Définition de NOMMER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : no-mé

DÉFINITIONS

1
Distinguer par un nom une personne ou une chose. La chimie a nommé de noms systématiques toutes les substances composées. La famille des malpighiacées a été nommée d'après Malpighi, célèbre naturaliste italien.
Puisse cette grandeur qui vous est destinée, Qu'on nomme si souvent du faux nom de bonheur, Ne point laisser de trouble au fond de votre coeur !
Lorsqu'il s'agit de nommer un animal, ou, ce qui revient presque au même, de lui choisir un nom parmi tous les noms qui lui ont été donnés
2
Être parrain ou marraine.
La jolie chose d'accoucher d'un garçon et de l'avoir fait nommer par la Provence !
Mme la princesse nommait une des filles de M. le Duc avec le prince
Et toi, tu aurais cent enfants que je n'en nommerais pas un
3
Dire le nom d'une personne ou d'une chose.
Le reste ne vaut pas l'honneur d'être nommé
Nommez-moi par mon nom, puisque vous le savez
Elle [Mme de Chaulnes] vous fait mille amitiés, et vous nomme à tous moments
Je veux nommer ici par honneur le sage, le docte, le pieux Lamoignon
De votre nom, Joas, je puis donc vous nommer
Oenone : Hippolyte ? grands dieux ! - Phèdre : C'est toi qui l'as nommé
Sénèque : Comment vous nommerai-je à eux ?- Scarron : Scarron
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Dial. des morts anc. et mod. 2e part. 1
Prononcer le nom de, dire comment une personne, une chose s'appelle.
Vous l'accusiez pourtant quand votre âme alarmée Craignait qu'en expirant ce fils vous eût nommée
Le mot de peste, que vous nommez dans votre lettre, me fait frémir ; je la craindrais fort en Provence
Une personne si sensible, si délicate, qui ne pouvait seulement entendre nommer les maux
On vous nomme, et ce nom la rappelle à la vie
Le ciel dans tous leurs pleurs ne m'entend point nommer
Un nuage enfermait le souverain du monde, Il s'ouvre et laisse voir son front éblouissant ; Un archange est nommé.... l'archange obéissant.... Se prosterne attentif aux ordres du Seigneur
de Nicolas GILBERT dans Mort d'Abel, VIII
Et comment s'y prend-on, sire, pour vous faire douter de l'attachement et de l'amour de vos sujets ? le peuple vous impute-t-il ses malheurs ? vous nomme-t-il dans ses calamités ?
Nommer ses complices, les déclarer, les faire connaître.
Ah ! si vous ne voulez voir finir nos destins, Nommez d'autres vengeurs ou d'autres assassins
Nommer un nom, le prononcer, le faire entendre, parler de la personne.
Elle [Mme Scarron] n'a, m'a-t-elle dit, jamais ouï nommer votre nom en mauvaise part
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans à Bussy, 18 déc. 1673
Je vous ai déjà dit que votre nom n'a jamais été nommé sur le sujet de M. de Coetlogon
4
Désigner les gens par leur nom, faire des personnalités.
Vous nommez les auteurs, et c'est là votre crime
Nature : Absolument.
Il a tort, dira l'un ; pourquoi faut-il qu'il nomme ? Attaquer Chapelain ! ah ! c'est un si bon homme !
5
Qualifier. Louis XII a été nommé le Père du peuple.
Ah ! que c'est un grand bien [la santé] ! et que vous le nommez précisément par son nom quand vous dites que c'est celui sans lequel tous les autres sont insensibles !
Saintes filles, ses chères amies, car elle voulait bien vous nommer ainsi
Souvent il s'entretient avec la mort.... et, aussi vivant par l'esprit qu'il était mourant par le corps, il semble lui demander d'où vient qu'on la nomme cruelle
Il [Zozime] nomme ses libéralités profusions, sa modération fainéantise, ses festins d'amitié des dissolutions
Ô mon fils, de ce nom j'ose encor vous nommer
Nommer un roi père du peuple, est moins faire son éloge, que l'appeler par son nom, ou faire sa définition
de Jean de LA BRUYÈRE dans X.
Ils nommaient nécessité l'injustice et la perfidie
Nommer quelqu'un son protecteur, son libérateur, son bienfaiteur, l'appeler ainsi.
Vous que je dois nommer l'ange de mon bonheur
Nature : Absolument.
Il n'y a nuls vices extérieurs et nuls défauts de corps, qui ne soient aperçus par les enfants : ils les saisissent d'une première vue, et ils savent les exprimer par des mots convenables : on ne nomme point plus heureusement
de Jean de LA BRUYÈRE dans XI
6
Désigner.
La mort entre nous deux nommera le vainqueur
Sémantique : Terme de jeux. Nommer la couleur, dire en quelle couleur on joue.
7
Nommer quelqu'un à un emploi, à une charge, le choisir, le désigner pour cet emploi, pour cette charge. Il fut nommé maire de sa commune. L'empereur l'a nommé ministre des affaires étrangères.
Il a été nommé à l'évêché de Lodève
Voyez comme il est bon de se tourmenter un peu pour avoir des places : il est certain que celles qui avaient été nommées pour dames d'honneur de cette princesse avaient fait leurs diligences
Un jeune abbé de la Broue, qui n'a prêché qu'une seule fois devant le roi, est nommé pour l'évêché de Mirepoix
Il [Dieu] l'appelle son serviteur, quoiqu'infidèle, à cause qu'il l'a nommé pour exécuter ses décrets
Le peuple au champ de Mars nomme ses magistrats ; César nomme les chefs sur la foi des soldats
Je vous nommai son gendre et vous donnai sa fille
de Jean RACINE dans ib. IV, 2
Le roi de France nomme à tous les bénéfices consistoriaux de son royaume, c'est-à-dire aux bénéfices qui sont de fondation royale et qui étaient électifs avant le concordat
de FEVRET dans De l'abus, I, 8, dans RICHELET
Nommer quelqu'un son héritier, l'instituer son héritier.
Nommer d'office, se dit du juge qui, d'après la loi, choisit et nomme des experts, des arbitres, des défenseurs, etc.
8
Se nommer, Nature : v. réfl. Déclarer son nom. Vous serez obligé de vous nommer.
Avoir pour nom.
Et quand je vous demande après quel est cet homme, à peine pouvez-vous dire comme il se nomme
Je me nomme Pécaudière, ma maison n'est qu'à deux lieues de Landernau
Il se dit aussi des choses.
Par toi l'humilité devint une bassesse ; La candeur se nomma grossièreté, rudesse

