Définition de ?PIGLOTTIQUE
Prononciation : a-ieul
DÉFINITIONS
1
Grand-père. Aïeul paternel. Aïeul maternel.M. de Montausier racontait avec plaisir les services que son aïeul avait rendus à Henri IV
de Esprit FLÉCHIER dans Montausier.
J'ai pour aïeul le père et le maître des dieux
de Jean RACINE dans Phèd. IV, 6
2
Nature : Au plur. Aïeuls, le grand-père paternel et le grand-père maternel, et aussi le grand-père et la grand'mère. Ses deux aïeuls ont assisté à ce mariage.3
Il a aussi été employé pour désigner tous les ascendants soit paternels, soit maternels. La généalogie des Rabutin que doit publier Bussy lui paraît d'avance [à Mme de Sévigné] un livre admirable ; elle est beaucoup moins occupée de ses aïeuls maternels, L'ABBÉ DE VAUXELLES, Notice sur Sév.AÏEUX (a-ieu), Nature : s. m. plur. Tous ceux de qui l'on descend, ou ceux qui ont vécu dans les siècles passés.
Qui sert bien son pays n'a pas besoin d'aïeux
Ce long amas d'aïeux, que vous diffamez tous, Sont autant de témoins qui parlent contre vous
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. v.
Le ciel, tout l'univers est plein de mes aïeux
de Jean RACINE dans Phèd. IV, 6
Plus d'honneur, plus de lois ; Rome est anéantie ; De l'univers et d'elle il [César] triomphe aujourd'hui ; Nos imprudents aïeux n'ont vaincu que pour lui
Il est de ces esprits favorisés des cieux, Qui sont tout par eux-mêmes et rien par leurs aïeux
REMARQUE
1
1. Au plur. on distingue aïeuls et aïeux : l'un signifiant le grand-père et la grand'mère, l'autre les ancêtres. Cette distinction, qui peut être conservée, n'avait pas cours autrefois ; voyez ces exemples ainsi écrits dans certaines éditions de Massillon :S'ils [les grands] n'ont point d'autre gloire que celle de leurs aïeuls
de Jean-Baptiste MASSILLON dans P. Car. Grandeur de J.C.
. Le souvenir de leurs aïeuls devient leur opprobre
de Jean-Baptiste MASSILLON dans ib.
Des aïeuls dont il ne reste qu'une vile poussière
de Jean-Baptiste MASSILLON dans ib.
Les glorieux vestiges de ses aïeuls
de PERROT D'ABLANCOURT dans Tac. p. 77
2
2. M. Jullien dit : " On prend souvent aïeux pour le pluriel d'aïeul ; c'est une erreur : l'aïeul est le grand-père ; il est après le bisaïeul, et, dans ce sens, il a pour pluriel aïeuls qui est régulier : Ses deux aïeuls ont rempli les premières charges. Aïeux, au contraire, signifie tous ceux dont on descend, et non pas le grand-père, la grand' mère : Nos aïeux ; suivre la trace de ses aïeux. C'est dans ce sens qu'on dit d'un malade qu'il est allé voir ses aïeux, LA FONT., Fab. V. 12, et non pas ses aïeuls qui peuvent très bien lui survivre. De là on peut conclure que La Bruyère a fait une faute quand il a dit, Caractères, ch. 11 : Les hommes de génie n'ont ni aïeuls ni descendants. Il fallait aïeux, qui est pris ici au figuré ; La Bruyère voulait dire que la gloire ne se transmet pas par le sang. Pour des aïeuls les hommes de génie en ont eu très certainement comme tous les autres, un du côté de leur père, un du côté de leur mère. " Chez La Bruyère, ce n'est pas une faute, c'est une manière de parler de son temps. Maintenant la distinction est faite, et on a été conduit par la double prononciation du pluriel aïeuls et aïeux à établir deux sens. À ce point de vue, aïeux n'est pas le pluriel de aïeul, c'est un nom collectif qui n'a pas de singulier. Mais cela n'est vrai que pour l'idée, ce ne l'est pas pour la grammaire. Étymologiquement, aïeux est le véritable pluriel d'aïeul.HISTORIQUE
1
XIIe s.Tes aious [ton aïeul] qui prist d'Anju L'honour, eüst cest [celui-là] vil tenu
de HUES DE LA FERTÉ dans Romancero, p. 191
Al tens à sun aioel esteient il desfait, Li clerc qui erent pris à si vilain mesfait
dans Th. le Mart. 27
2
XIIIe s.N'onc n'orent sergent plus leal Vostre pere ne vostre eal
dans la Rose, 12192
Letre que l'ael au dit Raoul les avoit quitez [exemptés] de service
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans aviones.
Le [la] quele tere li descendi de son pere ou de se [sa] mere ou de son aiol ou de s'aiole
de Philippe de BEAUMANOIR dans VI, 7
3
XVe s.Le roy Edouard, ayeul à iceluy dont nous parlons
de Jean FROISSART dans I, I, 59
ÉTYMOLOGIE
1
Wallon, aiouz, aïeux ; Berry, aïol ; provenç. aviol ; espagn. abuelo ; ital. avolo ; d'un diminutif non latin, aviolus, de avus, grand-père, qu'on peut comparer au gothique avô, grand' mère ; anc. nord. afi, grand-père.