Définition de T?TRAO

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : na-i-ve-té

DÉFINITIONS

1
Qualité des personnes naïves.
Mais la naïveté Dont mêmes au berceau les enfants te confessent
de François de MALHERBE dans I, 1
Le financier riant de sa naïveté
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. VIII, 2
J'ai voulu vous parler à coeur ouvert, je l'ai fait, je suis contente ; il semble que vous aimez assez ma naïveté
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans à Guitaut, 7 oct. 1679
C'est [Mlle Corneille] la naïveté, l'enfance, la vérité, la vertu même
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. Voisenon, 28 févr. 1763
Ne voit-on pas des gens dont la naïveté et la candeur empêchent qu'on ne rende justice à leur esprit ? cependant la naïveté n'est que l'expression la plus simple et la plus naturelle d'une idée dont le fonds peut être fin et délicat
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Consid, moeurs, ch. 13
La naïveté peut montrer des défauts, mais jamais des vices, et c'est pour cela qu'on dit une grossièreté naïve, et qu'on ne dit point une méchanceté naïve
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Synon. Oeuvres, t. III, p. 332, dans POUGENS
L'ignorance où il était de la plupart des choses de la vie lui donnait cette naïveté qui est un agrément, quand elle n'est pas ridicule
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Éloges, Terrasson.
2
Simplicité naturelle et gracieuse avec laquelle une chose est exprimée ou représentée. Il y a une grande naïveté dans la pose, dans l'expression de cette figure. Naïveté de pinceau.
La naïveté, à qui j'oserais donner la première place parmi toutes les perfections de style
de Claude Favre de VAUGELAS dans Rem. t. I, p. 162, dans POUGENS
Tout poëme est brillant de sa propre beauté ; Le rondeau, né gaulois, a la naïveté
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Art p. II
Une naïveté d'expression et de caractère tout à fait piquante
de Denis DIDEROT dans Salon de 1765, Oeuvr. t. XIII, p. 161, dans POUGENS.
3
Simplicité trop grande ou défaut de retenue dans l'expression de sentiments qu'on aurait intérêt à cacher. Son orgueil est d'une naïveté risible.
Si l'ingénuité se caractérise par des traits qu'on aurait en soi-même intérêt à déguiser et qui nous donne quelque avantage sur celui auquel ils échappent, on la nomme naïveté ou ingénuité naïve
de Jean-François MARMONTEL dans Éléments litt. Oeuvres, t. VII, p. 372, dans POUGENS.
Propos, expressions qui échappent par ignorance.
La même chose souvent est dans la bouche d'un homme d'esprit une naïveté ou un bon mot, et dans celle d'un sot, une sottise
de Jean de LA BRUYÈRE dans XII
Elle [Mme Geoffrin] rit un moment de cet aveu, comme je riais quelquefois moi-même avec elle des naïvetés qui, de temps en temps, lui échappaient ; car elle avait jusqu'à ce mérite
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Lett. à Condorcet sur Mme Geoffrin

SYNONYME

1
1. UNE NAÏVETÉ, LA NAÏVETÉ., La naïveté est la qualité par laquelle on est naïf. Une naïveté est une parole dite par naïveté.
2
2. NAÏVETÉ, INGÉNUITÉ., Étymologiquement, ces mots ont une grande analogie, puisque dans naïveté il y a natif, et dans ingénuité, il y a génération (latin gignere). Ingénuité se dit de celui qui parle sans déguisement et en obéissant à sa franchise naturelle. Naïveté a un sens plus étendu ; il se dit non-seulement du discours, mais aussi de toute la manière d'être.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Riches mult à nos naïtez [lieux de notre naissance], Dont nos erium [étions] fors jetez
de Benoît de Sainte-Maure dans Chr. de Norm. V. 1423
2
XVIe s.
Vous savez bien que je ne vous dis oncques ny ne diray que verité, et vous congnoissez la neifveté de mon coeur et de mon affection
de Marguerite de Navarre, dite aussi de Valois, ou d'Angoulême, reine de Navarre dans Lett. CVIII

ÉTYMOLOGIE

1
Naïf.

Synonymes de NAÏVETÉ

Termes proches de NAÏVETÉ