Définition de GAIET?

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DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : ghé-té ; anciennement il était de trois syllabes, ghé-ye-té, comme on le voit par ces vers :

DÉFINITIONS

1
Belle humeur.
À mon sens la gaieté vaut presque la sagesse
de IMBERT dans Jaloux sans amour, I, 6
Ce pauvre diable ainsi parlant Mettait en gaieté tout l'hospice
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Ange gardien.
Quelques pages plus loin, vous retrouverez la vivacité impétueuse de Lovelace, son incorrigible folie, et cette gaîté non plus du vice, mais du remords qui cherche à s'étourdir
de VILLEMAIN dans Litt. fr. XVIIIe siècle, 1re leçon.
Avoir de la gaieté dans le style, écrire d'une manière agréable et enjouée.
Vivacité de belle humeur franche et communicative.
Les hommes mêmes n'ont pas en Perse la gaieté qu'ont les Français
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Lett. pers. 34
Le vrai caractère de la gaieté italienne, ce n'est pas la moquerie, c'est l'imagination
de Anne Staël-Holstein, dite Mme DE STAËL dans Corinne, VII, 2
Cette gaieté qui ne tenait en rien à la moquerie, mais seulement à la vivacité de l'esprit, à la fraîcheur de l'imagination
de Anne Staël-Holstein, dite Mme DE STAËL dans ib. II, 2
Pointe de vin. On commençait à être en gaieté.
Ce cheval a de la gaieté, il a de la vivacité.
On dit aussi : ce cheval est gai.
2
Paroles, actions gaies, folâtres.
Ce sont des jeux de mains et des gaietés incroyables
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 264
Cent escapades aussi fortes passèrent pour des gaietés et des gentillesses agréables
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 259, 219
Une gaieté, petite pièce de théâtre ou autre, destinée à faire rire.
Une petite gaieté qu'il s'était permise au théâtre de Fontainebleau, en y tournant en ridicule, dans un prologue de sa façon, les gentilshommes de la chambre, les lui avait aliénés
de Jean-François MARMONTEL dans Mém. VI
Verre en main, Jean le vigneron Chantait les gaietés de Piron
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Nourrice.
3
De gaieté de coeur, loc adv. De propos délibéré et sans sujet.
Les personnes qui écrivent de gaieté de coeur et seulement pour dire des gentillesses, ne sont pas excusables de ne m'avoir pas fait cet honneur [de ne m'avoir pas écrit]
de Vincent VOITURE dans Lett. 19
Il m'attaque de gaieté de coeur pour se faire connaître de quelque façon que ce soit
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Impromptu, 3
C'est une licence que prennent messieurs les poëtes de mentir de gaieté de coeur
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Comtesse d'Esc. 1
Troubler de gaieté de coeur la fortune d'une personne
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 384
Les juges du chevalier de la Barre ont été des monstres sanguinaires de gaieté de coeur
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Roi de Prusse, 268
Celui qui va se battre de gaieté de coeur
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Hél. I, 57
Leur ineptie, comme le dit très bien Votre Majesté, fera gagner aux Allemands et aux Hollandais l'argent que la France perdra de gaieté de coeur
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Lett. au roi de Pr. 16 fév. 1782

HISTORIQUE

1
XVIe s.
....Pour domter la gayeté trop grande de leurs appetits
de Jean CALVIN dans Instit. 144
Boisverd voulut couvrir sa pauvreté [son peu d'hommes] d'une gayeté de coeur, jettant au devant de soi 80 arquebusiers pour faire fumée sur le haut de la levée
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. I, 266
Puis tournant sur son chemin, il prit Sahurne d'une mesme gaieté
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans II, 114
Qui pourra penser que le tiers estat aie en mesme temps au coeur la gaieté des armes, la peur au visage, et la faim entre les dents ?
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. 252
Ils trouvoient fort mauvais que l'on allast ainsi voluntairement de guayeté de coeur commencer la guerre à ces peuples
de Jacques AMYOT dans Crass. 31

ÉTYMOLOGIE

1
Gai ; provenç. gayeza ; anc. cat. gaeza ; ital. gaiezza.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
GAIETÉ. - HIST. Ajoutez :
2
XIIe s.i
Chevels ot blons, molt avenant, Ielz [yeux] vers et pleins de gaieté
de Benoît de Sainte-Maure dans Roman de Troie, V. 5377
3
XIIIe s.
Les dames vont devant plaines de gaieté
dans Brun de la Montaigne, V. 1394, éd. P. Meyer, Paris, 1875