Définition de H?RON

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : a-rê-té, et non ar-té, faute commise dans plusieurs provinces

DÉFINITIONS

1
Empêcher d'avancer, de marcher, retenir. Arrêter un vaisseau. La flotte était arrêtée par le mauvais temps. La foule l'arrêta quelque temps à son entrée. Le retranchement arrêta l'ennemi. Il faut arrêter la pendule, pour la remettre à l'heure.
Dans la première enceinte il arrête ses pas
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Zaïre, I, 3
Ne partais-je pas, Si Titus, malgré moi, n'eût arrêté mes pas ?
de Jean RACINE dans Bérén. III, 4
Depuis trois ans dans Rome elle arrête vos pas
de Jean RACINE dans ib. I, 3
Je me suis échappée Tandis qu'à l'arrêter sa mère est occupée
de Jean RACINE dans Brit. III, 7
Il sait qu'en peu de jours Ces flots que rien n'arrête....
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Exilé.
L'hiver ne l'avait pas effrayée quand elle partit d'Angleterre ; l'hiver ne l'arrête pas, onze mois après, quand il faut retourner auprès du roi
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Reine d'Anglet.
Quand ce grand Dieu a choisi quelqu'un pour être l'instrument de ses desseins, rien n'en arrête le cours
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans ib.
Lieux que j'aimai toujours, ne pourrai-je jamais, Loin du monde et du bruit, goûter l'ombre et le frais ? Oh ! qui m'arrêtera sous vos sombres asiles !
de Jean de LA FONTAINE dans Fab. XI, 14
Vous voilà donc parti pour la belle Italie ; je suppose que la galerie de Florence vous arrêtera longtemps
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Corresp. 47
2
Empêcher, en parlant des personnes et des choses. Chaque jour quelque chose m'arrête. On fut arrêté par la lettre du préfet. Que cela ne vous arrête pas. Aucune considération ne peut l'arrêter (l'empêcher d'agir comme il l'a résolu). Le chirurgien arrêta le sang qui coulait. Arrêter le feu ou l'incendie.
La difficulté qui arrêtait le roi
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Télém. XI
Ton insolent amour, qui croit m'épouvanter, Vient de hâter le coup que tu veux arrêter
de Jean RACINE dans Iphig. IV, 7
L'audace d'une femme, arrêtant ce concours, En des jours ténébreux a changé ces beaux jours
de Jean RACINE dans Athal. I, 1
Celui qui met un frein à la fureur des flots Sait aussi des méchants arrêter les complots
de Jean RACINE dans ib.
Ma fuite arrêtera vos discordes fatales
de Jean RACINE dans Brit. III, 8
J'arrêtai de sa mort la nouvelle trop prompte
de Jean RACINE dans ib. IV, 2
Deux mots de ta bouche arrêtent sa colère
de Pierre CORNEILLE dans Cid, II, 3
Ma bonté ne peut plus arrêter mon devoir
de Pierre CORNEILLE dans Héracl. I, 2
Vos lâches conseils, qui seuls ont arrêté Le bonheur renaissant de notre liberté
de Pierre CORNEILLE dans Cinna, III, 2
Il faut que Dieu, par sa puissance, assujettisse et lie, pour ainsi dire, cette convoitise indocile, pour arrêter ses contrariétés et ses répugnances
de Esprit FLÉCHIER dans Panég. II, p. 501
Il ne faut rien exposer aux yeux de notre bienfaiteur qui puisse arrêter ses grâces
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Car. Prière, 2
Je ne sais qui m'arrête et retient mon courroux
de Jean RACINE dans Iphig. IV, 1
Car enfin qui m'arrête ? et quelle autre assurance Demanderais-je encor de votre indifférence ?
de Jean RACINE dans Baj. II, 1
Arrêter avec un infinitif.
Je n'ai pas laissé d'en être un peu honteux, et cela m'a arrêté de vous écrire
de Vincent VOITURE dans Lettr. 196
3
Maintenir, attacher, fixer. Les objets légers sont arrêtés par des poids. Arrêter ses regards sur quelque chose. Arrêtez ce volet que le vent fait battre. Arrêter un point en cousant, faire un noeud au bout d'une couture, pour que le fil n'échappe pas. Rien ne peut arrêter cet esprit frivole.
Arrêter les âmes les plus résolues et les moins nées à la servitude, faire naître en elles un amour qui....
de Vincent VOITURE dans Lettr. 4
Pensez-vous qu'oubliant ma fortune passée, Sur ma seule grandeur j'arrête ma pensée ?
de Jean RACINE dans Bérén. III, 1
Non, c'est trop sur Zaïre arrêter un soupçon
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Zaïre, III, 1
Je cherche à l'arrêter [le marier], parce qu'il m'est unique [fils unique]
de Pierre CORNEILLE dans Menteur, II, 1
Vous ne prétendiez point m'arrêter dans vos fers
de Jean RACINE dans Andr. IV, 5
Ah ! si mon coeur osait encor se renflammer ! Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête ? Ai-je passé l'âge d'aimer ?
de Jean de LA FONTAINE dans Fab. IX, 2
4
Régler, déterminer, décider, résoudre. Arrêter le prix du blé. On arrêta le lieu du rendez-vous. Il a été arrêté qu'on se réunirait chez vous.
Le ciel et Mahomet ainsi l'ont arrêté
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Fanat. IV, 3
Arrêter un compte, le régler d'une manière définitive. Arrêter un marché, le conclure.
5
Sémantique : En termes de peinture ou de composition littéraire, fixer les contours, les masses, les parties principales. Arrêter une esquisse.
6
Saisir quelqu'un, le faire prisonnier. Il fit arrêter le chef. La police arrêta les perturbateurs.
