L'oeuvre Les Caractères de Théophraste traduits du grec, avec les Caractères ou les moeurs de ce siècle de Jean de LA BRUYÈRE

Ecrit par Jean de LA BRUYÈRE

Date : 1688-1696

Citations de "Les Caractères de Théophraste traduits du grec, avec les Caractères ou les moeurs de ce siècle"

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TISSUUn tissu d'énigmes leur serait une lecture divertissante [à certains esprits amoureux d'une excessive brièveté]
TISSUCe [la tragédie] n'est pas un tissu de jolis sentiments, de déclarations tendres, d'entretiens galants, de portraits agréables, de mots doucereux
TITULAIREMettre le titulaire en possession du bénéfice Comme il n'y a pas de raison qu'une dignité tue celui qui s'en trouve revêtu.... ce n'est pas un événement fort rare à un titulaire d'enterrer son successeur
TOILETTEDans ces lieux d'un concours général où les femmes se rassemblent pour montrer une belle étoffe, et pour recueillir le fruit de leur toilette
TOLÉRERL'on tolère quelquefois dans un État un assez grand mal, mais qui détourne un million de petits maux ou d'inconvénients qui tous seraient inévitables et irrémédiables
TOMBERUne science vaine, aride, dénuée d'agrément et d'utilité, qui ne tombe point dans la conversation, qui est hors du commerce
TORDREPressez-les, tordez-les, ils dégouttent l'orgueil, l'arrogance, la présomption
TORTIl [le plénipotentiaire] fait de fausses offres, mais extraordinaires, qui donnent de la défiance et obligent de rejeter ce que l'on accepterait inutilement, qui lui sont cependant une occasion de faire des demandes exorbitantes, et mettent dans leur tort ceux qui les lui refusent
TORTIl est pénible à un homme fier de pardonner à celui qui le surprend en faute et qui se plaint de lui avec raison ; sa fierté ne s'adoucit que lorsqu'il reprend ses avantages et qu'il met l'autre dans son tort
TOUCHERIl descend du palais, et, trouvant au bas du grand degré un carrosse qu'il prend pour le sien, il se met dedans ; le cocher touche, et croit ramener son maître dans sa maison
TOUCHERC'est une faute contre la politesse que de louer immodérément en présence de ceux que vous faites chanter ou toucher un instrument, quelque autre personne qui a ces mêmes talents
TOUCHERIl n'a pas touché les meilleurs moyens de sa cause
TOUCHERIl [le public] peut regarder avec loisir ce portrait que j'ai fait de lui d'après nature, et, s'il se connaît quelques-uns des défauts que je touche, s'en corriger
TOUCHERSi vous êtes touchés de curiosité, exercez-la du moins en un sujet noble
TOUCHERS'il est ordinaire d'être vivement touché des choses rares, pourquoi le sommes-nous si peu de la vertu ?
TOUCHEREt j'ose dire que, sur les ouvrages qui traitent de choses qui les touchent de si près et où il ne s'agit que d'eux-mêmes, ils [les hommes] sont encore extrêmement difficiles à contenter
TOUROn en sait d'autres qui ont des filles devant leurs yeux, à qui ils ne peuvent pas donner une dot.... qui se refusent un tour de lit et du linge blanc....
TOURLe philosophe consume sa vie à observer les hommes.... s'il donne quelque tour à ses pensées, c'est moins par une vanité d'auteur que pour mettre une vérité qu'il a trouvée, dans tout le jour nécessaire pour faire l'impression qui doit servir à son dessein
TOURJe ne sais si l'on pourra jamais mettre dans les lettres plus d'esprit, plus de tour, plus d'agrément et plus de style que l'on n'en voit dans celles de Balzac et de Voiture
TOURNERIl se trouve des hommes qui soutiennent facilement le poids de la faveur et de l'autorité, qui se familiarisent avec leur propre grandeur, et à qui la tête ne tourne point dans les postes les plus élevés
TOUT, TOUTELa vie est courte et ennuyeuse, elle se passe toute à désirer
TOUT, TOUTELa puissance, les richesses, la violence, la flatterie, l'autorité, la faveur, tous les vents ne l'ébranlent pas
TOUT, TOUTEL'on est né quelquefois avec des moeurs faciles, de la complaisance, et tout le désir de plaire ; mais....
