Définition de BANQUEROUTE

DÉFINITIONS - REMARQUE - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ban-ke-rou-t'

DÉFINITIONS

1
Cessation de payement de la part d'un négociant devenu insolvable.
Nous avons considéré que l'une des choses à laquelle nous avons promptement à remédier, est l'abus et tromperie évidente qui se commet sous le nom et prétexte de banqueroute
dans Édit de mai, 1609
Que les marchands, banqueroutiers, pour être favorisés et éviter la peine de mort prononcée par les ordonnances pour le crime de banqueroute, s'adressent à leurs confrères, qui homologuent très facilement les contrats faits avec des créanciers supposés
dans Arrêt de règlement du parlement de Paris du 7 août 1698, dans RENOUARD, des Faillites, t. I, p. 101
Et aussi la misère et le discrédit devinrent tels que nous n'avons point d'exemples de plus de banqueroutes que dans les années 1714, 1715 et 1716
de MELON dans Essai politique sur le commerce, édit. de 1843, p. 771 ; la 1re éd. est de 1734
Les banqueroutes servent la fortune sans faire perdre l'honneur ; et voilà ce qu'il importe de détruire
de NAPOLÉON dans au Conseil d'État, séance du 28 juillet 1807
En faisant banqueroute à leurs créanciers
En sorte qu'il fût aisé de ne jamais faire banqueroute
Charles II, roi d'Angleterre, non content de l'argent de la France, venait de faire banqueroute à ses sujets
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans S. de L. XIV, 10
Sémantique : Fig. et familièrement. Faire banqueroute à, manquer à.
Gardez de faire aux égards banqueroute
de Jean de LA FONTAINE dans Aveux.
Et je fais banqueroute à ce fatras de lois
Je fais par cet hymen banqueroute à tous autres
de Pierre CORNEILLE dans ib. III, 5
Autrement quant à moi je lui fais banqueroute
Je ne fais de léger banqueroute à l'école Du bonhomme Empédocle
Je bannis ces plaisirs et leur fais banqueroute
Sémantique : En termes de jurisprudence, c'est la faillite coupable et punie par la loi ; banqueroute simple, lorsqu'il y a faute seulement ; banqueroute frauduleuse, lorsqu'il y a fraude : distinction introduite par le Code de commerce de 1808.
Banqueroute se dit spécialement de l'État, lorsque la loi abolit tout ou partie de la dette publique, volontairement ou forcément.
Le premier avis allait à une banqueroute universelle
de LAW dans Mercure, mars 1720 (éd. 1851, p. 612).
La banqueroute, la hideuse banqueroute, est là, et vous délibérez !
de Honoré Gabriel Riqueti, comte de MIRABEAU dans Discours, 26 sept. 1789

REMARQUE

1
Voltaire a blâmé dans Corneille l'emploi de faire banqueroute à.... pour abandonner. Mais on voit que cette locution était fort employée du temps de Corneille, et elle est restée en usage.

SYNONYME

1
BANQUEROUTE, DÉCONFITURE, FAILLITE. La banqueroute est l'état d'un commerçant failli qui se trouve dans un cas de dol ou de faute grave prévu par la loi ; on le dit dans le langage ordinaire au lieu de déconfiture et faillite. La déconfiture est l'état d'insolvabilité d'un débiteur, non commerçant ; on le dit dans le langage ordinaire pour banqueroute et faillite.
La faillite est l'état de cessation des payements d'un commerçant ; on le dit abusivement pour déconfiture et banqueroute

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Voulons et ordonnons que les dits debteurs qui auront defailli et fait banqueroute tiennent prison fermée jusqu'à plein et entier payement des amendes
dans Ordonnance de Lyon, 10 oct. 1536
Nous avons ci-devant reçu plusieurs plaintes des faillites et banqueroutes, les unes dignes de commiseration quand elles sont advenues par les dommages et pertes que la calamité des troubles passés a apportés à cettui nostre royaume, les autres dignes de punition exemplaire, qui se font par dol et fraude
dans Mandement de Henri III, du 25 juin 1582. Traité sur les cessions et banqueroutes, par E. BONNYN, Paris 1586

ÉTYMOLOGIE

1
Ital. banca rotta, de banca, banque (voy. ce mot), et rotto, rompu, de ruptus, rompu, de rumpere, rompre : mot à mot, banc rompu ; à cause qu'on rompait le banc qu'avait le commerçant sur les marchés.

Synonymes de BANQUEROUTE