Quelle cause les fit arrêter [le prince de Condé et son frère] ? Si ce fut ou des soupçons ou des vérités ou de vaines terreurs, qui le pourra dire à la postérité ?
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Le Tellier.
7
S'assurer par précaution de quelqu'un ou de quelque chose. Arrêter un cuisinier. J'avais arrêté un logement.
Avez-vous arrêté un logis ?
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Pourc. I, 5
Si tu veux me servir, je t'arrête avec moi
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Étour. II, 9
8
Interrompre quelqu'un. Il m'arrêta là-dessus. En cet endroit il arrêta l'orateur.
Léandre, arrêtez là ce discours importun
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Étour. III, 3
9
Sémantique : Terme de chasse. Le chien a arrêté une compagnie de perdrix : il en a indiqué la présence en s'arrêtant, et il les tient immobiles devant lui.
Nature : Absolument. Ce chien arrête mal.
Qu'importe qu'il ait des chiens qui arrêtent bien ?
de Jean de LA BRUYÈRE dans 10
10
Arrêter, exercer le vol sur les routes. Des voleurs ont arrêté la diligence. Ce voyageur a été arrêté.
Nature : Absolument. On arrête sur cette route.
11
Sémantique : En termes d'agriculture, couper la sommité d'une tige ou d'une branche, pour y suspendre la végétation.
12
En termes judiciaires, saisir-arrêter, faire une saisie-arrêt ou opposition.
ARRÊTER, v. n.
13
Cesser de marcher, faire halte. Nous arrêtâmes plusieurs jours à Bordeaux.
Car pour moi j'ai certaine affaire Qui ne me permet pas d'arrêter en chemin
de Jean de LA FONTAINE dans Fab. III, 5
En parlant d'une voiture qu'on arrête.
En arrivant je fis arrêter à la grille
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Hél. IV, 6
14
Demeurer dans un lieu.
Je ne puis arrêter Qu'un temps fort court, un mois, peut-être une semaine
de Jean de LA FONTAINE dans Fab. VII, 6
Autant qu'il vous plaira, vous pouvez arrêter [rester], Madame, et là-dessus rien ne vous doit hâter
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Mis. III, 5
15
Insister sur.
Mais moi, mon jugement, sans qu'aux marques j'arrête, Fut qu'il n'était que cerf à sa seconde tête
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Fâch. II, 7
16
Cesser de parler, d'agir. Il n'arrête pas, il marche sans cesse, il travaille sans cesse.
Ces paroles Firent arrêter l'autre ; il recula d'un pas
de Jean de LA FONTAINE dans Fab. X, 2
Qu'on arrête, dit-il ; le premier coup m'est dû
de Pierre CORNEILLE dans Héracl. V, 7
Qu'il meure, le perfide, - Arrêtez, ou ce bras en punit l'homicide
de Jean de ROTROU dans Bélis. I, 2
Arrêtez, J'ignore quel projet, Burrhus, vous méditez
de Jean RACINE dans Brit. III, 9
Cher Théramène, arrête, et respecte Thésée
de Jean RACINE dans Phèd. I, 1
Arrêtez [attendez] un peu là
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Étour. II, 12
17
Sémantique : En termes de manége, arrêter et rendre, faire des demi-temps d'arrêt.
18
Sémantique : En termes d'escrime, prendre un coup d'arrêt.
S'ARRÊTER, v. réfl.
19
Suspendre sa marche.
L'un et l'autre rival, s'arrêtant au passage, Se mesurent des yeux
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Lutrin, V
Cesser d'aller. Ma montre s'est arrêtée.
Demeurer, se fixer.
Chez ces gens pour toujours il se fût arrêté
de Jean de LA FONTAINE dans Fab. VII, 6
Sémantique : Fig. Ses regards ne s'arrêtaient en aucun endroit. Les suffrages ne s'arrêtèrent pas sur le plus digne.
Ma cruauté se lasse et ne peut s'arrêter
de Pierre CORNEILLE dans Cinna, IV, 3
Que l'effet de vos yeux s'arrêterait à votre imagination, sans passer jusqu'à votre jugement
de Vincent VOITURE dans Lettr. 187
Sémantique : Familièrement. S'arrêter en beau chemin, renoncer à une entreprise dont le succès paraît assuré.
Perdre le temps, s'amuser. Il s'arrête à tous les coins de rue.
Interrompre un voyage. Nous nous sommes arrêtés quinze jours à Genève.
20
Cesser d'agir.
Arrêtez-vous, seigneur, et d'une âme apaisée Souffrez que je vous livre une vengeance aisée
de Pierre CORNEILLE dans Poly. V, 6
Cesser de parler. Il s'est brusquement arrêté au milieu de son récit.
21
Se fixer, se déterminer. Après avoir écouté diverses propositions, il s'arrêta à la première.
Je veux l'ouïr ; mon choix s'arrête à ce témoin
de Jean RACINE dans Mithr. III, 4
° Avoir égard, faire attention. Il s'arrêta à des apparences.
Quoi ! vous vous arrêtez aux songes d'une femme
de Pierre CORNEILLE dans Poly. I, 1
Je ne m'arrêtai point à ce bruit téméraire
de Jean RACINE dans Mithr. II, 3
Ne vous arrêtez point à ses froideurs passées
de Jean RACINE dans Baj. V, 6
Je ne m'arrêtai point à cette ardeur nouvelle
de Jean RACINE dans Andr. IV, 6
Il ne se faut point arrêter Aux deux faits ambigus que je viens de conter
de Jean de LA FONTAINE dans Fab. VIII, 16
Pourquoi venez-vous vous arrêter à nos faibles talents ?
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Parole.
22
S'appesantir, insister. Il s'arrêta longtemps sur les services qu'il vous a rendus.
Circonstances que je ne m'arrête pas à rapporter
de Blaise PASCAL dans Prov. 17