TOUT, TOUTEToute musique n'est pas propre à louer Dieu, et à être entendue dans le sanctuaire ; toute philosophie ne parle pas dignement de Dieu, de sa puissance, des principes de ses opérations et de ses mystères
TOUT, TOUTEEt tout Smyrne ne parlait que d'elle et d'Euphrosyne ; leur amitié passait en proverbe
TOUT, TOUTEEntre esprit et talent il y a la proportion du tout à sa partie
TOUT, TOUTEDes choses toutes opposées
TRACASSERIl aime la chambre, où il n'est ni oisif ni laborieux, où il n'agit point, où il tracasse, et dans l'équipage d'un homme qui a pris médecine
TRADUIT, ITEQuand il [un livre] est imprimé par toute l'Europe, et qu'il est traduite en plusieurs langues
TRAGIQUELe poëme tragique vous serre le coeur dès son commencement, vous laisse à peine, dans tout son progrès, la liberté de respirer et le temps de vous remettre
TRAINJe ne parle point, ô hommes ! de vos légèretés, de vos folies et de vos caprices, qui vous mettent au-dessous de la taupe et de la tortue qui vont sagement leur petit train, et qui suivent, sans varier, l'instinct de leur nature
TRAINComme elles [les dames de la cour] regorgent de train, de splendeur et de dignités, elles se délassent volontiers avec la philosophie ou la vertu
TRAÎNERTu te trompes, Philémon, si, avec ce carrosse brillant, ce grand nombre de coquins qui te suivent, et ces six bêtes qui te traînent, tu penses que l'on t'en estime davantage
TRAITERIls la tiennent [une nouvelle] de Zamet, de Ruccelay ou de Conchini, qu'ils ne connaissent point, à qui ils n'ont jamais parlé, et qu'ils traiteraient de monseigneur s'ils leur parlaient
TRANCHÉEIl dit que la ville a des endroits faibles.... et capitulera après huit jours de tranchée ouverte
TRANSCENDANT, ANTEL'on voit peu d'esprits entièrement lourds et stupides ; l'on en voit encore moins qui soient sublimes et transcendants
TRAVAILCelui qui aime le travail a assez de soi-même
TRAVAILLÉ, ÉESes vers forts et harmonieux, faits de génie, quoique travaillés avec art
TRAVERSSi ma religion était fausse, je l'avoue, voilà le piége le mieux dressé qu'il soit possible d'imaginer ; il était inévitable de ne pas donner tout au travers, et de n'y être pas pris
TRAVERSEIl y a, pour arriver aux dignités, ce qu'on appelle la grande voie ou le chemin battu ; il y a le chemin détourné ou de traverse qui est le plus court
TREMPEUne bonne tête, ou un ferme génie qui se trouve né avec cette prudence que les autres hommes cherchent vainement à acquérir, qui a fortifié la trempe de son esprit par une grande expérience
TREMPERJe n'aime pas un homme que je ne puis aborder le premier, ni saluer avant qu'il me salue, sans m'avilir à ses yeux, et sans tremper dans la bonne opinion qu'il a de lui-même
TRIBUNEVotre fils est bègue, ne le faites pas monter à la tribune ; votre fille est née pour le monde, ne l'enfermez pas parmi les vestales
TRICTRACIl [un distrait] joue au tritrac ; il demande à boire, on lui en apporte ; c'est à lui à jouer, il tient le cornet d'une main et un verre de l'autre, et, comme il a une grande soif, il avale les dés et presque le cornet, jette le verre d'eau dans le trictrac, et inonde celui contre qui il joue
TRIVIAL, ALELe manieur d'argent, l'homme d'affaires est un ours qu'on ne saurait apprivoiser.... l'homme de lettres au contraire est trivial comme une borne au coin des places ; il est vu de tous et à toute heure
