Définition de RIVAL, ALE
Prononciation : ri-val, va-l'
DÉFINITIONS
1
Celui, celle qui aspire, qui prétend aux mêmes avantages qu'un autre.Corrival.... est devenu vieux ; on ne dit plus que rival, qui aussi est bien plus doux et plus court
L'un et l'autre rival, s'arrêtant au passage, Se mesure des yeux, s'observe, s'envisage
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Lutr. V
Il sait que, le premier, lui donnant mon suffrage, Je le fis nommer chef de vingt rois ses rivaux
de Jean RACINE dans Iphig. III, 6
Quand deux amis sont dans des postes qui naturellement les rendent rivaux, il ne faut plus leur demander des preuves d'équité, de droiture, ni même de générosité
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Chazelles.
Nous voilà donc rivaux confidents l'un de l'autre, et concurrents de l'abbé Delille
de Jean-François MARMONTEL dans Mém. VII
Sémantique : Fig.
Comme nous agissons plus d'après nos sensations que d'après nos réflexions, les talents de l'imagination auront toujours plus d'attraits pour nous que les conseils de la raison sa rivale
Sans avoir de rivaux, sans avoir personne qui partage la bonne opinion qu'on a de soi.
Un homme qui s'aimait sans avoir de rivaux Passait dans son esprit pour le plus beau du monde
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. I, 11
Nature : Adj.
Les Romains et les Parthes furent deux puissances rivales, qui combattirent, non pas pour savoir qui devait régner, mais exister
Ce fut comme nation rivale, et non comme nation commerçante, qu'ils [les Romains] attaquèrent Carthage
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans ib. XXI, 14
2
Particulièrement, il se dit de celui qui dispute le coeur d'une amante, de celle qui dispute le coeur d'un amant.Comme entre deux rivaux la haine est naturelle
de Pierre CORNEILLE dans Poly. III, 1
Qui pourrait cependant t'exprimer les cabales Que formait en ces lieux ce peuple de rivales ?
de Jean RACINE dans Esth. I, 1
Un mari n'a guère un rival qui ne soit de sa main, et comme un présent qu'il a autrefois fait à sa femme
de Jean de LA BRUYÈRE dans III
C'est un spectacle bien agréable qu'une rivale qui, s'humiliant à vos pieds, demande pardon et se justifie en même temps
de Antoine HAMILTON dans Gramm. X
Dans la plupart des liaisons de galanterie, l'amant hait bien plus ses rivaux qu'il n'aime sa maîtresse
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. V
3
Celui, celle qui est égale en oeuvre, en mérite, en renom, émule.Ces deux rivaux d'Horace [Racan et Malherbe], héritiers de sa lyre
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. III, 1
C'est le fils et le rival d'Achille
de Jean RACINE dans Andr. II, 5
Marseille fut d'autant plus jalouse, qu'égalant Carthage sa rivale en industrie, elle lui était devenue inférieure en puissance
Florence, rivale de Rome, attirait chez elle la même foule d'étrangers, qui venaient admirer les chefs-d'oeuvre antiques et modernes dont elle était remplie
Sans rival, sans chose ou personne qui égale.
HISTORIQUE
1
XVIe s.Rivaux, que nous appellons corrivaux
ÉTYMOLOGIE
1
Lat. rivalis, proprement riverain, et, comme les riverains ont souvent dispute, rival, du lat. rivus, ruisseau.