vous laisse à penser si une liberté précipitée jusqu'au voisinage du vice ne s'emportera bientôt jusqu'à la licence
PRÉCIPITÉ, ÉECette humeur curieuse et précipitée fait que ce qu'on ne voit pas on le devine
PRÉCIPITERPrécipiter les affaires, c'est le propre de la faiblesse, qui est contrainte de s'empresser dans l'exécution de ses desseins
PRÉCIPITERMon Dieu.... je veux apprendre.... à voir et non à deviner, à ne précipiter pas mon jugement, mais à attendre le vôtre
PRÉDESTINER....Que nous allions jouir avec Dieu de ce grand et éternel renouvellement qu'il a prédestiné à ses serviteurs
PRÉDICATEURVoici un grand mystère que je vous annonce : oui, mes frères, c'est aux auditeurs de faire les prédicateurs, ce ne sont pas les prédicateurs qui se font eux-mêmes
PREMIER, IÈRENotre mère ève est la première qui a péché
PRENDRELe sage, disaient les stoïciens, est invulnérable et inaccessible à toute sorte de maux.... il est lui-même sa félicité ; c'est le prendre d'un ton bien haut pour des hommes faibles et mortels
PRENDRECeux qui vivent dans les plaisirs.... ne prennent rien sérieusement
PRENDREJésus-Christ leur dit : Vous voulez me tuer, méchants que vous êtes, parce que mon discours ne prend point en vous
PRÉOCCUPATIONNotre aveuglement sera sans remède, si nous ne déracinons ces deux maux extrêmes qui nous empêchent de voir : la préoccupation dans l'esprit, et une crainte secrète dans la volonté qui nous fait appréhender la lumière
PRÉOCCUPÉ, ÉELes vérités évangéliques, si hautes, si majestueuses, si impénétrables, si contraires au sens humain et à la raison préoccupée
PRÉSENT, ENTEIl n'est point de poison plus présent ni de peste plus pénétrante
PRESSELa presse est dans les églises durant cette sainte quarantaine
PRESSESentence sur sentence, ajournement sur ajournement, pour vous appeler devant Dieu et devant sa chambre de justice ; écoutez avec quelle presse il vous parle par son prophète....
PRESSEMENTCe Dieu, qui est si fort éloigné de nous par toutes ses autres qualités, entre avec nous en société, s'égale et se mesure avec nous par les tendresses de son amour, par les pressements de sa miséricorde, qui attire à soi notre coeur
PRESSERJe laisse Jésus-Christ sur le Thabor, pour arrêter ma vue sur un autre objet qui nous presse plus fortement à la pénitence
PRESSERVoyez ces nouveaux convertis, avec quel zèle ils vendent leurs biens, et comme ils se pressent autour des apôtres
PRESSOIRJésus-Christ s'afflige et se trouble, il sue sang et eau, il se plaint d'être délaissé ; il ne trouve point de consolation ; tel est, messieurs, un Jésus sous l'effroyable pressoir de la justice divine
PRESTANCELe vulgaire appelle majesté une certaine prestance et une pompe extérieure qui l'éblouit ; mais les sages savent bien comprendre que la majesté est un éclat qui rejaillit principalement de la justice
PRIS, ISEVenez et ouvrez les yeux, et voyez les liens cachés dans lesquels votre coeur est pris
PRISEIl [Dieu] veut qu'on anéantisse [en soi] tout ce qui n'est pas lui ; et, pour ce qui est de lui-même, il se cache cependant, et ne donne presque point de prise sur lui-même
PRISEPlus une chose est réunie en elle-même, plus elle approche de l'immutabilité ; l'unité ne donne point de prise sur elle, elle s'entretient également partout
PROCÈSTout confesser, afin que Dieu pardonne, et qu'il n'entre pas en procès avec nous
PROCÈSC'est ici que ces innocents [les apôtres persécutés] font le procès à leurs propres juges, qu'ils effrayent ceux qui les menacent....
PROCHAIN, AINELes Juifs, qui voulaient bien avouer qu'ils devaient de l'amour à leurs prochains, mais qui ne pouvaient demeurer d'accord qu'ils dussent rien à leurs ennemis
PROFESSERIls professent de connaître Dieu, et ils le ruinent par leurs oeuvres
PROFONDÉMENTLes caractères [d'un livre] en sont assez grands et visibles.... on a employé le fer et la violence, pour les graver profondément sur le corps de Jésus-Christ crucifié
PROFONDEURDieu à qui nos profondeurs sont ouvertes
PROMESSESaint Thomas, traitant de la nature du voeu, établit cette différence entre le commandement et la promesse, que le commandement règle et détermine ce que les autres doivent faire à notre égard ; et la promesse, au contraire, ce que nous devons faire à l'égard des autres
PROMETTRECelui qui promet quelque chose s'est déjà, en quelque sorte, dessaisi lui-même, en s'ôtant la liberté d'en disposer d'une autre manière
PROMETTREIls promettaient beaucoup dans l'exercice, ils ont plié d'abord dans le combat
PROSTERNEMENTLes cilices, les prosternements, les gémissements et le pain des larmes, le renoncement à tous les plaisirs même les plus innocents, étaient l'exercice des saints pénitents
PUBLIC, IQUEParaissez donc, ô vérité sainte, faites la censure publique des mauvaises moeurs
PUÉRIL, ILEParmi les vices puérils, il n'y a personne qui ne voie que le plus puéril de tous, c'est l'honneur que nous mettons dans les choses vaines
PUISSANT, ANTENous sommes nés, tous tant que nous sommes, dans une puissante inclination de faire ce qu'il nous plaît
PUNISSABLELa loi, par son équité, a deux grands effets : ou elle dirige ceux qui obéissent, ou elle rend punissables ceux qui se révoltent
PURGERDe même que le vin nouveau chasse tout ce qui lui est étranger et se purge lui-même par sa propre force....
QUEQu'est-ce que l'homme, ô grand Dieu, que vous en faites état et que vous en avez souvenance ?
QUERELLEVoyez les apôtres du Fils de Dieu ; autrefois ils étaient toujours en querelle au sujet de la primauté
QUIQui prendrait garde au vent de si près, jamais il ne sèmerait
QUIChacun y est en action, qui à bâtir, qui à l'agriculture, qui....
QUICONQUEQuiconque ne résiste pas à ses volontés, il est injuste au prochain
QUICONQUEQuiconque n'est pas d'accord avec la règle, elle les repousse et les condamne ; quiconque vient se heurter contre cette rectitude inflexible, il faut qu'elle les rompe et les brise
QUINTESSENCEEn cet état [la complaisance pour nous-mêmes], bien loin de mépriser la vaine gloire, au contraire nous en séparons pour nous le plus délicat et le plus exquis... et tirons, pour ainsi dire, l'esprit et la quintessence de cet agréable poison
QUITTERCelui qui reçoit la grâce, à qui l'on quitte toutes ses dettes
RACHETERNul ne peut se racheter lui-même, ni rendre à Dieu le prix de son âme
RACINEChaque petite parcelle du bien que nous possédons tenant dans le fond du coeur par sa racine particulière
RAMASSERJésus ramasse ses forces épuisées
RAMASSERAussitôt que celui qui sait le secret vous le fait considérer [un jeu d'optique] par le point de vue, aussitôt, les lignes se ramassant, la confusion se démêle
RAMASSERIl ne faut pas nous imaginer que nous avons évité cette maladie, quand nous avons méprisé l'estime des hommes ; car c'est alors que, nous renfermant et nous ramassant en nous-mêmes, nous sommes ordinairement encore plus livrés à notre amour-propre
RAMOLLISSANT, ANTENous avons traité diligemment ce riche cruel ; que d'huiles ramollissantes, que de fomentations nous avons mises sur ce coeur !