TROMPERS'il y avait moins de dupes, il y aurait moins de ce qu'on appelle des hommes fins ou entendus, et de ceux qui tirent autant de vanité que de distinction d'avoir su pendant tout le cours de leur vie tromper les autres
TROMPERL'enseigne est à leur porte [des maisons de jeu] ; on y lirait presque : ici l'on trompe de bonne foi
TROMPERIl écrit une seconde lettre, et, après les avoir achevées toutes deux, il se trompe à l'adresse
TROPSi certains esprits vifs et décisifs étaient crus, ce serait encore trop que les termes pour exprimer les sentiments
TROPC'est trop contre un mari d'être coquette et dévote : une femme devrait opter
TROPUn homme habile sent s'il convient, ou s'il ennuie : il sait disparaître, le moment qui précède celui où il serait de trop quelque part
TROUPEQue faire d'Égésippe qui demande un emploi ? le mettra-t-on dans les finances ou dans les troupes ?
TROUVERIl y a une clause qui, bien entendue, lui accorde une maison du milieu de Paris, comme elle se trouve, et avec les meubles
TRUCHEMAN ou TRUCHEMENTIl n'est pas habile, mais il a une langue qui peut servir de truchement, et des pieds qui peuvent le porter d'un lieu à un autre
TULIPEVous le voyez planté, et qui a pris racine au milieu de ses tulipes et devant la solitaire.... aussi est-elle nuancée, bordée, huilée, à pièces emportées ; elle a un beau vase et un beau calice.... il la contemple, il l'admire ; Dieu et la nature sont en tout cela, ce qu'il n'admire point : il ne va pas plus loin que l'oignon de sa tulipe, qu'il ne livrerait pas pour mille écus et qu'il donnera pour rien quand les tulipes seront négligées et que les oeillets auront prévalu
TYRANNIEIl ne faut ni art ni science pour exercer la tyrannie
UN, UNELe devoir du nouvelliste est de dire : il y a un tel livre qui court, et qui est imprimé chez Cramoisy
UN, UNEUn Pamphile est plein de lui-même, ne se perd pas de vue, ne sort point de l'idée de la grandeur de ses alliances, de sa charge, de sa dignité
UN, UNEL'un [Corneille] élève, étonne, maîtrise, instruit ; l'autre [Racine] plaît, remue, touche, pénètre
UNIQUEJe ne sais s'il est permis de juger les hommes par une faute qui est unique, et si un besoin extrême, et une violente passion, ou un premier mouvement tirent à conséquence
UNIQUEMENTVous êtes homme de bien, vous ne songez ni à plaire ni à déplaire aux favoris, uniquement attaché à votre maître et à votre devoir
UNIVERSALITÉLes esprits bornés et resserrés dans leur petite sphère ne peuvent comprendre cette universalité de talents que l'on remarque quelquefois dans un même sujet
UNIVERSEL, ELLEPeut-être que moi qui existe n'existe ainsi que par la force d'une nature universelle qui a toujours été telle que nous la voyons, en remontant jusqu'à l'infinité des temps ; mais cette nature, ou elle est seulement esprit, et c'est Dieu ; ou elle est matière, et ne peut par conséquent avoir créé mon esprit
UNIVERSEL, ELLEArias a tout vu, a tout lu, il veut le persuader ainsi : c'est un homme universel, et il se donne pour tel
USAGEIl est moins rare de trouver de l'esprit que des gens qui se servent du leur, ou qui fassent valoir celui des autres et le mettent à quelque usage
USAGELaissant à Elvire les jolis discours et les belles-lettres qu'elle met à tous usages
VAIN, AINEUn homme vain trouve son compte à dire du bien ou du mal de soi
VAINCREIl chasse l'ennemi, il vainc sur mer, il vainc sur terre
VALÉTUDINAIREOn lui dit [à un antiquaire] que le roi jouit d'une santé parfaite ; et il se souvient que Thetmosis, un roi d'Égypte, était valétudinaire, et qu'il tenait cette complexion de son aïeul Alipharmutosis
