Définition de Z??OLITHE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : è-ski-vé

DÉFINITIONS

1
Éviter adroitement quelque chose ou quelqu'un. C'est un importun que j'esquive autant que je puis.
L'autre esquive le coup, et l'assiette volant S'en va frapper le mur et revient en roulant
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. III
Allons, je ne pourrai pas esquiver l'interrogatoire
de Louis-Benoît PICARD dans Alcade, IV, 1
Faut-il esquiver la réflexion comme une ennemie, au lieu d'y livrer toute son âme ?
de Anne Staël-Holstein, dite Mme DE STAËL dans Corinne, I, 3
Sémantique : Par extension. Esquiver une difficulté, s'y soustraire, sans la résoudre.
Nature : Absolument.
J'esquive doucement, et m'en vais à grands pas
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. VIII
Les petits, en toute affaire, Esquivent fort aisément ; Les grands ne le peuvent faire
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. IV, 6
Le lion sort et vient d'un pas agile, Le fanfaron aussitôt d'esquiver
de Jean de LA FONTAINE dans ib. VI, 2
Je saute vingt ruisseaux, j'esquive, je me pousse
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. VI
2
S'esquiver, Nature : v. réfl. Se retirer d'un lieu, d'un cercle, en évitant d'être remarqué.
Je me suis doucement esquivé sans rien dire
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Fâch. I, 1
S'éviter l'un l'autre.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Jà pur morir n'eschiveront bataille
dans Ch. de Rol. LXXXV
2
XIIe s.
À mort serez jugié, se [je] ne vous en eschiu
dans Sax. XXIV
3
XIIIe s.
Li cuens [comte] qui chevalier ne doute [craint] ne esquive
de AUDEFR. LE BAST. dans Romancero, p. 19
[Elle] Ne sait comment le froit [elle] puist avoir eschivé
dans Berte, XLV
Et l'ourse l'eschiva [l'évita], autre voie est tournée
dans ib. XLVI
Mais je le connois à si sage Qu'il eskievera ce damage
dans Bl. et Jeh. 2411
....qui li face voloir le bien et eschuer le mal
de Brunetto LATINI dans Trésor, p. 280
Fui et eschieve la compaingnie des mauvez
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 300
4
XVe s.
Adonc, pour eschever le fossé qui estoit par devant eux, [les Flamands] tournerent-ils autour du bosquet et prirent l'avantage des champs
de Jean FROISSART dans II, II, 195
Sur ces deux ailes, gens d'armes les [les Flamands] commencerent à pousser de leurs roides lances à longs fers et durs de Bordeaux.... dont ceux qui en estoient atteints se restreignirent pour eschever les horions
de Jean FROISSART dans II, II, 197
Donc, pour eschiver tous perils, Jean de Hollande s'enferma dans la dite ville
de Jean FROISSART dans II, II, 235
5
XVIe s.
Beaucoup se sont bien trouvez de mourir, eschevant par là des grandes miseres
de Michel de MONTAIGNE dans I, 89
Il fault eschever aux coups que nous ne sçaurions parer
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 164
Le moien d'eschevir tel danger, est d'enfermer et la mere et les petits
de Olivier DE SERRES dans 336

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, hiuver ; provenç. esquivar, eschivar ; espagn. esquivar ; ital. schivare ; du germanique : anc. haut allem. skiuhan ; allem. scheuen, avoir peur. Il y avait un adjectif dans l'ancien français, esquiu ; provenç. eschiu ; espagn. esquivo ; ital. schivo, timoré.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
ESQUIVER. Ajoutez : - REM. Esquiver a été employé neutralement avec à.
Nous espérons de notre bonheur ou de notre adresse d'esquiver à sa malice
de Denis DIDEROT dans Lettre LX à Mlle Voland, t. XIX, p. 55, éd. Assézat

Synonymes de ESQUIVER

Termes proches de ESQUIVER