Définition de ?LITE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : mê ; l's se lie : un mê-z exquis

DÉFINITIONS

1
Part, portion d'une substance alimentaire destinée à un repas.
Qu'ils s'envoyassent les uns aux autres des mets de leur table
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Esther, IX, 22
Qu'aperçois-je ? dit-il, c'est quelque victuaille ; Et, si je ne me trompe à la couleur du mets, Je dois faire aujourd'hui bonne chère ou jamais
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. VIII, 9
Le renard dit au loup : notre cher, pour tout mets J'ai souvent un vieux coq, ou de maigres poulets
de Jean de LA FONTAINE dans ib. XII, 9
Le linge orné de fleurs fut couvert, pour tout mets, D'un peu de lait, de fruits et des dons de Cérès
de Jean de LA FONTAINE dans Phil. et Bauc.
Ces mets, nous l'avouons, sont peu délicieux
de Jean de LA FONTAINE dans ib.
Le mets [tanches] ne lui plut pas [au héron] ; il s'attendait à mieux
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. VII, 3
Sémantique : Fig.
Quel mets à ce cruel, quel vin préparez-vous ? - Le sang de l'orphelin, les pleurs des misérables Sont ses mets les plus agréables
de Jean RACINE dans Esth. III, 3
Sémantique : Terme de féodalité. Mets de mariage, droit que certains seigneurs avaient de se faire donner un plat de chaque mets servi au repas de noce de leurs vassaux.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Et les bons mes fist il privéement embler, E sis [et les siens] faiseit as povres en la vile porter
dans Th. le mart. 93
2
XIIIe s.
Floires, à cel mès vous tenés ; Bien vous fera, se vous l'amés
dans Fl. et Bl. 3173
Que ne dus [duc] ne bers [baron] ne cuens [comte] ne prelaz ne clers ne autres dou reaume, en quel estat que il soit, ne puisse doner à mengier for trois mes touz simples
dans Ordonn. sompt. de Philippe le Hardi
3
XIVe s.
Et chascune acouchiée du dit hostel Dieu doit avoir un mez entier [un couvert]
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans missorium.
À la quelle solennité [de la nouvelle messe] icellui Henri pria et requit plusieurs de ses amis et voisins au disner et soupper.... après lequel soupper le dit Jaquet demanda le mes, c'est assavoir un pot plain de vin, un pain et une piece de char ; au quel le dit Henri respondit qu'il s'en alast, car à tele feste n'en devoit on rien payer
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans ib.
4
XVe s.
Si s'assit à table [le roi] et les fit seoir [les chevaliers] de lez lui moult honorablement ; et les servirent des premiers mets le gentil prince de Galles et les chevaliers d'Angleterre ; et au second mets ils allerent seoir à une autre table ; si furent servis bien et à paix et à grand loisir
de Jean FROISSART dans I, I, 329
Gaston son fils avoit d'usage qu'il le servoit de tous ses mets, et faisoit essai de ses viandes
de Jean FROISSART dans II, III, 13
Les quelz compaignons se associerent et prindrent metz [mangèrent ensemble] pour soier [scier] et labourer ensemble en la presente messon
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans missorium.
Si le nourrissoit amour de ses doux mets, tandis qu'il avoit temps et aise de veoir si douce dame
dans Bouciq. I, 13

ÉTYMOLOGIE

1
Ital. messo ; bas-lat. missorium, un plat ; angl. mess ; du lat. missus, proprement chose envoyée, de mittere (voy. METTRE). On a parlé de l'anc. haut allemand mats, mais l'italien messo ne permet pas cette étymologie ; dans le français, l'ancienne forme est mes au singulier ; ce qui écarte également l'allemand Mats ; le t, qui est survenu ensuite, est donc une faute d'orthographe.

Synonymes de METS