VALOIRIl est moins rare de trouver de l'esprit que des gens qui se servent du leur, ou qui fassent valoir celui des autres, en le mettant à quelque usage
VALOIRSe faire valoir par des choses qui ne dépendent point des autres, mais de soi seul, ou renoncer à se faire valoir : maxime inestimable et d'une ressource infinie dans la pratique
VANITÉIl ne s'apaise et il ne revient de ce grand fracas, que pour bredouiller des vanités et des sottises
VANITÉOn ne voit point mieux le ridicule de la vanité, et combien elle est un vice honteux, qu'en ce qu'elle n'ose se montrer, et qu'elle se cache souvent sous les apparences de son contraire
VANITÉQu'on me permette ici une vanité sur mon ouvrage
VAQUERIl a les yeux ouverts sur tout ce qui vaque, poste, abbaye....
VASEAussi est-elle [une tulipe] nuancée, bordée, huilée, à pièces emportées ; elle a un beau vase ou un beau calice : il la contemple, il l'admire
VENGERC'est par faiblesse qu'on hait un ennemi, et que l'on songe à s'en venger, et c'est par paresse que l'on s'apaise et qu'on ne se venge point
VENGERDe grâce, ne me citez point M. de Fontenelle ; il n'a jamais été attaqué comme moi, et il s'est assez bien vengé de Rousseau [Jean-Baptiste], en sollicitant plus que personne contre lui
VENIRC'est par Théophraste que sont venus jusqu'à nous les ouvrages de ce grand homme [Aristote]
VENTLe dirai-je ? ils portent au vent, attelés tous deux au char de la fortune, et tous deux fort éloignés de s'y voir assis
VENTJe le plains, je le tiens échoué ; ce rigide censeur, il s'égare et il est hors de route ; ce n'est pas ainsi que l'on prend le vent et que l'on arrive au délicieux port de la fortune
VENTJ'ai un grand nom, dites-vous, et beaucoup de gloire ; dites que j'ai beaucoup de vent, qui ne sert à rien
VENTREÀ combien d'enfants serait utile la loi qui déciderait que c'est le ventre qui anoblit ! mais à combien d'autres serait-elle contraire !
VERDOYERVerd ne fait plus verdoyer
VERMISSEAUHomme vain et présomptueux, faites un vermisseau que vous foulez au pieds
VERTUIl est vrai qu'il y a deux vertus que les hommes admirent, la bravoure et la libéralité, parce qu'il y a deux choses qu'ils estiment beaucoup et que ces deux vertus font négliger, la vie et l'argent
VESTALEVotre fille est née pour le monde ; ne l'enfermez pas parmi les vestales
VESTALETout ce que chacune a pu gagner par une continuelle affectation qui ne s'est jamais démentie, a été de faire dire de soi : on l'aurait prise pour une vestale
VESTIGEIl y a un temps où la raison n'est pas encore, où l'on ne vit que par instinct, à la manière des animaux, et dont il ne reste dans la mémoire aucun vestige
VEUF, VEUVEÉpouser une veuve, en bon français, signifie faire sa fortune : il n'opère pas toujours ce qu'il signifie
VEUF, VEUVEIl la quitte pour l'orientale, de là il va à la veuve
VIANDEIl ne se sert à table que de ses mains, il manie les viandes, les remanie, démembre, déchire
VICEComme les hommes ne se dégoûtent point du vice, il ne faut pas aussi se lasser de le leur reprocher
VICEIl n'y a point de vice qui n'ait une fausse ressemblance avec quelque vertu, et qui ne s'en aide
VIELa vie est un sommeil ; les vieillards sont ceux dont le sommeil a été plus long : ils ne commencent à se réveiller que quand il faut mourir
VIELa vie est courte et ennuyeuse ; elle se passe toute à désirer ; l'on remet à l'avenir son repos et ses joies....
