Définition de VAQUER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : va-ké ; au XVIIe siècle, on prononçait il vâque, et l'on prononce encore ainsi en Normandie

DÉFINITIONS

1
Être vacant, n'être point occupé, en parlant d'emplois, d'offices, de dignités, etc.
Il a les yeux ouverts sur tout ce qui vaque, poste, abbaye....
de Jean de LA BRUYÈRE dans VIII
La chaire de Ramus pour les mathématiques, qui se donne au concours, étant venue à vaquer au Collége royal, il se prépara à entrer dans la lice
Les fiefs qui vaquaient par la mort du possesseur
Le procureur général Jean de Saint-Romain a remarqué que, du temps de Pie II, vingt-deux évêchés ayant vaqué en France pendant trois années, il fallut porter à Rome cent vingt mille écus
Nature : Impersonnellement.
Il a vaqué chez Monsieur une charge de vingt mille écus
Il vaque, à votre nomination, une cure considérable
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. rel. 90
2
Être libre, disponible, en parlant des logements. Il vaque, dans sa maison, un appartement que vous pourrez louer.
On dit de même : Il vaque un lit dans cet hôpital.
3
Il se dit des tribunaux lorsque les fonctions ordinaires y cessent pendant quelque temps. La cour vaque pendant tel temps.
4
Vaquer à, se livrer, s'adonner à, s'occuper de (pour la transmission du sens d'être vacant au sens de s'occuper, comparez se livrer à, qui vient du latin liberare).
Comme l'ours en un jour ne disait pas deux mots, L'homme pouvait sans bruit vaquer à son ouvrage
Et bien vous prend, ma soeur, que son noble génie N'ait pas vaqué toujours à la philosophie
Je dis toujours que rien n'est si occupé qu'un homme qui n'est point amoureux ; avant qu'il ait vaqué à madame de..., madame de..., madame de..., madame de..., le jour et la nuit sont passés
Et dedans et dehors on [Louis XIV] sera également sur ses gardes ; voyez combien de troupes et quelle puissance il faut avoir pour vaquer à tant de choses à la fois
Si nous pouvions faire la paix en Italie et en Allemagne, nous vaquerions à cette guerre anglaise et hollandaise avec plus d'attention
Et n'est-ce pas l'orgueil, chrétiens, qui a retiré tant de philosophes du milieu de la multitude ? nous voulons, disaient-ils, vaquer à nous-mêmes
La dissipation du monde qui nous empêche de vaquer à Dieu
de Louis BOURDALOUE dans 14e dim. après la Pentecôte, Dominic. t. III, p. 383
C'était s'aveugler en quelque sorte que de s'enfermer dans un tombeau, comme on dit qu'il [Démocrite] faisait, pour vaquer plus librement à la méditation
Ils tentent de vaquer à la prière ; et leur coeur, fermé à la vérité, ne s'y repaît que de fantômes et de chimères
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Dégoûts.
Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Et quant il [Frédéric] fu trespassez de cest siecle, l'empire vaca longuement sanz roi et sanz empereor
2
XIVe s.
Comme se il n'eust que faire mes que de vaquer à ouvres urbaines et privées
de Pierre BERCHEURE dans f° 25, recto
Et dit li uns à l'autre à la fois et souvent : Vive ce Bertrand, vive, qui regne tellement, Qui ne vous lairra mie ci vaquer longuement
dans Guesclin. 18073
[Les princes] doivent vacquer au salut de leurs ames et au profit commun de leur peuple
dans Songe du vergier, I, 184
3
XVe s.
Luy qui oncques temps n'employa en oiseuse, volt adonc vacquer à mettre à effect le bon desir que tousjours avoit eu en l'esprit
dans Bouciq. III, 3
4
XVIe s.
Les pouils sont suffisants pour faire vacquer la dictature de Sylla
de Michel de MONTAIGNE dans II, 171
Pour employer le temps qui me demeuroit vuide, après avoir vacqué au devoir de mon office, j'ay....
de Jacques AMYOT dans Épit.
Trois jours durant l'on ne vacqua à aultre chose que à faire les apprests necessaires pour cest effect
de Vincent CARLOIX dans v, 28
Il fut vacqué deux jours entiers à leurs procès
de Vincent CARLOIX dans x, 7

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. vacar ; espagn. vagar ; ital. vacare ; du lat. vacare, être vide. Il y a dans l'ancienne langue des confusions entre vaguer et vaquer.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Avoir un congé, en parlant d'un écolier.
De conseil pris avec M. de Montausier, je ferai la leçon demain ; et l'après-midi, monsieur, nous ferons vaquer Monseigneur [le Dauphin]
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. à Huet, dans Correspond. 25 déc. 1876, p. 1084

Synonymes de VAQUER

Termes proches de VAQUER

Phonétiquement proche de VAQUER