Définition de ?PH?M?RINE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kèl-kun, ku-n' ; d'après Chifflet, Gramm. p. 231, il était mieux de ne pas prononcer l'l

DÉFINITIONS

1
Un, une entre plusieurs. Quelqu'une de vos compagnes.
Est-il quelqu'un de vous de si peu de vertu,... Qu'il puisse regretter César et l'esclavage ?
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans M. de César, III, 7
Quelques-uns, quelques-unes, plusieurs dans un grand nombre.
....Ce qu'en quelques-uns on voit d'attachement N'est qu'un faible ascendant d'un premier mouvement
de Pierre CORNEILLE dans Rodog. II, 2
Quelques-uns vous diront, au besoin, Quels dieux du haut en bas renversent les profanes
de Pierre CORNEILLE dans Nicom. III, 2
Avec quel zèle exhortait-il quelques-uns de ses domestiques à rentrer comme lui dans le bercail de Jésus-Christ [quitter le protestantisme] ?
de Esprit FLÉCHIER dans Duc de Mont.
Hé quelqu'un ! holà quelqu'un ! se dit pour appeler des gens qui sont à portée de la voix, et particulièrement des serviteurs.
Qui voit-on aujourd'hui, distingué du commun, Appeler de ses gens, qui ne dise : hé quelqu'un !
de BOURSAULT dans Mots à la mode, sc. 3
2
Nature : Absolument, quelqu'un s'emploie pour les deux genres et signifie une personne.
Si j'aimais quelqu'un, je n'aurais point de plus grand plaisir que de le voir aimé de tout le monde
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans le Sicil. 7
Quand on a eu dessein de faire plaisir à quelqu'un, on est aise de savoir qu'on y a réussi
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 24 nov. 1675
Quand ce grand Dieu a choisi quelqu'un pour être l'instrument de ses desseins
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Reine d'Anglet.
Mais à grands pas vers vous je vois quelqu'un marcher
de Jean RACINE dans Esth. III, 1
Le féminin quelqu'une cependant n'est pas sans exemple.
Et j'ai [Louis XIV représenté en Apollon] mieux aimé la détruire [la révolte] Que de courir après Daphné ; Toutefois il le faut, c'est une loi commune, Qui veut que tôt ou tard je coure après quelqu'une ; Et, tout dieu que je suis, je m'y vois condamné
de BENSERADE dans dans RICHELET
3
Il se construit quelquefois avec l'adjectif démonstratif.
À ce plaisant objet si quelqu'une recule, Cette quelqu'une dissimule
de Jean de LA FONTAINE dans Tabl.
Puisqu'il n'observe pas que c'est être indiscret Que de chasser quelqu'un qui sait notre secret, Surtout si ce quelqu'un est d'un sexe qui penche Au plaisir de jaser et d'avoir sa revanche
de Philippe Néricault DESTOUCHES dans Phil. marié, I, 4
Quelqu'un, vous le savez, est en date avant vous ; ce quelqu'un me presse....
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Lett. à la maréch. de Luxemb. p. 63, dans POUGENS
4
Quelqu'un se dit pour désigner, sans la nommer, une personne déterminée. Quelqu'un qui n'est pas votre époux, Et pour qui cependant, soit dit sans vous déplaire, Vous sentez quelque chose et de vif et de doux, DESHOULIÈRES, Lett. à Mlle d'Ussé [fille de Vauban].
Voilà pourquoi, je gage, à quelqu'un que je sais l'esprit vint avant l'âge
de Casimir DELAVIGNE dans Enf. d'Éd. I, 2
5
Quelqu'un se dit quelquefois, dans le langage familier, pour personnage de quelque importance.
Cet air n'est pas tant sot, ce port est peu commun, Et, la coiffe abattue, on me prend pour quelqu'un
de Thomas CORNEILLE dans l'Amour à la mode, II, 5
Bartholo : Comment ! je vous demande à tous deux s'il est entré quelqu'un chez Rosine, et vous ne me dites pas que ce barbier....L'Eveillé : Est-ce que c'est quelqu'un donc, M. Figaro ?
de Pierre Augustin Caron de BEAUMARCHAIS dans Barb. de Sév. II, 7
Mais ne voyez-vous pas qu'il a l'air de quelqu'un ?
de Jean-François COLLIN D'HARLEVILLE dans Malice pour malice, II, 16
Avec quinze mille livres de rente on est toujours quelqu'un
de H. MALOT dans Tout Paris, Siècle, 7 avril 1867

HISTORIQUE

1
XVe s.
Dit alors à quelcung de ses privez
de Philippe de COMMINES dans I, 3
2
XVIe s.
En tous siecles il y en a eu quelcuns, qui par la conduite de nature ont aspiré en toute leur vie à vertus
de Jean CALVIN dans Instit. 208
Ayons ce but de prevenir les scandales, et, s'il y en a desja quelcun, de l'abolir
de Jean CALVIN dans ib. 975
Si quelqu'un de ces bannis venoit
de Michel de MONTAIGNE dans I, 46
Quelqu'un s'en offense : qu'y feroy-je ?
de Michel de MONTAIGNE dans I, 51
Ils y ont envoyé quelqu'un de leur compagnie
de Henri ESTIENNE dans Conformité, p. 21

ÉTYMOLOGIE

1
Quelque, et un ; bourg. quécun ; norm. queuqu'un.