Définition de ONCTION

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : on-ksion ; en vers, de trois syllabes

DÉFINITIONS

1
Action de frotter avec une substance grasse.
Se servant pour cela, pendant les six premiers mois, d'une onction d'huile de myrrhe, et, pendant les six autres, de parfums et d'aromates
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Esth. II, 12
Ces onctions, en rendant le cuir des lutteurs trop glissant, leur ôtaient la facilité de se colleter et de se prendre au corps avec succès
Sémantique : Fig. Ce qui facilite comme fait un corps gras.
Senneterre, qui était de son naturel grand rhabilleur, ne voulut pas laisser partir la cour sans mettre un peu d'onction à ce qui n'était qu'un pur malentendu
Celles-ci [les eaux de Bourbon], quand on n'a pas beaucoup d'humeurs, sont douces et fondantes et consolantes, et elles se distribuent dans toutes les parties avec une onction admirable
Ils [le régent et sa fille] se craignaient l'un l'autre, et ce départ [de Riom, amant de la fille et forcé d'aller à l'armée] n'avait pas mis d'onction entre eux
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans t. XVII, p. 205, édit. CHÉRUEL.
2
Action d'oindre, en usage dans certaines cérémonies judaïques.
Pour moi je ne suis roi que par l'onction, et encore peu affermi
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Rois, II, III, 39
Pierre de l'onction, se dit de la pierre où Jacob reposa sa tête.
3
Action d'oindre dans certaines cérémonies de l'Église chrétienne. L'onction du baptême, de la confirmation. L'onction des évêques.
Nous avons un profond respect pour cette onction sacrée qui vous élève dans l'Église à un si haut degré
de PATRU dans Plaid. 5, dans RICHELET
Madame appelle les prêtres plutôt que les médecins, elle demande d'elle-même.... la sainte onction des mourants
Elle vit avec des yeux déjà mourants l'onction sainte [dans le sacre] couler sur l'enfant de tant de rois [Louis XV] ; cette onction qui est le titre le plus ancien et le plus vénérable de la foi de nos monarques et des prérogatives de la monarchie
Il [Pépin] regarda l'onction qu'il reçut du pape Étienne comme une chose qui le confirmait dans tous ses droits
Pépin reçut l'onction dans l'abbaye de Saint-Denis
Le pape Formose, évêque peu accrédité de la malheureuse Rome, ne pouvait que donner l'onction sacrée au plus fort
L'évêque faisait à l'homme renouvelé l'onction sur la tête
Extrême-onction, voy. EXTRÊME-ONCTION.
4
Sémantique : Fig. Mouvement de la grâce, consolation du Saint-Esprit.
Les Églises chrétiennes.... se servant du saint chrême, pour démontrer la vertu de ce sacrement par une représentation plus expresse de l'onction intérieure du Saint-Esprit
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Exp. de la doctr. de l'Égl. 9
L'onction du Saint-Esprit se fait sentir plus ou moins
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. abb. 152
L'humilité naît de l'onction de la grâce
Saint Louis porta sur le trône la grâce de l'onction sainte qui venait de l'établir successeur du grand Clovis
de Jean-Baptiste MASSILLON dans St Louis
Souvenez-vous que vous travaillerez toujours en vain, si vos prières continuelles n'attirent sur vos travaux cette onction et ces grâces qui seules peuvent les rendre utiles
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Confér. Zèle pour le salut des âmes
5
Sémantique : Fig. Ce qui, dans un écrit, un discours, une action, touche le coeur, le porte à la piété. Il a prêché avec beaucoup d'onction.
Un seul devoir de piété accompli avec onction
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Rechute, 1

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Li geünes [le jeûne] del cors est li onctions del chief [de la tête], et li poverteiz de la char li refections del cuer
de ST BERN. dans 565
2
XIVe s.
Oncion d'uile de basme
de H. DE MONDEV. dans f° 47
Un vaissel d'argent à mettre le cresme et les autres onctions
Le chevalier monstre que l'onction du roy est de voulenté, non pas de necessité
dans le Songe du vergier, I, 76
3
XVe s.
Ilz firent confesser ladite chambriere et mettre en unxion, et le jour ensuivant ala de vie à trespassement
4
XVIe s.
L'esprit de Dieu est passé sur lui dès le jour de son onction [sacre], pour continuer en après
Et le presbtre, pour luy donner l'extreme onction, cherchant ses pieds....
de Michel de MONTAIGNE dans I, 296

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. unctio, onccio ; espagn. uncion ; ital. unzione ; du lat. unctionem, de ungere, oindre.

Synonymes de ONCTION

Termes proches de ONCTION