Définition de ORTHO?PIQUE

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DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : bou-le-var ; le d ni le t ne se lient jamais : un boulevard élevé, dites : un boule-var élevé ; au p

DÉFINITIONS

1
Le terre-plein d'un rempart, le terrain occupé par un bastion, par une courtine.
Contemplez dans la tempête Qui sort de ces boulevards...
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Odes, 1
Boulevard hardi
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Alz. II, 6
Ce terme n'est plus en usage dans le langage des ingénieurs militaires.
2
Sémantique : Par extension. Place forte qui met un pays à l'abri de l'invasion des ennemis. Malte fut longtemps le boulevard de la chrétienté contre les Turcs.
Sémantique : Par analogie.
Les montagnes de Norvège sont des boulevards admirables qui couvrent de ce vent les pays du Nord
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Espr. XVII, 3
Sémantique : Fig. L'union des citoyens est le plus sûr boulevard de l'État.
3
Promenade plantée d'arbres qui fait le tour d'une ville. Se promener sur le boulevard.
Que ma gloire s'étende Du Louvre aux boulevards
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Jean de Paris.
Aujourd'hui, par extension et par abus, on donne le nom de boulevard à toute rue large, plantée d'arbres, qui traverse la ville, même dans son centre.

SYNONYME

1
BOULEVARD, REMPART. Au propre le boulevard étant en avant du rempart et le défendant, au figuré boulevard aura une acception plus étendue que rempart. Une chaîne de montagnes est, suivant la nuance qu'on a dans l'esprit, le boulevard ou le rempart naturel des pays qui sont situés derrière ; mais une place très forte qui protége tout un pays sera regardée comme un boulevard, et non comme un rempart.

HISTORIQUE

1
XVe s.
Es boulevers et lieux avantageux
de Charles D'ORLÉANS dans Rondel, 54
Au boulvech de la porte St Eloy
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans bolvetus.
Un boulevart construit de bois et de terre
de MATHIEU DE COUCY dans Hist. de Charles VII, p. 606, dans LACURNE
Le comte fit rompre plusieurs boulovars faicts par les Gantois
de Olivier DE LA MARCHE dans I, 26, dans LACURNE
Et avoit fait faire au fond des fossés d'icelui boulevert de petites maisonnettes de bois où ses gens se tenoient pour faire leur guet
de Enguerrand de MONSTRELET dans liv. II, ch. 88
Ilz firent ung boulevert de boys et de terre....
de COM. dans I, 9
Incontinent que le roy fut dedans [Arras], il feist faire des boullevers de terre contre la porte
de COM. dans V, 15
2
XVIe s.
Lesquelz avoient ja tous les champs couvers De gens de guerre, et gros canons divers, Pour desmollir rampars et boulevers
de Jean des Mares ou Des Marets, dit Jean MAROT dans V, 154
Boulevars et renfors
de Jean des Mares ou Des Marets, dit Jean MAROT dans V, 148
Lesdites cornes avoyent esté formées non sans cause, et cela estoit autant de ballouars et defenses, pour la forteresse et retraitte dudit pourpre
de Bernard PALISSY dans 118
Il en avoit retranché deux bouleverts
de Vincent CARLOIX dans II, 13
L'espine avec ses apophyses sert comme de boulever et fortification à la moëlle spinale
de Ambroise PARÉ dans XIV, 12
Une partie de ceux là voulurent faire ferme sur un grand boulevart destaché.... Ceux du balouart quittans d'effroi....
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. III, 435

ÉTYMOLOGIE

1
Espagn. baluarte ; ital. baluardo ; de l'allem. Bollwerk, défense, fortification ; de Werk, ouvrage (voy. ORGANE), et bollen, lancer, à cause des engins dont étaient armés les boulevards, ou, beaucoup plutôt, de Bohle, ais, planche. Ce terme de guerre paraît être entré en usage dans le XVe siècle, du moins Grimm n'en a trouvé aucun exemple dans le XIVe ; de l'Allemagne il a rapidement passé dans les autres pays. Voltaire le tire de boule et vert : place verte à jouer aux boules ; mais l'ensemble des formes contredit cette dérivation. Boulevard a pris le sens de promenade, parce que c'est sur les boulevards, fortifications, après leur démolition, qu'on a fait des boulevards, promenades.