Définition de OISEUX, EUSE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : oi-zeû, zeû-z'

DÉFINITIONS

1
Qui par habitude ou par goût ne fait rien.
Il y a trop de larrons et de vauriens, et trop de gens oiseux qui ne cherchent qu'à faire bonne chère et à être braves aux dépens d'autrui
Vous vous distinguez même, dans votre esprit, de ces hommes oiseux de votre rang qui ont toujours mené une vie obscure, lâche, inutile
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Avent, Mort du péch.
Ce sont là des raffinements ; l'Évangile, cette philosophie si sage, si simple, si admirée même des païens, n'est donc plus qu'un vain système d'un esprit oiseux
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Dang. des prosp.
David fut indiscret et oiseux, avant d'être adultère
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Tiéd. 2
L'Église, qui voit un de ses ministères.... rempli par un ministre tiède et oiseux
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Confér. Zèle contre les scandales
Nature : Substantivement.
L'ambitieux, l'oiseux, le vindicatif
de Jean-Baptiste MASSILLON dans dans PLANCHE, Dict. de la langue oratoire et pratique
En parlant des choses.
Une vie incertaine, inégale, oiseuse dans son agitation
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Profess. relig. Serm. 2
Les professions oiseuses, futiles ou sujettes à la mode, telles, par exemple, que celle de perruquier
Sémantique : Fig.
Sors de ce lit oiseux qui te tient attaché
Aux élans redoublés de sa voix douloureuse, Tous ses valets tremblants quittent la plume oiseuse
2
Inutile, qui ne sert à rien. Occupation, dispute oiseuse. Une épithète oiseuse.
Si en conséquence de ces principes une parole oiseuse doit être condamnée, que sera-ce d'une vie tout entière, où Dieu ne trouvera rien que d'inutile ?
de Louis BOURDALOUE dans Dim. de la Septuagés. Dominic. t. I, p. 350
Des questions oiseuses où l'on ne s'intéressait pas pour le fond de la vérité
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Vérité de la relig.

REMARQUE

1
Des grammairiens prétendent que oiseux ne se dit pas des personnes. C'est une erreur. Les meilleurs auteurs l'ont employé en ce sens ; et il n'y a aucune raison pour ne pas suivre leur exemple.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Car par. vie oiseuse et fetarde Puet l'en [on peut] à poureté venir
dans la Rose, 10234
Onc ne li plot [plut] oiseus sejors
dans ib. 18901
Garde que tes paroles ne soient oiseuses ; car il nos conviendra rendre raison de tout mot oiseux
On ne li pot pas demander le damace, ancois li doit on rabatre de son loier selon le tans qu'il demeura oiseus
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXXVIII, 19
Por ce que li molin ou li pressoir soient wiseus
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXXVIII, 19
2
XIVe s.
Et pour ce, à parler par similitude, l'en peut dire que benivolence est amisté oyseuse
Vous avez bon cheval ; il sent bien l'esperon : Vous n'avez pas esté oiseux, bien le voit-on
dans Guesclin. 15117
3
XVe s.
Les gens y sont tous oiseux, et n'y font point de labour [en Pouille et en Calabre]
4
XVIe s.
La lecture des livres qui apportent seulement une vaine et oiseuse delectation aux lisans, est à bon droict reprouvée
de Jacques AMYOT dans Préf. I, p. 25
Il vouloit que la fin de leur vie ne fust non plus oiseuse ny inutile que le demourant
de Jacques AMYOT dans Lyc. 61
Une vie oiseuse
de Jacques AMYOT dans Pyrrh. 42

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, ouheûs ; provenç. ocios, ossios ; esp. ocioso ; ital. ozioso ; du lat. otiosus, de otium, loisir. L'ancien français avait un substantif féminin oiseuse, uiseuse, qui signifiait oisiveté.

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