RANGVous voyez qu'il [Jésus-Christ] met en même rang sa résurrection et sa mort
RAPIDITÉComme il n'y a point de fontaine dont la course soit si tranquille, à laquelle on ne fasse prendre par la résistance la rapidité d'un torrent
RAPPORTERC'est autre chose de s'entremettre près d'un monarque.... autre chose d'être établi par le prince même pour lui rapporter toutes les requêtes
RASSURERPour le rassurer [le pécheur] de cette crainte
RATUREQue vous servira d'avoir tant écrit dans ce livre [une grande vie], d'en avoir rempli toutes les pages en beaux caractères, puisque enfin une seule rature doit tout effacer ? encore une rature laisserait-elle quelques traces, du moins, d'elle-même ; au lieu que ce dernier moment [la mort], qui effacera d'un seul trait toute votre vie, s'ira perdre lui-même avec tout le reste dans ce gouffre du néant
RAVAGEANT, ANTECes armes ravageantes et détruisantes
RAVAGEURConsidérez les César et les Alexandre, et tous ces autres ravageurs de provinces que nous appelons conquérants ; Dieu ne les envoie sur la terre que dans sa fureur
RAVALERPuisque, pour abattre l'arrogance humaine, il ne suffisait pas que le Fils de Dieu descendît du ciel en la terre, si sa majesté ne se ravalait jusqu'à la pauvreté d'une étable
RAVILIRCelui qui se ravilit par ses vices au-dessous des derniers esclaves
RAVIRCette face autrefois si majestueuse [de Jésus], qui ravissait en admiration le ciel et la terre
RECHARGEÔ Seigneur, que vous me pressez ! encore une nouvelle recharge : la fin est venue, la fin est venue
RECHERCHERPour rechercher cette vérité jusque dans sa source
RÉCIPROQUEMENTLa convoitise l'empêche [le chrétien] de faire tout le bien qu'il voudrait ; réciproquement, il empêche la convoitise de faire tout le mal qu'elle désire
RÉCOLLECTIONIl faut être libre de toute inquiétude, de toute passion forte ; en un mot, il faut un silence et une récollection parfaite pour entendre intérieurement la voix de Dieu
RÉCOLLIGÉ, ÉEÉtablissez en vous-mêmes le silence, inspirez-le dans les autres, et croyez que c'est l'élément de votre perfection d'être retirées, intérieures et récolligées
RECONNAÎTREChrétiens, que répondrons-nous à ce reproche ? il est juste, reconnaissons-le
RECONNAÎTREJe reconnais avoir reçu.... Puisque vous reconnaissez ce défaut être une source de discorde
RECONNAÎTREQue dirai-je donc pour vous arrêter ?... qu'il [Dieu] vous fera mourir d'une mort soudaine, sans avoir le loisir de vous reconnaître ?
RECRUELes hommes étant destinés pour réparer les ruines que l'orgueil de Satan a faites dans le ciel, c'est une sage dispensation d'envoyer les anges à notre secours, afin qu'ils travaillent eux-mêmes aux recrues de leurs légions, en ramassant cette nouvelle milice qui doit rendre leurs troupes complètes
RECRUECette recrue continuelle du genre humain, je veux dire les enfants qui naissent, à mesure qu'ils croissent et qu'ils s'avancent, semblent nous pousser de l'épaule et nous dire : retirez-vous
RECTIFIERSi vous savez rencontrer le point par où il faut regarder les choses, toutes les inégalités se rectifieront, et vous ne verrez que sagesse où vous n'imaginiez que désordre
RÉFLÉCHIRIl [Jésus] se cache encore en lui-même [dans le sein de Marie], mais il se réfléchit sur saint Jean [dans le sein d'Élisabeth]
REFLEURI, IECette amitié, autrefois éteinte, maintenant refleurie et ressuscitée, se souvenant du premier malheur, jette de plus profondes racines
RÉFLEXIONIl est véritable que qui ôte à l'esprit la réflexion, lui ôte toute sa force
REFLUXJusqu'à ce que nous aimions celui [Dieu] qui peut seul par sa dignité nous arracher à nous-mêmes, nous n'aimerons que nous-mêmes ; la source de notre amitié pourra bien, en quelque sorte, couler sur les autres, mais elle aura toujours son reflux sur nous
REFUGEDans cette inconstance des choses humaines.... celui-là me semble heureux qui peut avoir un refuge
REGARDLa pénitence a deux regards : elle regarde la vie passée et elle s'afflige et elle gémit d'avoir offensé un Dieu si bon ; elle regarde les occasions où son intégrité a tant de fois fait naufrage....
REGIMBERLorsque vous ne faites que secouer le mors et regimber contre toutes les lois, sans vouloir souffrir ni qu'on vous retienne, ni qu'on vous enseigne, ni qu'on vous conduise
RÉGIMEOui, créature chérie, homme que Dieu a fait à sa ressemblance, tu devais être spirituel même dans le corps, parce que ce corps que Dieu t'a donné devait être régi par l'esprit.... mais ô changement déplorable ! la chair a pris le régime, et l'âme est devenue toute corporelle
RÉGNANT, ANTEC'est de là [les grandes fortunes] que naissent ces péchés régnants, qui ne se contentent pas qu'on les souffre ni même qu'on les excuse, mais qui veulent encore qu'on les applaudisse
RÈGNELes méchants et les impies qui ont leur règne sur la terre
REINESi la justice est la reine des vertus morales, elle ne doit point paraître seule
REJETERLe grand pontife [Jésus-Christ] nous a absous ; il a voulu lui-même être rejeté, afin que par lui nous fussions reçus
RÉJOUIRComme le Seigneur s'est réjoui vous accroissant, vous bénissant, vous faisant du bien, il se réjouira de la même sorte en vous ruinant, en vous ravageant, en vous accablant
RÉJOUIRLaissons, laissons réjouir le monde, et ne lui envions pas sa prospérité
RELÂCHERAyez affaire à de pauvres gens chargés d'une grande famille, souvent vous les trouverez droits, modérés, capables de relâcher pour la paix et d'une facile composition
RELÂCHERLa prospérité a attiré les pertes, la grandeur est venue, et la discipline s'est relâchée
RELÂCHEREt ce qu'il leur prescrit d'user de prudence, sachez et entendez, ô pécheurs, que ce n'est pas pour les faire relâcher à cette condescendance molle et languissante que votre coeur insensible et impénitent exige d'eux
RELÉGUÉ, ÉELes méchants et les impies, qui ont leur règne sur la terre, seront honteusement relégués aux ténèbres extérieures
RELEVÉ, ÉESa mine relevée [de Salomon] le faisait aimer ; mais sa justice le faisait craindre
RELEVÉ, ÉELes sectateurs de Platon et de Pythagore, qui, du commun consentement de tout le monde, sont ceux qui de tous les philosophes ont eu les connaissances les plus relevées
RELEVEREt vous, lorsque, tentée de relever par quelque parure cette modestie qui commence à vous paraître trop nue
RELIGIONTous les Juifs y étaient accourus [à Jérusalem], afin de célébrer la pâque selon leur coutume ; or chacun sait la religion de ce peuple pour toutes ses cérémonies
REMERCIERAttribuer le bon succès à sa propre force, se remercier soi-même de ses bonnes oeuvres
REMETTREPour remettre mes sens étonnés
REMIS, ISEQui ne sait ; par expérience, que toutes les actions de respect demandent une contenance remise et posée ?
