Définition de ST?THOSCOPE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : bâ-llé, ll mouillées, et non bâ-yé ; il faut avoir bien soin de donner à l'a le son marqué par l'acc

DÉFINITIONS

1
Faire un bâillement. Nous bâillons en voyant bâiller les autres.
Quelque léger dégoût vient-il le travailler, Une faible vapeur le fait-elle bâiller....
2
S'ennuyer. On bâillait à cette comédie.
Quand vous bâillez à quelque trait D'un certain livre fort abstrait, Votre mie aussitôt vous gronde
de ST-LAMBERT dans à Mlle....
Fi des salons où l'ennui qui se berce Bâille entouré d'un luxe éblouissant
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Fille du peuple
3
S'entr'ouvrir, être mal joint.
Une [huître] s'était ouverte, et, bâillant au soleil, Par un doux zéphyr réjouie....
Cette étoffe, cette dentelle bâille, elle n'est pas assez tendue.

REMARQUE

1
Bâiller a été dit pour soupirer après, désirer ardemment ; mais c'est une faute et une confusion avec bayer (voy. ce mot).

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Puis s'en levad, et par cele chambre sus et jus alad, et sur l'enfant tant se culchat, que les oilz uverid et seit feiz baeilad
dans Rois, 359
2
XIIIe s.
Mais Renart, qui de fain baaille, N'a cure de fere bataille
dans Ren. 2147
Acroupiz s'est sor une couche ; De baaillier li delt [fait mal] la bouche
dans ib. 956
Nuns ne me tent, nuns ne me baille ; Je touz de froid, de fain baaille ; Dont je suis morz et maubailliz
de RUTEBEUF dans III

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. badaillar ; catal. badallar ; ital. sbadigliare. Ces formes expliquent pourquoi l'ancien français a baailler en trois syllabes, et l'accent circonflexe du français moderne bâiller. Badaillar, baailler sont une forme allongée de badare, bayer (voy. ce mot).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
BÂILLER. Ajoutez :
2
Activement. Bâiller sa vie, la passer en bâillant.
Appauvri d'âme et de sang, le fils [de Henri IV] traîna, bâilla sa vie ; et le plus grand service qu'il ait rendu à la France est d'avoir maintenu Richelieu au pouvoir
de HENRI BLAZE DE BURY dans Rev. des Deux-Mondes, 15 août 1876, p. 947