Définition de PRIVIL?GIAIRE

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DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : pri-vi-lè-j' ; on prononce avec l'è ouvert, bien que l'Académie conserve l'accent aigu

DÉFINITIONS

1
Avantage accordé à un seul ou à plusieurs, et dont on jouit à l'exclusion des autres, contre le droit commun.
Les raisons qui s'élèvent contre les priviléges
Les priviléges exclusifs sont les ennemis des arts et du commerce, que la concurrence seule peut encourager
de Guillaume Thomas, abbé RAYNAL dans ib. x, 19
Privilége du roi, autorisation d'imprimer que le gouvernement donnait, après que l'ouvrage avait passé à la censure, et qui était accompagnée de la défense à tous autres d'imprimer ledit ouvrage.
La lettre de M. de Saint-Cyran, De la Vocation, imprimée sans approbation ni privilége
Il [Boileau] a, pour ses satires et pour son Lutrin, un privilége signé en commandement et prononcé par la bouche sacrée de Sa Majesté, nonobstant l'opposition des principaux de l'Académie, qui étaient fort maltraités dans ces ouvrages
de FURETIÈRE dans 3e factum, t. I, p. 321
Point de privilége, s'il vous plaît [pour le Siècle de Louis XIV] ; on se moquerait de moi, un privilége n'est qu'une permission de flatter, scellée en cire jaune
Il [d'Aguesseau] ne voulait point donner de priviléges pour les romans ; et il ne consentit à laisser imprimer Cleveland qu'à condition que le héros changerait de religion
2
Acte qui contient la concession d'un privilége. Enregistrer un privilége. Produire son privilége.
3
Droit, avantage attaché à certaines conditions ou emplois.
Il n'y a rien à perdre à être noble : franchises, immunités, exemptions, priviléges, que manque-t-il à ceux qui ont un titre ?
de Jean de LA BRUYÈRE dans XIV
Les priviléges accordés aux maîtrises et aux communautés sont des droits iniques qui ne paraissent dans l'ordre que parce que nous les trouvons établis
de Etienne Bonnot de CONDILLAC dans Comm. gouv. II, 7
4
Sémantique : Terme de jurisprudence. Droit d'un créancier, établi par la loi, de se faire payer sur certains objets préférablement à tous autres créanciers, à cause de la qualité de sa dette. L'hypothèque peut être conventionnelle et existe sur les immeubles seulement ; le privilége est purement légal et s'étend aux meubles. Être payé par privilége et préférence sur le prix d'un immeuble.
Le privilége est un droit que la qualité de la créance donne à un créancier d'être préféré aux autres créanciers, même hypothécaires
dans Code Nap. art. 2095
Les priviléges sont ou généraux ou particuliers sur certains meubles
dans ib. art 2100
5
Sémantique : Fig. Droit, prérogative, distinction quelconque.
Quand le crime d'État se mêle au sacrilége, Le sang ni l'amitié n'ont plus de privilége
Pour comble de malheur, les dieux, toutes les nuits, Vengeant de leurs autels le sanglant privilége, Me venaient reprocher ma pitié sacrilége
Quand la vertu n'aurait encore que le privilége de diminuer nos douleurs en diminuant nos attachements....
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Dégoûts.
Je sais mieux que personne quels priviléges d'attention méritent les infortunés
En mauvaise part. Il a le privilége de me déplaire.
Le privilége que vous avez de mentir
Et croit que devant Dieu ses fréquents sacriléges Sont, pour entrer au ciel, d'assurés priviléges
C'est le privilége de l'erreur de donner son nom à une secte ; si Platon avait trouvé des vérités, il n'y aurait point eu de platoniciens
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Éloge de Mme de Châtelet.
6
Se dit aussi des dons naturels soit du corps soit de l'esprit. La beauté est un heureux privilége.
7
Certaine liberté dans les relations. La vieillesse donne des priviléges.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
[ô roi] Tes privileges as e leis e poesté
dans Th. le mart. 73
2
XIIIe s.
Si fais cheoir dedans mes pieges Le monde par mes privileges
dans la Rose, 11264
Que se un seignor done à un home un fié, et li en fait un prevelige, et dit el prevelige : je tel doin à tei et à tes heirs....
dans Ass. de J. I, 218
Et ai renoncié en ce fet à toute ayde de droit, à toz privilieges de croiz prise ou à prendre
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXXV, 20
3
XIVe s.
Cellui est digne de perdre son privilege qui mesuse de la puissance qui lui a esté donnée
dans Ménagier, I, 9
4
XVe s.
On dit que ses ans il [le buveur] abbrege ; Ainçois il a grant privilege : ....Il ne craint pas que la pepie.... Le fasse mourir à l'instant
de BASSELIN dans XXXVIII

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. privilegium, loi exceptionnelle faite au sujet d'un particulier, et, plus tard, privilége, faveur, de privus, privé (voy. PRIVÉ 1), et lex, loi.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Nom donné, dans les écoles des frères de la doctrine chrétienne, à ce qu'on appelle des exemptions dans les lycées et colléges ; ils sont de tant de points, et servent soit à racheter des punitions, soit à obtenir des faveurs.

Synonymes de PRIVILÉGE

Termes proches de PRIVILÉGE