Définition de GLOUTON

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DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : glou-ton, to-n'

DÉFINITIONS

1
Qui mange avec avidité, avec excès.
Chasse des soldats gloutons La troupe fière et hagarde Qui mange tous mes moutons Et bat celui qui les garde
de Jean de LA FONTAINE dans Poés. mêlées, XVII
Il se dit des choses.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons, J'ai dévoré force moutons
Son voeu l'avertit d'être sage ; Son appétit glouton n'est pas du même avis
de LA MOTTE dans Fabl. I, 8
Nature : Substantivement. Un glouton, une gloutonne.
Nous voulons, dirent-ils, étouffer le glouton Qui nous a pris Robin-mouton
Vous n'exaltez, maîtres gloutons, Que la gloire des marmitons
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Gourm.
2
Sémantique : Terme de zoologie. Les gloutons, nom d'un genre de mammifères de l'ordre des carnassiers.
Il y a au Kamtschatka un animal appelé glouton, dont la fourrure est si estimée, que, pour dire qu'un homme est richement habillé, on dit qu'il est vêtu de fourrure de glouton

HISTORIQUE

1
XIe s.
Nous avon dreit, mais cist glutun ont tort
dans Ch. de Rol. XCI
Par tel gluton n'ert [sera] bataille vaincue [gagnée]
dans ib. CII
Mors est li gluz qu'[qui] en destreit vous teneit
dans ib. CCLII
2
XIIe s.
Si grant mensonge où put cist gloz trover ?
dans Ronc. p. 185
3
XIIIe s.
Renart li dist : tu es trop glot ; Porquoi as le pot abatu ?
dans Ren. 2788
4
XIVe s.
Et poent estre diz en françois gloutons et gourmans
Icellui Robert, qui estoit puissant homme de corps, mauvais glout et de mauvaise renommée
5
XVe s.
Et fut pris [l'archevêque de Cantorbery] de ces gloutons [les paysans révoltés], et tantost decollé
Glout a tout, ou il pert tout
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. II, p. 198
Qui glouton haste, estrangler le veut
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib. p. 393
Gloutz [avides] d'honneur acquerre
dans Perceforest, t. IV, f° 82
De ce que tu nous as compté, C'est un glout sans nulle bonté ; Onques ne pensa bien à faire
dans la Pass. de N. S. J. C
6
XVIe s.
Manger de glouton, chair de mouton
de Randle COTGRAVE dans
Qui de tout n'essaye n'est pas bon glouton
de Randle COTGRAVE dans
Les estroicts baisers de la jeunesse, savoureux, gloutons
de Michel de MONTAIGNE dans I, 392

ÉTYMOLOGIE

1
Bourg. glôton ; wallon, glot, friand ; prov. glot, gloto ; anc. cat. glot, glotó ; esp. gloton ; port. glotão ; ital. ghiotto, ghiottone ; du lat. gluto, glutonis, de glutus, gosier. On signale, dans le kimry, glwth, vorace. Dans le vieux français, li gloz, nominatif singulier, du latin glúto ; le gloton, régime singulier, de glutónem ; li gloton, nominatif pluriel, de glutónes ; les glotons, régime pluriel. Le provençal suit la même déclinaison. C'est de gloz au nominatif que dérive glout, employé pour glouton dans les âges postérieurs, et même par la Fontaine. Dans l'ancienne langue, gloz, gloton avait un sens plus étendu, et était un terme d'injure signifiant méchant.