Définition de P?R?GUEMENT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kon-pê-r'

DÉFINITIONS

1
Le parrain, par rapport à la marraine et au père ou à la mère de l'enfant ; il désigne également le père relativement au parrain et à la marraine. C'est mon compère.
2
Nom très familier et d'amitié que l'on donne aux hommes avec qui on est en relation habituelle.
Comment vous portez-vous, compère ? Loin de les rendre à ton Crésus, Va boire avec ses cent écus, Savetier, mon compère
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Él. de la rich.
La plupart des bourgeois se nomment compères comme les gentilshommes de campagne s'appellent cousins
de DE CAILLIÈRES dans 1690
Un compère, un homme, un enfant, vif, résolu. Un gros compère.
Il n'y a point de bien qu'on ne dise de ce petit compère
C'est un rusé compère, un homme adroit.
Un vigoureux compère, un homme résolu, courageux.
Sémantique : Familièrement. Être compères et compagnons, être très liés, vivre, agir habituellement ensemble.
3
Nom donné par plaisanterie aux animaux.
Compère le renard se mit un jour en frais, Et retint à dîner commère la cigogne
L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours ; Ma commère la carpe y faisait mille tours Avec le brochet son compère
de Jean de LA FONTAINE dans ib. VII, 4
Eh bon jour, mon compère le brochet [nom donné familièrement dans une société au duc d'Enghien, le vainqueur de Rocroi], je m'étais toujours bien doutée [c'est la carpe qui parle] que les eaux du Rhin ne vous arrêteraient pas
4
Sémantique : Fig. Celui qui, sans qu'on le sache, est d'intelligence avec un escamoteur et aide à l'exécution des tours. Les charlatans ont ordinairement des compères.
Je suis muet quand on ne m'interroge pas : je suis un vieux polichinelle qui a besoin d'un compère
Celui qui en seconde un autre pour faire quelque supercherie.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
À la parfin se porpensa Que son compere [il] proiera Que por Dieu li doint, sil conmande, Ou poi ou grant de sa viande
dans Ren. 964
Il est compaires de Dieu, porce qu'il est en estat de grace et sans pechié
de Philippe de BEAUMANOIR dans Concl.
Frere Hugue, compere le roy du conte d'Alençon [compère du roi, dont il avait tenu un des fils sur les fonts baptismaux]
2
XVe s.
Quand le roi d'Angleterre entendit que ceux de Gand avoient occis Jacques d'Artevelle son grand ami et son cher compere....
Un autre très honneste bourgeois se leva et dit tout ainsi qu'il feroit compagnie à son compere sire Eustache de Saint-Pierre
3
XVIe s.
À la droite des comperes [les Suisses] prenoit place en marchant le regiment de Sarlabons
Le roi de Navarre s'alla jetter dans le lict du duc de Guise, et avec les alliances qu'ils avoient fait de maistre et de compere, eurent plusieurs familiers discours
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. II, 187
Et n'avoit rien si odieux que l'on eust dit de luy, qu'il estoit parvenu par compere ou par comere
de Vincent CARLOIX dans I, 19
Plus sont de comperes que d'amis
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. II, p. 373
Il n'y a ni compere ni commere, l'enfant est chrestien
de Antoine OUDIN dans Curios. franç.
Qui de mastin fait son compere, plus de baston ne doit porter
de Randle COTGRAVE dans

ÉTYMOLOGIE

1
Picard et wallon, copère ; provenç. compaire ; catal. compare ; espagn. et ital. compadre ; de com.... et père.

Synonymes de COMPÈRE

Termes proches de COMPÈRE