SYNONYME

1
ARRÊTER, RETENIR. Arrêter est plus définitif que retenir ; ce qui est arrêté n'avance plus ; ce qui est retenu peut avancer encore, bien que moins ou plus difficilement. Quand on retient, il reste toujours incertain si la main sera assez forte pour arrêter. Des idées arrêtées sont des opinions fixes desquelles on est décidé à ne pas s'écarter. Une imagination retenue est celle que l'on contient et que l'on empêche de s'égarer.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Au cheval est l'espée aresteüe
dans Ch. de Rol. CII
Car chevauchez ; pourqu'[pourquoi] alez arestant ?
dans ib. CXXXII
Que [Dieu] pour lui face le soleil arester
dans ib. CLXXV
2
XIIe s.
Tresqu'à Turpin [il] ne se voust [voulut] arester
dans Ronc. p. 51
Fer ne acier ne le put arester
dans ib. p. 75
Faites ma gent en ce val arester
dans ib. 178
Partir m'esteut de vous, sans demeurer [retard] ; Tant en ai fait, ne puis plus arester
dans Couci, XXIV
Dreit devant l'arcevesque sunt andui [tous deux] aresté
dans Th. le mart. 44
Pruveires e diacnes plusurs en i ot pris, Larruns, murdreiseürs en la rei prisun mis ; C'aresté mult suvent erent par le païs
dans ib. 26
3
XIIIe s.
Et Tybers et la vieille n'ont cure d'arester [de s'arrêter]
dans Berte, XVII
[Elle] Regardoit mout souvent, et puis si s'arrestoit
dans ib. XXVIII
Quant elle pot parler, si dist [qu'elle] n'arestera, Ne mais en une ville qu'une nuit ne gisra
dans ib. CXXII
L'espée [il] trait, sor lui s'areste Que il li volt couper la teste
dans Grégoire le grand, p. 63
Et Chantecler [le coq] saut en travers, Renart choisi [apperçut], bien le conut ; Desor un fumier s'arestut
dans Ren. 15448
Et se le aresté por dette fait servise à celui en cui poeir il est....
dans Ass. de Jér. I, 189
Li tens, qui s'en va nuit et jor, Sans repos prendre et sans sejor, Et qui de nous se part et emble Si celéement qu'il nous semble Qu'il s'arreste adès en ung point, Et il ne s'i arreste point
dans la Rose, 363
4
XIVe s.
Et est asavoir que aucuns sont demourans et trop arrestés en leur opinion
de Nicolas ORESME dans Eth. 214
Tu qui vues avoir mon cheval, Je te di qu'amont et aval, Sans faillir, au tiers pas s'arreste
de MACHAULT dans p. 80
5
XVe s.
La dame s'arresta sur cet avis....
de Jean FROISSART dans I, I, 12
Quand messire Guillaume de Montagu vit du chastel qu'ils estoient tous passés et qu'ils n'arrestoient point au chastel....
de Jean FROISSART dans I, I, 162
Et en celle pensée s'arresta totalement
dans Jehan de Saintré, ch. III
Je ne m'arreste point à tout ce que j'oys
de Georges CHASTELAIN dans Chr. des D. de Bourg. II, ch. 13
Vint de par le roy le cardinal Balue, qui peu y aresta, et fit aucunes ouvertures
de Philippe de COMMINES dans II, 5
6
XVIe s.
Oeil attrayant, oeil arresté, De qui la celeste clarté Peut les plus clairs yeux esblouir
de ST-GEL. dans 29
Arrestant obstinéement sa veue contre un milan
de Michel de MONTAIGNE dans I, 102
Je donne ces fantasies, non comme arrestées et reglées par l'ordonnance divine
de Michel de MONTAIGNE dans I, 401
P. Bunel, ayant arresté quelques jours à Montaigne
de Michel de MONTAIGNE dans II, 136
Le remora areste toute sorte de vaisseaux ausquels il s'attache
de Michel de MONTAIGNE dans II, 180
