Définition de PARLEUR, EUSE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : par-leur, leû-z'

DÉFINITIONS

1
Celui, celle qui parle.
Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire, Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère
La beauté et la délicatesse de son éloquence lui fit donner le nom de Théophraste, qui signifie divin parleur
Vous trouverez partout d'agréables parleuses
de Philippe Néricault DESTOUCHES dans Homme sing. I, 2
Ainsi nous plaît le parleur agréable ; Son amabilité rend tout le monde aimable
On ne peut pas dire de Tacite comme de Salluste, que ce n'est qu'un parleur de vertu
de LA HARPE dans Cours de litt. t. v, p. 17
Sémantique : Fig.
Le songe est un tableau des passions humaines, Un confident peu sûr, un parleur peu discret, Qui des plus retenus évente le secret
Un grand parleur, un homme qui parle beaucoup, et aussi qui parle trop.
Les Lavardin, qui sont grands parleurs, n'aiment pas ceux qui parlent autant qu'eux ; et moi je suis un des grands parleurs que je connaisse
de Paul SCARRON dans Lett. Oeuv. t. I, p. 186, dans POUGENS
Il [le diplomate] est vif et grand parleur, pour faire parler les autres
de Jean de LA BRUYÈRE dans X.
À un homme vain, indiscret, qui est grand parleur et mauvais plaisant.... il ne lui manque plus, pour être adoré de bien des femmes, que de beaux traits et la taille belle
de Jean de LA BRUYÈRE dans III
Il fut voir le matin Doris grande parleuse, Puis Mélite survint, autre insigne causeuse
de BOISSY dans Babillard, sc. 2
Un beau parleur, un homme qui s'énonce facilement, qui a à son service de belles phrases.
Leur grand valet près d'eux était debout, Garçon bien fait, beau parleur et de mise, Et qui faisait les servantes trotter
de Jean de LA FONTAINE dans Gageure.
Un homme de qualité, l'un des plus beaux esprits et des plus beaux parleurs du siècle passé
Beau parleur, c'est-à-dire faiseur de longues phrases et content de lui si jamais docteur le fut
L'affectation de style, dans le langage et dans la conversation, est un vice assez ordinaire aux gens qu'on appelle beaux parleurs
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Mél. litt. Oeuv. t. III, p. 152, dans POUGENS
Un beau parleur, signifie aussi un homme qui parle de vertu, de beaux sentiments.
Chevalier, prends garde à Dorsain, il te pervertira, je t'en avertis ; c'est un beau parleur ; cependant je t'assure qu'au fond de l'âme il ne vaut pas mieux que moi
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Théât. d'éduc. les Faux amis, I, 5
2
Celui, celle qui a l'habitude de parler beaucoup.
C'est un parleur étrange, et qui trouve toujours L'art de ne vous rien dire avec de grands discours
3
Au masc. Il se dit quelquefois pour orateur.
Par écrit Le sénat demanda ce qu'avait dit cet homme, Pour servir de modèle aux parleurs à venir
Les détails où, s'il a fait voir du talent de parleur, il n'a jamais montré la moindre connaissance d'un homme d'État
4
Nature : Adj. Qui parle.
Ses cris sont superflus, L'oiseau parleur est déjà dans la barque, Pour dire mieux l'oiseau ne parlant plus...
Ces grands hommes n'étaient point parleurs
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Nouv. myst. 17
Si la société du chien, du cheval ou de l'éléphant est plus intéressante par le sentiment et par l'utilité, la société de l'oiseau parleur est quelquefois plus attachante par l'agrément
Elle n'est point parleuse, et j'en rends grâce à Dieu
de Jean-François COLLIN D'HARLEVILLE dans Optimiste, I, 11

HISTORIQUE

1
XVe s.
À beau parleur closes oreilles
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. II, p. 225
Le roy Charles estoit de sa personne mout bel prince et biau parleur à toutes personnes, et estoit piteux envers povres gens
de FENIN dans 1422
2
XVIe s.
[La renommée] de sa bouche parleresse...
de Pierre de RONSARD dans 449

ÉTYMOLOGIE

1
Parler ; prov. parlaire, parlador ; esp. parlador ; portug. palrador ; ital. parlatore. Dans le provençal, parlaire est le nominatif, et parlador, le régime. Entre-parleur s'est dit pour personnage d'une pièce (voy. BOISROBERT, Vraie Didon).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Sémantique : En termes de télégraphie électrique, instrument qui sert à transmettre.
Quand on est sur le point de poser le fil, on l'essaie au moyen d'une pile portative placée dans la voiture ; on peut également faire marcher les parleurs, qui se trouvent transportés à côté des piles et des bobines
dans Journ. offic. 29 sep. 1875, p. 8412, 2e col.

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