Définition de SOULOIR

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : sou-loir

DÉFINITIONS

1
Terme vieilli dont il ne reste que l'imparfait, à peine encore usité quelquefois. Avoir coutume.
Quel soin.... Fait que je ne suis plus ce que je soulais être ?
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Dial.
En grande estime il soulait être
de Paul SCARRON dans Poés. div. Oeuv. t. VII, p. 21, dans POUGENS
Quant à son temps.... Deux parts en fit, dont il soulait passer L'une à dormir et l'autre à ne rien faire
de Jean de LA FONTAINE dans Épît.
L'usage a préféré dans les verbes.... Être accoutumé à souloir
de Jean de LA BRUYÈRE dans De quelques usages.
E [le peuple de saint Louis] regrettera toujours la tombe de quelques messieurs de Montmorency, sur laquelle il soulait de se mettre à genoux durant la messe

REMARQUE

1
1. Souloir est une des plus grandes pertes que la langue ait faites ; car combien avoir coutume, dont on est obligé de se servir, est lourd et incommode !
2
2. Chateaubriand a dit à tort : Il soulait de... ; l'ancien usage ne mettait pas de.

HISTORIQUE

1
Xe s.
Si cum il semper solt haveir
dans Fragm. de Valenc. p. 468
2
XIe s.
Jà c'est Rolanz qui tant vus soelt amer
dans Ch. de Rol. CXLVII
3
XIIe s.
Et les douz mots que [je] soil à lui [elle] parler
dans Couci, XXII
Nous li soliens vaincre et finer les estors [les combats]
dans Sax. XXVII
4
XIIIe s.
L'en sieult dire, et voirs est, ce cuit [je pense] : Encontre vezié, recuit [à bon chat, bon rat]
dans la Rose, 7389
5
XIVe s.
Ceux qui seulent mengier et boire indifferemment ce que est mis devant eulx
6
XVe s.
Ainsi comme en icelle morte saison les gentilshommes se seulent esbattre à chasser aux lievres.... le bon Bouciquaut, par maniere de soulas, s'esbattoit à chasser aux ennemis
dans Bouciq. I, 12
7
XVIe s.
Je souloys jadiz boyre tout, maintenant je n'y laisse rien

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. et espagn. soler ; portug. soer ; ital. solere ; du lat. solere.

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