Définition de SCH?MATIQUE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : don-té ; le p ne se fait jamais sentir ; et c'est une faute de le prononcer

DÉFINITIONS

1
Faire fléchir la résistance. César dompta les Gaulois. Dompter la sédition.
Ils sont domptés par les misères de la guerre
de Claude Favre de VAUGELAS dans Q. C. liv. IV, dans RICHELET
Il verra comme il faut dompter les nations
Est-il quelque ennemi qu'à présent je ne dompte ?
de Pierre CORNEILLE dans ib. IV, 2
Il dompta les mutins
Hélas ! avec plaisir je me faisais conter Tous les noms des pays que vous allez dompter
Sémantique : Fig. Faire céder.
Et je vois dans son coeur de tendres mouvements À dompter la fierté des plus durs sentiments
Vos yeux ont su dompter ce rebelle courage
Est-ce quelque mépris qu'on ne puisse dompter ?
Tu m'as prêté ton bras pour dompter les humains ; Dompte aujourd'hui Brutus ; adoucis son courage
Je sais, pour dompter les plus impérieux, Qu'il faut souvent moins d'art que de mépris pour eux
L'antiquité eût élevé des autels à ce vaste et puissant génie [Franklin] qui, au profit des mortels, embrassant dans sa pensée le ciel et la terre, sut dompter la foudre et les tyrans
Il se dit aussi des sentiments, des passions dont on triomphe. Dompter ses passions.
Dompte la gourmandise, et plus facilement Des sentiments charnels tu dompteras le reste
Le patient vaut mieux que le fort, et celui qui dompte son coeur vaut mieux que celui qui prend des villes
2
En parlant des animaux, les assujettir, leur faire perdre leur caractère indépendant et sauvage. Dompter un cheval.
La fière panthère ne s'apprivoise pas proprement ; on ne peut que la dompter ; on la dresse même pour la chasse
3
Se dompter, Nature : v. réfl. Faire la loi à ses passions.
Apprends à te dompter
Se contenir.
Je voyais sa fureur à peine se dompter
La nature est trop forte et mon coeur s'est dompté

REMARQUE

1
L'Académie devrait supprimer le p de dompter, lettre qui ne se prononce pas, qui n'est pas étymologique, et qui provient d'une vicieuse tendance qu'avait le moyen âge à mettre un p après une m ou une n ; d'otemptation, qui est resté en anglais.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Maint felon au danté come cheval à frain
dans Rou, ms. f° 32, dans LACURNE
2
XIIIe s.
Leur orgueil et leur folie donta Dieux par peines et par travauz
dans Psautier, f° 132
Il est sage et bien dontés [élevé]
dans Poésies mss. t. IV, p. 1349, dans LACURNE
....Li oisiaus debonnaire qui touz est dontez et apris
dans Fabliaux mss. t. II, f° 163, dans LACURNE
Or sui si povres devenus, Que ge n'ai fors à grant dangier Ne que boivre, ne que mangier.... Tant me set danter et mestir Povreté qui tout ami tolt [enlève]
dans la Rose, 8054
Cuidiés-vous donc qu'Amors consente Que je refraigne et que je dente Le cuer qui est trestout siens quites
dans ib. 3090
....Il [Appius] ne peoit donter La pucele qui n'avoit cure Ne de li ne de sa luxure
dans ib. 5620
3
XIVe s.
La gent des Eques estoit damptée et sousmise
de Pierre BERCHEURE dans f° 60, verso.
Dompter le pooir des tribuns
de Pierre BERCHEURE dans f° 47, verso.
4
XVIe s.
Une aigre imagination me tient ; je treuve plus court, que de la dompter, la changer
de Michel de MONTAIGNE dans III, 299

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, donzer ; provenç. domtar, domptar, dompdar ; du latin domitare, fréquentatif de domare (lequel a donné directement l'espagnol domar ; l'ital. domare) ; comparez le grec ; l'allem. zähmen ; l'angl. to tame. Palsgrave, p. 23, au XVIe siècle, remarque qu'on prononce donter. Il s'en est peu fallu que la prononciation danter n'ait prévalu, comme celle de dame au lieu de dome ; danter a été très usité et était dû à l'inclination que, pendant un certain temps, la langue eut de changer on en an.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
DOMPTER. - ÉTYM. Ajoutez : Dans l'Aunis, on dit danzer, pour dompter, dresser les animaux (Gloss. aunisien, p. 94) ; cette forme est un remarquable archaïsme, témoin de l'antique substitution de l'a à l'o : anc. franç. danter, à côté de donter.

Synonymes de DOMPTER

Termes proches de DOMPTER