REMUERIl [Satan] remue le ciel et la terre pour susciter des ennemis à Dieu
REMUERCet homme de grand secours qui n'épargne ni le saint ni le profane pour entrer dans nos desseins, qui sait remuer les intérêts et les passions, ces deux grands ressorts de la vie humaine
REMUERSi les vérités de pratique ne sont souvent remuées, souvent amenées à notre vue, elles perdent l'habitude de se présenter et cessent par conséquent d'éclairer
REMUEREntrons plus avant dans ces ressorts secrets et imperceptibles qui font remuer le coeur humain
REMUERC'est en quoi ces spectacles [du théâtre] sont à craindre, parce que le coeur apprend insensiblement à se remuer de bonne foi
REMUERSi on lève ces empêchements [la difficulté et la crainte], nos inclinations corrompues commencent à se remuer et à se produire
REMUERSire, vous savez les besoins de vos peuples.... il se remue pour Votre Majesté quelque chose d'illustre et de grand, et qui passe la destinée des rois vos prédécesseurs
RENFERMERÉcoutez-le [Jésus-Christ], et regardez ce divin maître dans son Évangile, dans lequel il s'est lui-même renfermé
RENOMMERSaint Paul enseigna aux prédicateurs qu'ils doivent s'étudier non à se faire renommer par leur éloquence....
RENOUERCent fois on tente et cent fois on quitte, on rompt et on renoue bientôt avec les plaisirs
RENOUVELERDe sorte qu'il y a cette différence entre les saints qui sont dans le ciel et les saints qui sont sur la terre : les saints qui sont dans le ciel sont des hommes renouvelés, les saints qui sont sur la terre sont des hommes qui se renouvellent
RENVERSERC'est cette douleur [de la pénitence] qui a apaisé Dieu sur les Ninivites.... Dieu les menaçait de les renverser, et ils se sont renversés eux-mêmes, en détruisant par les fondements toutes leurs inclinations corrompues
RENVIERC'est là [dans les grandes fortunes] que la convoitise va tous les jours se subtilisant et renviant sur soi-même
RÉPARERL'amour du Père par lequel il a voulu réparer les hommes
RÉPARERC'est une maxime établie que le bien nous coûte plus que le mal, et que c'est un ouvrage plus laborieux de se réparer que de se perdre
REPENTANCENe dédaignons pas la bonté de Dieu qui nous attend à repentance depuis longtemps
REPLÂTRERJe ne me contente pas d'un changement léger et superficiel [de l'âme] ; il n'est pas ici question de replâtrer seulement cet édifice, je veux qu'on retouche jusqu'aux fondements
REPLÂTRER.. ne vous contentez pas de replâtrer où il faut toucher jusqu'aux fondements
REPRENDREUne amitié qui a pu se reprendre malgré les obstacles
REPRÉSENTERIl [saint Jean-Chrysostome] nous représente deux villes dont l'une ne soit composée que de riches, l'autre n'ait que des pauvres dans son enceinte
REPRÉSENTERIl [l'esprit] s'avance témérairement ; il juge avant que de connaître ; il n'attend pas que les choses se découvrent et se représentent comme d'elles-mêmes
RÉPUGNERLa justice divine, qui semble dormir et oublier les pécheurs, leur répugnant, pour ainsi dire, de toute elle-même
RÉSERVÉ, ÉELes prédicateurs doivent être réservés sur les louanges
RÉSOLUTIF, IVELa véritable prudence n'est pas seulement considérée, mais encore tranchante et résolutive
RESPECTNous savons bien nous contraindre devant les personnes de respect
RESSEMBLERCette majesté infinie [de Dieu], toute resserrée en elle-même, cachée dans ses propres lumières, séparée de toutes choses par sa propre étendue, qui ne ressemble pas les grandeurs humaines où il y a toujours quelque faible
RESSERRERC'est alors, disons-nous, que le coeur, qui se resserre dans l'inquiétude du besoin, reprendra sa liberté tout entière dans la commodité et dans l'aisance
RESSORTVoici ce qui décide en dernier ressort la difficulté
RESSORTCet asile que vous vous préparez contre la fortune est encore de son ressort
RESTREINDRECe désir se restreint à ceux qui nous plaisent
RETIRERLa maladie se joue de nos corps : là elle étend, là elle retire
RETOURCette importune [l'inquiétude] s'attache à vous jusque dans votre cabinet et dans votre lit, où elle vous fait faire cent tours et retours
RETOURDans le déclin et sur le retour, la force commence à manquer
RETRAITEEsprit humain.... tu as des conduites si enveloppées, des retraites si profondes et si tortueuses....
RETRANCHERIl [l'amour-propre] se dédommage, en petits détails, des sacrifices qu'il a faits en gros ; il se retranche dans un meuble, dans un habit, un livre, un rien qu'on n'oserait nommer
RÉUSSIRIl en réussira [du châtiment des mauvais anges] cette utilité, que ces esprits malfaisants, malgré la haine qu'ils ont contre nous, profiteront à notre salut
RÉVÉREMMENTLes hommes sont accoutumés, il y a longtemps, à manquer au respect qu'ils doivent à Dieu, et à traiter peu révéremment les choses sacrées
REVERSJuges aveugles et précipités, que n'attendez-vous la fin du combat avant d'adjuger la victoire ? viendra le revers de la main de Dieu, qui brisera comme un verre, qui fera évanouir en fumée toute ces grandeurs que vous admirez
REVÊTIRMesdames, revêtez-vous de ces sentiments
RIDEAUTertullien a dit : Le temps est comme un grand voile et un grand rideau qui est étendu devant l'éternité et qui nous la couvre
RIENQue peut rechercher un rien comme moi, que des biens proportionnés au peu qu'il est ?
RISLe sage n'a jamais parlé avec plus de sens que lorsqu'il a dit dans l'Ecclésiaste, qu'il réputait le ris une erreur, et que la joie était une tromperie
ROCHETant qu'une fontaine se conserve dans son canal, telle qu'elle est sortie de la roche qui lui a donné sa naissance
RÔDERLes Écritures nous le dépeignent [Satan] comme un ennemi toujours vigilant qui rôde sans cesse aux environs, pour tâcher de nous dévorer
ROMPREIl faut penser, chrétiens, que nous étions nés pour ne mourir pas ; et, si notre crime nous a séparés de cette source de vie immortelle, il n'a pas tellement rompu les canaux par lesquels elle coulait avec abondance....
