Définition de OUTRANCE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : ou-tran-s'

DÉFINITIONS

1
Il n'est usité que dans ces locutions adverbiales : à outrance, à toute outrance, jusqu'à l'excès.
Une comédie qui décriât les hypocrites, et mît en vue, comme il faut, toutes les grimaces étudiées de ces gens de bien à outrance, toutes les friponneries couvertes de ces faux-monnoyeurs en dévotion
N'a-t-il pas ces adulateurs à outrance, ces flatteurs insipides qui n'assaisonnent d'aucun sel les louanges qu'ils donnent ?
[Charles Ier] Poursuivi à toute outrance par l'implacable malignité de la fortune
Jennings était fière à toute outrance
M. Hartsoëker devint cartésien à outrance, mais il s'en corrigea dans la suite
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Hartsoëker.
Combat à outrance, combat qui ne devait se terminer que par la mort ou la défaite d'un des deux combattants.
Il m'a dit.... Qu'il se devait contre Votre Excellence, Battre tantôt, et battre à toute outrance
de Jean de LA FONTAINE dans Papef.
On a vu que le duc Jean de Bourbonnais fit déclarer qu'il irait en Angleterre avec seize chevaliers combattre à outrance pour éviter l'oisiveté et pour mériter la grâce de la très belle dont il est le serviteur
Sémantique : Fig.
Le parlement se bat à outrance avec les jésuites
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Lett. à Voltaire, 8 sept. 1761
À outrance, à toute outrance, aussi loin qu'une chose peut aller.
S'il faut pousser à toute outrance ce passage de saint Paul

REMARQUE

1
Il serait à désirer que ce mot, qui est d'une grande force, ne fut plus borné à une locution adverbiale, et rentrât dans l'emploi de tout substantif. Pourquoi ne dirait-on pas l'outrance de son orgueil, de ses prétentions, comme a fait Ronsard ?

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Il virent bien que il ne porroient à lor vaissiax repairier, ançois les covenoit combattre jusqu'à outrance de mort
de MERLIN dans f° 51, verso.
2
XVe s.
Nuls chevaliers de France ne la [ville de Compostelle] vouloient prendre à leur peril, pour la tenir ni garder honorablement jusques à outrance, car elle n'est pas trop forte
On se plaint de vous à outrance
de Charles D'ORLÉANS dans Chans. 33
3
XVIe s.
L'impudente esperance De ton sot appareil [révolte des huguenots] Perira par l'outrance D'un grand roy sans pareil
de Pierre de RONSARD dans 403
Ains entendoit leur faire guerre mortelle à toute oultrance
de Jacques AMYOT dans Crassus, 35

ÉTYMOLOGIE

1
Outrant ; bourg. ôtrance ; provenç. ultranza ; ital. oltranza.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
OUTRANCE. - REM. Ajoutez : Voici un emploi d'outrance hors de la locution à outrance.
Les défauts par saillie et comme qui dirait les outrances de Corneille
de SAINTE-BEUVE dans Port-Royal, t. I, p. 241, 3e éd.

Synonymes de OUTRANCE

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