Définition de M?TRODYNIE

DÉFINITIONS - PROVERBES -

Prononciation : prî, pri-z'

DÉFINITIONS

1
Saisi, retenu.
Dans les lacs de la chèvre un cerf se trouva pris
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. I, 8
Sémantique : Fig.
Venez et ouvrez les yeux, et voyez les liens cachés dans lesquels votre coeur est pris
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Sermons, Impénit. 1
Elle avait entrepris De l'arrêter au piége où son coeur était pris
de Jean RACINE dans Alex. I, 3
Pris dans le licou, se dit d'un cheval enchevêtré dans le licou de manière à se blesser.
Sémantique : Terme de marine. Un bâtiment qui vire de bord est dit pris lorsque ses voiles sont masquées et qu'il continue à lofer.
Pris de calme, de mauvais temps, par les glaces, se dit d'un navire qui se trouve en mer, sous l'influence du calme, d'un mauvais temps, ou qui est enfermé par les glaces.
2
Qu'on tient, qu'on occupe.
Mais je trouve à mon tour la place déjà prise
de Thomas CORNEILLE dans Engag. du has. V, sc. dern.
Au repas qu'on leur sert, là-bas, ma place est prise
de Casimir DELAVIGNE dans Fille du Cid, II, 8
3
Il se dit des aliments, des boissons. Un repas pris à la hâte.
Un peu de vin pris modérément est un remède pour l'âme et pour le corps
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Memnon.
4
Considéré.
Prise dans toute son étendue, cette région est bornée, à l'occident, par la mer Caspienne et la Perse
de Guillaume Thomas, abbé RAYNAL dans Hist. phil. V, 17
Pris ensemble, se dit d'objets que l'on considère simultanément.
[Chez un singe] la queue aussi longue que la tête et le corps pris ensemble
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Quadrup. t. VII, p. 168
5
Surpris.
Plusieurs brigades, prises de la nuit, couchèrent en colonne comme elles se trouvaient
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 12, 144
6
Emprunté, tiré de.
La double reconnaissance qui finit le cinquième acte est prise du roman de D. Pélage ; elle eut d'abord grand éclat sur le théâtre
de Pierre CORNEILLE dans D. Sanche, Examen.
Quoique la maxime soit admirable et prise même du Seigneur, de dire qu'à chaque jour suffit son mal
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans juill. 1690
[Chez Milton] on se bat dans le ciel à coups de canon ; encore cette imagination est-elle prise de l'Arioste
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Dict. phil. Épopée.
7
Fixé, arrêté, déterminé.
Et l'heure est prise enfin pour nous donner les mains
de Jean de ROTROU dans Vencesl. IV, 6
Le dessein en est pris ; je le veux achever
de Jean RACINE dans Andr. III, 1
Le jour fatal est pris pour tant d'assassinats
de Jean RACINE dans Esth. I, 3
Sur cette idée assez légèrement prise, mon départ fut résolu
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Conf. IV
Parti pris, voy. PARTI 3, n° 7.
8
Affecté de, en parlant de quelque maladie. Pris de la fièvre.
Pris de vin, ivre.
Des Allemands déboutonnés, plus en désordre, plus pris de vin et plus barbouillés de tabac que des petits-maîtres français
de Alain René LESAGE dans Diable boit. 1
Sémantique : Terme d'hippiatrique. Pris de chaleur, se dit d'un cheval auquel survient une congestion pulmonaire.
Pris de la fumée, se dit d'un cheval qui éprouve un commencement d'asphyxie.
9
Séduit.
[Judith] ayant paru devant Holoferne, il fut aussitôt pris par les yeux
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Judith, X, 17
Julien fut pris par ces apparences
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. II, 12
Qui éprouve le sentiment de l'amour.
Lorsque le coeur est pris, on n'écoute plus rien
de Noël LEBRETON, sieur de HAUTEROCHE dans Espr. follet, I, 7
Tu es prise, pauvre cousine, tu ne peux plus t'en dédire
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Hél. V, 13
Ah la pauvre petite ! comme elle tremble en chantant ! elle est prise, monseigneur
de Pierre Augustin Caron de BEAUMARCHAIS dans Barb. de Sév. I, 6
Préoccupé.
J'étais toute prise de cette pensée en écrivant à madame de Vins
