Définition de S?L?NIUM

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : i-nou-i, ie

DÉFINITIONS

1
Qu'on n'a pas ouï.
Cette façon de parler est sans doute de quelque province de France ; car elle est inouïe à la cour, et même il ne me souvient pas de l'avoir ouï dire dans les villes
de Claude Favre de VAUGELAS dans Rem. t. II, p. 663, dans POUGENS
2
Dont on n'a jamais ouï parler.
Que, lorsqu'il n'y avait point d'exemple de quelque chose, il en fallait faire ; que ce qui était inouï ne le serait plus quand il serait fait
de Jean-Louis GUEZ de BALZAC dans De la cour, 7e disc.
Il est beau de tenter des choses inouïes
de Pierre CORNEILLE dans Sertor. IV, 2
Et qui croira qu'un coeur si grand en apparence.... Trame une perfidie inouïe à la cour ?
de Jean RACINE dans Brit. III, 6
Le prix est sans doute inouï, Jamais d'un tel honneur un sujet n'a joui
de Jean RACINE dans Esth. II, c.
Est-ce donc un prodige inouï parmi nous ?
de Jean RACINE dans Phèdre, IV, 6
Les grands et le peuple lui rendent des honneurs jusque-là inouïs
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Pécheresse.
Ah ! quels noms inouïs lui donnez-vous, seigneur !
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Fanat. I, 2
Le czar, se réservant pour tous domestiques un valet de chambre, un homme de livrée et un nain, se confondait dans la foule ; c'était une chose inouïe dans l'histoire du monde, qu'un roi de vingt-cinq ans qui abandonnait ses royaumes pour mieux régner
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Russie, I, 9
L'appareil inouï pour ces mortels nouveaux De nos châteaux ailés qui volaient sur les eaux
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Alz. I, 1
Inouï à.
Que faudra-t-il croire de cet amas de dogmes inouïs aux schismatiques même les plus audacieux ?
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans t. II, p. 93
Il est inouï que..., avec le subjonctif.
Il n'est pas inouï qu'une femme se change
de Jean de ROTROU dans Bélis. II, 5
Il est inouï qu'on se permette d'ouvrir les lettres de quelqu'un
de Pierre Augustin Caron de BEAUMARCHAIS dans Barb. de Sév. II, 15
On dit de même : il est inouï de.
Songe qu'il est inouï de se coucher à dix heures à Paris ; il faudra donc renoncer à toute société
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Adèle et Théod. t. III, p. 48, dans POUGENS
3
Si extraordinaire, que jusque-là on n'avait ouï parler de rien de semblable.
Les saints martyrs de Lyon et de Vienne endurèrent des supplices inouïs
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. I, 10
Les infortunes inouïes d'une si grande reine
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Reine d'Anglet.
La promptitude inouïe avec laquelle se fit ce grand changement est un miracle visible
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. II, 7
Ah ! sentence ! ah, rigueur inouïe !
de Jean RACINE dans Iphig. V, 1
Fortune dont la main couronne Les forfaits les plus inouïs
de Jean-Baptiste ROUSSEAU dans Ode à la Fortune.
La jalousie entre ces deux chefs et l'absence du czar furent en partie cause de la défaite inouïe de Nerva
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Russie, I, 11
Ce crime est trop indigne, il est trop inouï
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Tancr. II, 6

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Si ce petit livret des merveilles inouyes est de lui [Aristote]
de Michel de MONTAIGNE dans I, 233
Tant de cruautez inouies
de Michel de MONTAIGNE dans III, 109

ÉTYMOLOGIE

1
In.... 1, et ouï. On a dit parfois, dans le XVIe siècle, inaudite, qui est le latin inauditus.

Termes proches de INOUÏ, ïE