Définition de S?MINATION
Prononciation : sèr-pi-llè-r', ll mouillées, et non sèr-pi-yè-r'
DÉFINITIONS
1
Toile grosse et claire qui sert à différents usages et entre autres à emballer les marchandises.Et son sénat en serpillière, Chapeau de paille pour têtière
de Paul SCARRON dans Virg. VIII
2
Grosse toile que les marchands mettent au devant de leurs boutiques pour se défendre du soleil.3
Morceau de grosse toile que certains marchands et leurs garçons mettent devant eux en forme de tablier.4
Sémantique : Par extension, linceul pour ensevelir les gens très pauvres.Rameau, qui ne laisse rien et à qui la charité fournira la serpillière dont on l'enveloppera
de Denis DIDEROT dans le Neveu de Rameau.
HISTORIQUE
1
XIIIe s.Sagum, serpilliere, ou robe, vieille sarge
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans sarpilleria.
2
XVe s.Certaine marchandise de laine que l'on nomme communement une serpeliere de laine d'Angleterre
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans serpilleria.
ÉTYMOLOGIE
1
Génev. charpilière, cherpilière ; provenç. sarpelheira ; anc. cat. sarpallera ; espagn. arpillera. Raynouard le rattache au prov. peilla, guenille, haillon, sans s'expliquer sur le préfixe ser. On trouve dans les glossaires du moyen âge serapellinae, serampellinae vestes, et même serapelluies, qui signifie de vieux habits, de vieilles peaux, des peaux de peu de valeur. C'est sans doute le même que serpillière avec un changement de suffixe ; le sens du moins ne fait aucun obstacle : mais serapellinae du bas-latin n'est pas autre chose que le latin xerampelinus, grec, qui se disait d'une étoffe couleur de feuille morte de vigne, c'est-à-dire, comme dit le scoliaste de Juvénal, inter coccineum et muricem. Le moyen âge y vit une vieille étoffe ; et le mot, perdant sans cesse de sa dignité, en vint à signifier une grossière étoffe.