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Nomer un terme [fixer un terme]
dans Ronc. p. 3
Si faisons assembler nostre chevalerie, Si qu'au jour nomé soit aprestée et garnie
dans Sax. XXXII
Quatorze rois i ot à heure de souper, Evesques et abbés que je ne sai nommer
dans ib. XII
2
XIIIe s.
À un moine courtois qu'on nommoit Savari
dans Berte, 1
Et nous li nommiens, et il les faisoit envoier querre
3
XIVe s.
Car, voir [vraiment], je sui au roi et toute ma maisnie ; Et Bertran du Guesclin me nomme on sans celise
dans Guesclin. 17434
4
XVe s.
et dit au clerc : escry moy ce que je te nommeray [dicterai]. Le clerc s'ordonna à escrire ; et puis le duc luy nomma mot à mot tout ainsi qu'il vouloit qu'il escrivist
Le roy nomma [adressa] une lettre audit connestable et luy mandoit ce que....
de Philippe de COMMINES dans IV, 11
Cent mille francs [empruntés] cousterent en quatre mois quatorze mille francs d'interests ; mais chascuns disoient que des nommez [certaines gens] avoient part à cest argent et au profit
de Philippe de COMMINES dans VII, 4
5
XVIe s.
La fortune guette à point nommé le dernier jour de nostre vie
de Michel de MONTAIGNE dans I, 66
Avoir peur de nommer la mort
de Michel de MONTAIGNE dans I, 72
Il mourut en un certain lieu qui se nomme la forest fossoyée
de Jacques AMYOT dans Cimon, 7
Si fut Cimon es premiers ans de sa jeunesse fort mal nommé, et eut un très mauvais bruit par la ville
de Jacques AMYOT dans ib.
Il y eut un nommé Sochares natif du bourg de Decelie, qui...
de Jacques AMYOT dans ib. 13
Ilz commencerent à descocher de loing tous ensemble de tous costez, sans viser à point nommé
de Jacques AMYOT dans Crass. 45
Ia vefve se peut nommer, durant sa viduité, dame douairiere du lieu et seigneurie qui appartenoit à son mary, sujet au dit douaire
dans Coust. génér. t. I, 720

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, noumer ; wallon, loumer ; Hainaut, lomer ; provenç. nomnar ; anc. catal. nomenar ; espagn. nombrar ; portug. nomear ; ital. nominare ; du lat. nominare, dénominatif de nomen, nom.

Synonymes de NOMMER

Termes proches de NOMMER