Définition de SENTIER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : san-tié, l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des san-tié-z épineux

DÉFINITIONS

1
Chemin étroit, dans la campagne ou les bois, qui ne sert qu'aux piétons.
Les barbares n'auraient jamais pénétré dans l'Attique, si on ne leur eût découvert, dans les montagnes, un sentier que les Grecs avaient négligé de garder
de Etienne Bonnot de CONDILLAC dans Hist. anc. II, 2
Le chemin, qui n'est plus qu'un sentier à mulets, pierreux et rapide
de SAUSSURE dans Voy. Alpes, t. VIII, p. 226, dans POUGENS
Que dans vos frais sentiers doucement on s'égare !
Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire
Sémantique : Par extension.
Les poissons de la mer, qui se promènent dans les sentiers de l'Océan
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Psaum. VII, 9
Sémantique : Fig.
Marchez donc dans la bonne voie, et ne quittez point les sentiers des justes
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Prov. de Salom. II, 20
Le juste ne peut pas même obtenir que le monde le laisse en repos dans ce sentier solitaire et rude où il grimpe plutôt qu'il ne marche
Quelques-uns d'eux [les premiers chrétiens] se perdaient peut-être dans les sentiers détournés ; mais l'Église catholique était la grande voie où entraient toujours la plupart de ceux qui cherchaient Jésus-Christ
âmes pures qui portez le joug du Seigneur, et qui marchez dans les sentiers de ses commandements
Et toujours de la gloire évitant le sentier....
Si Marivaux, comme l'a très bien dit un écrivain célèbre, connaissait tous les sentiers du coeur, il en ignorait les grandes routes
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Éloges, Mariv.
Ici nous proposons d'ouvrir un nouveau sentier à la critique

HISTORIQUE

1
XIe s.
Il nen i a ne veie ne senter
dans Ch. de Rol. CLXXIII
2
XIIe s.
Or me siwez, fait il, seignur franc chevalier ; Jo vus metrai laienz par un altre sentier
dans Th. le mart. 144
Or veit le dreit chemin, laissé ad les sentiers
dans ib. 53
3
XIIIe s.
Tant a fuï la lasse par un estroit sentier
dans Berte, XXXVIII
La premiere [manière de chemins] de quatre piés, le [la] quele on apele sentier
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXV, 2
La teue [ta] parole est lumiere à mes piez, et clartez à mes sentiers
dans Psautier, f° 152
Sathan, plus de sept ans ai tenu ton sentier
de RUTEBEUF dans II, 95
4
XVe s.
Une piece qui est près le sendier en alant aus Motaiz
5
XVIe s.
Quand il [un chef de sauvages] visitoit les villages qui despendoient de luy, on lui dressoit des sentiers au travers des hayes de leurs bois par où il peust passer bien à l'ayse
de Michel de MONTAIGNE dans I, 247
Les freres ayants à conduire le progrez de leur avancement en mesme sentier et mesme train, il est force qu'ils se heurtent et choquent souvent
de Michel de MONTAIGNE dans I, 208
Un chemin sentier appellé sente se peut clorre et ouvrir d'une herse, et doit contenir cinq pieds, sur lequel l'on peut facilement aller à cheval et à pied, et mener et ramener ses bestes sans amende
dans Coust. gén. t. I, p. 697

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. sentei ; dauphinois, chentier ; provenç. semdier, sendier, cendier, sentier ; catal sender ; espagn. sendero ; ital. sentiero ; du bas-lat semitarium, du lat. semitarius, relatif à une sente, de semita (voy. SENTE). Le dauphinois chentier estil une altération de sentier ; ou bien y faut-il voir un dérivé de chantier, signifiant bord d'une rivière (voy. CHANTIER 2) ?

Synonymes de SENTIER

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