Définition de RIVIÈRE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : ri-viè-r'

DÉFINITIONS

1
Cours d'eau, navigable ou non, formé primitivement soit d'une source unique, soit par la réunion de ruisseaux ou de torrents, alimenté par une ou plusieurs autres rivières moins considérables et qui se jette lui-même dans une rivière plus grande, dans un fleuve ou dans une mer, LEGOARANT. Quelques rivières ont aussi leur embouchure dans un lac sans autre issue, ou se perdent dans les sables.
De même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l'océan avec les rivières les plus inconnues
La rivière est marchande, se dit d'une rivière sur laquelle peut se faire le transport des marchandises.
2
En général, tout cours d'eau, plus grand qu'un ruisseau, sans considérer s'il va ou ne va pas à la mer.
Il rencontra sur son passage Une rivière dont le cours, Image d'un sommeil doux, paisible et tranquille, Lui fit croire d'abord ce trajet fort facile
Les rivières sont des chemins qui marchent, et qui portent où l'on veut aller
Ce lieu couvert d'un bois et d'une rivière, c'est le poste où il rassurait ses troupes effrayées après une honorable retraite
Tout n'irait que mieux, Quand de ces médisans l'engeance tout entière Irait la tête en bas rimer dans la rivière
Par ce calcul, on a reconnu que le tiers d'eau et de neige qui tombe sur la terre est plus que suffisant pour fournir aux fontaines et aux rivières
Cette rivière [des Amazones] la plus large de l'univers
Quand on considère l'évaporation des eaux de la mer comme la source des rivières
de SENNEBIER dans Ess. art d'obs. t. II, p. 76, dans POUGENS
Longtemps avant de l'apercevoir [le Borysthène], nos regards le cherchèrent avec une ambitieuse impatience ; nous rencontrâmes une rivière étroite et encaissée entre des bords boisés et incultes ; c'était le Borysthène qui se présentait à nos yeux avec cette humble apparence
Sémantique : Par exagération.
Et les nombreux torrents qui tombent des gouttières, Grossissant les ruisseaux, en ont fait des rivières
Cette ville est sur telle rivière, elle est située sur les bords de telle rivière.
Sémantique : Fig. Porter de l'eau à la rivière, porter une chose en un lieu où elle abonde.
Sémantique : Fig. Il ne trouverait pas de l'eau à la rivière, se dit de celui qui ne trouve pas les choses faciles à trouver.
3
Oiseaux de rivière, les canards sauvages et autres oiseaux qui fréquentent les rivières.
Veaux de rivière, les veaux qui sont élevés en Normandie dans les prairies voisines de la Seine.
Vins de rivière, les vins de Champagne récoltés sur les bords de la Marne.
4
Il se dit de ce qui coule comme une rivière.
La rivière de feu qui tombait du Vésuve, rendue visible par la nuit, frappa vivement l'imagination troublée d'Oswald
Sémantique : Fig. Grande abondance.
Et fit de sang chrétien couler tant de rivières
Un seul particulier, dans un après-midi, Perd des sommes d'argent qui forment des rivières, Et feraient subsister dix familles entières
de BOISSY dans Deh. tromp. IV, 1
5
Se dit quelquefois de vallées étroites et sinueuses où coulent seulement quelques faibles sources.
6
La rivière de Gênes, la côte de l'ancien État de Gênes.
Frédéric leur donne en fief [aux Génois] ce qu'on appelle la rivière de Gênes, depuis Monaco jusqu'à Porto-Venere
7
Sémantique : Terme de blason. Fasce ou pièce ondée du bas de l'écu.
8
Sémantique : Terme de joaillier. Rivière de diamants, collier de diamants enchâssés dans des chatons.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Li reis de Egypte se tint tut coi en sa terre ; car li reis de Babilonie out conquis desur lui tute la terre dès la riviere de Egypte jesque el flum de Eufraten
dans Rois, p. 432
Aspre mestier et dur a en chevalerie ; Plus soef ert assez riviere et venerie
dans Rou, ms, p. 121, dans LACURNE
2
XIIIe s.
[Un château qui] Entre deux grans rivieres siet moult très noblement
dans Berte, IX
Si comme se une riviere a corrumpu le cemin qui estoit sor les rives
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXIV, 32
Or veons donques de cix qui sunt trové noié en rivieres, ou en viviers, ou en fossés
de Philippe de BEAUMANOIR dans LXIX, 13
3
XIVe s.
Ses buefs lesquels, passé le fleuve du Tybre, il faisoit paistre en la riviere qui estoit herbue
de Pierre BERCHEURE dans f° 9
Celles sont tenues rivieres royales qui sont chemin royal et portant gros navires
de BOUTILLIER dans Somme rural, II, 1, p. 651, dans LACURNE
Doit avoir la moyenne riviere quatorze pieds de large, à prendre les sept pieds au milieu de la riviere, et la petite riviere sept pieds, à prendre les trois pieds et demy au milieu de celle riviere
dans ib. titre 93, p. 428
4
XVe s.
La riviere du bassinet [haume] abattue, attachée et arrestée
Et puis, une autre journée, Sera la chasse cornée ; Une autre, en rivière yray [j'irai chasser les oiseaux aquatiques sur le bord de l'eau]
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 200
Echo parlant, quant bruyt on maine Dessus riviere ou sus estan
de François de Montcorbier, dit VILLON dans Ballade des dames du temps jadis
5
XVIe s.
En petite riviere ne se prend grand poisson
de Randle COTGRAVE dans
Les petites rivieres ne sont jamais grandes
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. I, p. 83
Ceux [les protestants à la Saint-Barthélemy] qu'on trainoit, non sur le pavé, mais sur le sang qui cerchoit la riviere

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, riviée ; bourg. riveire ; provenç. ribeira, ribayra, rivage, bord, plaine, et aussi rivière ; espagn. ribera ; ital. riviera ; le latin a ripariae, hirondelles de rivage, riparius, gardien des côtes (QUICHERAT, Addenda), de ripa, rive ; d'où l'on conclut un adjectif riparia, qui a donné rivière. Le sens propre est terre du bord, puis le cours d'eau lui-même ; cela exclut la dérivation par le latin rivus, ruisseau.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Il se dit aussi de bandes dans les châles.
Cachemires des Indes : dessins très riches, avec rivières blanches et noires
dans Journ. offic. 11 mars 1872, p. 1743, 1re col.

Synonymes de RIVIÈRE

Termes proches de RIVIÈRE