ROMPREJ'ai fait quelques efforts pour me relever ; efforts inutiles qui m'ont rompu et ne m'ont pas soulagé
RONDEURElle [la sagesse de Dieu] qui a compté les étoiles, qui a borné l'étendue du ciel dans une rondeur finie
ROTURIER, IÈREQu'on ne méprise plus la pauvreté et qu'on ne la traite plus de roturière ; il est vrai qu'elle était de la lie du peuple ; mais le roi de gloire l'ayant épousée, il l'a ennoblie par cette alliance
ROUERComme les magistrats, après avoir fait rouer quelques malfaiteurs, ordonnent que l'on exposera en plusieurs endroits écartés, sur les grands chemins, leurs membres écartelés, pour faire frayeur aux autres scélérats
ROUILLELe péché, cette rouille invétérée de notre nature
ROULERLe soleil roule dans les cieux d'un mouvement éternel
RUDEQu'on ne dise donc plus que l'obéissance est rude ; au contraire, ce qui est rude, c'est d'être livré à soi-même et à ses désirs
RUERLe loup, prêt à se ruer sur la bergerie, voit les bergers armés et les chiens en garde ; tout affamé qu'il est, il se retire pour cette fois
RUGIRIls [de saints pénitents] allaient chercher les lieux solitaires pour donner un cours plus libre à leur douleur ; on les entendait non gémir, mais hurler et rugir dans les déserts
RUINEIls [les anges rebelles] n'ont plus voulu reconnaître Dieu ; et, quittant cette première bonté, qui n'était pas moins l'appui nécessaire de leur bonheur que le seul fondement de leur être, tout est allé en ruine
RUINELes pertes et les ruines entrent par trop d'endroits dans la fortune des hommes pour pouvoir être arrêtées de toutes parts
RUINÉ, ÉECette ville pompeuse [une ville toute composée de riches], sans avoir besoin d'autres ennemis, tomberait enfin par elle-même, ruinée par son opulence
RUINERTu es assez furieux pour te prendre à Dieu, à sa providence, de toutes les bizarreries d'un jeu excessif qui te ruine
RUMINERLes manichéens.... inféraient qu'il y avait un principe commun de tout mal, un souverain mal, pour ainsi parler, un dieu méchant dont tout le plaisir est de nuire, ruminant toujours en soi-même quelque dessein tragique et funeste
RUMINERruminez en vos esprits ce petit mot d'Origène : ne croyez pas qu'il suffise de s'être renouvelé une fois, il faut renouveler la nouveauté même
SABLONPendant que nous multiplions nos iniquités par-dessus les sablons de la mer
SACERDOCEJésus, vivant éternellement, a un sacerdoce éternel ; c'est pourquoi il peut toujours sauver ceux qui s'approchent de Dieu par lui
SACRIFICATEURCe lieu si caché [le saint des saints, dans le temple de Jérusalem], si impénétrable, était ouvert une fois l'année ; mais il n'était ouvert que rarement et à une seule personne, qui était le grand sacrificateur
SACRILÉGEVotre corps, en l'état où Dieu l'a mis, ne peut plus être violé sans sacrilége
SACRISTINELe Saint-Esprit étant descendu en nous pour y demeurer comme dans son temple, la gardienne de ce temple c'est la chasteté, elle en est, dit Tertullien, la sacristine
SAGESSELe ciel n'est pas plus élevé par-dessus la terre, que les conseils de la sagesse divine le sont par-dessus les opinions et les maximes de notre prudence
SAIN, AINENulle créature n'est heureuse, si elle n'est saine ; et c'est la même chose à l'égard de l'âme : qu'elle soit heureuse et qu'elle soit saine
SALUTAIREJésus laisse la joie au monde comme un présent qu'il estime peu ; et le partage de ses enfants, c'est une salutaire tristesse qui ne veut point être consolée par les plaisirs
SANCTIFIERLes moyens que nous donne l'Écriture pour sanctifier la grandeur par un bon usage
SANGLes larmes que saint Augustin appelle si élégamment le sang de l'âme
SANGSi le sang des veaux et des boucs rendait accessible le saint des saints, bien qu'une loi si rigoureuse en fermât l'entrée, le sang de l'homme-Dieu, Jésus-Christ n'ouvrira-t-il pas le sanctuaire ?
SAPIENCEJésus-Christ étant le Verbe, et la raison, et la sapience du Père
SATELLITELa faim, qui, suivie de ses deux satellites, la rage et le désespoir [dans Jérusalem assiégée]....
SATISFACTIONFaites sentir aux pécheurs l'horreur du crime qu'ils ont commis, par quelque satisfaction convenable, et tâchez par là de les retenir dans la voie de perdition dans laquelle ils se précipitent
SATISFACTOIREIl faut peser la condition sous laquelle Dieu oublie nos crimes et se réconcilie avec nous ; c'est à charge que nous subirons quelque peine satisfactoire, pour reconnaître ce que nous devons à la justice infinie
SCELLÉ, ÉECyprien, renouvelé par la grâce, voit ses doutes se dissiper ; ce qui était auparavant scellé pour lui, s'ouvrir devant lui
SCELLERIls ont scellé de leur sang les vérités qu'ils ont annoncées
SCEPTREQue cette couronne d'épines vous est convenable [Jésus-Christ] ! que ce sceptre fragile est bien dans vos mains !
SCULPTEURTertullien disait autrefois aux sculpteurs qui fabriquaient les idoles : tu es coupable du crime d'adorer les idoles, toi qui es cause qu'on les peut adorer
SELaissons, laissons réjouir le monde, et ne lui envions pas sa prospérité
SECet homme qui s'est pensé perdre dans une intrigue dangereuse
SEAveugles qui ne voient pas que c'est par la même lumière que le soleil se montre lui-même, et tous les autres objets !
SECeux qui s'aiment eux-mêmes et leurs plaisirs
SECOUERLa maladie se joue de nos corps : là elle étend, là elle retire, là elle relâche, là elle engourdit ; là elle cloue un corps perclus et immobile, là elle le secoue tout entier par des tremblements
SECOURANT, ANTEPoussons encore plus loin, et voyons la faiblesse de cette amitié [l'amitié humaine], lorsqu'elle semble le plus secourante
SECOURIROu ils [les amis] se détachent par intérêt, ou ils nous quittent par faiblesse, ou ils nous secourent à contre-temps, selon leur humeur et non pas selon nos besoins
SECOURSVoyons ce qu'il faut attendre de ceux [les amis] qui semblent les plus assurés : faiblesse, méconnaissance, secours en parole, abandonnement en effet
SECRETLe Saint-Esprit dit que Dieu oublie les péchés, qu'il ne les impute pas, qu'il les couvre ; il dit aussi qu'il les lave, qu'il les éloigne de nous et qu'il les efface ; pour entendre le secret de ces expressions...
