Définition de S?RAN
Prononciation : pi-eû, eù-z'
DÉFINITIONS
1
Qui a de la piété.Louis XIII rendit au ciel son âme juste et pieuse, et il parut que notre ministre était réservé au roi son fils
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans le Tellier.
Les trois pieuses Maries étant accourues dès le grand matin pour chercher leur bon maître [Jésus] dans ce lit de mort
Puissiez-vous voir M. de Dangeau aussi pieux que vous êtes dévote !
C'est une chose délicate à un prince religieux de réformer la cour et de la rendre pieuse
de Jean de LA BRUYÈRE dans XIII
Ce temple rustique Dont la mousse a couvert le modeste portique, Mais où le ciel encor parle à des coeurs pieux
de Alphonse de LAMARTINE dans Méd. I, 22
Nature : Substantivement.
Quoi qu'il en soit, il serait toujours vrai que le faux culte aurait bientôt commencé, même parmi les pieux et dans la famille de Seth
2
Qui a le caractère de la piété, en parlant des choses.Eh ! merci de ma vie ! il en irait bien mieux, Si tout se gouvernait par ses ordres pieux
Ces pieux devoirs que l'on rend à sa mémoire, ces prières, ces expiations, ce sacrifice....
de Esprit FLÉCHIER dans Mme de Mont.
Et du concert pieux j'entends le bruit lointain
de Casimir DELAVIGNE dans Paria, I, 3
Legs pieux, legs destiné à être employé en oeuvres pies.
Croyance pieuse, opinion qu'adoptent des personnes pieuses, bien qu'elle ne soit pas prescrite par la foi.
Sémantique : Ironiquement, pieuse croyance, opinion peu éclairée.
Nature : Substantivement. Le pieux, ce qui a le caractère de la piété.
Si le pieux y règne, on n'en a point banni Du profane innocent le mérite infini
de Jean de LA FONTAINE dans Poésies mêlées, XXXIX.
3
Qui tient à un sentiment d'amour filial, de compassion pour les malheureux, etc.Toi, qui l'as honoré sur cette infâme rive D'une flamme pieuse autant comme chétive, Dis-moi quel bon démon a mis en ton pouvoir De rendre à ce héros ce funèbre devoir
de Pierre CORNEILLE dans Pomp. V, 1
Il était conduit par l'amour pieux qu'un fils doit à son père
Il alla lui-même retirer son corps sanglant et défiguré de l'endroit où il était caché sous un monceau de corps morts ; il versa sur lui des larmes pieuses
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans ib. XVII
ÉTYMOLOGIE
1
L'ancienne langue n'a pas pieux, dissyllabe ; elle a pif, piu en variantes, au régime, Sax. XXIV ; pius, au sujet et monosyllabe, Th. le mart. 157. Les autres exemples donnent ce mot toujours monosyllabe ; c'est donc la reproduction du latin pius : au nominatif, pius ou piex, au régime pif ou piu ; pius est traité comme deus, qui donne dieu monosyllabe. Le provençal a pios, pius. Pieux, de la langue moderne, vient ou d'une forme allongée de pie, ou plutôt d'un changement de prononciation dans cet ancien adjectif pius, piex.