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 434
Corbinelli a été charmé de la peinture au naturel de votre savantas.... cet homme pris et possédé de son savoir, qui ne se donne pas le temps de respirer ni aux autres....
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 26 janv. 1689
10
Trompé.
Mais vous seriez bien pris, si quelque événement Allait mettre à l'épreuve un si doux compliment
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans le Dép. II, 2
Enfin jamais portrait ne ressemblera mieux ; Tout autre y serait pris
de Thomas CORNEILLE dans Galant doublé, III, 3
11
Interprété.
Ces propositions pouvaient être prises au sens de la grâce efficace
de Blaise PASCAL dans Prov. XVII
Voilà, monseigneur, de ces avis que je vous donnerai, afin que vous sachiez comment les choses sont prises ici
de Françoise d'Aubigné, marquise de MAINTENON dans Lett. au card. de Noailles, 10 nov. 1695
Bien pris, mal pris, dont on se fait une bonne, une mauvaise opinion.
L'opinion de l'immortalité de l'âme, mal prise, a engagé les amis à se tuer
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Esp. XXIV, 19
Pascal a employé pris au sens de conçu.
S'ils y pensaient sérieusement, ils verraient que cela [l'incrédulité] est si mal pris, si contraire au bon sens, si opposé à l'honnêteté
de Blaise PASCAL dans Pens. IX, 1, édit. HAVET.
12
Une personne bien prise dans sa taille, une personne bien faite, bien proportionnée.
La comtesse partout emportera le prix ; Dans sa petite taille elle a l'air si bien pris
de Thomas CORNEILLE dans Comt. d'Orgueil, IV, 7
J'étais bien pris dans ma petite taille
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Conf. II
On dit dans le même sens : avoir la taille bien prise, être de taille bien prise.
Covielle : Pour sa taille, elle n'est pas grande. - Cléonte : Non, mais elle est aisée et bien prise
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans le Bourg. III, 9
Il ajoute que le teint des hommes et des femmes [à Siam] est basané, que leur taille n'est pas avantageuse, mais qu'elle est bien prise et dégagée
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Hist. nat. Hom. Oeuv. t. V, p. 35
Ce cheval est bien pris, il a le corsage bien fait.
Pris des épaules, se dit d'un cheval dont les mouvements des membres antérieurs sont peu libres.
13
Gelé.
Toutes nos rivières sont prises : le Rhône, ce Rhône si furieux n'y résiste pas
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 3 fév. 1695
Dans le fond des grandes rivières, qui sont celles qui charrient le plus de glaçons (car les petites sont assez promptement prises en entier), on ne trouve jamais de glaçons
de BRISSON dans Traité de phys. t. II, p. 208
Il se dit des objets saisis par les glaces. Un navire pris dans les glaces.
On trouva son corps [de Charles le Téméraire] couvert de boue et pris dans la glace
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Oeuv. t. III, p. 128
14
Coagulé.
Dès que le lait est suffisamment pris
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Maison rust. t. II, p. 57, dans POUGENS
15
Au jeu de lansquenet, il est pris, sa carte est prise.
Premier pris, le coupeur, lorsque sa carte est amenée la première par celui qui tient la main ; ce qui est un coup très malheureux.
Un premier pris, un homme qui a éprouvé au lansquenet ce coup malheureux.
Le voici ! ses malheurs sur son front sont écrits : Il a tout le visage et l'air d'un premier pris
de Jean-François REGNARD dans le Joueur, IV, 13
Sémantique : Fig. Un premier pris, un homme de contenance triste et embarrassée (locution qui vieillit).

PROVERBES

1
À parti pris point de conseil.
2
C'est autant de pris sur l'ennemi, c'est obtenir un avantage là où l'on n'en espérait plus, c'est tirer quelque parti d'une mauvaise affaire.
3
Exemple : Aussitôt pris, aussitôt pendu, se dit des personnes ou des choses sur lesquelles on prend une prompte décision, qu'on emploie aussitôt qu'elles se présentent.

Termes proches de PRIS, ISE