SÉDITIEUX, EUSEConservez à la raison cet air de commandement avec lequel elle est née ; cette majesté intérieure qui modère les passions, qui tient les sens dans le devoir, qui calme par son aspect tous les mouvements séditieux
SÉDITIONDans les séditions populaires, un homme qui saura ménager avec art les esprits de la populace irritée, lui fera aisément tourner sa fureur contre ceux auxquels on pensait le moins
SÉDUIREÔ anges inconsidérés, vous vous êtes soulevés contre Dieu.... l'honneur de votre nature qui vous a enflés, ces belles lumières par lesquelles vous vous êtes séduits
SEMBLERNous nous semblons insensés les uns aux autres, disait autrefois saint Jérôme
SEMERQue pour les aumônes que vous aurez semées en ce monde, il [le Sauveur] vous rende en la vie future la moisson abondante qu'il vous a promise
SENSIl ne tombe pas sous le sens qu'on puisse haïr la vérité prise en elle-même
SENTEURÔ le sacrifice agréable, ô l'hostie de bonne senteur !
SENTIMENTNe soyons pas de ceux qui pensent diminuer la gloire de Dieu et de Jésus-Christ, quand ils prennent de hauts sentiments de la sainte Vierge et des saints
SÉPARÉ, ÉEUne terre inconnue et déserte, séparée de bien loin du commerce et de la société des hommes
SÉPULCREOn enveloppe presque de même façon ceux qui naissent et ceux qui sont morts : un berceau a quelque idée d'un sépulcre ; et c'est la marque de notre mortalité qu'on nous ensevelisse en naissant
SERPENTQu'est-il nécessaire de vous raconter plus au long l'histoire de nos malheurs ? vous savez assez que le premier homme, séduit par les infidèles conseils de ce serpent frauduleux, voulut faire une funeste épreuve de sa liberté
SERRÉ, ÉEVoyez comme la vertu est contrainte de marcher dans des voies serrées ; on la méprise, on l'accable
SERVITEURTel est le conseil de Dieu, et la sage économie que ce grand père de famille a établie dans sa maison : il a voulu avoir des serviteurs vigilants et perpétuellement attentifs
SERVITUDECe monde, si vain et si fragile, est trompeur, ingrat, plein de trahisons ; ô combien dure est sa servitude !
SIOn se réjouit de ce qu'on pourra faire bonne chère en toute licence : plus de jeûnes, plus d'austérités ; si peu de soin que nous avons peut-être apporté durant ce carême à réprimer le désordre de nos appétits, nous nous en relâcherons tout à fait
SIÉGECette partie de l'âme [de Jésus-Christ] en laquelle il [le Saint-Esprit] a mis son siége, gardera toujours sa sérénité, malgré les tempêtes qui grondent au-dessous
SIÉGEN'est-ce pas que le front est le siége de la pudeur ?
SIMPLICITÉComme si notre vaine pompe et notre grandeur artificielle pourraient donner quelque envie à celui qui possède tout dans l'immense simplicité de son essence
SIMPLICITÉJe ne crains point d'assurer que, pour bien régler notre conscience sur la plupart des devoirs du christianisme, la simplicité et la bonne foi sont de grands docteurs
SINCÈRELa fortune, trompeuse entre toute autre chose, est du moins sincère en ceci, qu'elle ne nous cache pas ses tromperies
SINONCette montagne mystérieuse où [Jésus], ne daignant parler aux riches sinon pour foudroyer leur orgueil....
SINONAprès quoi il ne me reste plus autre chose à faire, sinon de m'écrier avec le prophète....
SOCIÉTÉC'est ici qu'il faut vous apprendre, par la sainte société que nous avons avec les saints anges, que notre origine est céleste
SOIFSaint Grégoire a raison de dire qu'il [Dieu] a fait que nous ayons soif de lui, et qu'il reçoit comme un bienfait, quand nous lui donnons occasion de nous bien faire
SOLIDETout ce qui paraît de plus solide [dans le monde] n'est qu'une figure qui passe quand on en veut jouir, qu'une ombre fugitive qui disparaît
SOMMERJe vous veux sommer de votre parole, et vous faire souvenir de ce que vous avez fait devant cet autel
SONDERDieu, qui sonde les coeurs
SONGEQue quitte-t-on en quittant le monde ? ce que quitte celui qui, à son réveil, sort d'un songe plein d'inquiétudes ?
SORTENous aurions raison de lui dire : Seigneur, vous me donnez une règle à laquelle je ne puis me joindre, dont je ne puis pas même approcher ; aussi n'en est-il pas de la sorte
SORTIRNous sortons de la prière, non plus tranquilles ni plus résignés à la volonté de Dieu, ni plus fervents pour sa sainte loi, mais plus ardents et plus échauffés pour les choses de la terre
SOUFFLEROn lui arrache [à Jésus] les cheveux et la barbe ; il ne dit mot, il ne souffle pas
SOUFFLETEROn le veut lier [Jésus], il présente les mains ; on le veut souffleter, il tend les joues
SOUFFRANT, ANTELe Dieu que nous adorons n'est pas le Dieu des marcionites, un Dieu qui ne punit pas, souffrant jusqu'au mépris, et indulgent jusqu'à la faiblesse
SOUFFRIRPuisqu'il est essentiel à Dieu d'être simple et indivisible, sa substance ne souffre point de partage
SOÛLERIl le fallait de la sorte, afin que le Fils de Dieu fût soûlé d'opprobres, comme l'avait prédit le prophète
SOÛLERÔ justice divine, tu as voulu des supplices, en voilà ; soûle ta vengeance ; voilà assez de sang, assez de carnage
SOÛLERJeux sanglants et dignes de bêtes farouches, où ils [les Romains] soûlaient leurs faux dieux de spectacles barbares et de sang humain
SOUMIS, ISECes plaintes respectueuses qu'une douleur soumise répand devant Dieu pour les faire mourir à ses pieds
SOUPIRANT, ANTEÔ union de deux coeurs qui ne veulent plus être qu'un ! ô coeurs soupirants après l'unité !
SOUPIRERQue la terre ne nous tienne plus.... et jouissons, par un vol généreux, de la bienheureuse liberté à laquelle nos âmes soupirent
SOUSCRIRESur toutes ces choses, disent-ils, nous-mêmes, ici présents, nous faisons un pacte avec vous, et nous l'écrivons ; et nos lévites et nos prêtres y souscrivent
SOUSSIGNERNous, disent-ils, présents personnellement, les écrivons et les soussignons [des conditions], et y obligeons nous et les nôtres
SOUTENIRParis, dont on ne peut abaisser l'orgueil, dont la vanité se soutient toujours malgré tant de choses qui la devraient déprimer....
SOUVENANCEQu'est-ce que l'homme, ô grand Dieu, que vous en faites état et que vous en avez souvenance ?
SPÉCIFIQUECes propriétés spécifiques des choses sont comme des bornes qui leur sont données pour empêcher qu'elles ne soient confondues
SPÉCIFIQUESi nous savons entendre l'état du malade et la nature de la maladie, nous verrons que c'était [la mort de Jésus-Christ] le remède proposé et, s'il m'est permis de parler ainsi, le spécifique infaillible
SPIRITUEL, ELLEHé ! dites-moi, chères âmes, sont-elles [les personnes qui aiment à se répandre au dehors] pour l'ordinaire bien spirituelles et filles d'oraison, si elles ne sont recueillies ?