Je m'arreste aux comparaisons qui me sont plus favorables
de Michel de MONTAIGNE dans II, 213
Nos loix non plus que nos vestements ne peuvent prendre aulcune forme arrestée
de Michel de MONTAIGNE dans III, 64
On dit, quand il est question de marier un jeune homme : il le faut arrester ; car, de fait, je crois que nous volerions au ciel si cet arrest ne nous retenoit
de Jacques YVER dans p. 572
Platon veut qu'elle ait esté appelée histoire, pour ce qu'elle arreste le flux de nostre memoire
de Jacques AMYOT dans Préf. II, 27
Il le feist arester prisonnier avec Theseus
de Jacques AMYOT dans Thésée, 39
Les Pelasgiens, après avoir couru la plus grande partie de la terre habitable, s'arresterent au lieu où Rome est à present fondée
de Jacques AMYOT dans Rom. 1
Cela arresté [décidé], les conjurez....
de Jacques AMYOT dans Publ. 7
Les femmes arresterent entre elles qu'elles porteroient un an entier le deuil de sa mort
de Jacques AMYOT dans ib. 40
Lors Timoleon n'arresta gueres [ne tarda pas] à choquer, voyant le peu d'exploit que faisoient ses gens de cheval
de Jacques AMYOT dans Timol. 37
Il estoit froit, reposé, constant et arresté
de Jacques AMYOT dans Arist. 4
Lier une veine ou artere pour arrester un flux de sang
de Ambroise PARÉ dans Introd. 2
Puis tu arresteras le noeud seurement
de Ambroise PARÉ dans X, 24
Ne vous arrestés pas à ce que vous voirés de luy, mais à son sçavoir et esperience que j'ai esprouvé bonnes
de Marguerite de Navarre, dite aussi de Valois, ou d'Angoulême, reine de Navarre dans Lett. 122
Les meridionaux sont melancholiques, et, par ainsi, arrestés, constans, contemplatifs, ingenieux
de Pierre CHARRON dans Sagesse, I, 49

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. érétai ; Berry, airter, airreter ; picard, arter ; provenç. arrestar, arestar ; ital. arrestare ; de ad, à, et restare, rester, c'est-à-dire faire rester, et non, comme le veulent quelques étymologistes, de l'allemand Rest ou Rast, repos. Une petite particularité vient en confirmation de ce qui est établi d'ailleurs : on trouve dans l'ancien français ce verbe conjugué parfois irrégulièrement, arresteü au participe, arestut, au parfait défini ; c'est qu'en effet restare se conjuguait en latin comme stare, et que, dans le vieux français, stare avait donné esteü, estut, etc.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Anciennement, arrêter un corps mort, le retenir aux fins de forcer les héritiers du défunt à payer certaine dette.
Au mois de juin 1617, le fait étant discuté en pleine assemblée du Conseil, il fut dit que, nonobstant usage contraire,... les corps morts ne peuvent être arrêtés pour dettes ; suivant ce, le corps du comte d'Egmont, qui était détenu à Bruges par son hôte pour les dépens de bouche du défunt, fut élargi avec ordonnance de le laisser suivre aux parents du défunt, nonobstant l'usage contraire de Bruges
dans Arrêts du grand conseil de Sa Majesté, résidant en la ville de Malines, recueillis par M. Humaÿn, Lille, 1773, p. 192. (Note communiquée par M. Du Bois, avocat à Gand)
2
XVIe s. Ajoutez :
Au devant de monseigneur le Daulphin qui ne artoit point en ladite ville
de MANTELLIER dans Glossaire Paris, 1869, p. 7

Synonymes de ARRÊTER

Termes proches de ARRÊTER

Phonétiquement proche de ARRÊTER