Définition de TIR?E

DÉFINITIONS - REMARQUE - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a - bê - tir ; quelques-uns disent a-bé-tir

DÉFINITIONS

1
Nature : v. a. Rendre bête. Une crainte perpétuelle abêtit l'esprit.
Cela vous fera croire et vous abêtira
de Blaise PASCAL dans Moyens, I
Ils n'ont songé [le roi et Mme de Beauvilliers], s'écriait-il [le duc de Berry], qu'à m'abêtir et à étouffer tout ce que je pouvais être
2
S'abêtir, Nature : v. réfl. L'esprit s'abêtit dans l'oisiveté complète.
3
Abêtir, Nature : v. n. Devenir bête. Les enfants qu'on maltraite abêtissent de jour en jour.

REMARQUE

1
L'Académie dans ses précédentes éditions écrivait abétir ; c'est qu'en effet la prononciation, devant une finale aussi sonore, a une grande tendance à changer l'e ouvert en e fermé.

SYNONYME

1
ABÊTIR, RABÊTIR. Rabêtir indique une action plus forte, de la résistance à vaincre dans le sujet. Un maître abêtit l'enfant, quand il laisse ses facultés sans exercice ; il le rabêtit, si, toutes les fois que l'élève manifeste quelque tendance à se développer, le maître la refoule. On abêtit peu à peu, lentement ; on rabêtit par des réprimandes infligées par occasions. On a abêti cet enfant par une mauvaise éducation. Il est tout rabêti par les reproches qu'il vient de recevoir, LAFAYE.

HISTORIQUE

1
XVe s.
Etj'ai repris à mes despens Ce de quoi je me hontioie [j'avais honte] ; Dont grandement m'abestioie ; Car mieux vaut science qu'argens
Gens qui cuident estre si sages, Qu'ils pensent plusieurs abestir, Si bien ne se sauront couvrir Qu'on n'aperçoive leurs courages
de Charles D'ORLÉANS dans Rond.
Il sembloit que ses ennemis fussent aveugles et abestis
de Philippe de COMMINES dans VIII, 4
2
XVIe s.
Combien ai-je veu d'hommes abestis par temeraire avidité de science !
de Michel de MONTAIGNE dans I, 181
Il nous fault abestir pour nous assagir
de Michel de MONTAIGNE dans II, 214
Laissant ces pompes de farces qui esblouissent les yeux des simples et abestissent leurs sens
En la fin, ayant là fiché leurs yeux et leurs sens, ils s'y sont abestis
de Jean CALVIN dans ib. 59
Ung homme par maulvais gouvernement se peult abestir
de PALSG. dans p. 773
A sa contenance, il ressembla proprement à une personne estonnée ou abestie, et qui a perdu le sens et l'entendement, ne se souvenant plus qu'il estoit le grand Pompeius
de Jacques AMYOT dans Pomp. 102
Le plus souvent les princes s'abestissent De deux ou trois que mignons ils choisissent
de Pierre de RONSARD dans 651

ÉTYMOLOGIE

1
À et bête.

Synonymes de ABÊTIR

Termes proches de ABÊTIR