Définition de BRIGUE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : bri-gh'

DÉFINITIONS

1
Manoeuvre par laquelle, poursuivant quelque objet, on engage des personnes dans ses intérêts. Brigues dans les élections. La brigue pour le consulat était plus animée que jamais. Les candidats commencèrent leurs brigues. Lois contre la brigue. Convaincu de brigue.
On fait sa brigue pour arriver à un grand poste
de Jean de LA BRUYÈRE dans 8
Je fus sourde à la brigue et crus la renommée
de Jean RACINE dans Brit. IV, 2
Fermons l'oeil aux présents et l'oreille à la brigue
de Jean RACINE dans Plaid. II, 14
Pour moi j'ai su déjà, par mes brigues secrètes, Gagner de notre loi les sacrés interprètes
de Jean RACINE dans Baj. I, 2
Combien pour le répandre [le sang romain] a-t-il formé de brigues ?
de Jean RACINE dans Cinna, I, 3
Fabius Ambustus fit une brigue si puissante que non-seulement il vint à bout de faire renvoyer le héraut sans satisfaction....
de Abbé de René Aubert de VERTOT dans Révol. rom. III, p. 196
Ne descendons jamais dans ces lâches intrigues ; N'allons point à l'honneur par de honteuses brigues
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Art p. IV
Des brigues, des partis l'un à l'autre odieux, Le Parnasse idolâtre adorant de faux dieux
de Nicolas GILBERT dans Le XVIIIe siècle.
Sémantique : Fig. Sollicitation amoureuse.
La secrète brigue Que font auprès de toi Don Sanche et Don Rodrigue
de Pierre CORNEILLE dans Cid, I, 1
2
La réunion des gens qui coopèrent à la brigue. La brigue est nombreuse et puissante.
On dit même qu'au trône une brigue insolente Veut placer Aricie et le sang de Pallante
de Jean RACINE dans Phèd. I, 4

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Ce estoit commencement de brigue [querelle] ; car li tribuns commandoient au peuple que il s'en alast, et li consulz ne le souffroient
de Pierre BERCHEURE dans f° 54, verso
Comme la brigue fust un po apaisiée
de Pierre BERCHEURE dans f° 47, verso
Vous savez que mes adversaires ont commencié la riote et la brigue [querelle] par leur oultrage
dans Ménagier, I, 9
2
XVe s.
....que c'estoit le duc de Guyenne qui vouloit eslargir ses limites et qui commençoit toutes ces brigues
de Philippe de COMMINES dans III, 8
3
XVIe s.
À la nomination de ces juges il y eut de grandes brigues
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. II, 232

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. et espagn. brega ; portug. et ital. briga ; bas-lat. briga, querelle, rixe ; d'un radical brig, qui paraît signifier agitation, occupation, mais qu'on ne peut rattacher à rien de connu d'ailleurs.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
BRIGUE. - ÉTYM. Ajoutez : L'origine de ce mot était laissée à un radical brik qui demeurait indéterminé. M. J. Storm, Romania, avril 1876, p. 171, pense que ce radical est germanique : allem. brechen, rompre ; bas-allem. breken ; angl. to break ; goth. brikan. Le thème brikan a formé d'abord brigare, bregare, rompre, faire du bruit, se quereller ; en catal. bregar, broyer, quereller.
L'ital. briga s'emploie surtout dans le sens d'ennui, querelle, affaire difficile et aussi tourbillon de vent : Ombre portate dalla detta briga
de DANTE dans Inf. V, 49

Synonymes de BRIGUE

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