Définition de GLANER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : gla-né

DÉFINITIONS

1
Recueillir dans les champs les épis échappés au moissonneur. Glaner les épis après la moisson faite.
On dit dans le même sens glaner un champ. Dans l'Ancien Testament, Dieu défend aux propriétaires de glaner leurs champs.
Sémantique : Par extension.
Voilà l'enfant des chaumières Qui glane sur les bruyères Le bois tombé des forêts
Nature : Absolument.
Booz dit à Ruth : Écoutez, ma fille, n'allez point dans un autre champ pour glaner, et ne sortez point de ce lieu
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Ruth, II, 8
Sémantique : Fig.
L'indigence glane chez d'autres, Mais elle moissonnait chez lui
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Étoil. qui filent.
2
Sémantique : Fig. Recueillir le peu qui a été laissé ou négligé par d'autres, en parlant de profits.
Ces nations [Anglais, Français] n'ont fait que glaner après les riches moissons [en Amérique] des Espagnols
3
Sémantique : Fig. Il se dit en un sens analogue des choses d'esprit. Cette époque a été bien étudiée ; à peine y pourrait-on glaner quelques faits.
Lire Homère, Aristote, et, disciple nouveau, Glaner ce que les Grecs ont de riche et de beau
Nature : Absolument.
Mais ce champ ne se peut tellement moissonner, Que les derniers venus n'y trouvent à glaner
Tout est dit.... depuis six mille ans qu'il y a des hommes, et qui pensent.... l'on ne fait plus que glaner après les anciens
Les anecdotes sont un champ resserré où l'on glane après la vaste moisson de l'histoire
L'ouvrage de Sénèque est un champ où l'on trouve toujours à glaner

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Et si ne soit si hardis gleneres ou gleneresse ki voist [aille] à camp glener en jour de feste ne en diemence souz le fourfait de cinq sols
de TAILLIAR dans Recueil, p. 410
Se j'ai trové aucun espi Après la main es mestiviers, Je l'ai glané molt volentiers
de HUGUES DE MERY dans le Tournoiement de l'antechrist, p. 104
2
XVe s.
Chascuns pense de glainer sa moisson, Et d'amasser joiaulx, or et finance
de Eustache DESCHAMPS dans Administrat. de l'hôtel du prince.
3
XVIe s.
Celui ne choisit pas qui glane
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. I, p. 75,

ÉTYMOLOGIE

1
Génev. gléner, glainer ; picard, glainer ; Berry, glainer, glener ; provenç. grenar, dans Gramm. de Faidit, publiée par GUESSARD, 2e éd. p. 31 ; bas-lat. glenare (si quis in messem alienam glenaverit, texte de la fin du VIe siècle). Diez note l'étymologie indiquée par Leibnitz : kimry, glain, glân, net ; à quoi il ajoute le scandinave glana, éclaircir ; de sorte que glaner serait proprement nettoyer. Cela est possible sans être très satisfaisant ; il ne faut donc pas perdre de vue le bas-latin geliba, gelima, gelina, gerbe, poignée ; anglo-saxon, gelm, gilm, poignée. Ici le sens est satisfaisant, et les variations de la consonne laissent jour à la transformation. Il reste donc de l'incertitude entre une étymologie bonne pour la forme, moins bonne pour le sens ; une autre bonne pour le sens et moins bonne pour la forme. Le provençal grenar paraît être une forme accidentelle, et ne se rattacher en rien à granum, grain.

Synonymes de GLANER

Termes proches de GLANER