Définition de SUEUR

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : su-eur

DÉFINITIONS

1
Humeur aqueuse versée à la surface de la peau et condensée en gouttelettes, par suite d'élévation de la température extérieure, de suspension momentanée de la respiration, de mouvements ou d'efforts énergiques et prolongés, de certaines émotions et de certaines conditions morbides.
Seigneur, voyez ses yeux.... Cette affreuse sueur qui court sur son visage, Cette gorge qui s'enfle
Sueur de sang découla d'elle
Les sueurs, qui affaiblissent tout le monde, me donnent de la force et me font voir que ma faiblesse venait des superfluités que j'avais encore dans le corps
Pour votre équipée du feu de Saint-Jean-Baptiste, je n'y puis penser sans que la sueur m'en monte au front
Son corps était couvert d'une sueur glacée ; mais son courage se soutint
En vérité, sire, je n'en puis plus ; me voilà tout en sueur et hors d'haleine
Frédéric [Barberousse] mourut pour s'être jeté tout en sueur dans le Cydnus
Un prince [Pierre le Grand] qui était saisi d'un effroi machinal qui allait jusqu'à la sueur froide et à des convulsions, quand il fallait passer un ruisseau
Les Indiens de l'isthme de l'Amérique se plongent impunément dans l'eau froide, pour se rafraîchir lorsqu'ils sont en sueur
Et moi aussi j'en ai eu la sueur froide
de PONT DE VEYLE dans Fat puni, sc. 28
Sueur fétide, sueur de la fièvre typhoïde, de la suette et d'autres maladies, durant lesquelles cette sécrétion exhale une odeur désagréable.
Sueur bleue, sueur qui tache le linge en bleuâtre, ou en verdâtre.
Sémantique : Fig. Gagner sa vie, gagner son pain à la sueur de son corps, à la sueur de son front, à la sueur de son visage, le gagner en travaillant beaucoup.
Accablé de tous ces travaux, il [saint Paul] s'impose encore lui-même la nécessité de gagner sa vie à la sueur de son corps
Ils auront du pain, à la vérité, et assez largement ; mais ils n'auront que du pain et des fruits de leur propre terre, gagnés à la sueur de leur visage
Homme ! tu manges ton pain à la sueur de ton front
2
La sortie de cette humeur. Cela provoque la sueur. Son mal s'en ira par les sueurs.
La sueur dont il [Tschirnhaus] fait grand cas, et à laquelle il a toujours recours, est en même temps une précaution et un remède
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Tschirnhaus.
Sémantique : Fig. Couvrez-vous, la sueur vous est bonne, se dit à celui qui se couvre devant des gens à qui il doit du respect.
3
Nature : Au plur. Sémantique : Fig. Les peines qu'on s'est données pour réussir. Une terre fécondée par les sueurs de l'homme.
J'apporte quelque argent, le fruit de mes sueurs
de Thomas CORNEILLE dans Feint astrol. IV, 11
Il se dit aussi en ce sens au singulier.
Plusieurs empereurs chinois, assez sages, assez humains pour épargner la sueur et ménager la vie de leurs sujets, ont défendu l'extraction des mines dans toute l'étendue de leur domination

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Chescun i out la char moillie de suor
dans Rou, v. 4626
N'i a Normant tant pros [preux] qui en suor ne fut
dans ib. v. 4598
2
XIIIe s.
Mult issoit sovent grant puor De lor robes por la suor
de RUTEBEUF dans II, 181
3
XVe s.
Les grosses goutes de sueur Lui saillent de peine et labeur
de Charles D'ORLÉANS dans Rondeau.
Cette derniere maniere qu'il avoit apprinse à la sueur de sa bourse
de LOUIS XI dans Nouv. XCIV
Lors le bon homme la couvre bien, que le vent n'y entre, pour lui faire boire sa sueur, et lui dit : m'amie, gardés bien vostre sueur, et je feroy bien faire la besongne
dans les Quinze joyes du mariage, p. 44
4
XVIe s.
Et quand ils ont prou esté en ceste sueur [frayeur], ils trouvent à la fin que ce n'est rien
Les fievres pestilentes, les epidemiques, la sueur d'Angleterre, etc.
de Ambroise PARÉ dans XX, 6
La sueur des oeufs appliquée souvent dessus la cicatrice, oste grandement la rougeur
de Ambroise PARÉ dans XXIV, 39

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, souweur ; provenç. suzor, suor ; espagn. sudor ; ital. sudore ; du lat. sudorem ; anglo-sax. swât ; anc. haut-allem. sveiz ; sansc. svêdâ.

Synonymes de SUEUR

Termes proches de SUEUR