Définition de ?PINOCHE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : tè-sta-man

DÉFINITIONS

1
Acte authentique par lequel on déclare ses dernières volontés.
[La Mort au vieillard] J'aurais trouvé ton testament tout fait, Ton petit-fils pourvu, ton bâtiment parfait
Les mourants qui parlent dans leurs testaments peuvent s'attendre à être écoutés comme des oracles ; chacun les tire de son côté et les interprète à sa manière, je veux dire selon ses désirs ou ses intérêts
de Jean de LA BRUYÈRE dans XIV
Solon, qui permettait à Athènes de laisser son bien à qui on voulait par testament, pourvu qu'on n'eût point d'enfants, contredisait les lois anciennes
Je compte pour rien ce qu'on donne par son testament ; c'est seulement laisser ce qui ne nous appartient plus
Louis XIV n'eut jamais de part à ce fameux testament du roi d'Espagne Charles II, qui changea la face de l'Europe
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans ib. 1768 (sans date).
Le parlement de Toulouse lui a fait un honneur insigne [à Bayle], en faisant valoir son testament qui devait être annulé comme celui d'un réfugié, selon la rigueur de la loi, et qu'il déclara valide comme le testament d'un homme qui avait éclairé le monde et honoré sa patrie
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans 3e discours, notes.
Il y a deux ans que milord Maréchal me voulut mettre dans son testament ; je m'y opposai de toute ma force
On ouvre un testament ; ces premiers mots sont lus : " Je veux.... " on dit encor je veux quand on n'est plus !
Le testament est un acte par lequel le testateur dispose, pour le temps où il ne sera plus, de tout ou partie de ses biens, et qu'il peut révoquer
dans Code civ. art. 895
Sémantique : Par menace.
Faites votre testament, préparez-vous à mourir Mettez seulement huit gros lots dans la boîte, ou faites votre testament ; la petite société est fort brutale, il est bon de vous en avertir
Testament par acte public, celui qui est reçu par deux notaires en présence de deux témoins, ou par un notaire en présence de quatre témoins
dans Code civ. art. 971
Testament olographe, celui qui est écrit, daté et signé de la main du testateur.
Ils n'ont pas moins de testaments dans leur cassette que d'almanachs sur leurs tables, ils les comptent par les années : un second se trouve détruit par un troisième, qui est anéanti lui-même par un autre mieux digéré, et celui-ci encore par un cinquième, olographe
de Jean de LA BRUYÈRE dans XIV
Testament mystique ou secret, testament écrit ou au moins signé par le testateur, et remis par lui clos et scellé à un notaire, en présence de six témoins.
Testament inofficieux, testament dans lequel le testateur ne fait aucune mention de quelqu'un de ses plus proches héritiers de droit.
Testament ab irato, celui qui est fait par un motif de haine ou de colère.
Testament militaire, testament fait à l'armée, sans toutes les formalités nécessaires aux autres testaments.
Droit de testament, droit que les évêques s'arrogèrent sur les legs pieux.
En 1505, il y eut dans cette rue une espèce de sédition à l'occasion d'une marchande que le curé ne voulait pas enterrer, qu'on ne lui eût montré, ou à l'évêque, le testament qu'elle avait fait
de SAINT-FOIX dans Ess. Paris, Oeuv. t. III, p. 33
2
Testament de mort, déclaration libre et volontaire d'un criminel après sa condamnation à mort (locution aujourd'hui peu usitée).
Sémantique : Par extension. Testament de mort, écrit ou discours qui atteste les derniers sentiments d'une personne.
Celui qui conseilla au philosophe de laisser un testament de mort, eut une idée utile et grande
Ce discours que vous venez d'entendre, leur dit-il, est mon testament de mort
de THIERS dans Hist. de la révol. XXII
3
Testament politique, se dit d'écrits politiques posthumes attribués à certains hommes d'État, et contenant leurs vues et leurs projets.
C'est lui [Antoine Aubri] qui le premier fit connaître la fourberie de l'auteur du testament politique du cardinal de Richelieu
Le Testament politique du cardinal Alberoni, recueilli de divers mémoires, lettres et entretiens de Son Éminence, est imprimé à Lausanne en Suisse
de GRIMM dans Corresp. t. I, p. 16
4
L'Ancien Testament, les livres saints qui ont précédé la naissance de Jésus-Christ ; le Nouveau Testament, les livres saints postérieurs à sa naissance (on met des majuscules).
Pour prouver tout d'un coup les deux Testaments, il ne faut que voir si les prophéties de l'un sont accomplies en l'autre
Jésus-Christ, que les deux Testaments regardent, l'Ancien comme son attente, le Nouveau comme son modèle ; tous deux comme leur centre
de Blaise PASCAL dans ib. XVII, 10
L'Ancien Testament contenait les figures de la joie future, et le Nouveau contient les moyens d'y arriver
de Blaise PASCAL dans ib. XXIV, 28
Par le rapport des deux Testaments on prouve que l'un et l'autre est divin ; ils ont tous deux le même dessein et la même suite
Il [Montausier] avait lu cent treize fois le Nouveau Testament de Jésus-Christ avec application et avec respect
Ils se disent l'un et l'autre de l'alliance de Dieu avec les hommes. L'Ancien Testament n'était que la figure du Nouveau.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Et trouva sa mere moult malade si come au lit de la mort et fist son testament
dans Chr. de Rains, 216
Li septimes cas qui appartient à sainte Eglise, si est des testamens
de Philippe de BEAUMANOIR dans XI, 10
Plus disoit Jehans, que, quant ses peres se senti malades, il fist son testament crier en pleine paroisse
de Philippe de BEAUMANOIR dans VIII, 11
Philippe son filz, et li commanda à garder comme par testament touz les enseignemens que il lessa
2
XVIe s.
Le pain est testament ou ratification que le corps de Jesus Christ nous est donné

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. testament ; espagn. et ital. testamento ; du lat. testamentum, de testari (voy. TESTER), avec le suffixe mentum (voy. MENT). C'est Tertullien qui, traduisant le grec par testamentum, a introduit ce mot pour signifier les livres de l'ancienne et de la nouvelle alliance.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
TESTAMENT. - ÉTYM. Ajoutez : La dénomination de testamentum pour signifier la Bible est antérieure à Tertullien. C'est l'ancienne version des Évangiles, l'Itala (IIe siècle), qui, traduisant le grec par testamentum, a introduit le mot testament, au lieu de celui d'alliance (le terme grec ayant les deux sens), pour signifier les livres de l'ancienne et de la nouvelle alliance (CH. BERTHOUD).

Synonymes de TESTAMENT

Termes proches de TESTAMENT