Définition de VOCATION

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : vo-ka-sion ; en vers, de quatre syllabes

DÉFINITIONS

1
Action d'appeler, qui ne se dit qu'au figuré et en parlant des appels que Dieu fait à l'homme.
Jésus-Christ n'a point voulu du témoignage des démons, ni de ceux qui n'avaient pas vocation, mais de Dieu et de Jean-Baptiste
Il pose les fondements de son Église par la vocation de douze pêcheurs
C'est dans la vocation qui nous prévient et dans la persévérance finale qui nous couronne, que la bonté qui nous sauve paraît toute gratuite et toute pure
Vocation peu sincère qu'ils [les auteurs de la réforme] attribuaient à Dieu, lorsqu'il appelait, à l'extérieur, ceux que, dans le fond, il avait exclus de sa grâce, les prédestinant au mal
Sémantique : Terme de l'Écriture. La vocation d'Abraham, le choix que Dieu fit de ce patriarche pour être le père des croyants.
Les fausses divinités se multipliaient : et c'est ce qui donna lieu à la vocation d'Abraham
La vocation des gentils, la grâce que Dieu leur a faite en les appelant à la connaissance de l'Évangile.
Il [Dieu] lui découvre [à saint Paul] le secret profond de la vocation des gentils
La vocation des gentils substitués à la place d'un peuple autrefois si chéri et si privilégié
2
Ordre extérieur de l'Église par lequel les évêques appellent au ministère ecclésiastique ceux qu'ils en jugent dignes. La vocation extérieure.
Il ne suffit pas d'avoir la saine doctrine, et il faut outre cela de deux choses l'une : ou des miracles pour témoigner une vocation extraordinaire de Dieu, ou l'autorité des pasteurs qu'on avait trouvés en charge, pour établir la vocation ordinaire et dans les formes
Il se dit dans le même sens chez les protestants.
Les oppositions qu'il [Jurieu] a faites à la vocation de M. Basnage pour ministre ordinaire de cette ville [Rotterdam]....
de BAYLE dans Lett. à Minutoli, 27 août 1691
3
Mouvement intérieur par lequel Dieu appelle une personne à quelque genre de vie.
Il ne faut pas examiner si on a vocation pour sortir du monde, mais seulement si on a vocation pour y demeurer
Un état qui est établi de Dieu est de la vocation de Dieu, c'est-à-dire qu'il y en a plusieurs que Dieu destine à cet état
de Louis BOURDALOUE dans Pensées, t. I, p. 77
C'est que rien n'a tant de rapport au salut que la vocation à un état, et que souvent c'est à l'état qu'est attachée toute l'affaire du salut
de Louis BOURDALOUE dans Domin. 1er dim. après l'Épiph. Devoir des pères envers leurs enfants, p. 15
Sémantique : Particulièrement. Mouvement intérieur par lequel on se sent porté à la vie religieuse.
La princesse Bénédicte, la plus jeune des trois soeurs, fut la première immolée à ces intérêts de famille.... malgré une vocation si peu régulière, la jeune abbesse devint un modèle de vertus
La peur de m'en repentir [d'être entrée au couvent] m'a fait passer par-dessus des mouvements que mille autres auraient appelés vocations
Si l'on ne le voyait de ses yeux, pourrait-on jamais s'imaginer l'étrange disproportion que le plus ou le moins de pièces de monnaie met entre les hommes ? ce plus ou ce moins détermine à l'épée, à la robe ou à l'Église : il n'y a presque point d'autre vocation
de Jean de LA BRUYÈRE dans VI
Religieuse sans vocation, elle chercha un amusement convenable à son état
de Mme DE CAYLUS dans Souvenirs, p. 95, dans POUGENS
4
Un certain ordre des choses auquel on doit se conformer. La vocation de l'homme est d'être utile à ses semblables.
Elle [Marie-Thérèse] suivit sa vocation ; et jamais vie ne fut plus pure
On ne travaille que pour jouir ; cette alternative de peine et de jouissance est notre véritable vocation
Les femmes n'ont d'autre vocation parmi nous que les devoirs domestiques
5
Inclination que l'on se sent pour un état. Une vocation contrariée. Il se sent de la vocation pour le commerce, pour le barreau.
Un rien détermine souvent la vocation d'un écrivain
de D'OLIVET dans Hist. Acad. t. II, p. 150, dans POUGENS
Granville : Te souvient-il, mon cher, qu'autrefois dans la classe Tu te mêlais déjà de déclamation ? Ton instinct t'y portait - Belrose : Dis ma vocation
de Casimir DELAVIGNE dans Coméd. I, 4
6
Disposition, talent. Il a une vocation décidée pour la peinture.
La petite d'Heudicourt est jolie comme un ange ; elle a été de son chef huit ou dix jours à la cour, toujours pendue au cou du roi ; cette petite avait adouci les esprits par sa jolie présence : c'est la plus belle vocation pour plaire que vous ayez jamais vue ; elle a cinq ans ; elle sait mieux la cour que les vieux courtisans

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Les vocations [appels en justice] et les citations
dans Chron. de St-Denys, t. II, f° 193, dans LACURNE
2
XVe s.
Guillaume Erambourt doubtant que le mary de sa fille ne s'aperceust de telles vocations [appels, signes]
3
XVIe s.
Jesus Christ, au commencement de sa predication, n'a pas voulu faire ouverture aux gentils, mais a differé leur vocation
Mesme Jesus-Christ ne s'y est point ingeré soymesme, mais a obei à la vocation de son pere
de Jean CALVIN dans ib. 1155
Les peres en ceci ne peuvent mieux pourvoir, que d'aviser de quelle profession ils veulent que leurs enfants soyent, à fin d'accommoder les estudes à la vocation
Ils font d'une telle profession [la guerre] (qui doit estre comme extraordinaire) une vocation perpetuelle, laquelle ils exaltent par dessus toutes autres
L'une et l'autre [déclaration], après avoir declarée illégitime la vocation [des états], remettoient les diferens de l'Eglise à un concile
Des personnages qui tiroient d'escrire et leurs tiltres et leur vocation [à qui le talent d'écrire formait titres etvocation]
de Michel de MONTAIGNE dans I, 288

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. vocatio ; espagn. vocacion ; ital. vocazione ; du lat. vocationem, de vocare, appeler (voy. VOYELLE).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Sémantique : Terme de droit. Vocation testamentaire, droit conféré par un testament.
Qu'elle [la testatrice] avait non pas entendu soumettre la vocation des seconds institués à un cas spécial et déterminé, mais.... qu'il s'agit de décider si la vocation au legs universel s'est ouverte pour les mineurs
dans Gaz. des Trib. 18 nov. 1874, p. 1105, 3e col.
Les substitués qui n'ont à invoquer aucune vocation testamentaire immédiate n'ont ni titre, ni qualité pour se porter héritiers bénéficiaires
dans ib. 20 déc. 1876, p. 1227, 2e col.

Synonymes de VOCATION

Termes proches de VOCATION

Phonétiquement proche de VOCATION