Définition de PERSÉVÉRER
Prononciation : pèr-sé-vé-ré. La syllabe vé prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette : je persévèr
DÉFINITIONS
1
Demeurer toujours dans la même manière d'être.La grâce qui fait qu'on persévère dans la piété
de Blaise PASCAL dans Prov. XVIII
Dans ses retardements si Pyrrhus persévère
de Jean RACINE dans Andr. II, 1
Ils [les hommes] souffrent beaucoup à être toujours les mêmes, à persévérer dans la règle ou dans le désordre
de Jean de LA BRUYÈRE dans XI
Il n'y a plus que quelques Lapons, quelques Samoïèdes, quelques Tartares qui aient persévéré dans la religion de leurs ancêtres
Il régit la préposition à devant un infinitif.
Grands dieux ! si votre haine Persévère à vouloir l'arracher de mes mains, Que peuvent devant vous tous les faibles humains ?
de Jean RACINE dans Iphig. IV, 9
Je persévère, signifie quelquefois, je suis toujours du même avis.
2
Pris absolument, il signifie persévérer dans le bien.Vous l'avez dit, ô mon Dieu : qui persévérera jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé
de Esprit FLÉCHIER dans Marie-Thér.
C'est une chimère de se flatter qu'on persévérera, tandis qu'on néglige tous les moyens auxquels notre persévérance est attachée
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Pâques.
3
Persévérer se dit des choses qui se continuent. Son mal persévère.Grâce au ciel, jusqu'au bout ta vertu persévère
Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
SYNONYME
1
PERSÉVÉRER, PERSISTER. L'action de persister suppose de la fermeté ou de l'énergie ; celle de persévérer, de la constance : on persiste opiniatrément, on persévère jusqu'à la fin. Qui persiste ne faiblit ni ne cède ; qui persévère ne se lasse pas. On persiste dans les choses où il y a lieu de montrer de la fermeté, dans une résolution ou une affirmation ; on persévère dans celles où patience et longueur de temps font tout, LAFAYE.HISTORIQUE
1
XIIe s.E ore donc perseverez encore de gardier nos [à nous] foi
dans Machab. I, 10
2
XIIIe s.On ne doit tel chose commencier, en quoi soit mal perseverer
de Brunetto LATINI dans Trésor, p. 347
3
XIVe s.Si persevera li pueples a son courroux
de Pierre BERCHEURE dans f° 40, recto.
Car qui aujourd'uy bien feroit Et demain ne perseverroit, Tout ce ne vauldroit un festu
de BRUYANT dans dans Ménagier, t. II, p. 32
Pechier est euvre d'omme ; mais perseverer en pechié est euvre de deable
dans ib. I, 9
4
XVe s.Ainsi se persevera l'office en grand noblesse et dignité
de Jean FROISSART dans II, II, 74
5
XVIe s.Par sa grace [de Dieu] l'homme poursuit le bien, et y persevere jusques à la fin
de Jean CALVIN dans Instit. 218
ÉTYMOLOGIE
1
Prov. et esp. perseverar ; ital. perseverare ; du lat. perseverare ; de per, et severus, sévère.