SPIRITUELLEMENTQuiconque hait la vérité et les lois immuables qu'elle nous donne, il tue spirituellement la justice et la sagesse éternelle qui est venue nous les apprendre
SQUELETTEÀ voir ce prédicateur si exténué [saint Jean-Baptiste], ce squelette, cet homme qui n'a point de corps, dont le cri néanmoins est si perçant
SUBROGERJésus-Christ, se retirant de ce monde, subroge les prêtres en sa place
SUBROGEREn vain le genre humain, effrayé par le sentiment de son crime, cherche des victimes pour les subroger en sa place
SUBSISTERLes fondateurs d'ordres, en établissant l'esprit de retraite, ont prévu que la dévotion et l'esprit d'oraison ne pouvaient subsister sans le silence
SUBTIL, ILECette fuite et cette course insensible du temps n'est qu'une subtile imposture pour nous mener insensiblement au dernier jour
SUBTIL, ILETout ce qu'il y a de meilleur en nous tourne et dégénère en excès ; les simples sont grossiers, les subtils sont présomptueux
SUCCÈSLe juste n'ayant point d'action, du moins au sentiment des hommes du monde, il ne faut pas s'étonner, fidèles, si les grands succès ne sont pas pour lui
SUITELes riches, je ne crains point de le dire, en cette qualité de riches, étant de la suite du monde, n'y sont soufferts [dans l'Église] que par tolérance
SUITEQue si vous voulez savoir quelle part peut avoir l'éloquence dans les discours chrétiens, saint Augustin vous dira qu'il ne lui est pas permis de paraître qu'à la suite de la sagesse
SUIVRELes siècles qui suivront verront.... Comme s'il eût dit à saint Pierre, ou plutôt, en sa personne, aux fidèles qui devaient suivre....
SUIVRELa seconde vérité que je suis obligé de vous expliquer, et qui suit évidemment de celle que j'ai déjà établie
SUPÉRIEUR, EUREOn critique, on censure, on contrôle toutes choses ; la supérieure même n'est pas exempte d'être sur le tapis ; l'on blâme sa conduite et sa manière d'agir
SUPPLANTATEURAprès qu'Ésaü aura joui quelque temps de son droit d'aînesse, Jacob emportera la bénédiction paternelle ; il demeurera le seul et véritable supplantateur, comme son nom le lui promettait
SURMONTÉ, ÉELà [dans la crèche où Jésus naquit] sont les terreurs surmontées, et là les douceurs méprisées
SURMONTÉ, ÉEQuand sa bonté [de Dieu], surmontée par la multitude des crimes, est devenue implacable
SURMONTERElle [la volonté] s'enveloppe elle-même dans son propre ouvrage, comme un ver à soie ; et, si les lacets dont elle s'entoure semblent de soie par leur agrément, ils ne laissent pas toutefois de surmonter le fer par leur dureté
SUSCEPTIBLEC'est un vice de l'esprit humain, non-seulement d'être susceptible des impressions étrangères, mais encore de s'embarrasser dans ses propres imaginations
SUSPENDU, UECette soif qui n'est jamais rassasiée, ces désirs toujours suspendus qui courent éternellement sans rien prendre
SYMPHONIEIl [Nabuchodonosor] érige sa magnifique statue.... il étourdit tous les sens par le bruit de sa symphonie et par celui des acclamations qu'on fait autour d'elle
TABLEAUQuand je considère en moi-même la disposition des choses humaines confuse, inégale, irrégulière, je la compare souvent à certains tableaux que l'on montre assez ordinairement dans les bibliothèques des curieux comme un jeu de la perspective ; la première vue ne vous montre que des traits informes....
TACHELe péché a cela de propre, qu'il imprime une tache à l'âme qui va défigurant en elle toute sa beauté
TAILLÉ, ÉEIl veut [Jésus] que son sépulcre soit honorable.... il est situé au milieu d'un jardin, taillé tout nouvellement dans le roc
TANTCette comparaison [de Dieu punissant les Juifs par Titus] avec un magistrat qui fait rouer des malfaiteurs, vous fait horreur ; tant y a que Dieu s'est comporté à peu près de même
TEINTUREDieu [au jugement dernier] imprimera sur nos fronts une marque éternelle d'ignominie.... Ô mes frères, que la teinture de cette honte, si je puis parler de la sorte, sera inhérente alors !
TEINTURELes choses humaines ne sont pas encore si désespérées que les vices, qui ne sont que vices, qui montrent toute leur laideur sans aucune teinture d'honnêteté, soient honorés dans le monde
TEL, ELLEEn tel état que nous serons morts, en cet état immuable nous serons représentés au grand jour de Dieu
TEL, ELLEIls [les anges déchus] sont tombés à un tel point de misère, que de s'adonner à séduire les hommes
TÉMOINParle maintenant, ô ma conscience, je te rends la parole et la liberté ; c'est le premier témoin qu'il faut ouïr contre ce criminel, c'est-à-dire nous-mêmes contre nous-mêmes
TEMPÉRATUREUne température de corps sujette, comme la nôtre, à toutes les incommodités de la vie et à la nécessité de la mort
TENDREIls [les premiers chrétiens] sont fermes dans les périls, mais ils sont tendres à aimer leurs frères
TENDRESSECette première tendresse d'une conscience innocente, ah ! que vous l'avez endurcie ! la pénitence, la communion, vous avez appris à les profaner
TENIRUn homme de bien ne sera pas étonné dans les approches de la mort ; son âme ne tient presque plus à rien, elle est déjà comme détachée de ce corps mortel
TERMEVous devez enfanter un homme ; et cet homme que vous devez enfanter, et à qui vous devez donner une vie nouvelle, c'est vous-même ; votre heure est venue, vous êtes à terme
TERRECes grands édifices que l'effort d'une main ennemie ou le poids des années ont portés par terre
TÊTEVous verriez avec horreur et tremblement ce que fait dans les grandes places l'oubli de Dieu et cette terrible pensée de n'avoir rien sur sa tête
TÊTEQuand vous verrez, mes frères, l'iniquité qui lève la tête au milieu même du temple de Dieu
THÉÂTREFaisant de l'Évangile un assemblage monstrueux de vrai et de faux, et de nous-mêmes un personnage de théâtre qui n'a que des actions empruntées, et à qui rien ne convient que ce qu'il paraît
THÉÂTREJe ne suis rien ; un si petit intervalle [de vie] n'est pas capable de me distinguer du néant ; on ne m'a envoyé que pour faire nombre ; encore n'avait-on que faire de moi ; et la pièce n'en aurait pas été moins jouée, quand je serais demeuré derrière le théâtre
TOMBERCes délicats à qui la moindre peine fait tomber le courage
TOMBERLe maître de l'éloquence, accusant un gouverneur de province d'avoir fait crucifier un Romain, représente cette action comme la plus noire et la plus furieuse qui puisse tomber dans l'esprit d'un homme
TONNERCelui-là sera d'un naturel doux, ennemi du trouble et de l'injustice : tonnez tant qu'il vous plaira, ô divin Sauveur, contre les rapines et les violences, il applaudira à votre doctrine
TONNERREJe veux suivre l'Écriture de mot à mot et de parole à parole ; il ne faut point que l'homme parle, et je ne veux pas ici contrefaire la voix de Dieu, ni imiter le tonnerre
TORRENTComme il n'y a point de fontaine dont la course soit si tranquille, à laquelle on ne fasse prendre par la résistance la rapidité d'un torrent
TORTUEUX, EUSEEsprit humain, abîme infini.... tu as des conduites si enveloppées, des retraites si profondes et si tortueuses....