VIEIL ou VIEUX, VIEILLETel dit : Je suis ignorant, qui ne sait rien ; un homme dit : Je suis vieux, il passe soixante ans
VIEIL ou VIEUX, VIEILLEBalzac, pour les termes et pour l'expression, est moins vieux que Voiture
VIEILLARDC'est une grande difformité dans la nature qu'un vieillard amoureux
VIEILLARDCe n'est pas le besoin d'argent où les vieillards peuvent appréhender de tomber un jour, qui les rend avares
VIEILLARDLe souvenir de la jeunesse est tendre dans les vieillards ; ils aiment les lieux où ils l'ont passée....
VIEILLARDUne trop grande négligence, comme une excessive parure, dans les vieillards, multiplient leurs rides et font mieux voir leur caducité
VIEILLARDUn vieillard qui a vécu à la cour, qui a un grand sens et une mémoire fidèle, est un trésor inestimable : il est plein de faits et de maximes...
VIEILLESSEL'on craint la vieillesse, que l'on n'est pas sûr de pouvoir atteindre
VIEILLESSEÀ parler humainement, la mort a un bel endroit, qui est de mettre fin à la vieillesse
VIEILLESSECertes est beau dans sa vieillesse, et a encore de la force sur son déclin
VIEILLI, IEJe le sais.... vous êtes vieilli ; mais voudriez-vous que je crusse que vous êtes baissé, que vous n'êtes point poëte ni bel esprit ?
VIEILLIRUn homme qui serait en peine de connaître s'il change, s'il commence à vieillir, peut consulter les yeux d'une jeune femme qu'il aborde et le ton dont elle lui parle ; il apprendra ce qu'il craint de savoir
VIEILLIRL'on espère de vieillir, et l'on craint la vieillesse, c'est-à-dire l'on aime la vie et l'on fuit la mort
VILEMENTDu même fonds d'orgueil dont on s'élève fièrement au-dessus de ses inférieurs, l'on rampe vilement devant ceux qui sont au-dessus de soi
VILLEIl y a une chose qu'on n'a point vue sous le ciel, et que, selon toutes les apparences, on ne verra jamais, c'est une petite ville qui n'est divisée en aucuns partis, où les familles sont unies, et où les cousins se voient avec confiance
VILLELa cour, ou ne connaît pas la ville, ou, par le mépris qu'elle a pour elle, néglige d'en relever le ridicule, et n'est point frappée des images qu'il peut fournir
VILLELa ville dégoûte de la province
VILLELa ville est partagée en diverses sociétés, qui sont comme autant de républiques
VINUn grand aime la Champagne, abhorre la Brie ; il s'enivre de meilleur vin que l'homme du peuple : seule différence que la crapule laisse entre les conditions les plus disproportionnées, entre le seigneur et l'estafier
VINGTCe garçon si frais, si fleuri et d'une si belle santé, est seigneur d'une abbaye et de dix autres bénéfices ; tous ensemble lui rapportent six vingt mille livres de revenu, dont il n'est payé qu'en médailles d'or ; il y a ailleurs six vingts familles indigentes qui ne se chauffent point pendant l'hiver
VIRILEMENTNi les troubles, Zénobie, qui agitent votre empire, ni la guerre que vous soutenez virilement contre une nation puissante...
