Définition de UR?MIQUE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : bru-i-r'. Autrefois, dans bruire, brui était monosyllabe comme dans bruit ; aujourd'hui il est dissy

DÉFINITIONS

1
Rendre un son confus. Le vent bruit dans la forêt.
Les serpents à sonnettes bruyaient de toutes parts
Mais quoi ! n'entends-je pas, avec de sourds murmures, De ta base à ton front bruire les armures, Colonne.... ?
2
Faire bruire, faire retentir.
Sémantique : Fig. Faire bruire ses fuseaux, faire grand bruit dans le monde.
Vous voyez depuis un temps que le vin émétique fait bruire ses fuseaux

REMARQUE

1
L'imparfait ancien et grammatical de bruire est je bruyais ; toutefois l'usage commence à en introduire un autre : Les insectes bruissaient sous l'herbe, BERNARDIN DE ST-PIERRE, dans GIRAULTDUVIVIER ; La ville.... Bruissait à ses pieds comme une ruche pleine, LAMARTINE. Ce serait absolument un barbarisme si cet imparfait ne s'appuyait sur son analogie avec bruissement. Pour que bruissement se soit établi, il faut supposer une conjugaison irrégulière et fautive, qui a pris ce verbe comme si, s'écrivant bruir, il se conjuguait sur finir, et d'après laquelle l'imparfait je bruissais s'est formé. C'est de la même façon qu'on a fait un participe bruissant, et un subjonctif que je bruisse. Ce sont des procédés que l'usage tente pour combler les lacunes du verbe bruire devenu à tort défectif.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Bruient li mont, et li val resona
dans Ronc. p. 85
2
XIIIe s.
....Et jure entre ses denz Que quiconques il doie nuire, Si fera il ses grenons [mâchoires] bruire Ou de chapons ou de gelines
dans Ren. 5012
Vers une riviere m'adresce Que j'oï près d'ilecques bruire
dans la Rose, 105
Car quant el [Peur] ot bruire le vent, Ou ele ot saillir deus langotes [sauterelles], Si l'en prennent fievres et gotes
dans ib. 3896
La riviere qui bruit
de RUTEBEUF dans 251
Tiex gens ne vont pas seuls en enfer le puant, Que leurs hoirs et leurs fames vont après eus bruant, Où il ne trouveront qui les aille chuant [choyant], Ains seront tuit ensemble tormenté li truant
3
XVIe s.
Et qu'il n'y ait gros canon raccourcy, Qui ceste nuit ne bruye par outrance
de Clément MAROT dans II, 296
Tu dois en los par sus Mercure bruire
de Clément MAROT dans II, 378
Un cler ruisseau bruyant près de l'umbrage
de Clément MAROT dans III, 293
Sans fin bruira le nom et gloire de ce roy nompareil
de Clément MAROT dans IV, 299
Si faut-il toutefois que Bellay s'esvertue, Aussi bien que la mer, de bruire ta vertu
Les grosses citez, que font-elles, sinon tirer tous les profits qu'elles peuvent, faire bruire leurs privileges, et jetter sur le pauvre peuple champestre toutes les charges et les miseres ?
La jeunesse de la cour bruyoit de ce voyage et s'en rejouissoit
de Vincent CARLOIX dans IV, 10
Dès aujourd'huy je feray bruyre [annoncer] mon partement de ce lieu
de Vincent CARLOIX dans VI, 40
Si commencerent adonc les Romains à faire bruire des bassins et autres vaisseaux de cuivre
de Jacques AMYOT dans P. Aem. 29
Il me dist que c'estoient toutes bayes ce qu'on bruyoit par deça de la licorne
de Ambroise PARÉ dans Mumie, 7

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. bruzir, brugir ; anc. catal. brugir ; ital. bruire. Ménage propose, et Diez incline à admettre rugire, rugir, avec l'addition d'un b pour renforcer le mot. Il y a dans le celtique : bas-breton, brûd, bruit ; kymri, broth ; irland. bruidhean, qui sont tentants, mais on ne voit pas comment, de ces mots, le g qui se trouve dans le provençal et le catalan serait venu. Bruire a été actif dans le XVIe siècle.

Synonymes de BRUIRE

Termes proches de BRUIRE