TORTUEUX, EUSELe chemin de la justice n'est pas de ces chemins tortueux qui ressemblent à des labyrinthes où on craint toujours de se perdre
TOUCHECes impatiences d'un Dieu qui te cherche [âme pécheresse], ces touches pressantes d'un Dieu qui te trouve
TOUCHÉ, ÉEUn instrument bien touché peut exciter les passions
TOURNERCette âme a bu les plaisirs du siècle, et, la tête lui ayant tourné, elle est tombée d'une grande chute
TOURNERQuiconque pense invoquer Dieu en un autre nom qu'en celui de notre Seigneur Jésus-Christ, sa prière lui tourne à damnation
TOURNERPuis [les démons] se tournant aux saints anges : hé bien.... est-ce que nous sommes seuls ?
TOUT, TOUTELa justice divine, qui semble dormir et oublier les pécheurs, leur répugnant, pour ainsi dire, de toute elle-même
TOUT, TOUTECela est du tout admirable
TOUT, TOUTEIl a plu à Dieu de se faire aimer ; et comme il a vu la nature humaine toute de glace pour lui, toute de flamme pour d'autres objets....
TOUT, TOUTEPourquoi ne songez-vous pas qu'il [Dieu] est tout vue, tout ouïe, tout intelligence
TRACEQue servent tant de questions, sinon à nous faire perdre, parmi des détours infinis, la trace toute droite de la vérité ?
TRAGÉDIEL'homme est celui des animaux qui est le plus né pour la concorde, et l'homme est celui des animaux où l'inimitié et la haine font de plus sanglantes tragédies
TRAÎNANT, ANTEAinsi nous allons toujours tirant après nous cette longue chaîne traînante de notre espérance
TRAITCe pauvre malade tourmenté d'une fièvre ardente avale du vin à longs traits
TRAITIl leur fallait [aux martyrs] des roues et des chevalets, il leur fallait des ongles de fer pour marquer leur corps de ces traits sanglants qui les rendaient semblables à Jésus-Christ crucifié
TRAITOn ne trouve pas aisément des traits qui nous représentent au vif des émotions si violentes ; et, si la peinture y a de la peine, l'éloquence ne s'y trouve pas moins empêchée
TRAITCette raillerie maligne, ce trait que vous lancez en passant
TRAITERPour traiter une maladie, il faut premièrement en connaître les principes et la nature ; ensuite....
TRAITERCe superbe [Satan], ayant entrepris de traiter d'égal avec Dieu
TRAMEIl a coupé ma trame dès le commencement de mes jours
TRANCHERLa vie est si précipitée dans sa course qu'à peine avons-nous pris les premières teintures des connaissances que nous recherchons, que la mort inopinément tranche le cours de nos études par une fatale et irrévocable sentence
TRANCHERMa dernière partie, que je tranche en un mot, parce que ce n'est que la suite des deux précédentes
TRANSPORTC'est un don [la justification du pécheur] que le Père a fait à son Fils, et ce Fils miséricordieux nous le cède ; il veut que nous jouissions de son droit ; nous l'avons de lui par transport
TRAVAILQuand on entend les cris d'une femme en travail qui sont médiocres et languissants, on dit : elle n'accouche pas encore....
TRAVAILLERCelui-là qui se plaint qu'il travaille trop, s'il était délivré de cet embarras, ne pourrait souffrir son repos
TRAVAILLERIl [Jésus] va, au péril de sa vie, chercher sa brebis égarée, il la rapporte sur ses épaules, parce que, errant de çà et de là, elle s'était extrêmement travaillée
TRAVAILLERSi bien que les plus sages, après que cette première ardeur qui donne l'agrément aux choses du monde est un peu ralentie par le temps, s'étonnent le plus souvent de s'être si fort travaillés pour rien
TRAVERSAbstenez-vous de dire certaines choses, quoique indifférentes et innocentes, que ces esprits mal faits prendraient de travers
TRAVERSÀ travers de ces ombres, ne découvrez-vous pas le Seigneur Jésus qui, par son sang, ouvre le sanctuaire éternel ?
TRAVERSEAi-je jamais commencé une bonne action où le péché ne se soit comme jeté à la traverse ?
TRAVERSEIl n'y a rien sur la terre ni de si bien concerté par la prudence, ni de si bien affermi par le pouvoir, qui ne soit souvent troublé et embarrassé par des événements bizarres qui se jettent à la traverse
TRIBUTC'est une loi de la nature, que ce qui est mortel doit le tribut à la mort
TRIOMPHEVous avez triomphé, ô Jésus, et vous menez en triomphe les puissances des ténèbres captives et tremblantes après votre croix
TRIOMPHEJe ne m'étonne plus si je vous vois [vous Jésus] dans le palais d'Hérode avec une contenance si ferme.... c'est que vous sentiez bien que le jour de votre crucifiement était pour vous un jour de triomphe
TRISTESSEIl faut écouter le saint apôtre, qui nous dit : il y a la tristesse du siècle, la tristesse selon le monde, et la tristesse selon Dieu
TROMPERSi nous ne faisions simplement que vivre, sans qu'il s'y mêlât quelque chose qui trompe et en fasse couler plus doucement les moments
TRONQUERLes vérités sont diminuées : diminuées dans leur pureté, parce qu'on les falsifie et on les mêle ; diminuées dans leur intégrité, parce qu'on les tronque et on les retranche
TROPHÉEÔ apôtres de Jésus-Christ, c'est vous qui êtes les vainqueurs du monde ; et voilà qu'on met à vos pieds les dépouilles du monde vaincu, ainsi qu'un trophée magnifique qu'on érige à votre victoire
TROUPEAUIl y a longtemps, ô Église, que l'on frappe sur vos pasteurs, et les troupeaux sont dispersés
TUANT, ANTELa seconde cause de son agonie [de Jésus], c'est la douleur qu'il ressent des péchés qu'il porte, douleur si tuante, si accablante, qu'elle passe infiniment l'imagination
TUTEUR, TRICENous sommes des enfants qui avons besoin d'un tuteur sévère, la difficulté ou la crainte
TYRANNIENous exerçons sur nos frères une espèce de tyrannie, nous prenons contre eux un esprit d'aigreur ou un esprit de dédain
TYRANNIQUELaissons les beaux esprits dans leurs disputes de mots, dans leur commerce de louanges qu'ils se vendent les uns aux autres à pareil prix, et dans leurs cabales tyranniques qui veulent usurper l'empire de la réputation et des lettres
UN, UNEPère saint, dit-il à son Père, gardez ceux que vous m'avez donnés.... gardez-les, dit-il, afin qu'ils soient un
UN, UNEEst-il homme.... qui soit plus aisé à mener bien loin qu'un qui espère, parce qu'il aide lui-même à se tromper ?