VISAGEUn beau visage est le plus beau de tous les spectacles
VISAGEVous me trouvez bon visage, et vous désirez de m'en féliciter ; dites : je vous trouve bon visage
VISERIl vise également à se faire des patrons et des créatures
VISITERIl [le courtisan qui veut pousser sa fortune] a des formules de compliment pour l'entrée et pour la sortie, à l'égard de ceux qu'il visite ou dont il est visité
VITEVous moquez-vous de rêver en carrosse, ou peut-être de vous y reposer ? vite, prenez votre livre ou vos papiers
VIVREGnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont à son égard comme s'ils n'étaient pas
VIVRELe regret qu'ont les hommes du mauvais emploi du temps qu'ils ont déjà vécu, ne les conduit pas toujours à faire de celui qui leur reste à vivre, un meilleur usage
VIVRELa condition des comédiens était infâme chez les Romains, et honorable chez les Grecs ; qu'est-elle chez nous ? on pense d'eux comme les Romains, et on vit avec eux comme les Grecs
VIVREUne chose folle, et qui découvre bien notre petitesse, c'est l'assujettissement aux modes, quand on l'étend à ce qui concerne le goût, le vivre, la santé et la conscience
VOCATIONSi l'on ne le voyait de ses yeux, pourrait-on jamais s'imaginer l'étrange disproportion que le plus ou le moins de pièces de monnaie met entre les hommes ? ce plus ou ce moins détermine à l'épée, à la robe ou à l'Église : il n'y a presque point d'autre vocation
VOEUIl s'est trouvé des filles qui avaient de la vertu, de la santé, de la ferveur et une bonne vocation, mais qui n'étaient pas assez riches pour faire dans une riche abbaye voeu de pauvreté
VOGUEL'une des grâces de la nature, l'une de ces choses qui embellissent le monde, qui est de tous les temps, et d'une vogue ancienne et populaire
VOILÀSi ma religion était fausse, je l'avoue, voilà le piége le mieux dressé qu'il soit possible d'imaginer
VOIRQui considérera que le visage du prince fait toute la curiosité du courtisan, qu'il s'occupe et se remplit pendant toute sa vie de le voir et d'en être vu, comprendra un peu comment voir Dieu peut faire toute la gloire et tout le bonheur des saints
VOIRUne étendue de connaissances qui fait que le prince voit tout par ses yeux
VOIRIl ne se voit rien où le goût attique se fasse mieux remarquer
VOIXJ'entends Théodecte de l'antichambre ; il grossit sa voix à mesure qu'il s'approche
VOIXLe Cid n'a eu qu'une voix pour lui à sa naissance, qui a été celle de l'admiration
VOLIl ne faut point de vols, ni de chars, ni de changements aux [tragédies de] Bérénices et à Pénélope
VOLAGEUne femme inconstante est celle qui n'aime plus... une volage, celle qui ne sait si elle aime et ce qu'elle aime
VOLIÈREDiphile commence par un oiseau et finit par mille ; sa maison n'en est pas infectée, mais empestée ; la cour, la salle, l'escalier, le vestibule, les chambres, le cabinet, tout est volière
VRAI, AIEIl faut exprimer le vrai pour écrire naturellement, fortement, délicatement
VRAISEMBLANCEL'on y [dans le Testament politique de Richelieu] trouve la source et la vraisemblance de tant et de si grands événements qui ont paru sous son administration
VUELes vues courtes, je veux dire les esprits bornés et resserrés dans leur petite sphère, ne peuvent comprendre cette universalité de talents que l'on remarque quelquefois dans un même sujet
VUECe palais, ces meubles, ces jardins, ces belles eaux vous enchantent, et vous font récrier d'une première vue....
VUEIl n'y a nuls vices extérieurs et nuls défauts du corps qui ne soient aperçus par les enfants ; ils les saisissent d'une première vue
VUEUn mépris de l'honneur dans la vue d'un vil intérêt
YL'on me dit tant de mal de cet homme, et j'y en vois si peu, que je commence à soupçonner qu'il n'ait un mérite importun, et qui éteigne celui des autres

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