Définition de POUILLES

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : pou-ll', ll mouillées

DÉFINITIONS

1
Reproches mêlés d'injures.
Dès que la gouvernante vit cette scène, elle se mit à chanter pouilles à la Hubert, avec toute l'éloquence d'une vraie gouvernante
Je me recommande à à lui [le Dieu de paix], afin qu'il obtienne ma grâce de vous, et que vous me pardonniez toutes les pouilles que j'ai dites à Votre Majesté, et la haine cordiale que j'ai pour votre métier de César
C'est un plaisir de voir les pouilles que l'abbé d'Aubignac, prédicateur du roi, prodigue à l'auteur de Cinna
Il [J. J. Rousseau] vient de s'enfuir d'Angleterre, brouillé avec son hôte, ayant laissé sur la table une lettre où il chante pouilles
de Mme DU DEFFANT dans Lett. à H. Walpole, t. IV, p. 261, dans POUGENS
On le trouve aussi au singulier.
L'Amour s'enivre tous les jours, Il a chanté pouille à Minerve

HISTORIQUE

1
XVIe s.
C'estoit faire la figue à un aveugle et dire des pouilles à un sourd
de Michel de MONTAIGNE dans III, 111

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, pouie. Origine incertaine. D'après du Cange, c'est le latin ampullae, grands mots, qui avait pris le sens d'injure. Lamonnoye ; suivi par Ch. Nisard, dit que chanter pouilles, c'est appeler quelqu'un pouilleux ; on dit en effet chercher des poux à la tête de quelqu'un, signifiant le quereller. D'après Génin, pouille ou poulie a voulu dire écurie (voy. DU CANGE, polia), et chanter pouilles, c'est chanter écurie, parler grossièrement. Poulier (voy. DU CANGE, polia) s'est dit d'une manière de sécher ou préparer les draps. Enfin, dans l'Anjou et la Bretagne, pouiller se dit pour revêtir : Pouille cette tunique, pour que je voie sur tes épaules si elle va bien, S. ROPARTS, Hist. de St-Yves, p. 125, Saint-Brieuc, 1856. Tout cela n'explique point pouilles, mot d'autant plus difficile que l'historique n'en dépasse pas le XVIe siècle.

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