UNI, IELe mystère de l'Évangile, c'est l'infirmité et la force unies, la grandeur et la bassesse assemblées
UNIVERSALITÉ[Jésus-Christ] pauvre véritablement et le plus pauvre de tous les pauvres, parce que tous les pauvres ne souffrent que pour eux-mêmes, et qu'il n'y a que Jésus-Christ qui pâtisse dans toute l'universalité des misérables
UNIVERSELLEMENTDieu.... qui a gardé la famille de Noé sur un bois fragile contre la fureur inévitable des eaux universellement débordées
UTILITÉCeux auxquels saint Augustin a dit ce beau mot : Vous perdez l'utilité de vos souffrances
VACILLANT, ANTEDans cette vie nostre raison vacillante se met souvent du parti de notre coeur dépravé
VAQUEREt n'est-ce pas l'orgueil, chrétiens, qui a retiré tant de philosophes du milieu de la multitude ? nous voulons, disaient-ils, vaquer à nous-mêmes
VÉGÉTANT, ANTEAu-dessus des choses insensibles et inanimées Dieu a établi la vie végétante
VÉHÉMENT, ENTENous sommes véhéments dans tous nos désirs
VEILLANT, ANTERien n'a paru plus insupportable à l'arrogance des libertins [incrédules], que de se voir continuellement observés par cet oeil toujours veillant de la Providence divine
VENGEANCEL'ambition déréglée, la douceur cruelle de la vengeance, l'amour désordonné du plaisir
VERDURESi c'est une malice insupportable de déraciner la première verdure des champs, parce qu'elle est l'espérance de nos moissons
VÉRITÉLa vérité est une reine qui a dans le ciel son trône éternel, et le siége de son empire dans le sein de Dieu
VERMEIL, EILLESes blessures [de Jésus] toutes récentes, toutes teintes et toutes vermeilles de ce divin sang
VEXATIONEt pour la seconde table [du Décalogue] qui regarde le prochain, nous attaquons tous les jours son honneur par nos médisances, son repos par nos vexations, son bien par nos rapines....
VIANDEElle [l'âme] se jette avec avidité sur l'objet des choses créées qui se présentent à elle, espérant se rassasier ; mais ce sont viandes creuses, qui ne sont pas assez fortes
VICIEUX, EUSELes vicieux qu'il [l'honneur du monde] engendre, ne sont pas de ces vicieux abandonnés à toutes sortes d'infamies
VICISSITUDEMéditons, méditons, fidèles, cette grande et terrible vicissitude : le monde se réjouira, et vous serez tristes ; mais votre tristesse tournera en joie, et la joie du monde sera changée en un grincement de dents éternel
VICTIMELa justice divine s'élève, il [le pécheur] prend son parti contre soi-même, il confesse qu'il mérite d'être sa victime
VICTOIREQu'est-ce à dire, à votre avis, que parcourir les provinces par des victoires ? n'est-ce pas porter partout le carnage et la pillerie ?
VIEJ'entre dans la vie avec la loi d'en sortir ; je viens faire mon personnage, je viens me montrer comme les autres ; après, il faudra disparaître
VIECeux qui subsistaient par leur travail sont réduits à la honte de mendier leur vie
VIF, VIVEC'est-à-dire qu'il faut couper jusqu'au vif ; c'est-à-dire qu'il faut porter le couteau jusqu'aux inclinations les plus chères
VINLa raison une fois livrée à l'attrait des sens et prise de ce vin fumeux
VINDICATIF, IVEEn vivant de la sorte, peux-tu nier que tu ne sois choqué de Jésus ?... oui, Jésus t'est un scandale, ô vindicatif, parce qu'il a pardonné les injures
VISEROn ne peut assez admirer les moyens dont elle [la nature] se sert pour unir les mères avec leurs enfants ; car c'est le but auquel elle vise
VISITENe portez point d'envie à celles de votre sexe qui courent deçà delà dans le monde, éternellement occupées à rendre et à recevoir des visites
VITEJ'ai vu [dit l'Ecclésiaste] que l'on ne commet pas ordinairement ni la course aux plus vites, ni les affaires aux plus sages, ni la guerre aux plus courageux
VIVREVive Dieu ! ah ! j'ai pitié de votre aveuglement : je veux ôter de dessus votre dos ce fardeau qui vous accable, et mettre devant vos yeux cette vérité qui vous éclaire
VOICIJamais vous ne cesserez de prétendre ; ce que vous croyez la fin de votre course, quand vous y serez arrivés, vous ouvrira inopinément une nouvelle carrière ; la raison, messieurs, la voici : c'est que votre humeur....
VOIEJe suis touché au vif quand je considère tant d'honnêtes gens que je chéris..., marcher dans la voie des ténèbres
VOIEFaisons taire la raison humaine ; entrons dans les voies de Dieu
VOIEJe te jugerai selon tes voies, et tu sauras que je suis le Seigneur
VOILÀVoilà donc deux mortelles maladies qui affligent le genre humain : juger les autres en toute rigueur, se pardonner tout à soi-même
VOILÀLa justice que tu croyais endormie, s'est éveillée contre toi ; la voilà qui est à la porte
VOILECe pécheur, cette pécheresse, pour éviter de se cacher, tâche plutôt de cacher son crime sous le voile de la vertu
VOILERMais, hélas ! ta passion t'a voilé les yeux
VOIRNous nous voyons de trop près [pour connaître nos défauts] ; l'oeil se confond avec l'objet, et nous ne sommes pas assez détachés de nous pour nous regarder d'un regard distinct et nous voir d'une pleine vue
VOLONTÉDeux obstacles presque invincibles nous empêchent d'être les maîtres de nos volontés, l'inclination et l'habitude
VOLONTÉComme, si vous ne pouvez pas ce que vous voulez, votre volonté n'est pas satisfaite, de même, si vous ne voulez pas ce qu'il faut, votre volonté n'est pas réglée
VOLONTÉTelle est la liberté de l'homme pécheur.... qui, pour trop faire ses volontés, par une étrange contradiction de désirs, s'empêche lui-même d'être ce qu'il veut, c'est-à-dire, heureux
VOLUPTÉAfin, dit Tertullien, qu'il [Jésus] mourût rassasié pleinement de la volupté de souffrir
VOYANT, ANTESi vous ne voyez pas de témoin qui puisse vous reprocher votre lâcheté dans le monde, si vous avez tendu vos piéges si subtilement qu'ils soient imperceptibles aux regards humains, vous dites : Qui nous a vus ! vous ne comptez donc pas parmi les voyants celui qui habite aux cieux ?
VUEÉbloui d'un éclat si fort, je suis contraint de baisser la vue
VUENous perdons, en nous éloignant, le ciel de vue

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