Définition de P?RIPROCTITE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : bou-ché ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel l's se lie : des bouchers enrichis, dites : des bou-ché-

DÉFINITIONS

1
Celui qui tue les bestiaux, les débite, et en vend la chair crue.
Garçon boucher, celui qui aide le boucher dans son travail.
Sémantique : Fig. C'est un boucher, se dit d'un homme cruel, ou d'un chirurgien inhabile et maladroit, et encore d'un général prodigue de sang.
C'est un rire de boucher, il ne passe pas le noeud de la gorge, se dit de quelqu'un qui témoigne à l'extérieur qu'il est content, quoiqu'en effet il ne le soit pas trop. Locution qui vient de ce que les bouchers tiennent leurs couteaux à leur bouche, ce qui leur fait montrer les dents et faire une contorsion de lèvres imitant le ris.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Et un cotel qui souef tranche Con ce fust cotel à bochier
dans Ren. 15977
Li bochier d'Orliens prennent sor chascune beste six deniers, et metent en une boete, à defendre cels de lor borc contre autres genz
dans Liv. de just. 7
Parce que noz veismes qu'il estoit tués d'un seul coup de mail ou de machue, noz preismes un boucier, li quix avoit soupé la nuit devant aveques li
de Philippe de BEAUMANOIR dans XL, 20
Quant les bouchiers et les autres homes de l'ost et les femmes qui vendoient les danrées oïrent ce, il leverent le cri en l'ost
2
XIVe s.
Olivier de Clisson par la bataille va ; Il tenoit un martel qu'à ses deux mains porta ; Tout ainsi qu'un bouchier, abati et versa
dans Guesclin. 6135
Que les peres l'avoient creé non pas consul pour gouverner, mes bouchier pour tourmenter et murdrir le peuple
de Pierre BERCHEURE dans f° 48, recto.
3
XVe s.
Et l'appelloit on le boucher, pource que, à besongnes où il estoit contre les Anglois, il en prenoit peu à rançon
de Jean JUVÉNAL DES URSINS dans Charles VI, 1407
Chier filz, c'est pour vous reprouchier Que n'avez pas cuer de bouchier
dans Mir. de Ste Geneviève

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. bochier ; catal. botxi ; ital. beccaio, beccaro. Une analogie apparente semble d'abord indiquer bouche comme primitif de boucher ; mais l'italien beccaio s'y oppose. Remarquant que becco en italien signifie bouc, et que la forme française et la forme provençale peuvent être sans peine rattachées à bouc, on acceptera cette étymologie qui, indiquée avant Raynouard, a été établie par lui. Le boucher est proprement le tueur de boucs (la partie pour le tout). Ainsi, pour le mot boucherie, à côté de bocaria, le provençal avait brecaria, qui, venant de berbix, signifie proprement la tuerie de brebis (encore la partie pour le tout). Bien qu'il semble très étrange que le boucher ait été nommé d'après le bouc ou le chevreau, cependant, étymologiquement, il n'y a aucun moyen d'écarter l'italien beccaio, ni de rapporter le provençal bochier et le français boucher à bouche.