Définition de SABBAT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : sa-ba ; le t se lie, du moins quand il signifie bruit, tapage : un sa-ba-t affreux

DÉFINITIONS

1
Nom donné chez les Juifs au repos religieux.
Recueillez pendant les six jours la manne ; car le septième jour c'est le sabbat du Seigneur
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Exode, XVI, 26
Prescription d'observer le repos religieux.
Le sabbat a été fait pour l'homme, et non pas l'homme pour le sabbat
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Évang. St Marc, II, 27
Le sabbat fut ordonné aux Juifs ; mais ce fut une stupidité à cette nation de ne point se défendre, lorsque ses ennemis choisirent ce jour pour l'attaquer
Jour du sabbat, ou, simplementi, le sabbat, le septième jour de la semaine, c'est-à-dire le samedi, auquel il était commandé de garder le repos.
Nous n'achèterons point aussi aux jours du sabbat ni dans les autres jours consacrés ce que les nations nous pourront apporter à vendre, ni rien de ce qui peut servir à l'usage de la vie
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Esdras, II, X, 31
Il [Jésus] leur dit ensuite : Qui est celui d'entre vous qui, voyant son âne ou son boeuf tombé dans un puits, ne l'en retire pas aussitôt le jour même du sabbat ?
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans ib. Évang. St Luc, XIV, 5
Chemin du sabbat, distance à laquelle il est permis aux Juifs de s'éloigner de leurs demeures le jour du sabbat.
2
Assemblée nocturne des sorciers ; dérivation injurieuse du sens de sabbat, à cause de l'opinion populaire qui, condamnant les Juifs, assimila leur fête à une réunion de sorciers.
Un balai pour brûler en allant au sabbat
Je gage que cet innocent [en me montrant Blanc-Ménil] croit avoir été au sabbat, parce qu'il s'est trouvé ici à onze heures du soir
Au bruit d'une aigre trompette Le sabbat a commencé
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Lutins.
On tremble à chaque pas de réveiller dans l'ombre Un démon, ivre encor du banquet des sabbats
Le nom lui-même de sabbat provient de la confusion qui s'est opérée entre le culte du diable et la célébration d'un culte non catholique ; aussi l'Église met-elle sur le même rang le juif, l'excommunié, l'hérétique et le sorcier
de RÉVILLE dans Rev. des Deux-Mondes, 1er janv. 1870, p. 117
Sémantique : Fig.
Lisette : Cette assemblée aura assez l'air d'un petit sabbat, à ce qu'il me semble - L'intendant : Hé ! sabbat, tant qu'il vous plaira
de Florent Carton, sieur d'Ancourt, dit DANCOURT dans la Désolation des joueuses, sc. 12
3
Sémantique : Familièrement. Grand bruit avec désordre.
Pendant tout le sabbat qu'il [le chat] fit avec sa dame
On avait fait [à Bruxelles] .... une criaillerie et un sabbat si épouvantable par malice, qu'.... elle [la comtesse de Soissons, accusée d'empoisonnement] avait été obligée.... de quitter la place
Voyez le beau sabbat qu'ils font à notre porte
Voilà le plus abominable sabbat dont on ait jamais ouï parler
de Jean de LA BRUYÈRE dans XII
Et ce sont des cabales, Des trames, des caquets ; enfin c'est un sabbat !
de FAVART dans Soliman II, I, 1
Mme Durocher : Quel est le bruit que j'entends là dedans ? - Catherine : Quel sabbat !
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Théât. d'éduc. la Lingère, II, 4
4
Sémantique : Fig. et populairement. Gronderie, criaillerie.
Vous pouvez penser si j'ai fait un beau sabbat à la poste [qui avait mal fait son service]
Il est toujours vrai que c'étaient des sabbats d'enfer du vivant de son mari
de TH. LECLERCQ dans Prov. t. II, p. 207, dans POUGENS

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Li anemi [les démons].... si eschernirent [se moquèrent] les sabbaz
dans Job, p. 481
Jà n'est pas ui [aujourd'hui] sabat ne tens de festeer
dans Rois, p. 358
2
XIVe s.
Comme il ait esté mandé que la place ou lieu appellé le sabbat à juifs en la ville de Soissons....
3
XVe s.
Et les Anglois menoient leur sabat En grans pompes, baubans et tyrannie ; Or a tourné Dieu ton dueil [de toi, France] en esbat
de Charles D'ORLÉANS dans Ball. 77
4
XVIe s.
Mais en faut-il faire un si grand sabat ?
dans Les marguerites de la marguerite, p. 282, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Bourg. saibay ; prov. sabbat, sabat, sapte, sabde ; espagn. sabado ; port. sabbado ; ital. sabato ; du lat. sabbatum, qui vient de l'hébreu schabat, se reposer. On a voulu trouver l'étymologie du sabbat, réunion de sorciers, dans les sabazies ; mais la forme ne le permet pas ; d'ailleurs comment, au moyen âge, aurait-on connu les sabazies ?

Synonymes de SABBAT

Termes proches de SABBAT

Phonétiquement proche de SABBAT