Définition de MI

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : mi

DÉFINITIONS

1
Joint à un adjectif, il équivaut à demi, qui est plus usité en ce cas.
Par force les chassant mi-morts de ses maisons
Mi-parti, voy. MI-PARTI.
2
Joint à des substantifs, il ne s'emploie qu'adverbialement avec la préposition à, sans article. Cette poutre ne porte qu'à mi-mur. Des confitures à mi-sucre. Elle est accouchée à mi-terme.
Pour fournir au projet que forme un seul esprit, Il faudrait quatre corps ; encor loin d'y suffire, à mi-chemin je crois que tous demeureraient
Les soldats sont dans la tranchée dans la boue jusques à mi-jambe
Le château, monsieur, est à mi-côte
Vapeur diaphane à fleur d'eau et à mi-montagne
de François René CHATEAUBRIAND dans Ital. Pouzzoles et la Solfatara
En parlant de tissus, on peut supprimer la préposition à. Une étoffe mi-fil et mi-coton.
Dans ce cas, mi sert quelquefois elliptiquement pour les deux substances. Une étoffe mi-fil et coton.
Elle [une chenille] en forma une coque, dont le tissu mi-soie et poils était si mince qu'il ne dérobait pas la vue de l'intérieur
de Charles BONNET dans Observ. 25e, Insectes.
3
Joint au mot carême ou aux noms des mois ; dans ce cas, ces mots reçoivent l'article féminin, quoique tous soient masculins. La mi-juin. La mi-octobre. La mi-carême.
Il vous ira voir après la mi-août (prononcez mi-oû)
Mi-mai, queue d'hiver (dicton proverbial).
La mi-carême, le jeudi de la troisième semaine du carême, qui est à peu près à la moitié du carême.
4
Mi entre en composition dans quelques mots : midi, parmi.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Tute la teste [il] lui a par mi sevrée
dans Ch. de Rol. CV
2
XIIIe s.
Lors le coronerent à empereour un diemenche après la feste Madame Sainte Marie, en mi-aoust, en l'eglise Sainte-Sophie
Nous la partirons par mi, si en prendrés la moitié et nous l'autre
Quant nous feumes alé jusques en mi le flum, si trouvames terre, là où nos chevaus pristrent pié
Et li prés sunt en deffense puis mi-mars dusques adont qu'il sunt fauquié [fauchés]
de Philippe de BEAUMANOIR dans LII, 3
3
XVIe s.
Il y en eut mille qui par lascheté de cueur s'en retournerent de my chemin tout court
de Jacques AMYOT dans Timol. 35
Voulant la my aoust colloquer en may
L'heure de myjour est passée, aprèz laquelle nous deffendent noz sacrés decretales messes chanter
Je y vids la my quaresme à cheval ; la my aoust et la my mars luy tenoyent l'estaphe
de François RABELAIS dans ib. V, 30
À mi-saison
Estans devenus sages à mi chemin de leur folie

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, mé, mi, fém. mèie ; provenç. mey, mei ; norm. en mi les champs, au milieu des champs ; du lat. medius ; allem. mitten ; goth. midja ; isl. midia ; sanscr. madhya.

Phonétiquement proche de MI